274. Les révolutions ont-elles besoin de leaders? (les mercredis des révolutions)

 Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

Depuis quelques années plusieurs révolutions, ou mouvements révolutionnaires s’autoproclament et sont décrits comme étant « sans leaders » : ainsi d’Occupy Wall Street (2011), du Mouvement des Indignés, dit « 15-M » à Madrid (2011), des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne (2011), du mouvement contre l’augmentation du prix du métro en 2013 au Brésil, du mouvement de défense du parc Gezi, Taksim, à Istambul (2013), de Maidan en Ukraine (2014), Nuit Debout en France (2016), puis des Gilets jaunes (2018), du soulèvement à Hong Kong (2019) ainsi de ce qu’on appelle la « deuxième vague des révolutions arabes (Liban, Irak, Algérie, Soudan, 2019-2021) pour ne citer que les principaux. S’il est intéressant de regarder au plus près ces mouvements sans leaders, il l’est aussi de se demander si c’est nouveau. Les révolutions du passé étaient-elles sans leader ? Et si non pourquoi ? On peut aussi se demander à quoi sert un ou une leader dans une révolution ? Qui fait le leader ? quelle est sa légitimité ? Les leaders sortent-ils des révolutions ou pré-existent-ils (ou t’elles) à la révolution et s’y révèlent? Quelle organisation selon qu’il y ait, ou pas, de leaders ? quels dangers posent les leaders? Que deviennent les leaders après les révolutions? Les leaders sont-ils souhaitables ?

Débat avec David Bell, professeur à Princeton et Mathilde Larrère, université Gustave Eiffel. Séance animée par Alexandre Frondizi.

271. Repolitiser l’histoire de Vichy, avec Anne-Sophie Anglaret

L’invitée: Anne-Sophie Anglaret, docteure en histoire, traductrice

Le livre: Au service du Maréchal ? La légion française des combattants (1940-1944), Paris, CNRS, 2023.

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • Présentation de la Légion, seule organisation de masse de Vichy (1:00)
  • Le choix du sujet, à partir d’un questionnement sur la mémoire (2:15)
  • Faire une thèse sur un sujet pour lequel il y a déjà un travail de référence (3:30)
  • Le dialogue avec le travail d’Antone Prost (4:30)
  • Travail quantitatif, rareté des sources narratives, usage de la presse et lexicométrie, difficultés des sources iconographiques (6:00)
  • Une légion peu militarisée: pas un équivalent français des SA ou chemises noires (10:00)
  • La Légion comme critère du fascisme de Vichy (11:00)
  • Extrait audio: discours de Pétain du 17 juin 1940, « sûr de l’affection des anciens combattants… »
  • Retour critique sur la notion de « maréchalisme » (14:00)
  • La naissance de la Légion, et les indices des désaccords politiques que cela suscite (16:30)
  • La question des continuités entre Vichy et IIIe République, visibles pour une partie des anciens combattants (19:00)
  • Le PSF (ex- Croix de feu), pas un « bouclier » républicain (20:00)
  • Les activités de la Légion (21:30)
  • Une Légion valorisée, mais marginalisée (25:15)
  • La Milice, émanation de la Légion (27:00)
  • Les anciens combattants juifs, en partie marginalisés dans la Légion (29:15)
  • Une organisation tout sauf « apolitique » (30:00)
  • Légion et délation (32:00)
  • Légion et résistance (33:40)
  • L’Allemagne, un non-sujet (35:00)
  • Presque pas d’épuration (38:00) mais des attentats ciblés de la Résistance (40:00)
  • La sémantique particulière de la « Légion », plus militariste que pour les anciens combattants de l’entre-deux-guerres (41:00)
  • Repolitiser l’histoire de l’occupation (43:00)

Les travaux cités dans le podcast:

  • Jean-Paul Cointet, La Légion française des combattants, 1940-1944. La tentation du fascisme, Paris, Albin Michel, 1995.
  • Laurent Joly, Dénoncer les Juifs sous l’Occupation, Paris, éditions du CNRS, 2021.
  • Antoine Prost, Les anciens combattants et la société française 1914-1939, Paris, Presses de la FNSP, 1977
  • François Rouquet et Fabrice Virgili, Les Françaises, les Français et l’épuration. De 1940 à nos jours, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2018.

