19. Sur les traces de la RDA, avec Nicolas Offenstadt

L’invité : Nicolas Offenstadt, maître de conférences (HDR) à l’université Paris-I, membre de l’IHMC

Le livre : Le pays disparu. Sur les traces de la RDA, Paris, Stock, 2018.La discussion : trouver des archives dans des bâtiments abandonnés de l’ex-RDA (2’05), avec ces archives, retrouver une vie de RDA, et ses à-coups, celle de Heidrun (7’05), la nécessité de dépasser une image de la RDA réduite à la dictature et à la répression (11’), de même pour le terme « Ostalgie » qui déforme le rapport au passé, suivant un grand récit valorisant la réunification (14’35), les traces du passé socialiste, valorisées à l’époque de la RDA, et en voie d’effacement (18’45), l’enquête de terrain qui permet de comprendre la disparition de mémoriaux ou de plaques portant cette mémoire (22’10), l’exploration urbaine (Urbex) et ses enjeux pour l’histoire (24’10), les gisements d’objets, dont la biographie peut s’écrire historiquement (29’05), la spécificité du rapport à l’objet dans le passé est-allemand (31’40), le débat sur l’effacement plus ou moins grand du passé et de ses lieux symboliques (34’40), la muséographie spécifique de la RDA et la multitude de petits musées faisant exister ce passé (38’10), l’origine du travail sur la RDA et le goût pour l’histoire des lieux (40’30), les liens à interroger entre passé est-allemand, et montée contemporaine du racisme et de l’extrême-droite dans l’est de l’Allemagne (44’10).

Archives éparpillées dans l’usine chimique abandonnée à Bernsdorf évoquée à 7’40 (cliché NO)

Les références citées dans le podcast :
-Sonia Combe, Une société sous surveillance. Les intellectuels et la Stasi, Paris, Albin Michel, 1999.
-Emmanuel Droit, Vers un homme nouveau ? L’éducation socialiste en RDA (1949-1989), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.
-Sandrine Kott, Le communisme au quotidien. Les entreprises d’État dans la société est-allemande, Paris, Belin, 2001.
-Bradley Garrett, Explore Everything. Place-Hacking the City, Londres, Verso, 2013.
-Leonie Beiersdorf, Die Doppelte Krise. Ostdeutsche Erinnerungszeichen nach 1989, Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2015.

Le conseil de lecture : Eugen Ruge, Quand la lumière décline, 2012.

Usine abandonnée à Bernsdorf

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4 thoughts on “19. Sur les traces de la RDA, avec Nicolas Offenstadt”

  1. Ah oui en effet, je vois que j’avais beaucoup de stéréotypes sur la RDA alors que son histoire est beaucoup plus complexe et riche que je le croyais. Le passage sur la nostalgie des anciens allemands de l’ouest malgré l’ancien contexte politique et sociale m’a particulièrement touchée, ils ont tout de même tenté de faire vivre ces idéaux de socialisme et de solidarité alors que le Parti lui même les bloquaient dans leurs initiatives, paradoxalement.

    1. Dans cette émission, Nicolas Offenstadt nous offre un regard nouveau sur les cadres de réflexion autour de l’ex RDA au delà d’une vision stéréotypée et nous permet d’approcher par ses travaux ( mention spéciale à l’urbex), la sensibilité du vécu et la mémoire des « ex-est-Allemands ».

  2. Bonjour, j’écoute ce podcast des années après, et ravi de sa richesse.

    Un énorme trouble à entendre N.Offenstadt et son rapport aux archives trouvées dans des bâtiments désaffectés. La méthode consistant à faire de copies de dossiers ne semble pas lui être venu à l’esprit. Pourtant, rien de plus simple que de photographier les dossiers plutôt que de mettre des dossiers dans son sac à dos. Comment se fait-il que cet historien n’ait absolument pas ce réflexe ?

    Car en “quelques heures”, on peut photographier beaucoup plus que ce qu’on peut embarquer dans son sac…

    Je ne comprends juste pas pourquoi les historiens (français) semblent tout à fait étranger à l’idée de numériser les documents. Une sorte de stupéfiant handicap méthodologique.

  3. En ayant poussé le podcast jusqu’au bout, d’autres gênes se superposent à la première.

    Ainsi, les propos expliquant que, certes il y avait la Stasi, mais cette répression n’était pas du tout sensible au quotidien, du moins pour la majorité de la population (vers 11’30”). Bon, je croyais pourtant qu’une personne sur 3 était contributrice de la Stasi, ce qui fait *pas mal de monde* ayant un contact régulier avec la police politique. Mais au-delà de ça, il y a une énorme faiblesse méthodologique : dirait-on, aujourd’hui en France, que finalement le luxe ne touche quasiment personne, en se basant sur l’infime nombre de personnes portant un habit Chanel ? En ignorant que la publicité touche tous les jours la quasi-totalité de la population avec des messages vantant le luxe, et qu’à l’inverse certains média appartenant à des entreprises de luxe génèrent un silence sur certains aspects ?

    Une autre gêne sur le goût nostalgique pour les objets de la RDA (vers 32”). Franchement, quelle est la différence avec les gens collectionnant, qui les dinky toys, qui les trains électriques, qui les poupées, simplement parce qu’il s’agissait des objets de son enfance, de “l’univers commun” de ses jeunes années, pour reprendre le terme employé ? Le ressort de cette collectionnite est-elle un “engagement politique” ou n’est-elle pas plutôt un comportement banal, quel que soit l’objet concerné, et sans rien de spécifique à la RDA ? De nouveau, impression d’un gros problème méthodologique dans l’approche de N.Offenstadt.

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