326. Dans les coulisses du théâtre au XVIIIe siècle, avec Suzanne Rochefort

L’invitée : Suzanne Rochefort, docteure en histoire moderne, ATER à l’Université de Versailles-Saint-Quentin

Le livre : Vies théâtrales · Le métier de comédien à Paris entre Lumières et Révolution, Ceyssel, Champ Vallon, 2024.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Renouveler l’histoire du théâtre par le prisme du travail (02:00)
  • La dualité du paysage théâtral parisien fin XVIIIe siècle avec un métier non régi par une corporation (10:00)
  • Les mésaventures de la Comédie-française sous la Révolution (17:35)
  • Un marché du travail des comédien-nes au XVIIIe siècle (20:00)
  • Un métier entre stigmatisation et valorisation (27:00)*
  • Lecture d’un texte par Matthieu de Oliveira (32:00)
  • La voix et le corps des acteurs et actrices (36:00)
  • Public et critiques : pour qui joue-t-on au XVIIIe siècle ? (40:50)

Les conseils de lecture :

  • Juliette Rennes, Métiers de rue. Observer le travail et le genre à Paris en 1900, Paris, Éditions de l’EHESS, 2022.
  • Laurence Marie, Les paradoxes du comédien, Cinquante regards sur le métier d’acteur, Paris, Gallimard, 2024.

Habillage musical : “Etude in E minor op 60 Nr 22”, Fernando Sor

324. Climat, environnement et révolution (les mercredis des révolutions, 10 janvier 2024)

Première séance pour la 7e saison des “mercredis des révolutions”,  l’Université populaire de la société d’histoire de 1848 à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris, en partenariat avec Mediapart, Politis et Paroles d’histoire.

La question climatique est devenue obsédante, recouvrant de son ombre les innombrables crises écologiques qui caractérisent la période contemporaine, et ouvrant sur une ère d’instabilités et d’incertitudes politiques et sociales. Le surgissement de la question environnementale met à mal les découpages politiques habituels, rythmés par les évènements révolutionnaires, tout en invitant à repenser ces derniers. L’exploitation accrue de la nature est contemporaine des grandes révolutions atlantiques de la fin du 18e siècle et des transformations qu’elles induisent dans le droit et le fonctionnement de l’État, elle ouvre des bouleversements qu’on peut à bon droit penser comme révolutionnaires.

Aujourd’hui, alors que les questions écologiques ont envahi les champs intellectuel et politique, façonnant des langages et des répertoires d’action protestataires– pensons au rôle des ZAD et aux luttes autour des infrastructures comme celles des Soulèvements de la terre ou d’Extinction Rebellion – de plus en plus de travaux se tournent vers l’écologie des révolutions et tentent de (re)penser les liens qui relient les dynamiques révolutionnaires et environnementales, hier comme aujourd’hui.

La prise en compte des enjeux écologiques éclaire en effet les expériences révolutionnaires qui, en retour, sont souvent des moments décisifs de réagencement de ce qu’on nomme “nature” et “société”. Ces questions retiennent de plus en plus l’attention et invitent à questionner comment les révolutions déstabilisent les représentations dominantes de la nature et remodèlent les partages nature/artifice ? Comment les discours politiques mobilisent les entités naturelles et les êtres vivants ? Comment les dynamiques révolutionnaires remodèlent l’écologie des sociétés ? Mais aussi comment l’essor de l’histoire environnementale invite à relire et questionner les dynamiques révolutionnaires ? Dans quelle mesure l’essor des luttes écologiques contemporaines peut-il être considéré comme révolutionnaire ?

Séance enregistrée le 10 janvier 2024, animée par François Jarrige (MCF, université de Bourgogne)

Anne-Claude Ambroise-Rendu, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et auteure de Une histoire des luttes pour l’environnement – XVIIIe-XXe siècles trois siècles de débats et de combats (avec Steve Hagimont, Charles-François Mathis et Alexis Vrignon, Textuel, 2021), et de Une histoire des conflits environnementaux, luttes locales, enjeu global, (dir. avec Anna Trespeuch-Berthelot et Alexis Vrignon, Limoges, Pulim, 2018) ;

Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart. Elle enquête notamment sur les injustices environnementales, les pollutions industrielles et a publié plusieurs livres sur ces enjeux dont : Eloge des mauvaises herbes. Ce que nous devons à la ZAD (Les Liens qui libèrent, 2018), Je crise climatique. La Planète, ma chaudière et moi (La Découverte, 2014).