Le conseil de lecture: Léon Werth, Déposition

255. Parlementaires allemands, de Weimar à Bonn, avec Agathe Bernier-Monod

L’invitée : Agathe Bernier-Monod, MCF d’études germaniques à l’Université du Havre

Le livre : Les fondateurs. Reconstruire la République après le nazisme, ENS éditions, 2022, en ligne :

https://books.openedition.org/enseditions/41673?format=toc

La discussion :

  • Introduction (00 :00)
  • La choix de l’histoire contemporaine allemande (1 :10)
  • La construction d’un sujet de recherche sur les parlementaires allemands (3 :40)
  • La démarche : questionner leurs parcours sur une longue durée (6 :30)
  • Un « chemin particulier » de l’histoire allemande ? (8 :00)
  • L’ambiguïté de la République de Weimar dans l’histoire politique allemande, repoussoir et modèle après 1945 (9 :00)
  • Les sources, entre lacunes et abondance (12 :15)
  • La variété des profils des parlementaires étudiés, de la gauche à la droite national-conservatrice, comme Otto von Bismarck, petit-fils « de » (15 :00)
  • Le fonctionnement du parlement déjà dégradé par l’irruption des nazis dès 1930 (17 :00)
  • La rupture violente de 1933, avec des parlementaires visés par la répression (19 :00)
  • Le devenir d’un ancien député communiste, Wilhelm Agatz (21 :00)
  • Les trajectoires d’exil avec Ernst Roth, résistant en France (23 :00) ou les difficultés vécues (25 :00)
  • Se réinsérer dans la vie politique après 1945, auprès des alliés (26 :10)
  • Une culture politique plus « virile » après le nazisme ? (29 :00)
  • La RFA comme « restauration » ? (32 :00)
  • Hermann Brill, figure marquante de l’antinazisme (34 :20), contribuant à fonder l’Institut fur Zeitgeschichte de Munich
  • La nostalgie de Berlin pour les parlementaires de Bonn (39 :00)
  • Conseils de lecture () : Nicolas Patin, La catastrophe allemande (Fayard, 2014) et Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires (Albin Michel, 1997).

 

237. Écrire l’histoire de la construction européenne, avec Laurent Warlouzet

L’invité : Laurent Warlouzet, professeur à Sorbonne Université

Le livre : Europe contre Europe. Entre liberté, solidarité et puissance, Paris, CNRS éditions, 2022.

La discussion (NB émission enregistrée début février 2022, avant l’invasion russe en Ukraine) :

  • Introduction (00 :00)
  • Pourquoi « Europe contre Europe » ? (1 :15)
  • À quoi ressemble le champ des études européennes ? (4 :15)
  • Des enjeux historiques propres à l’histoire européenne, avec des contingences de calendrier et de personnes (7 :00)
  • Quelles archives pour faire l’histoire de la construction européenne ? (11 :25)
  • Les apports d’une typologie entre solidarité, libéralisme et puissance / néomercantilisme (17 :40)
  • La difficulté à faire émerger une Europe « puissance » (22 :00)
  • Un exemple d’échec du néomercantilisme : la construction navale dans les années 1980 (26 :00)
  • L’affaire des « magnétoscopes de Poitiers », tentation protectionniste contre le Japon à la même époque (29 :00)
  • L’intérêt d’une typologie pour dépasser certaines étiquettes simplifiant les politiques publiques (31 :00)
  • Le tournant méconnu des années et l’échec de la « relance concertée » de 1979-1981 (35 :15)
  • Une union monétaire a minima (39 :00)
  • Pourquoi les libéraux ont gagné, et pourquoi les gauches ont échoué à peser à l’échelle européenne ? (40 :00)
  • Comment écrire cette histoire en mettant à distance ses propres conceptions en matière européenne ? (43 :30)
  • La place de la construction européenne dans la campagne électorale (47 :30)

Le conseil de lecture :

Luuk van Middelaar, Quand l’Europe improvise, dix ans de crises politiques, Paris, Gallimard, 2018.

 

176. Les 150 ans de la Commune, avec Michel Cordillot et Julien Lucchini

Les invités : Michel Cordillot (professeur émérite à l’université Paris-8), Julien Lucchini (responsable « histoire » aux éditions de l’atelier)

Le livre : La Commune de Paris 1871. les acteurs, l’événement, les lieux, Ivry, éditions de l’Atelier, 2021.

