30. Revoir Monty Python Sacré Graal, avec Justine Breton

L’invitée : Justine Breton, spécialiste des représentations arthuriennes en littérature et au cinéma, professeur à l’ESPE de Picardie

Le film : Monty Python, Holy Grail, de Terry Gilliam et Terry Jones (1975)

La discussion : le médiévalisme, domaine d’étude des représentations du Moyen âge et de ses déformations (1′), le rôle du roman de Walter Scott, Ivanhoé (1819) dans la cristallisation de ces images (3’10), le contexte de sortie du film et la présence cinématographique du Moyen âge (4′), les origines du projet chez les Monty Python (6’20), les différentes versions du scénario et les conditions cauchemardesques du tournage (9’05), les difficultés spécifiques de Graham Chapman/Arthur (11’40), la subversion des codes chevaleresques (13’05), comme de la narration filmée de l’histoire (15’25), un autre cliché détourné ou subverti, celui des bûchers pour les sorcières (19’15), quand se déroule le film ? Moyen âge générique ou spécifique (22’35), le personnage d’Arthur et son origine historique et littéraire (23’35), l’espace figuré par le film et la présence des Français (25’05), l’antagonisme anglo-français et ses significations : appropriation « française » des motifs arthuriens (26’28) ? l’inachèvement de la quête du Graal, dans le film et dans ses sources (29’50), la mise en scène de la sexualité et de la tentation sexuelle pour Galahad/Michael Palin (32’30), le travail sur l’image médiévale et l’enluminure (34’52), la place du religieux dans le film (36’20).

Le château de Doune, où furent tournées une grande partie des scènes du film

Les références citées dans le podcast :
– Richard Thorpe, Les chevaliers de la Table ronde, 1953
– John Boorman, Excalibur, 1981
– Michel Pastoureau, L’ours, histoire d’un roi déchu, Paris, Seuil, 2007
– T. H. White, The once and future king, Collins, 1958
– Justine Breton et Florian Besson, Kaamelot, un livre d’histoire, Paris, Vendémiaire, 2018.

Les conseils de lecture :
– Graham Chapman, A liar’s autobiography, 1980
– Eric Idle, Always look on the bright side of life, 2018

6. Ouvriers britanniques à Paris au XIXe s., avec Fabrice Bensimon

L’invité : Fabrice Bensimon, professeur d’histoire et de civilisation britanniques à l’université Paris-IV, membre du Centre d’Histoire du XIXe siècle

Le livre : Les sentiers de l’ouvrier. Textes de John Colin, Charles Manby Smith et William Duthie, traduits par Sabine Reungoat, présentés par Fabrice Bensimon, Paris, éditions de la Sorbonne, 2018, 136 p. , 15€.

La discussion : comment les historiens ont recherché et fait émerger des autobiographies issues des classes populaires (2’), qui écrit mais aussi qui n’écrit pas dans les classes populaires britanniques au XIXe siècle (5’50), les logiques migratoires de la Grande-Bretagne vers la France, où se trouve notamment un marché noir de l’édition à l’époque (8’10), le décalage de qualification entre Britanniques et Français au début de l’industrialisation (10’), liberté de circulation vs. contrôle des passeports et des déplacements (13’), le rapport distant des ouvriers britanniques à l’effervescence politique française des années 1830-1848 (15’45), à propos de politisation, « the » question : pourquoi pas de révolution en Grande-Bretagne en 1848 ? (18’20), les sociabilités populaires et ouvrières dans le Paris des années 1830-1840 (22’45), la « Saint lundi » et les résistances aux rythmes accrus du travail (24’30), l’intégration de ces ouvriers dans la société française, entre ouverture et fermeture avec l’émergence d’un « langage de la nationalité » (27’).

Les références citées dans le podcast :

Martin Nadaud, Mémoires de Léonard, maçon de la Creuse, présentation, notes et bibliographie de Jean-Pierre Rioux, Paris, Vendémiaire, 2012 [1895]

Agricol Perdiguier, Mémoires d’un compagnon, Paris, Maspero, 1977 [1854-1855]

Edward P. Thompson, La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Seuil, « Points », 2012 [1963]

Jacques-Olivier Boudon, Le Plancher de Joachim. L’histoire retrouvée d’un village français, Belin, 288 pp., 24 €.

Le conseil de lecture : Jill Lidington et Jill Norris, Histoire des suffragistes radicales, Paris, Libertalia, 2018 [1978].