322. Une Commune oubliée: Carthagène 1873

L’invitée : Jeanne Moisand, MCF à Paris-I

Le livre : Se fédérer ou mourir. La commune de Carthagène et ses mondes, 1873 (Paris, éd. de l’EHESS, 2023)

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Le contexte du « sexénio démocratico » de 1868-1874 (3:15)
  • Les échos européens de la révolution espagnole (14:00)
  • Le déclenchement de la commune / canton de Carthagène (19:00)
  • Répression du canton, exil des cantonalistes (31:00)
  • Qui sont les acteurs du canton ? Quel rôle pour les ruraux et les bagnards ? (35:30) Les femmes ? (47:00)
  • Les dilemmes d’un gouvernement et d’une armée révolutionnaires : maintenir la discipline, ou démocratiser les institutions ? (44:00)
  • Une commune inscrite dans un espace impérial (51:00)

Les références citées dans l’émission :

Le conseil de lecture : Ludivine Bantigny, et al. Une histoire globale des révolutions, Paris, La Découverte, 2023.

321. Revenants révolutionnaires au XIXe siècle

L’invité : Eric Fournier, MCF à l’université Paris-Sorbonne

Le livre : « Nous reviendrons ! » Une histoire des spectres révolutionnaires, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Quelle politisation des revenants ? (01:00)
  • Louise Michel, le « spectre de mai » (05:00)
  • Spectres et romantisme au XIXe siècle (07 :00)
  • Fantômes et révolution en 1830-1832 (10:00)
  • Spectres de 1848 (16:30)
  • Un changement de rapport à la mort et à la croyance au milieu du XIXe siècle (22:45)
  • Résonances spectrales de la Commune (27:15)
  • Rémanences après la Grande Guerre (34:30)
  • Dimensions genrées des fantômes révolutionnaires (40:50)

Les références citées dans le podcast :

  • Laure Murat, L’homme qui se prenait pour Napoléon, Paris, Gallimard, 2011.
  • Anne Carol, Les médecins et la mort, XIXe-XXe siècle, Éditions Aubier, Collection historique, 2004.
  • Guillaume Cuchet, Le crépuscule du purgatoire, Paris, Armand Colin, 2005.
  • Guillaume Cuchet, Les Voix d’outre-tombe. Tables tournantes, spiritisme et société, Paris, Seuil, 2012.
  • Victorine Brocher, Souvenirs d’une morte-vivante
  • Louise Michel, « à mes frères »

Les conseils de lecture :

  • Arnaud-Dominique Houte, Citoyens policiers. Une autre histoire de la sécurité publique en France, de la garde nationale aux voisins vigilants, Paris, La découverte, 2024.
  • Soazig Villerbu, Nouvelle histoire de l’Ouest, Paris, Passés composés, 2023.

297. Les résonances mondiales de 1848

Les invité-e-s:

  • Fabrice Bensimon (Professeur, Paris-Sorbonne)
  • Edward Blumenthal (MCF, Sorbonne Nouvelle)
  • Julie Marquet (MCF, Université du littoral-Côte-d’Opale)
  • M’hamed Oualdi (Professeur, Sciences Po Paris)
  • Emmanuelle Perez-Tisserand (MCF, université de Toulouse)
  • Romy Sanchez (CR au CNRS)

Le livre: Q. Deluermoz, E. Fureix, C. Thibaud (dir.), Les mondes de 1848. Au-delà du Printemps des peuples, Champ Vallon, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Cuba en 1848 avec Romy Sanchez (2:00)
  • Les résonances de 1848 en Amérique latine avec Edouard Blumenthal (7:40)
  • Les chartistes, l’empire britannique et 1848 avec Fabrice Bensimon (13:00)
  • Les établissements français de l’Inde en 1848, avec Julie Marquet (20:00)
  • L’empire ottoman en 1848, avec M’hamed Oualdi (30:50)
  • Le 1848 californien, avec Emmanuelle Perez-Tisserand (36:00)

 

296. Histoire de l’anarchisme (les mercredis des révolutions)

Dernière séance de l’Université populaire de la société d’histoire de 1848, mercredi 7 juin de 18h30 à 20h30 à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris.