La discussion :

  • Les origines du projet et le choix des auteurs (2:00)
  • Un volume de 1400 pages, véritable challenge éditorial (7:30)
  • Quel paysage historiographique en 2021, par rapport au centenaire de 1971 ? (9:30)
  • La complexification du vocabulaire et des approches, sur le plan sociologique (10:40) et idéologique (12:40)
  • La part de la contingence dans l’histoire brève de la Commune (14:00)
  • Le choix des biographies incluses dans l’ouvrage, complémentaires de celles figurant sur le site (15:00), se voulant représentatif de la diversité des Communards (19:00)
  • La place des femmes dans l’ouvrage (19:50)
  • Annexes, listes, outils de travail présents dans le livre (22:00)
  • Les pistes de recherche futures qui pourront être suivies (23:00)
  • L’iconographie et son intégration (24:00), reflétant la culture visuelle de la période (26:20)
  • La Commune de Paris et ses liens avec le reste du pays et du monde (28:30) et la place des étrangers dans l’événement (30:00)
  • Les sections thématiques du livre, et la place donnée aux controverses historiographiques (32:00), et les aspects moins attendus de l’événement (35:00)
  • Comment concilier sympathies communardes et rigueur historique ? (37:00)
  • Qu’attendre du 150e anniversaire ? (39:00)
  • Quelles résonances actuelles de l’événement ? (40:00)

Voir les compléments du livre en ligne sur le site Maitron.

Chanson d’ouverture: La  Commune est en lutte, de Jean-Roger Caussimon

 

157. Faire l’histoire chorale de la démocratie athénienne, avec Vincent Azoulay et Paulin Ismard

Une émission préparée et réalisée en commun avec Luc Daireaux du podcast “Chemins d’histoire”

Les invités : Vincent Azoulay, directeur d’études à l’EHESS ; Paulin Ismard, professeur à l’université d’Aix-Marseille

Le livre : Athènes 403. Une histoire chorale, Paris, Flammarion, 2020.

La discussion :

  • A l’origine du travail, une volonté de questionner le politique, dans la lignée des travaux de Nicole Loraux notamment (1’)
  • Des questionnements qui viennent en partie du présent, et une écriture « percutée » par des événements
  • La démarche de l’histoire chorale, pari d’écriture et d’historiographie
  • La choralité qui tient aussi à la démocratie
  • Extrait : le discours de Cléocritos, rapporté par Xénophon (Helléniques, II, 4, 20-22)
  • Le contexte de la stasis athénienne de 404-403 BCE
  • Le vocabulaire du chœur et son expérience, au centre de la formation des jeunes gens dans les cités grecques
  • Le choix des personnages et leur organisation, entre figures « majuscules » et « minuscules »
  • La complémentarité d’un livre écrit à deux, de façon chorale également
  • Un livre structuré en deux parties, avec des protagonistes politiques mais aussi des pas de côté
  • La résolution de la crise politique, par des modérés « sans modération », avec un compromis politique à certains égards violent
  • Les différentes temporalités de l’histoire racontée
  • L’usage de l’imagination, contrôlée par les sources, pour reconstituer une scène impliquant par exemple la prêtresse d’Athéna, Lysimachè, mais avec des garde-fous
  • La place de cette prêtresse, qu’Aristophane transpose sous le personnage de Lysistrata
  • La capacité de tous les Athéniens à percevoir des enjeux comme ceux de l’autochtonie
  • L’histoire chorale, une proposition transposable dans d’autres contextes ?

97. Discours mobilisateurs, de Viviani et Churchill à Macron

Le thème : après l’allocution présidentielle annonçant la “guerre” contre la pandémie de Coronavirus, retour à l’aide d’archives audio sur différents discours historiques de mobilisation dans la Première et la Seconde Guerres mondiales. Lire également à ce propos le texte de Maxime Combes, “nous ne sommes pas en guerre, mais en pandémie”.

Les extraits audio:

  • Emmanuel Macron, 16 mars 2020
  • Georges Clemenceau, années 1920 (2’10)
  • René Viviani, 5 août 1914 (3′)
  • René Viviani, 26 août 1914
  • Paul Deschanel, 22 décembre 1914 (5′)
  • Raymond Poincaré, 14 juillet 1915 (7’45)
  • James Hamilton Lewis, 1918 (9’20)
  • Franklin Lane, 1918 (10’10)
  • James W. Gerard, 1918 (11’10)
  • George VI, 3 septembre 1939 (13’20)
  • Paul Reynaud, 28 mai 1940 (15′)
  • maréchal Pétain, 17 juin 1940 (16’40)
  • maréchal Pétain, 30 octobre 1940
  • Jacques Doriot, juillet 1941 (17’40)
  • Winston Churchill, 13 mai 1940 (18’40)
  • Winston Churchill, 4 juin 1940
  • Winston Churchill, 18 juin 1940
  • Winston Churchill, 20 octobre 1940
  • général De Gaulle, 22 juin 1940 (28’30)
  • général De Gaulle, 23 octobre 1941
  • Franklin D. Roosevelt, 8 décembre 1941 (35’30)
  • Eleanor Roosevelt, 8 décembre 1941 (38’05)
  • un électricien new-yorkais, 8 décembre 1941
  • Sol Shidlinger, 8 décembre 1941

Pour aller plus loin:

BNF, archives de la parole

Library of Congress, recherche “discours”

83. Polices politiques du bloc de l’est, avec Emmanuel Droit

L’invité : Emmanuel Droit, professeur d’histoire à Sciences Po Strasbourg

Le livre : Les polices politiques du bloc de l’est, à la recherche de l’internationale tchékiste 1955-1989, Paris, Gallimard, 2019.

La discussion :

  • Le projet de réaliser une histoire transnationale des polices politiques du bloc de l’est (1’45)
  • Les lacunes documentaires liées aux destructions d’archives (4’)
  • Les défis pratiques de l’histoire transnationale : apprendre la langue polonaise pour lire les sources ! (5’30)
  • Le travail spécifique sur des sources bureaucratiques à la fois arides et révélatrices (8’)
  • La notion de « bloc de l’est » qu’il faut en partie questionner, ou déconstruire (10’)
  • La Tchéka, née en 1917, et référence mobilisée dans les années 1950 afin notamment de mettre à distance les politiques répressives staliniennes (11’40)
  • La mise en place des polices politiques en Europe de l’est après 1945, de façon différenciée suivant les pays
  • L’image du tchékiste, parfait communiste
  • L’articulation entre dimensions socialiste, policière et patriotique de leur identité (20’)
  • Le tournant de la fin des années 1960, après le Printemps de Prague et avec la hausse des voyages au sein du bloc de l’est (22’30)
  • Une période qui remet en question l’image d’immobilisme ou de stagnation à l’est dans les années 1970, si l’on essaie de penser les futurs non advenus et de ne pas raconter l’histoire par la fin (26’)
  • L’exportation des pratiques policières dans le Tiers-Monde, au temps de la guerre froide globale : Cuba, Nicaragua, Yemen… (28’30)
  • Le défi du terrorisme international dans les années 1970, et l’ambiguïté des pays de l’est à son égard (31’)
  • La tension dans la pratique tchékiste entre le secret et l’affichage (33’)
  • Le fossé mémoriel entre Russie et Europe de l’est sur a question (35’)
  • Comment penser le passé de la RDA aujourd’hui, sans nostalgie ni simplifications faisant de la Stasi la seule composante de cette expérience ? (38’30)

Le conseil de lecture : Chris Kraus, La fabrique des salauds. Trad. de l’allemand par Rose Labourie. Belfond, 2019.

58. L’iconoclasme politique au XIXe siècle, avec Emmanuel Fureix

L’invité : Emmanuel Fureix, maître de conférences à l’Université Paris-est Créteil

Le livre : L’œil blessé. Politiques de l’iconoclasme après la Révolution française, Champ Vallon 2019.

La discussion :

  • Le titre du livre : de qui l’œil est-il blessé, et par quoi ?
  • Les signes visés par l’iconoclasme politique, et les types d’opérations qui les entourent
  • Une inquiétude envers les signes politiques, qui produit des sources administratives et judiciaires en particulier
  • Des témoignages, qui n’émanent que peu des hommes politiques, qui jugent tout cela dérisoire
  • L’iconoclasme, trace d’autres formes de politisation, et de conceptions de la citoyenneté, que celle qui passe par le vote
  • Une pratique iconoclaste qui ne s’explique pas seulement par des éléments sociologiques (couches populaires vs. élites)
  • La monnaie, où s’inscrit la souveraineté, visée par l’iconoclasme
  • L’imaginaire du régicide visant les Bourbons
  • Les fleurs et leur gamme chromatique indiquant des appartenances politiques
  • La croyance en une puissance performative des signes et des gestes qui les visent
  • La tension entre gestes iconoclastes et sacralisation du patrimoine et de la propriété au XIXe siècle
  • Un iconoclasme chirurgical à lier à la notion d’« iconoclash » (Bruno Latour)
  • Un iconoclasme entre spontanéité et le calcul
  • Le contexte particulièrement troublé des années 1814-1816, et la virulence iconoclaste de la seconde Restauration
  • Un usage paradoxal et risqué de l’iconoclasme du côté des Bourbons et de leurs partisans
  • Une autre dimension de ces conflits autour des signes : le défi masculin dans l’espace public
  • La « recharge iconoclaste » de février 1831
  • Quels sens donner à la scène célèbre du « sac  des Tuileries » en  février 1848 ?
  • Le surprenant iconoclasme de la République conservatrice de 1849-1851
  • Un moment d’iconoclasme un peu oublié : la chute du Second Empire en septembre 1870
  • Le rapport entre Paris et province et les moments de diffusion des nouvelles parisiennes à l’origine de pratiques iconoclastes
  • La violence iconoclaste, substitut à la violence physique ?
  • Une efficacité des gestes iconoclastes qui semble décroître dans le dernier tiers du XIXe siècle
  • La faible circulation internationale de l’iconoclasme, à la différence de la barricade.
  • Les résurgences de l’iconoclasme dans les sociétés contemporaines

Les conseils de lecture :
– Alain Corbin, Le village des cannibales, Paris, Aubier, 1990.
– Emmanuel Fureix, Le siècle des possibles (1814-1914), Paris, PUF, 2014.

2. Les socialistes dans l’Algérie coloniale, avec Claire Marynower

L’invitée: Claire Marynower, agrégée d’histoire et maîtresse de conférences à l’Institut d’études politiques de Grenoble. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire du Maghreb à l’époque coloniale.

Le livre : L’Algérie à gauche 1900-1962, PUF, 2018.
La discussion : le choix de travailler sur l’Algérie coloniale (à 2 minutes environ), l’objet du livre: les socialistes en Algérie, des colonisateurs de “bonne volonté” selon l’expression d’un acteur de l’époque (3’30)  les particularités de la région d’Oran, terrain de l’enquête (6′), les types de sources utilisées, en l’absence des archives locales du parti (8′), la démarche prosopographique (10’30), le portrait plus nuancé qu’on ne l’écrit habituellement des militants du parti (13′), les violences qui émaillent la vie politique dans l’Algérie de l’entre-deux-guerres (15’45), l’importance de la guerre d’Espagne dans la vie d’Oran toute proche et peuplée d’une forte communauté d’immigrés espagnols (17’30), le projet de Réforme Blum-Viollette en 1936 et l’enthousiasme qu’il suscite du côté algérien (20′), les possibilités de rencontre au sein de la S.F.I.O. entre Français et Algériens ainsi que leurs limites (23′), les difficultés croissantes des socialistes face à l’irruption du nationalisme algérien dans les années 1940 et 1950, autour des émeutes et violences de Sétif et Guelma (1945) en particulier (25’20), l’importance du livre pour réfuter les tendances nostalgiques qui mythifient “l’effort colonial” de la France en Algérie (29’40).

Les références citées dans le podcast :
– Raphaëlle Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, Paris, Gallimard, coll. “Folio histoire”, 2e éd., 2016 [2001].
– Albert Memmi, Portrait du colonisé, précédé de Portrait du colonisateur, Paris, Buchet/Chastel, 1957.
– Célia Keren, « Négocier l’aide humanitaire : les évacuations d’enfants espagnols vers la France pendant la guerre civile (1936-1939) », Revue d’Histoire de l’Enfance Irrégulière, n°14, dossier « Enfances (dé)placées », 2013, p. 167-183.
– Jean-Pierre Peyroulou, Guelma,1945. Une subversion coloniale dans l’Algérie française, Paris, La découverte; coll. “Textes à l’appui”, 2009.

Le conseil de lecture final : Marceline Loridan-Ivens, L’amour après, Paris, Grasset, 2018.