301. Les “races guerrières” dans l’empire français, avec Stéphanie Soubrier

L’invitée : Stéphanie Soubrier, agrégée et docteure en histoire, maître-assistante à l’université de Genève

Le livre : Races guerrières. Enquête sur une catégorie impériale 1850-1918, Paris, Éditions du CNRS, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La notion de « races guerrières » (1:30)
  • Aborder les enjeux raciaux dans l’historiographie francophone (5:00)
  • Un « laboratoire algérien » pour les « races guerrières » (9:00)
  • La défaite de 1870, arrière-plan fondamental de ces discours (10:30)
  • Des idées nées au croisement des mondes militaires et savants (13:00)
  • Les sources: la masse des écrits coloniaux à la fin du XIXe siècle (17:00)
  • Qui sont les « races guerrières » et pourquoi ? (20:00)
  • La promotion des « Bambara » (25:00)
  • Des catégories « co-construites » entre colonisateurs et colonisés ? (29:00)
  • Les races « non guerrières » notamment d’Indochine (33:00)
  • La Force noire de Mangin (1910) remise en contexte (37:00)
  • Les « races guerrières » dans la guerre mondiale (40:30)

Les travaux mentionnés dans l’émission et les conseils (*) de lecture :

  • Jean Bazin, « à chacun son Bambara », in Jean-Loup Amselle éd., Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 2005, p. 87-127.
  • Claude Blanckaert, De la race à l’évolution. Paul Broca et l’anthropologie française (1850-1900), Paris, L’Harmattan, coll. « Histoire des sciences humaines », 2009.
  • Camille Lefebvre, Des pays au crépuscule (*)
  • Carole Reynaud-Paligot, La République raciale 1860-1930. Paradigme racial et idéologie républicaine, préface de Christophe Charle, Paris, PUF, 2006, 330p.
  • Ann Laura Stoler, Au cœur de l’archive coloniale. Questions de méthode, Paris, éd. de l’EHESS, 2019.
  • Heather Street (*), Martial races. The military, race and masculinity in British imperial culture, 1857-1914, Manchester University Press, 2000.
  • Cécile Van den Avenne, De la bouche même des Indigènes. Échanges linguistiques en Afrique coloniale, Paris, Vendémiaire (Collection Empires), 2017.

291. La horde mongole, avec Marie Favereau

Le livre : La horde. Comment les Mongols ont changé le monde, Paris, Perrin, 2023.

L’invitée : Marie Favereau, MCF en histoire médiévale à l’université Paris-Nanterre

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Qu’est-ce que la « horde » ? (1:30)
  • L’itinéraire de recherche menant à l’étude des Mongols (4:00)
  • Un livre traduit de l’anglais… par son auteure (6:45)
  • Les étapes historiographiques ayant fait émerger le champ des études sur les Mongols (9:00)
  • Les Mongols au miroir d’autres empires nomades, comme les Comanches (Pekka Hämäläinen) (10:45)
  • Les choix d’écriture du livre (13:00)
  • Retour critique sur la notion de « pax mongolica » (16:15)
  • L’art mongol de la guerre (21:30)
  • Logistique et adaptation au milieu naturel (24:15)
  • La capacité de l’empire à intégrer des populations… mais aussi à briser certaines solidarités (26:15)
  • L’originalité des pratiques successorales et des conceptions du pouvoir (28:30)
  • Comment fonctionne le rapport à la ville et au territoire chez des nomades ? (30:45)
  • Penser l’évolution de la horde autrement que par le prisme du « déclin » (34:30)
  • La horde, accélérateur de la peste noire au XIVe siècle (36:45)
  • Existe-t-il des représentations non caricaturales des Mongols dans la culture populaire ? (39:00)
  • Quels usages politiques contemporains de Gengis Khan et des Mongols ? (42:00)

 

 

253. Explorateurs et exploratrices au XIXe siècle, avec Hélène Blais

L’invitée : Hélène Blais, professeure d’histoire à l’ENS

 L’exposition : Visages de l’exploration au XIXe siècle (BNF)

La discussion :

  • « Je hais les voyages et les explorateurs »: une exposition destinée à questionner les mythes et les images de l’exploration (1:00)
  •  Mettre en valeur d’autres figures de l’exploration: pas seulement des hommes blancs européens solitaires (3:00)
  • Qu’est-ce qui singularise le XIXe siècle dans une histoire longue de l’exploration ? (4:00)
  • Le travail préparatoire de l’exposition (5:15)
  • Comment prévenir le risque de renforcer les stéréotypes (7:10)
  • La provenance des objets « indigènes », question aujourd’hui majeure pour les musées (9:30)
  • Les objets savants de l’exploration et le miroir qu’ils nous tendent (11:10)
  • La difficulté physique de l’exploration (13:00)
  • Les pratiques de déguisement et de dissimulation des explorateurs (15:00)
  • Laissez-passer et intermédiaires locaux (16:45)
  • La place donnée aux cartes dans l’exposition (18:05)
  • La photographie et ce qu’elle change à l’exploration (20:00)
  • Un rapport à l’autre incertain: en tension entre curiosité et préjugés (21:30)
  • Lz rôle des femmes dans l’exploration au XIXe siècle (27:00)
  • Lecture, par Solenn Soidiki: Octavie Coudreau, Voyage au Cumina, 20 avril 1900- 7 septembre 1900, Paris, A.Lahure, 1901
  • Le regard « premier » des explorateurs sur des sociétés disparues (30:20)
  • Quel ancrage institutionnel pour l’exploration ? (33:00)
  • La culture de l’exploration (35:45)
  • Extrait de Tristes Tropiques (Claude Lévi-Strauss) (37:15)
  • Le film de James Gray, Lost city of Z (40:15)

Les conseils et références:

  • The Lost city of Z (David Grann, adapté au cinéma par James Gray, 2016)
  • Entretien avec Daniel Foliard
  • Felix Driver, Geography Militant. Cultures of Exploration and Empire, Oxford, Blackwell Publisher, 2001.
  • Patrick Straumann, Oyapock

236. Histoires d’Asie centrale, avec Cloé Drieu

L’invitée : Cloé Drieu, historienne, spécialiste de l’Asie centrale, membre du laboratoire CETOBAC

Mohammed Alim Khan (1880-1944), dernier émir du Boukhara, photo de Prokhoudine-Gorski.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Les origines d’un travail d’historienne sur l’Asie centrale (2:00)
  • Les archives des ex-Républiques soviétiques (5:00)
  • Pourquoi un intérêt sur le cinéma soviétique ? (11:00)
  • La tension entre communisme et nationalité dans l’Ouzbékistan de l’entre-deux-guerres (14:00)
  • L’Asie centrale, périphérie impériale russe puis soviétique (16:00)
  • Les découpages territoriaux et les constructions nationales de la région (19:40)
  • Des espaces de confrontation entre tradition et modernisation, autour du statut des femmes et du voile en particulier (22:00)
  • La grande révolte de 1916 et ses enjeux (26:00)
  • L’intervention soviétique en Afghanistan et ses mémoires (34:00)
  • Des croisements entre histoire soviétique et histoire coloniale ? (36:00)
  • Le télescopage entre histoire et présent avec les politiques criminelles menées contre les Ouïghours (38:45)

Références évoquées durant l’émission :

  • Articles de Cloé Drieu
  • Francine Hirsch, « Toward an Empire of Nations: Border-Making and the Formation of Soviet National Identities », The Russian Review,  59-2, 2000, p. 201‑226
  • Francine Hirsch, Empire of Nations. Ethnographic Knowledge and the Making of the Soviet Union. Ithaca-London, Cornell University Press, 2005, 367 p., bibl., index, ill., cartes.
  • Terry Martin, The Affirmative Action Empire: Nations and Nationalism in the USSR, 1923–1939 (Cornell UP, 2001)
  • Arne Haugen, The Establishment of National Republics in Soviet Central Asia, New York, Palgrave Macmillan, 2003, 280 p.
  • Adrienne Edgard, Tribal Nation: The Making of Soviet Turkmenistan (Princeton: Princeton University Press, 2004, paperback edition 2007).
  • La fiancée de l’ichan (1931)
  • Liao Yiwu, Dans l’Empire des ténèbres, Paris, Globe, 2019.
  • Tribunal Ouighour, doté de sa chaine YouTube
  • Affiches de propagande d’Ouzbékistan soviétique

 

211. Filmer la guerre, la solitude et le temps : Onoda, avec Arthur Harari

L’invité : Arthur Harari, cinéaste

 Le film : Onoda, 10.000 nuits dans la jungle (2021)

La discussion :

  • L’histoire réelle de Hiroo Onoda (1:30)
  • Le phénomène plus général des derniers combattants japonais après 1945 (4:00)
  • L’origine du film et la découverte de cette histoire (6:40)
  • Un projet difficile avec un tournage en Asie (9:30)
  • Les questions de traduction en japonais et la complexité de la direction d’acteurs (11:30)
  • Quelle place pour les références à d’autres films, et aux œuvres sur la guerre du Pacifique en particulier (14:40) ainsi qu’à Aguirre de Herzog (18:30)
  • L’ambiguïté fondamentale d’Onoda sur le plan idéologique et moral (20:40)
  • La distance avec le Japon, condition d’une réflexion sur l’ambiguïté dans la Seconde Guerre mondiale ? (24:40)
  • Le travail sur la temporalité, clef du film : comment faire sentir le passage de trente années ? (28:45)
  • Une scène clef, lorsque les personnages « décodent » la radio pour penser que la guerre continue (35:20)
  • La manière de filmer la violence (38:00)
  • La rareté des contrepoints : les villageois philippins, le jeune Suzuki parti chercher Onoda (42:00)
  • À quoi pense Onoda en quittant l’île de Lubang ? (46:30)

Les films mentionnés dans la discussion (par ordre chronologique) :

  • Objectif Burma (Raoul Walsh, 1945)
  • Distant drums (Raoul Walsh, 1951)
  • The naked and the dead (Raoul Walsh, 1958)
  • Feux dans la plaine (Kon Ichikawa, 1959)
  • Hell in the Pacific (John Boorman 1968)
  • Aguirre, der Zorn Göttes (Werner Herzog, 1972)
  • Lacombe Lucien (Louis Malle, 1974)
  • The thin red line (Terrence malick, 1998)
  • Letters from Iwo Jima (Clint Eastwood, 2006)

Les ouvrages mentionnés :

  • Bernard Cendron et Gérard Chenu, Onoda, Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974, Paris, Arthaud, 2020 [1974]
  • Hiroo Onoda, No Surrender: My Thirty-Year War,  Translated by Charles S. Terry, New York, Dell Publishing, 1974.
  • Pierre-François Souyri, Nouvelle histoire du Japon, Paris, Perrin, 2010.

 

 

186. Historiographies d’ailleurs, avec Nathalie Kouamé, Aurélia Michel et Anne Viguier

Les invitées : Nathalie Kouamé (PR Université Paris), Aurélia Michel (MCF Université Paris), Anne Viguier (MCF Inalco)

Le livre : Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer et Anne Viguier (dir.), Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies ; Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2), Paris, Presses de l’Inalco, 2020.

La discussion :

  • Les origines et les buts de l’Encyclopédie des historiographies (1:30)
  • Le rôle de l’INALCO et de ses presses dans la genèse du projet (6:00)
  • Le contenu du premier volume de cette Encyclopédie : « genres et sources », dans la variété des écritures non occidentales de l’histoire (8:45)
  • La variété des notices et des types de notices (9:45)
  • La tension entre conception occidentale des « sources » et la nature des récits du passé non occidentaux (11:00)
  • La place (réduite) des récits ou archives émanant de l’occident (15:00)
  • Les équilibres géographiques au sein du projet (21:35)
  • Des notices encyclopédiques classiques, et d’autres relevant plus d’une démarche de recherche (27:00)
  • Le cadre géographique large du projet (28:40)
  • La place donnée à des périodisations non occidentales ? (32:20)
  • Les objets comme sources (37:20)
  • Les traces du passé des sociétés dites sans écriture (38:45)
  • Le second volume du projet, à venir, consacré aux débats historiographiques (40:20)

 

126. Histoires de Tintin #3 : Le Lotus Bleu, avec David Serfass

L’invité : David Serfass, maître de conférences en histoire de la Chine et de l’Asie orientale contemporaine à l’Inalco et chercheur à l’IFRAE (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est).