Avec Sidonie Verhaeghe, maitresse de conférences en science politique, auteure de Vive Louise Michel ! Célébrité et postérité d’une figure anarchiste (Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2021) et Tancrède Ramonet, documentariste, auteur d’une série de documentaires sur l’anarchisme (coproduite par Temps noir et Arte).

Discussion animée par Caroline Fayolle.

La discussion :

  • Histoire du drapeau noir et des symboles anarchistes (3:00)
  • Proudhon, « père de l’anarchisme » ? (15:00)
  • De Blanqui à Bakounine (25:00)
  • La Commune de 1871, révolution anarchiste ? (35:00)
  • Le vivier anarchiste de Saint-Imier en Suisse (44:00)
  • La « propagande par le fait » et la vague d’attentats à la fin du XIXe siècle (50:00)
  • Grève générale et anarcho-syndicalisme (1:01:00)
  • Femmes et anarchisme (1:05:00)
  • Anarchistes dans les révolutions du XXe siècle (1:16:30)
  • Actualité de l’anarchisme (1:23:20

Théorisé au XIXe siècle, l’anarchisme donna lieu à différentes expérimentations, de l’Europe aux États-Unis, en passant par la Russie. Loin de constituer une pensée politique homogène, il se diffracte en plusieurs courants : anarchistes individualistes, partisans de la propagande par le fait, socialistes libertaires, anarcho-syndicalistes… Quels rapports ces différents courants entretiennent-ils avec l’idée même de révolution ? Comment des précurseurs de l’anarchisme comme Proudhon ou Bakounine se positionnent-ils vis-à-vis des révolutions de 1848 ou de 1871 ? En quoi la critique de l’État portée par l’anarchisme a-t-elle pu entrer en conflit, ou au contraire coexister, avec la stratégie insurrectionnelle de la prise du pouvoir gouvernemental ? En quoi l’internationalisme révolutionnaire a pu constituer un terrain favorable à l’émergence de réseaux transnationaux de militant.es anarchistes ? Quels rapports entretenaient-ils avec les autres courants politiques révolutionnaires (socialisme, communisme…) ? Comment les militant.es anarchistes engagé.es au sein de processus révolutionnaires ont-ils tenté d’orienter la révolution dans une perspective anti-autoritaire et autogestionnaire ? Quels sont les apports des femmes révolutionnaires, à l’image de Louise Michel, à la pensée anarchiste en général et à l’anarcha-féminisme en particulier ?

En abordant ces différents questionnements, cette séance se propose de donner à entendre celles et ceux qui ont brandi le drapeau noir sur les barricades.

283. Images de 1848, avec Olivier Ihl (Sources d’histoire #2)

L’invité: Olivier Ihl, professeur de science politique à l’IEP de Grenoble

 

Les documents: lithographie de Bosredon et daguerréotypes de Thibault, juin 1848

Dossier de documents téléchargeable (pdf)

Bibliographie

Olivier Ihl, « Louis Marie Bosredon et l’entrée dans le « suffrage universel ». Sociogenèse d’une lithographie en 1848 », Revue d’histoire du XIXe siècle, 50 | 2015, 139-163.

https://journals.openedition.org/rh19/4829#ftn26

Olivier Ihl, “Dans l’œil du daguerréotype”, Études photographiques [en ligne], 34 | Printemps 2016

https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3597

Olivier Ihl,  La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris, éditions du croquant, Paris, 2016.

Conseil de lecture

Maurice Agulhon, Les quarante-huitards, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 1992 [1976].

279. La faim justifie-t-elle les révolutions? (Les mercredis des révolutions)

 Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

La faim justifie-t-elle la révolution ?

