33. Naissance de l’imprimerie à Venise, avec Catherine Kikuchi

L’invitée : Catherine Kikuchi, maîtresse de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, contributrice du site Actuel Moyen âge

Le livre : La Venise des Livres, 1469-1530, Champ Vallon, 2018.

La discussion : une démarche de recherche qui part de la question des imprimeurs allemands à Venise (1’45) ; la diffusion de l’imprimerie de l’Allemagne rhénane vers Venise au XVe siècle, difficile à retracer (2’45) ; l’espionnage industriel d’un Nicolas Jenson (4’15) ; la nécessité de déconstruire la notion englobante d’« imprimeur » pour approcher ce groupe social et sa complexité (5’30), un métier qui à l’origine n’est pas dans le cadre d’une corporation, posant la question des possibles mobilités sociales (7’40), l’usage des sources et en particulier des colophons, ces marques distinctives à la fin des livres (9’10), la méthode prosopographique, le corpus, et les résultats de l’enquête sur le plan des origines : un monde du livre marqué par la présence d’étrangers (10’10), les enjeux identitaires du fait de se dire « Allemand » ou « Italien » dans le contexte de l’humanisme européen (11′), les liens entre imprimeurs allemands et marchands dans le cadre notamment du Fondaco dei Tedeschi (12’40), la « condition d’incertitude » (S. Cerruti) des étrangers à la fin du Moyen âge (14′), le lectorat de Venise et le marché du livre tel que les sources le dessinent (15’30), les ressemblances et différences avec les livres moins coûteux imprimés à Paris (16′), le livre comme objet de luxe, mais qui devient moins cher et plus accessible au cours de la période (17’25), les spécificités de l’imprimerie comme activité économique, et les gros investissements en capital que cela nécessite, ainsi que la fragilité qui en découle (19’05), les stratégies d’enracinement et de transmission familiales des entreprises (22’40), l’articulation entre tensions (voire violences) et solidarités au sein du groupe (24’15), ce que dit le monde du livre des pouvoirs vénitiens (26’50), les multiples langues et alphabets d’impression (grec, cyrillique, glagolitique…) et les situations que cela recouvre (29’30), les traces de ces imprimeurs dans la Venise d’aujourd’hui, leurs sépultures notamment (34′), les éclairages de l’histoire du livre sur les enjeux contemporains (36’30), la place de cette recherche : histoire moderne, médiévale, du « long Moyen âge » ? et pourquoi le terme de « Renaissance » n’y correspond pas ? (37’20)

Les références citées dans le podcast :
Claire Lemercier et Emmanuelle Picard, « Quelle approche prosopographique ? »
– Philippe Braunstein, Les Allemands à Venise (1380-1520), Rome, École française de Rome, 2016.
– Simona Cerruti, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Paris, Bayard, 2012
– Martin Lowry, Le monde d’Alde Manuce. Imprimeurs, hommes d’affaires et intellectuels dans la Venise de la renaissance, Évreux, Cercle de la Librairie, 1989.

Le conseil de lecture : Henri-Jean Martin et Lucien Febvre, L’apparition du livre, 1957

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5 thoughts on “33. Naissance de l’imprimerie à Venise, avec Catherine Kikuchi”

  1. Bonjour,
    Je voulais juste émettre une suggestion de thème pour votre podcast : la censure en France et en Europe sous l’ancien régime
    L’histoire du livre

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