326. Dans les coulisses du théâtre au XVIIIe siècle, avec Suzanne Rochefort

L’invitée : Suzanne Rochefort, docteure en histoire moderne, ATER à l’Université de Versailles-Saint-Quentin

Le livre : Vies théâtrales · Le métier de comédien à Paris entre Lumières et Révolution, Ceyssel, Champ Vallon, 2024.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Renouveler l’histoire du théâtre par le prisme du travail (02:00)
  • La dualité du paysage théâtral parisien fin XVIIIe siècle avec un métier non régi par une corporation (10:00)
  • Les mésaventures de la Comédie-française sous la Révolution (17:35)
  • Un marché du travail des comédien-nes au XVIIIe siècle (20:00)
  • Un métier entre stigmatisation et valorisation (27:00)*
  • Lecture d’un texte par Matthieu de Oliveira (32:00)
  • La voix et le corps des acteurs et actrices (36:00)
  • Public et critiques : pour qui joue-t-on au XVIIIe siècle ? (40:50)

Les conseils de lecture :

  • Juliette Rennes, Métiers de rue. Observer le travail et le genre à Paris en 1900, Paris, Éditions de l’EHESS, 2022.
  • Laurence Marie, Les paradoxes du comédien, Cinquante regards sur le métier d’acteur, Paris, Gallimard, 2024.

Habillage musical : “Etude in E minor op 60 Nr 22”, Fernando Sor

234. Quoi de neuf sur Molière? avec Cyril Chervet, Marine Roussillon et Christophe Schuwey

Le thème: quatrième centenaire de la naissance de Molière; le livre: Clara Dealberto, Jules Grandin et Christophe Schuwey, Atlas Molière, Paris, Les arènes, 2022.

Les invité-e-s:

  • Cyril Chervet, professeur d’études théâtrales en CPGE
  • Marine Roussillon, maîtresse de conférences à l’université d’Artois
  • Christophe Schuwey, professeur de littérature à Yale

 

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • Pourquoi un « atlas » Molière ? (01:40)
  • Comment vit-on l’année Molière en tant que dix-septéimiste ? (3:00)
  • À travers Molière, redécouvrir un monde littéraire un peu oublié derrière le « grand auteur » (5:00)
  • Approcher Molière en croisant théâtre, littérature, histoire (7:00)
  • Sortir Molière d’un cadre scolaire et théâtral parfois réducteur (11:00)
  • La fausse question de l’authenticité des pièces de Molière (13:00)
  • De quelles sources dispose-t-on sur Molière ? (15:20)
  • L’insertion sociale de Molière (20:00)
  • À quoi ressemble le théâtre au XVIIe siècle ? (23:00)
  • Les spectacles et plaisirs, éléments de légitimation du pouvoir royal (24:45)
  • Un exemple: les plaisirs de l’île enchantée (30:00)
  • Un rapport critique à la religion, dans Tartuffe et les pièces médicales (33:00)
  • Les complexités de l’affaire Tartuffe (37:00)
  • Molière et les femmes: passe-t-il le test de Bechdel ? (41:00)
  • Les autrices du temps de Molière comme Marie-Catherine Desjardins (45:00)
  • Quel document d’époque rêverait-on de retrouver ? (49:00)
  • [avec Cyril Chervet] la familiarité des élèves avec Molière (55:00)
  • Des pièces plus difficiles que d’autres à mettre en scène (58:00)
  • Les moments marquants des mises scène de Molière: Louis Jouvet dans les années 1940 (59:30), Antoine Vitez (1:01:00), Ariane Mnouchkine (1:04:00)
  • La reconstitution de la déclamation baroque (1:08:00)
  • Une profusion de spectacles (1:09:00) dont un Tartuffe singulier en trois actes (1:11:00)

Les références citées dans l’émission:

  • Georges Forestier (dir.), Molière, œuvres complètes, Paris, La Pléiade, 2021.
  • Madeleine Jurgens, Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, Imprimerie
  • Martine Reid, Femmes et littérature. Une histoire culturelle, Paris, Gallimard, « Folio », 2 vol., 2020.