Séance enregistrée le mercredi 8 février 2023.

De la Révolution française au Printemps arabe, la faim joue souvent un rôle catalyseur pour nombre de mouvements révolutionnaires. Cette séance sera l’occasion d’explorer la place centrale, en temps de crise politique profonde, des questions liées à l’alimentation – entre spectre de la famine, lutte contre la vie chère, protection des ressources et dénonciation des spéculateurs.

Si la faim permet hier comme aujourd’hui de mobiliser les foules, les moments révolutionnaires offrent-ils en retour l’occasion de repenser les discours et les pratiques alimentaires ? La faim est-elle instrumentalisée à des fins politiques ? En quoi révèle-t-elle les tensions, mais aussi les solidarités communautaires en jeu lors de ces moments révolutionnaires ? Alors que la FAO reconnaît aujourd’hui l’accès à l’alimentation comme un droit humain fondamental, les révolutions passées et présentes ont-elles contribué à en faire un véritable enjeu démocratique ? Quelles menaces pèsent sur ce droit à l’heure actuelle, dans le contexte de la crise écologique et des bouleversements géopolitiques qu’elle sous-tend ?

Débat avec l’historien Paul Maneuvrier-Hervieu (Université de Milan), spécialiste des crises alimentaires et des émeutes de la faim, et le géographe Gilles Fumey (Sorbonne Université), auteur de Géopolitique de l’alimentation (2009). Animation : Ophélie Siméon

274. Les révolutions ont-elles besoin de leaders? (les mercredis des révolutions)

 Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

Depuis quelques années plusieurs révolutions, ou mouvements révolutionnaires s’autoproclament et sont décrits comme étant « sans leaders » : ainsi d’Occupy Wall Street (2011), du Mouvement des Indignés, dit « 15-M » à Madrid (2011), des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne (2011), du mouvement contre l’augmentation du prix du métro en 2013 au Brésil, du mouvement de défense du parc Gezi, Taksim, à Istambul (2013), de Maidan en Ukraine (2014), Nuit Debout en France (2016), puis des Gilets jaunes (2018), du soulèvement à Hong Kong (2019) ainsi de ce qu’on appelle la « deuxième vague des révolutions arabes (Liban, Irak, Algérie, Soudan, 2019-2021) pour ne citer que les principaux. S’il est intéressant de regarder au plus près ces mouvements sans leaders, il l’est aussi de se demander si c’est nouveau. Les révolutions du passé étaient-elles sans leader ? Et si non pourquoi ? On peut aussi se demander à quoi sert un ou une leader dans une révolution ? Qui fait le leader ? quelle est sa légitimité ? Les leaders sortent-ils des révolutions ou pré-existent-ils (ou t’elles) à la révolution et s’y révèlent? Quelle organisation selon qu’il y ait, ou pas, de leaders ? quels dangers posent les leaders? Que deviennent les leaders après les révolutions? Les leaders sont-ils souhaitables ?

Débat avec David Bell, professeur à Princeton et Mathilde Larrère, université Gustave Eiffel. Séance animée par Alexandre Frondizi.

267. Ukraine et révolution (les mercredis des révolutions)

Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

Un siècle sépare la Révolution russe de 1917 et la révolution du Maïdan de 2014. Un siècle sépare également la guerre civile qui a suivi la révolution et la guerre dans laquelle l’Ukraine est engagée depuis huit ans. Quels enseignements peut-on tirer d’un regard croisé sur l’Ukraine à travers ces périodes historiques?
Au cours de cette séance, Anna Colin Lebedev, politiste qui a publié récemment Jamais Frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique et Eric Aunoble, historien co-auteur de Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne reviennent sur le lien entre guerre et révolution. Ils proposent un dialogue entre passé et présent sur les choix sociaux et les dynamiques géopolitiques, sur l’exercice du pouvoir et la place de l’État, ou encore sur les pratiques et enjeux de la langue.
Cette séance, animée par Sylvie Aprile, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Nanterre, a été enregistrée le 23 novembre 2022 à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris.