286. Les enjeux raciaux des révolutions (les mercredis des révolutions)

 Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

Des soulèvements d’esclaves aux luttes anti-racistes, catégories raciales et mouvements insurrectionnels ont une longue histoire commune.

Dès les premiers temps de la traite esclavagiste atlantique au XVIe siècle, des révoltes traduisent l’opposition des individus mis en esclavage aux Amériques à la déshumanisation dont ils font l’objet. À la fin du XVIIIe siècle, la révolution haïtienne devient la première et la seule insurrection dite servile à être victorieuse et à déboucher sur la création d’un État indépendant dirigé par d’anciens esclaves. Pour autant, le monde des esclavages et de la traite atlantique avec ses héritages n’épuise pas le thème des connexions entre question raciale et insurrection. L’histoire de ce lien est aussi celle des luttes pour l’égalité civile des personnes racisées et celle des oppressions auxquelles elles sont confrontées, tout au long de la période contemporaine.

Qu’il s’agisse des réflexions sur les discriminations raciales des années 1930, ou des mouvements révolutionnaires des années 1960 et 1970, des civil rights aux Black Panthers, les épisodes qui mêlent émancipation et racialisation racontent l’histoire du monde euro-américain dans toute sa violence et sa complexité. Deux historien.nes des Amériques, Sarah Fila-Bakabadio (Université de Cergy) et Alejandro Gómez (Université Paris III Sorbonne Nouvelle) explorent les ressorts et les étapes de cette relation entre « race » et insurrection, de la Saint-Domingue coloniale à Black Lives Matter.

Séance animée par Romy Sanchez, enregistrée le 1er mars 2023.

284. Sciences sociales et mémoires collectives (discussion enregistrée en public le 7 avril 2023)

Discussion enregistrée en public le 7 avril 2023 à Sciences-Po

Les intervenantes et intervenants :

  • Sarah Gensburger, sociologue, CNRS (codirectrice du livre)
  • Alexandra Oeser, sociologue, université Paris-Nanterre
  • Gérôme Truc, sociologue, CNRS, université Paris-Nanterre
  • Philippe Mesnard, littérature comparée, université Clermont-Auvergne
  • Audrey Célestine, politiste, Université de Lille
  • Fabien Jobard, politiste, CNRS, université Paris-Saclay

Le livre : Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc, La mémoire collective en question(s), Paris, PUF, 2022.

 

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Présentation du livre par Sarah Gensburger (2:00)
  • Y-a-t-il une mémoire collective des attentats ? par Gérôme Truc (8:40)
  • La mémoire collective est-elle une chose sérieuse ? par Alexandra Oeser (12:00)
  • Le tourisme de mémoire est-il nécessairement macabre ? par Philippe Mesnard (17:45)
  • Qui porte la mémoire de l’esclavage ? par Audrey Célestine (27:30)
  • Quelle mémoire des violences policières et des mobilisations dans les banlieues ? par Fabien Jobard (35:00)
  • Est-ce que les chercheurs et chercheuses peuvent ou doivent prescrire des politiques mémorielles ? (45:00)
  • Comment enquêter sur la mémoire avec les outils des sciences sociales ? (58:00)
  • La mémoire d’une institution comme la police, et celle de la mort de Malik Oussekine (1:10:20)
  • La dimension spatiale et locale des études de mémoire (1:14:00)
  • L’internationalisation des enjeux mémoriels (1:17:30)

 

238. Chefs révolutionnaires, avec David A. Bell

L’invité : David A. Bell, professeur à l’université Princeton

Le livre : Le culte des chefs. Charisme et pouvoir à l’âge des révolutions, Paris, Fayard, 2022.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Pourquoi étudier ensemble cinq « hommes à cheval » de la fin du XVIIIe siècle ? (1:20)
  • Le paradoxe d’hommes autoritaires nés de révolutions dites démocratiques (4:45)
  • Pourquoi une conception moderne du charisme émerge-t-elle dans cette période ? (10:00)
  • Un charisme construit et véhiculé par l’imprimé (14:00)
  • En quoi les conceptions du charisme changent après 1750 ? (16:00)
  • Que rôle joue l’apparence physique dans la construction du charisme ? (19:40)
  • Le charisme entendu comme une relation entre un chef, un entourage et un public (23 :00), avant tout pour les élites lettrées ? (24:00)
  • Quel lien entre sécularisation religieuse et culte des chefs ? (26:00)
  • Un modèle de virilité caractéristique de la période (28:40)
  • Robespierre, contre-exemple de la démonstration ? (30:30)
  • La construction charismatique de Toussaint Louverture compliquée par son origine d’esclave africain (35:05)
  • Un livre qui permet d’historiciser le phénomène Trump et la politique contemporaine ? (39:20)
  • Quelle place du « grand homme » dans l’historiographie ? (43:15)

Les références citées dans l’émission :

  • Table ronde de H-Diplo sur le livre de David Bell
  • Benedict Anderson, L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La découverte, 2006 [1983]
  • Robert B. Palmer, The Age of the Democratic Revolution: A Political History of Europe & America, 1760-1800, Princeton, Princeton University Press, 1969.
  • Jean-Claude Monod, Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? Politiques du charisme, Paris, Seuil, 2012.
  • Cristina Soriano, Tides of Revolution. Information, Insurgencies, and the Crisis of Colonial Rule in Venezuela, Albuquerque, University of New Mexico Press, 2018.

Le conseil de lecture : Antoine Lilti, Figures publiques. L’invention de la célébrité, 1750-1850, Paris, Fayard, 2014

212. Écrire l’histoire du capitalisme, avec Pierre François et Claire Lemercier

Les invité-e-s : Pierre François, directeur de recherche en sociologie au CNRS ; Claire Lemercier, directrice de recherche en histoire au CNRS

Le livre : Sociologie historique du capitalisme, Paris, La découverte, 2021.

La discussion :

  • La genèse d’un livre qui est un manuel et se veut accessible, mais ne se limite pas à ce format (2:15)
  • Un livre qui assume de ne pas être écrit pour les économistes ni avec leur type de formalisation (5:30)
  • Le capitalisme, un objet pouvant susciter l’unité des sciences sociales ? (8:00)
  • Que met-on sous le terme « capitalisme » ? (9:45)
  • Pourquoi peut-on situer l’entrée du capitalisme à la fin du XVIIe siècle ? (14:00)
  • Une lecture non techniciste de cette genèse du capitalisme (16:15)
  • La place du travail contraint et des colonies « laboratoires » du capitalisme (ou non) à l’époque moderne (19:00)
  • Pas d’incompatibilité entre Ancien régime et capitalisme ! (21:15)
  • Les trois âges du capitalisme (23:20)
  • L’âge de l’usine, entre 1880 et 1980 environ (26:30)
  • Pourquoi le passage à l’âge de la finance, au début des années 1980 (28:00)
  • Les conflits comme moteurs de cette histoire (31:00)
  • La place de l’État dans l’histoire du capitalisme (36:30)
  • Pourquoi le libéralisme de 2021 n’est pas celui de 1821 (39:00)
  • Quelle place pour l’événement dans les trois âges du capitalisme ? (40:15)
  • Une conjonction de tournants entre 1860 et 1890 ? (43:00)

 

Les conseils de fin d’émission :

210. Les prénoms, la guerre, l’histoire, avec Baptiste Coulmont et Nicolas Todd

Les invités :

  • Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’ENS-Saclay
  • Nicolas Todd, chercheur au centre Roland Mousnier

La publication : « Naming for Kin during World War I: Baby Names as Markers for War », The Journal of Interdisciplinary History (2021) 52 (1): 55–67 (résumé en français) 

La discussion :

  • L’histoire s’intéresse-t-elle assez aux prénoms ? (1:30)
  • L’origine de l’étude, une attention aux orphelins de la Grande Guerre (3:25)
  • Une sur-transmission des prénoms des pères au début de la guerre en 1914… (6 :15)
  • …mais qui ne s’observe pas pour l’ensemble des hommes mobilisés (7:30)
  • Le prénom, un marqueur du deuil ? (9:50)
  • Comment on travaille sur les données numériques massives ? (11:30)
  • La base de données collaborative qui a servi de source à l’enquête, et les perspectives ouvertes par des bases comme celle des « morts pour la France » (13:50)
  • La recherche de Nicolas Todd sur les effets psychologique de la guerres chez les orphelins (15:30)
  • L’espérance de vie plus faible des orphelins prénataux (20:00)
  • Que fait la Grande Guerre aux modes de nomination, aux choix de prénoms ? (22:15)
  • Quels autres événements historiques ont déclenché des changements de prénoms ? (25:00)
  • Et ceux comme la Révolution française ou la naissance de l’URSS qui créent de nouveaux prénoms ? (26:00)
  • Les cycles temporels de retour ou de chute des prénoms (28:20)
  • La nomination suivant les parrains ou marraines, une pratique traditionnelle (30:00)
  • Le sens et l’apparition du binôme nom-prénom au Moyen âge (32:00)
  • Enjeux identitaires et conflictuels des prénoms (33:30)
  • Les trajectoires de familles immigrées lisibles sur plusieurs générations à travers les prénoms (35:30)
  • Esclavage et abolition, des phénomènes marquants pour les prénoms et changements d’identité (38:45)
  • Pourquoi s’intéresser au prénom en lien avec les propriétés sociales des individus (40:00)

 

Les références citées dans le podcast :

  • Baptiste Coulmont et Patrick Simon, « Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? », Population et Sociétés, n°565, avril 2019, p.1-4
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2018). The naming of orphans in France during World War One: A study of a nationwide cohort of pupilles de la Nation. Historical Methods, 51(2), 82-91.
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2017). Prenatal loss of father during World War One is predictive of a reduced lifespan in adulthood. Proceedings of the National Academy of Sciences, 114(16), 4201-4206.

 

Les conseils de lecture :

  • John Levi Martin, Thinking Through Statistics, University of Chicago Press, 2021.
  • Richard McElreath, Statistical Rethinking. A Bayesian Course with Examples in R and STAN, Routledge, 2020.

189. Le bicentenaire de Napoléon, avec Aurélien Lignereux

L’invité: Aurélien Lignereux, professeur à l’IEP de Grenoble

François-Joseph Sandmann, Napoléon à Saint-Hélène, ca 1820.

Le thème: historiographie de la période napoléonienne à l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon

 

La discussion :

  • Le champ particulier des études napoléoniennes, au croisement de différents acteurs, pas uniquement universitaires
  • Les controverses liées au bicentenaire : la Fondation Napoléon, une instance neutre ? (5:00)
  • Quel positionnement pour un historien universitaire au sein de ce champ (7:30)
  • La profusion éditoriale actuelle et le type d’ouvrages paraissant sur Napoléon (9:35)
  • La place de l’histoire militaire, et ses renouvellements (11:15)
  • Les difficultés de la commémoration officielle de Napoléon par la République, dans une année tronquée par la crise sanitaire (15:45)
  • L’épisode du retour programmé du corps d’un général mort en Russie, et ses enjeux diplomatiques (21:30)
  • Les renouvellements historiographiques de l’histoire napoléonienne et leurs origines (26:30)
  • Des chantiers majeures : police et maintien de l’ordre (32:30)
  • Les sources spécifiques de la période napoléonienne (38:20)
  • Une clef de lecture générationnelle pour comprendre la période (40:30)
  • Une histoire féminine de la période est-elle possible ? (43:30)
  • Le Premier Empire, matrice des impérialismes européens au XIXe siècle ? (47:00)

Les travaux mentionnés durant l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Michael Broers, Europe Under Napoleon 1799-1815, Londres, Hodder, 1996.
  • Walter Bruyère-Ostells, Benoît Pouget et Michel Signoli, Des chairs et des larmes. Combattre, souffrir, mourir dans les guerres de la Révolution et de l’Empire, 1792-1815, Avignon, Presses universitaires de Provence, 2020.
  • Jane Burbank, Frederick Cooper, Empires. De la Chine ancienne à nos jours, Paris, Payot, 2011.
  • Hervé Drévillon, Olivier Wieviorka (dir.), Histoire militaire de la France, I. Des Mérovingiens au Second Empire, Paris, Perrin, 2018.
  • Aurélien Lignereux, L’empire des Français, 1799-1815, Paris, Seuil, 2013.
  • Id., Les impériaux, administrer et habiter l’Europe de Napoléon, Paris, Perrin, 2021
  • Id., avec Quentin Deluermoz et Arnaud-Dominique Houte, « Sociétés et forces de sécurité au XIXe siècle », Revue d’histoire du 19e siècle, 50, 2015
  •  Nathalie Petiteau (dir.), Voies nouvelles pour l’histoire du Premier Empire. Territoires, pouvoirs, identités : colloque d’Avignon, 9-10 mai 2000, Paris, La boutique de l’histoire, 2000.
  • Maria Pia Donato, Les archives du monde. Quand Napoléon confisqua l’histoire, Paris, PUF, 2020.
  • Anne Verjus, Le bon mari : une histoire politique des hommes et des femmes à l’époque révolutionnaire, Paris, Fayard, 2010.
  • Stuart Woolf, Napoleon’s Integration of Europe, L. Longman, 1993.

Les conseils de fin d’émission :

 

 

144. Statues contestées #5 : Déboulonner, et après ?

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :

143. Statues contestées #4 : tour du monde des statues renversées

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :

142. Statues contestées #3 : Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :

141. Statues contestées #2 : aux sources de l’iconoclasme

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :