101. L’Ouest américain à l’écran : Deadwood, avec Jean-Christophe Piot

L’invité: Jean-Christophe Piot, journaliste et vulgarisateur en histoire

La série : Deadwood, diffusée sur HBO (2004-2006)

La discussion :

  • Le contexte historique de la série, et les personnages réels qui y figurent, comme “Wild Bill” Hickok
  • La façon dont Deadwood subvertit les codes du western, dans la lignée du film d’Eastwood, Impitoyable
  • Une série réaliste dans son rapport au corps, à la souffrance, à la maladie
  • Les enjeux profonds de la série: rapports de pouvoir, statut administratif du territoire, l’ordre avec ou sans la loi
  • La façon de représenter le capitalisme du XIXe siècle, et les personnages venus de l’est, comme Alma Garret
  • Le flamboyant Al Swearengen, tenancier de saloon, et la façon dont la série aborde à travers lui la prostitution
  • Le révérend Smith et la représentation de la religion
  • Le shérif Seth Bullock et son rapport à la violence et à la loi
  • Une série qui représente également des immigrés chinois

Pour aller plus loin:

  • émissions de Paroles d’histoire sur la série Rome (volet 1, volet 2)
  • Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! Histoire de l’Ouest américain d’hier à aujourd’hui, Paris, Flammarion, 2002.

99. Revoir “Octobre rouge”, avec Alexandre Jubelin – Le Collimateur

Émission en partenariat avec Le Collimateur, podcast de l’IRSEM, animée par Alexandre Jubelin

Le film : À la poursuite d’Octobre rouge (The Hunt for Red October) de John McTiernan (1990), d’après Tom Clancy

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Interprétation de la musique originale du film (Basil Poledouris) durant le générique de début de l’émission

53. Revoir “Le Nom de la Rose”, avec Elisabeth Lusset

L’invitée: Elisabeth Lusset, chargée de recherche au CNRS

F. Murray Abraham, Michael Lonsdale, Sean Connery, Umberto Eco et Jean-Jacques Annaud sur le tournage du Nom de la Rose

Le film: Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), d’après le roman d’Umberto Eco

La discussion:

  • Présentation générale et résumé du film (1:30)
  • L’origine du projet et le rôle des médiévistes comme conseillers historiques: Jacques Le Goff, Jean-Claude Schmitt, Michel Pastoureau, Françoise Piponnier…(5:45)
  • Le casting et le choix discuté de Sean Connery (10:40)
  • Les décors et les inspirations pour l’abbaye, mélange de différents sites: Eberbach, Rocca di San Leo, Sagra di San Michele, Castel del Monte… (12:20)
  • Pourquoi une statue baroque dans un film médiéval ? (14:15)
  • La réception critique et publique du film (15:40)
  • Un roman d’Umberto Eco presque impossible à mettre à l’écran (17:55)
  • La réaction furieuse de Jacques le Goff à la vision du film, et l’écart ou la tension entre cinéastes et historiens (21:20)
  • Une représentation du Moyen âge en partie juste, mais largement fantasmée (22:50)
  • La mise en scène d’un monastère bénédictin, et de ses rapports avec les paysans montrés comme misérables et exploités (24:25)
  • Le discours idéologique ou politique du film, et l’Église dépeinte comme instance de domination (26:00)
  • L’origine des franciscains, et des accusations d’hérésie portées contre certains ordres ou groupes religieux: Dolciniens, Spirituels… (31:50) et la mise en scène des affrontements religieux dans le film (37:20)
  • La représentation de la vie monastique et la crainte du scandale face aux transgressions  (38:20)
  • Enquêtes, autopsies et poisons au Moyen âge (41:00)
  • Peut-on torturer un moine médiéval, comme le suggère Bernardo Gui dans le film ? (43:40)
  • La question de l’abstinence des clercs (45:40)
  • L’anglais comme équivalent du latin dans le film, et le jeu sur les origines géographiques des personnages, avec le monastère comme lieu d’accueil (46:40)
  • Livres, scriptorium, bibliothèques (49:35)
  • Un Moyen âge dépeint sous des couleurs sombres, issu d’un imaginaire gothique / romantique: bossu, procès d’une « sorcière »… (52:33)
  • Guillaume de Baskerville comme incarnation du versant positif, rationnel, du monde médiéval, par opposition au fanatisme de l’inquisiteur (moins sanguinaire dans la réalité) et du bibliothécaire (54:20)
  • Les scènes les plus intéressantes d’un point de vue pédagogique ou pour ce qu’elles révèlent de la vision contemporaine du Moyen âge (55:40)

Les références et conseils de lecture :

Sur le film :
– Jean-Jacques Annaud, Une vie pour le cinéma, entretiens avec M.-F. Leclère, Paris, Grasset, 2018
– Priska Morrissey, Historiens et Cinéastes : rencontre de deux écritures, Paris, l’Harmattan, coll. « Champs visuels », 2004.
– Jacques Le Goff, Une vie pour l’histoire: entretiens avec Marc Heurgon, Paris, La Découverte, 1996.
– Michel Pastoureau, « La collaboration historique au cinéma: entretien avec Michel Pastoureau », Revue de l’Association historique des élèves du lycée Henri-IV : L’émoi de l’histoire, 21, tome 1, printemps 2000, p. 6-23.

En histoire médiévale, pour l’éclairer :
“Le cloître et la prison”:  webdocumentaire sur l’enfermement à Clairvaux
– François Amy de la Bretèque, L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004.
– Franck Collard, Le Crime de poison au Moyen Âge, Paris, PUF (« Le nœud gordien »), 2003.
– Faustine Harang, La torture au Moyen âge, Paris, PUF, 2018.
– Claude Gauvard, Condamner à mort au Moyen âge, Paris, PUF, 2018.
– Elisabeth Lusset, Crime, châtiment et grâce dans les monastères au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2017.
– Sophie Page, Magic in the Cloister. Pious Motives, Illicit Interests and Occult Approaches to the Medieval Universe, University Park (PA), The Pennsylvania State University Press, 2013.

 

45. La série “Rome”, ses choix visuels et sa représentation de la société romaine, avec Vivien Barrière, Victor Faingnaert et Clément Salviani

Cliquer ici pour écouter le premier volet de l’émission, consacré aux origines de la série et à son contexte de production.

La série : Rome (HBO / BBC, 2005-2007)

Les invités : Vivien Barrière, MCF en histoire et archéologie à l’université de Cergy ; Victor Faingnaert, doctorant à l’université de Caen ; Clément Salviani, doctorant à l’INHA

La discussion : les aspects visuels de la reconstitution de Rome ; le jeu sur l’intérieur et l’extérieur, la domus et la rue ; la façon dont la vie d’un quartier, l’Aventin, est restituée, avec ses liens sociaux et sa criminalité ; les clins d’œil aux films de gang et de mafia ; le vêtement comme source de distinction sociale ; le conflit populares / optimates et les rapports complexes entre grandes familles romaines, parfois un peu simplifié à l’écran ; Pullo et Vorenus comme incarnation de deux tendances au sein de la société romaine ; la représentation de l’esclavage, très frontale ; une série hypersexualisée, au détriment des personnages féminins, mais aussi d’un Auguste caricatural sur ce plan ; le cosmopolitisme de Rome, le rapport orient-occident, et les représentations outrées de l’Égypte lagide ; la scène clef : « He was a consul of Rome ! » ; la façon dont les rituels romains sont mis en scène, notamment les rites de damnation (defixio) ; le rapport à la mort et au suicide des personnages ; nos scènes préférées ou, à l’inverse celles qu’on peut penser ratées du point de vue historique ; quelle période de l’histoire romaine faudrait-il adapter en série ou en film ?

44. La série “Rome”, ses origines et son rapport à l’histoire, avec Vivien Barrière, Victor Faingnaert et Clément Salviani

Cliquer ici pour écouter la deuxième partie de l’émission qui passe en revue les différents thèmes abordés dans la série.

La série : Rome (HBO / BBC, 2005-2007)

 Les invités : Vivien Barrière, MCF en histoire et archéologie à l’université de Cergy ; Victor Faingnaert, doctorant à l’université de Caen ; Clément Salviani, doctorant à l’INHA

La discussion : comment les invités ont découvert la série « Rome » ; comment la série se sert de personnages secondaires et souvent fictifs pour en faire des déclencheurs de faits historiques ; le contexte de création au début des années 2000 et l’ambition considérable de la série ; le rôle du producteur John Milius ; un moment de revival du péplum suite notamment au succès de Gladiator et les parallèles entre les deux fictions ; les autres productions évoquant l’antiquité (Troie, 300…) ; la périodisation et le rythme des deux saisons ; les mésaventures de la production qui a conduit à condenser la série ; les choix narratifs et en termes de sources, et les distances prises avec celles-ci ; le conseiller historique Jonathan Stamp ; les mécanismes causaux de la série ; le portrait croisé d’Antoine et Octave, et la représentation des enjeux politiques romains.

 

 

30. Revoir Monty Python Sacré Graal, avec Justine Breton

L’invitée : Justine Breton, spécialiste des représentations arthuriennes en littérature et au cinéma, professeur à l’ESPE de Picardie

Le film : Monty Python, Holy Grail, de Terry Gilliam et Terry Jones (1975)

La discussion : le médiévalisme, domaine d’étude des représentations du Moyen âge et de ses déformations (1′), le rôle du roman de Walter Scott, Ivanhoé (1819) dans la cristallisation de ces images (3’10), le contexte de sortie du film et la présence cinématographique du Moyen âge (4′), les origines du projet chez les Monty Python (6’20), les différentes versions du scénario et les conditions cauchemardesques du tournage (9’05), les difficultés spécifiques de Graham Chapman/Arthur (11’40), la subversion des codes chevaleresques (13’05), comme de la narration filmée de l’histoire (15’25), un autre cliché détourné ou subverti, celui des bûchers pour les sorcières (19’15), quand se déroule le film ? Moyen âge générique ou spécifique (22’35), le personnage d’Arthur et son origine historique et littéraire (23’35), l’espace figuré par le film et la présence des Français (25’05), l’antagonisme anglo-français et ses significations : appropriation « française » des motifs arthuriens (26’28) ? l’inachèvement de la quête du Graal, dans le film et dans ses sources (29’50), la mise en scène de la sexualité et de la tentation sexuelle pour Galahad/Michael Palin (32’30), le travail sur l’image médiévale et l’enluminure (34’52), la place du religieux dans le film (36’20).

Le château de Doune, où furent tournées une grande partie des scènes du film

Les références citées dans le podcast :
– Richard Thorpe, Les chevaliers de la Table ronde, 1953
– John Boorman, Excalibur, 1981
– Michel Pastoureau, L’ours, histoire d’un roi déchu, Paris, Seuil, 2007
– T. H. White, The once and future king, Collins, 1958
– Justine Breton et Florian Besson, Kaamelot, un livre d’histoire, Paris, Vendémiaire, 2018.

Les conseils de lecture :
– Graham Chapman, A liar’s autobiography, 1980
– Eric Idle, Always look on the bright side of life, 2018

29. Revoir La Grande Illusion, avec Evelyne Gayme

L’invitée : Evelyne Gayme, professeur en lycée, docteure en histoire avec une thèse sur les prisonniers de guerre

Le film : La Grande Illusion, de Jean Renoir (1937)

 

 

 

 

 


La discussion :
les origines du scénario, entre souvenirs de la Grande Guerre, récits du général Pinsard, et expériences du frère du coscénariste Charles Spaak (1’20) ; les accusations de plagiat lors de la sortie du film (4’25) ; le contexte de sortie (4’50) : la France et l’Europe de 1937 ; la politisation de Renoir à l’époque du Front Populaire ; la réception compliquée du film à l’étranger dans les dictatures (6’10) ; un film retiré des écrans durant la Seconde Guerre mondiale (6’50) ; les différentes versions du film et la ressortie compliquée de 1946 (8’35) ; les thèmes du film : rapprochements et cloisonnements entre les êtres et les pays (9’40) ; un passage en revue des différents personnages (10’15) : Maréchal, De Boëldieu, Rosenthal, von Rauffenstein ; les réalités de la captivité militaire, dure et normée (16’45) ; la question des langues de communication et de l’intercompréhension difficile entre personnages (19’10) ; les relations entre geôliers et captifs associant dureté et humanité (22’05) ; les nouvelles (et rumeurs) qui évoquent la guerre (23’30) et le paradoxe d’un film de guerre sans combats ; la mise en scène des rapports sociaux et des repas et discussions (26’45) ; la tension clef du film entre clivages sociaux et clivages nationaux (27’30) ; la séquence du travestissement et la question de l’absence des femmes et du trouble que la guerre provoque dans le genre (28’40) ; le personnage de Rosenthal et le problème de l’antisémitisme qu’il véhicule ou combat (31’40) ; le rapport à la guerre d’un film teinté de pacifisme (35’20) ; l’image complexe des prisonniers dans l’entre-deux-guerres et ensuite (38’35).

Les études sur le film :
– Olivier Curchod, La Grande Illusion, Paris, Armand Colin, 2005
– Julian Jackson, La Grande Illusion, New York, Palgrave Macmillan/British Film Institute, 2009.

Les conseils de visionnage et de lecture (bandes dessinées) :
-Jean Renoir, Le caporal épinglé (1962)
– FOURNIER et KRIS, Plus près de toi, Paris, Dupuis, collection Aire libre, 2017.
– SILLORAY Florent, Le Carnet de Roger, Paris, Editions Sarbacane, 2011.
– TARDI Jacques, Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag II B, Paris, Casterman, 2012.
– TARDI Jacques, Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag II B, mon retour en France, Paris, Casterman, 2014.
– RABATÉ Pascal, La Déconfiture, Paris, Futuropolis, 2018.

21. Revoir “La Reine Margot”, avec Jérémie Foa

L’invité: Jérémie Foa, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille

Le film: La Reine Margot, de Patrice Chéreau (1994)
La discussion: voir et revoir La Reine Margot pour un spécialiste du XVIe siècle (2’00); retour sur les origines du film, un projet porté par le producteur Claude Berri (3’30); les sources d’inspiration du cinéaste, et les liens avec le roman de Dumas (5’55); un ton plus sombre dans le film que dans le roman (7’45); une esthétique opposant le rouge catholique et le noir protestant, loin des réalités de la période (8’45); les responsabilités de la Saint-Barthélémy, et la tradition de diabolisation de Catherine de Médicis dont s’éloigne en partie Chéreau (9’40); la place de l’expédition des Flandres comme arrière-plan au massacre (14’45); filmer la violence de la Saint-Barthélémy, entre images contemporaines et réalités d’époque (16’35); l’astrologie (20’15) et le poison (22’20) comme thèmes clefs (et pour le poison, profondément révélateur: arme de la guerre civile) pour la représentation de la Renaissance ; l’importance de la chasse à la cour de Charles IX et dans le film (24’25); la conversion forcée d’Henri de Navarre et le sens d’une telle pratique (26’05), le rapprochement de Coconnas et La Mole, illustration d’une possible cohabitation entre catholiques et protestants? (28’45); la question de la succession royale, obsession des contemporains (33’30); la place de la sexualité dans le film et dans l’image des Valois (36’00); l’absence du peuple, de la dimension de proximité des violences, dans le film de Chéreau, centré sur les grands (40’20)

Les conseils de lecture et références pour aller plus loin:
– Denis Crouzet, Les guerriers de Dieu, la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, 1990.
– Denis Crouzet, Le haut cœur de Catherine de Médicis, Paris, Albin Michel, 2005.
– Gaspard Delon, Sandra Provini, La Reine Margot de Patrice Chéreau, Neuilly, Atlande, 2015.
– Jérémie Foa, Le tombeau de la paix. Une histoire des édits de pacification, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2015.
– Jérémie Foa, “Protestants et catholiques n’ont-ils rien en commun? Politisations ordinaires au temps des guerres civiles de Religion”, Politix, 2017/3 (n° 119)
– Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État, Paris, Gallimard, 2007.
– Violette Rouchy-Lévy, La Reine Margot de Patrice Chéreau. Genèse et réalisation d’un film historique, Thèse de l’Ecole des Chartes, 2006
– Eliane Viennot, Marguerite de Valois. « La reine Margot », Paris, Perrin, 2005, coll. « Tempus », 660 pages.
– émission “Rembobinage” sur Radio Aligre