Les conseils de lecture:

  • Judith Lyon-Caen, Dinah Ribard, L’historien et la littérature, Paris, La Découverte, « Repères », 2010.
  • Marie-Armande Jeanne Gacon, La femme grenadier , Le temps des cerises, 2022.
  • Dan Pfeiffer, Un-Trumping America: A Plan to Make America a Democracy Again, 2020 (du podcast Pod Save America)
  • Béatrice Picon-Vallin, Le Théâtre du Soleil. Les cinquante premières années, Arles, Actes Sud, 2015.

 

137. Écritures alternatives de l’histoire, avec Axelle Brodiez-Dolino et Émilien Ruiz

Les invité-e-s : Axelle Brodiez-Dolino, historienne au CNRS ; Emilien Ruiz, historien à Sciences Po, membres du comité de rédaction de la revue Le Mouvement Social

Le numéro de revue : Le Mouvement Social n° 269-270, 2019/4, « Écrire autrement ? L’histoire sociale en quête de publics » 

La discussion :

  • Présentation de la revue Le Mouvement Social (1’30)
  • Le thème du numéro : écrire l’histoire autrement (BD, théâtre, blogs…) (3’)
  • La nouveauté des formes d’intervention actuelle des historien-ne-s dans l’espace public (8’
  • En lien avec un contexte qui est aussi politique, avec des usages réactionnaires de l’histoire (10’45)
  • Les questions méthodologiques (histoire comme travail de la preuve), au cœur des enjeux politiques (12’45)
  • Les injonctions paradoxales des institutions et des pairs vis-à-vis des interventions dans l’espace public : encouragées (14’) sans être toujours valorisées (17’30), avec des obstacles notamment juridiques (19’)
  • Le plaisir et l’intérêt de ces écritures alternatives, avec la rencontre d’un public plus vaste (20’30)
  • La notion d’histoire publique, qui permet en partie de poser ces enjeux, mais aussi les problèmes qu’elle pose (22’30)
  • Les questions de statut, de légitimité, de reconnaissance pour les collègues qui tentent ces écritures alternatives (28’)
  • Le rôle du web, des réseaux sociaux, de Wikipedia dans ces évolutions (29’30)
  • Quelle réception de ces pratiques, quelle efficacité, quantitative et qualitative ? (35’)
  • Quelle place pour les émotions dans ces pratiques, et quel enrichissement pour les historien-ne-s ? (38’)
  • La catégorie « histoire populaire » et ce qu’elle dit, par son relatif succès, des écritures alternatives de l’histoire et de leur réception (42’)
  • Qui « nous » lit ? (48’)

Schéma de Lisa Gilbert diffusé sur Twitter puis auprès de la American Historical Association.

Ajout du 28 août 2020:schéma traduit et adapté par André Loez

 

106. Filmer la Révolution : ‘Un peuple et son roi’, avec Hugo Orain

L’invité : Hugo Orain, enseignant d’histoire-géographie et doctorant (co-tutelle) Rennes 2 et UQTR (Québec).

Le film : Un peuple et son roi (Pierre Schoeller, 2018)

La discussion :

  • Résumé du film, et des destins de personnages qu’il entrecroise (1’)
  • Le projet de Pierre Schoeller : faire la généalogie de la République (2’50)
  • Un film sur le langage politique, à l’assemblée et dans les couches populaires (4’10)
  • Les conseillers et conseillères historiques du film (5’30)
  • Une œuvre inscrite dans un contexte favorable à la représentation de la Révolution (7’30)
  • Un renouvellement historiographique perceptible à l’écran ? (8’50)
  • Des échos avec le mouvement des « gilets jaunes » et « nuit debout » ? (9’50)
  • Un film ouvertement positif envers la Révolution, ce qui est rare dans la période récente (12’15)
  • Un corpus plutôt négatif, au cinéma, à la télévision, dans les jeux vidéo (14’10)
  • Un moment clef du film : la manifestation des femmes les 5-6 octobre 1789 (16’30)
  • La place donnée à la chanson populaire dans le film (19’15)
  • Les principaux événements représentés, avec une place forte accordée à la fuite du roi et à la fusillade du Champ-de-mars, dans l’engagement révolutionnaire (20’30)
  • Une scène forte et réussie, la prise des Tuileries et ses préparatifs (24’)
  • Les sentiments mitigés laissés par le film, et les différents registres sur lesquels il fonctionne (26’50)
  • La façon dont Louis XVI est représenté, sans être ridiculisé (29’20)
  • Les débats entre députés à la salle du manège (33’35)
  • Décors, costumes, lumières : les choix visuels du film, inspirés des peintures de Raguenet (35’40)
  • Le film mis en perspective avec d’autres œuvres : La Marseillaise, Un violent désir de bonheur
  • Des séquences utilisables par les enseignants (39’45)
  • La puissance de la séquence dans laquelle la Bastille est détruite (40’50)

Conseils de lecture / pour aller plus loin :

92. L’antiquité grecque au Japon, avec Michael Lucken

L’invité : Michael Lucken, professeur à l’INALCO

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Le livre : Le Japon grec. Culture et possession, Paris, Gallimard, 2019.

La discussion :

  • L’origine du livre et de l’enquête (1’15)
  • Des connexions repérées entre Grèce et Japon dès le XIXe siècle, par des savants européens et japonais (3′)
  • Des voyageurs qui analysent les analogies, de forme (colonnes en architecture…) (4’05)
  • Les différents types de corrélations imaginées entre Grèce et Japon, permettant d’imaginer un contre-récit à celui d’un début de l’histoire en occident (5’50)
  • Le contexte de la modernisation à partir de l’ère Meiji (1868) qui permet de comprendre ce regard porté sur la Grèce (8’40)
  • Le référent grec qui permet aussi de se positionner face à la Chine (10′)
  • La structuration des études classiques et helléniques au Japon au début du XXe siècle (11’30)
  • Le paradoxe d’un philhellénisme japonais sans voyages en Grèce, fondé sur les textes (13’20)
  • La formation de néologismes japonais fondés sur le grec, comme « théologie » / « shingaku » (15’05)
  • L’importance de la médiation allemande dans l’émergence du « Japon grec » (17′)
  • Les usages nationalistes de l’antiquité dans la période de l’expansionnisme japonais, des années 1895-1945
  • Les épisodes du passé grec qui sont particulièrement utilisés : un parallèle entre le Japon et Thèbes en particulier ; puis des usages fascisants de Platon (18’25)
  • Les analogies établies entre guerriers grecs et samouraïs japonais, compliquées par la question du corps (22’30)
  • Une « table rase » du rapport à la Grèce en 1945 (24’55)
  • Le patrimoine architectural néoclassique japonais, en grande partie détruit durant la Seconde Guerre mondiale (27’10)
  • Un rapport au théâtre grec qui s’établit après la guerre (29’05)
  • La place de la référence grecque pour l’écrivain Mishima (30’50)
  • Un Japon grec présent en filigrane dans la culture populaire, à travers les films de Miyazaki notamment (32’10)
  • La question de l’appropriation culturelle, possible avec du travail : le Japon peut être grec (34’25)

Les références citées dans le podcast, et le conseil de lecture :

  • Anthony Andurand, Le mythe grec allemand. Histoire d’une affinité élective, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
  • Johann Chapoutot, Le national-socialisme et l’antiquité, Paris, PUF, 2008.
  • Jean-Paul Demoule, Où sont passés les indo-européens ? le mythe d’origine de l’occident, Paris, Seuil, 2014.
  • Pierre-François Souyri, Moderne sans être occidental. Aux origines du Japon d’aujourd’hui, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 2016.
  • Nakai Masakazu, Introduction à l’esthétique, Dijon, Presses du réel, à paraître.

Fronton néoclassique et colonnade de l’ancien bâtiment de la monnaie à Osaka

90. Mémoires de la guerre d’Algérie, avec Benjamin Stora et Alexandra Badea (les mercredis des révolutions)

Troisième séance des “mercredis des révolutions“, université populaire organisée à la mairie du XVIIIe arrondissement par la Société d’histoire de la révolution de 1848, en partenariat avec “Paroles d’histoire”.

Les invité-e-s : Benjamin Stora (historien), Alexandra Badea (dramaturge) ; discussion animée par Philippe Darriulat

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La discussion :

  • Première question de Philippe Darriulat : la mémoire de la guerre d’Algérie dans la société française actuelle
  • Benjamin Stora (5’) : un rappel des exactions coloniales, et de la façon dont la plupart des pays européens esquivent cette mémoire
  • L’absence de la question coloniale dans la mémoire entretenue par la construction européenne
  • Une « bonne conscience coloniale » qui se perpétue de nos jours
  • La question coloniale, constitutive de la question nationale en France
  • Alexandra Badea (23’) : la mémoire encore compliquée du 17 octobre 1961, et du massacre de Thiaroye
  • Benjamin Stora (40’) : les premières résurgences mémorielles du 17 octobre 1961, et sa place mémorielle aujourd’hui, puisqu’on ne peut plus parler de méconnaissance ou d’occultation
  • Le rapport entre connaissance historique et reconnaissance mémorielle (51’)
  • La réappropriation récente, en Algérie, d’une part oubliée de l’histoire : Messali Hadj, Ferhat Abbas, le mouvement algérien dans toute sa pluralité

Pour aller plus loin :

Bibliographie de Benjamin Stora

Présentation du travail sur Thiaroye d’Alexandra Badea au Théâtre de la Colline

Entretien avec Cédric Maurin, professeur d’histoire, sur le projet d(atelier théâtral autour des “récits manquants”

72. Fantômes d’ancien régime, avec Caroline Callard

L’invitée : Caroline Callard, directrice d’études à l’EHESS

Le livre : Le temps des fantômes. Spectralités de l’âge moderne (XVIe-XVIIe siècle), Paris, Fayard, 2019.

La discussion :

  • L’origine de ce travail, et le pullulement des fantômes à l’époque moderne qu’il permet de saisir (1:00)
  • Une enquête au croisement de plusieurs fils historiographiques : histoire de la mort, anthropologie historique des revenants, sociologie pragmatique du surnaturel (3:50)
  • Quelles traces documentaires des fantômes ? Plus facile à trouver dans les imprimés que dans les archives… (6:20)
  • Un vocabulaire pour désigner les fantômes qui n’est pas stabilisé, malgré des efforts de nomenclature (9:50)
  • Une grande variété d’apparences visuelles pour les fantômes hors de tout code de représentation aux XVIe-XVIIe siècles (11:40)
  • Extrait audio commenté : Hamlet, I, 4 (interprétation de Jean Marais)
  • Historiciser le rapport aux fantômes dans une « conjoncture panique » des XVIe-XVIIe siècles (17:30)
  • Les fantômes saisis au prisme du droit, à travers les histoires de maisons hantées (et de rupture de bail) en particulier (18:45)
  • Comment établir une distinction entre rapports médiévaux aux spectres et usages dans la première modernité ? (21:45)
  • La présence genrée des fantômes, lisible dans une apparition à Dole en 1628, dans un contexte pourtant de chasse aux sorcières (27:05)
  • Des fantômes qui agissent et interagissent avec les vivants, sans que la question de la croyance ne soit forcément centrale pour les comprendre (32:00)
  • Les différents registres de la croyance, de la crédulité, du scepticisme et de l’incrédulité (35:20)
  • Le rôle politique des fantômes à travers celui de Concini , tué en 1617 (39:35)

Les références citées dans l’émission :

  • Kathryn A. Edwards and Susie Speakman Sutch (éd.), Leonarde’s ghost. Popular piety and The appearance of a spirit in 1628, (Sixteenth Century Essays & Studies, 82.), Kirksville, Missouri, Truman State University Press, 2008.
  • Jean Bazin, Des clous dans la Joconde, Toulouse, Anacharsis, 2008.
  • Caroline Callard, Le Prince et la République. Histoire, pouvoir et société dans la Florence des Médicis, au XVIIe siècle, Paris, PUPS, 2007.
  • Elisabeth Claverie, Les guerres de la Vierge. Une anthropologie des apparitions, Paris, Gallimard, 2003
  • Colin Dayan, The law is a white dog, Princeton U.P., 2011.
  • Jean-Pascal Gay, Le dernier théologien ? Théophile Raynaud : histoire d’une obsolescence, Beauchesne, collection Théologie historique, n° 127, 2018.
  • Carlo Ginzburg, Les batailles nocturnes, Sorcellerie et rituels agraires en Frioul, XVIe-XVIIe siècles, Lagrasse, Editions Verdier, 1980.
  • Stephen Greenblatt, Shakespearean Negotiations. The Circulation of Social Energy in Renaissance England, University of California Press, 1989.
  • Hamlet in Purgatory, Princeton University Press
  • Sasha Handley, Visions of an Unseen World: Ghost Beliefs and Ghost Stories in Eighteenth-Century England. Pickering & Chatto, 2007.
  • Jean-Claude Schmitt, Les revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Histoires », 1994.
  • Natalie Zemon Davis, « Ghosts, Kin and Progeny: Some Features of Family Life in Early Modern France », Daedalus 106:2 (printemps 1977), p. 87-114.

Les conseils de lecture :

  • Vinciane Despret, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, Paris, La Découverte, coll. « Les Empêcheurs de penser en rond », 2015
  • Manuel Vilas, Ordesa, éditions du sous-sol, 2019.
  • Guillaume Cuchet, Les Voix d’outre-tombe. Tables tournantes, spiritisme et société au XIXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L’Univers historique », 2012

Illustrations :

La descente du Marquis d’Ancre aux Enfers, son combat et son rencontre avec Maistre Guillaume ensemble le dialogue avec la Galligaya, & de Misoquin esprit follet, qui luy emeine son Mary. La rencontre dudict Esprit avec l’Ange Gardien de Monsieur le Prince, Paris, Abraham Saugrain, 1617, p. 15.

Daniel Rabel (1578-1637), album du Ballet du Chasteau de Bicêtre (1632), Seconde et première entrées des fantômes, aquarelle, encre brune, plume (dessin), 28,5×44 cm (Louvre, cabinet des Estampes)

 

 

46. L’histoire comme émancipation, avec Laurence De Cock, Mathilde Larrère et Guillaume Mazeau

Les invité-e-s : Laurence de Cock (professeure en lycée), Mathilde Larrère (MCF à l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée) et Guillaume Mazeau (MCF à l’Université Paris-I)

Le livre : L’histoire comme émancipation, Agone / Aggiornamento Histoire-géographie, 2019.
La discussion : le sens à donner au titre du livre, « l’histoire comme émancipation » (1:00) ; la défense d’une histoire qui peut être à la fois engagée et scientifique (4:30) ; la méthode historique qui peut elle-même être émancipatrice (6:20) ; ne pas substituer un « roman de gauche » au « roman national » (10:00) ; l’importance du travail historique pour faire exister les dominé-e-s ou « invisibilisé-e-s » de l’histoire (12:00) ; les années 1980 comme point de bascule d’une politisation de l’histoire, réactivant une histoire conservatrice (14:00) ; un exemple d’invisibilité récente : l’histoire des paysans (16:45) ; un contexte qui amène à chercher des façons d’opposer des propositions aux récits dominants ou simplificateurs (18:10) ; l’espace de la vulgarisation qu’il ne faut pas abandonner (19:30) ; l’impératif pédagogique, lié à l’émancipation, et qui ne va pourtant pas de soi dans le métier historien (24:30) ; un livre qui constitue à la fois un manifeste et l’exposition de propositions et de tâtonnements (26:20) ; le nécessité pour les historiennes et les historiens de « redistribuer » le capital culturel (28:40) ; pour cela, un travail qui peut se confronter à d’autres formes, comme le travail théâtral (30:50) ; un retour sur la polémique liée à la (fausse) disparition de Verdun dans les programmes scolaires (36:00) ; l’histoire comme mise à distance de soi-même, permettant aussi le désaccord et le débat (40:20).

Les précédentes émissions : sur l’enseignement de l’histoire, avec Laurence De Cock ; autour de 1848, avec Mathilde Larrère et Romain Duplan ; sur le dictionnaire “Maitron” avec Paul Boulland.

22. Histoire populaire de la France, avec Gérard Noiriel

Les intervenants : Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS ; Philippe Olivera, historien, enseignant, éditeur (Agone)

Le livre : Une histoire populaire de la France, de Jeanne d’Arc à nos jours, Marseille, Agone, 2018
La discussion : Les origines du livre, au regard du genre « histoire de France » et de l’ouvrage d’Howard Zinn, Histoire populaire des États-Unis (1’00) ; le « populaire » comme catégorie prise dans les relations entre dominés et dominants (5’20) ; l’idée d’écrire pour un public plus large que celui de la profession historienne (7’00) ; l’importance de s’approprier des objets comme l’histoire de France parfois monopolisés par des auteurs réactionnaires (11’20) ; le point de départ de cette histoire et le choix de démarrer à la fin du Moyen âge, en lien avec la construction d’un État monarchique (12’45) ; les singularités de la construction nationale française au regard des exemples britannique et allemand (15’50) ; le choix d’écrire une histoire sociale, et de faire de la question sociale la clef de lecture fondamentale des évolutions, par rapport aux questions identitaires (19’30) ; l’application de cet angle d’approche pour le XVIe siècle : les guerres de religion comme expression d’enjeux sociaux (26’25) ; les césures mises en lumière dans cette histoire de France (30’20) : les années 1750 (32’30), les années 1880 avec la Grande Dépression et les débuts de la IIIe République (34’25), l’attention portée dans le livre aux regards portés sur l’autre (colonisé, domestique, ouvrier, paysan…) et la question de la reconnaissance de l’autre, qui permet de « se rendre étranger à soi-même » (39’50), la capacité à toucher d’autres publics en sortant de ses habitudes historiennes, en travaillant avec des artistes (43’50).

Une évocation plus large du travail de Gérard Noiriel, par Nicolas Offenstadt, est à écouter dans l’épisode 11 du podcast.

16. Hamilton: l’histoire de la Révolution américaine en musique et sur scène

Un mini-documentaire en 6 parties sur la comédie musicale Hamilton, et son rapport à l’histoire, avec quelques petits extraits musicaux.

Lin-Manuel Miranda en vacances au Mexique en 2008, lisant la biographie d’Alexander Hamilton par Ron Chernow qui a inspiré son projet

1) Présentation de “Hamilton” et son succès inouï (0’30)
2) Lin-Manuel Miranda et les origines du projet (2’30), avec son passage à la Maison Blanche en 2009
3) La vie mouvementée d’Alexander Hamilton (6’45)
4) Un spectacle aux choix scéniques et musicaux originaux, avec une dimension politique (12’50)
5) Chez les historiens, enthousiasme et critiques (21′)
6) Leçons finales : l’écart fécond entre spectacle et histoire (30’45)

Parmi les références citées:
présentation en français par Sylvie Bressler
présentation synthétique dans le NYT
portrait de Lin-Manuel Miranda et description du projet dans le New Yorker
-un livre d’histoire interrogeant Hamilton et son succès
commentaire positif par Joseph M. Adelman
-le Founders chic, article de H.W. Brands en 2003 dans The Atlantic
commentaire critique par Lyra Monteiro
commentaire critique par Annette Gordon-Reed
-commentaire par Joanne Freeman
point de vue féministe par Stacy Wolf

Conseil final: Histgeobox pour continuer à réfléchir à l’histoire en musique