L’album : Le Lotus Bleu, publié à partir de 1935

La discussion :

  • Le synopsis de l’album (1’15)
  • La conception de l’album, transformée par les contacts entre Hergé et des étudiants chinois, dont Tchang Tchong-Jen (2’50)
  • La volonté de déconstruire les clichés orientalistes… sans y parvenir tout à fait (4’20)
  • L’offre de service faite à Hergé par le Kuomintang en 1939 (8’10)
  • Une représentation outrée des Japonais (9’)
  • Des clichés sur la Chine répadus à l’époque ? (10’50)
  • La manière dont Shanghai est représentée, avec la présence des britanniques, les contrôles des papiers… (12’25)
  • La diversité de Shanghai, et l’impérialisme britannique représenté dans la BD (15’35)
  • Le contrôle des espaces, des papiers, dans les différentes juridictions (17’50)
  • Les inscriptions chinoises figurant dans la ville, avec un certain nombre de slogans politiques (19’)
  • La représentation de la Chine « ordinaire » dans l’album (22’40)
  • Les inondations de 1931 et leur importance (23’34)
  • La représentation du Japon et de son impérialisme informel puis formel (27’10)
  • L’incident de Moukden (18 septembre 1931) et sa transposition dans l’album (30’)
  • La Mandchourie et Shanghai concernées par l’occupation japonaise (33’)
  • Un Japon présenté comme supérieur technologiquement, à l’aide notamment du télégraphe (35’)
  • Le rôle de la presse internationale et de la « guerre médiatique » où Tintin joue lui-même un rôle (38’)
  • La Société des Nations un peu ridiculisée, le rôle du Japon y étant plus complexe (40’)
  • La Chine représentée comme n’ayant pas d’État ou de gouvernement, mais des sociétés secrètes (44’50)
  • Le rôle de l’opium à cette période, utilisé par le Japon, et la sociabilité des fumeries d’opium (47’30)
  • La postérité de l’album (53’50)

Bibliographie

  • Sources

League of Nations, Report of the Commission of Inquiry, 1er octobre 1932.

League of Nations, Japan’s Case in the Sino-Japanese Dispute [discours de Matsuoka Yôsuke, déc. 1932-fév. 1933, pdf], 1933.

 

  • Travaux sur les thèmes abordés

BERGÈRE, Marie-Claire, Histoire de Shanghai, Paris : Fayard, 2002.

BICKERS, Robert A., Empire made me: an Englishman adrift in Shanghai, London : Allen Lane, 2003.

BIROLLI, Bruno, Ishiwara : l’homme qui déclencha la guerre, Paris : Armand Colin, 2012. Documentaire Arte

BROOK, Timothy ; WAKABAYASHI, Bob T. (dir.), Opium Regimes: China, Britain, and Japan, 1839-1952, Berkeley : University of California Press, 2000.

BURKMAN, Thomas W., Japan and the League of Nations: Empire and world order, 1914-1938, Honolulu, T.H. : University of Hawaiʾi Press, 2008.

COURTNEY, Chris, The Nature of Disaster in China: The 1931 Yangzi River Flood, Cambridge : Cambridge University Press, 2018.

ELLEMAN, Bruce A. ; KOTKIN, Stephen (dir.), Manchurian railways and the opening of China : an international history, Armonk : M.E. Sharpe, 2010.

GROSSER, Pierre, L’histoire du monde se fait en Asie : une autre vision du XXe siècle, [2017] Paris : Odile Jacob, 2019.

HENRIOT, Christian, Virtual Shanghai : https://www.virtualshanghai.net/

ORBACH, Danny, Curse on this Country: The Rebellious Army of Imperial Japan, Ithaca : Cornell University Press, 2017.

PAULÈS, Xavier, L’Opium : une passion chinoise (1750-1950), Paris : Payot, 2011.

PAULÈS, Xavier, La République de Chine (1912-1949) : Histoire générale de la Chine, Paris : Les Belles lettres, 2019.

WEI Shuge, News under Fire: China’s Propaganda against Japan in the English-Language Press, 1928-1941, Hongkong : Hong Kong University Press, 2017.

YANG Daqing, Technology of empire: telecommunications and Japanese expansion in Asia,1883-1945, Cambridge, Mass. : Harvard University Asia Center, 2010.

YIN Cao, From Policemen to Revolutionaries: A Sikh Diaspora in Global Shanghai, 1885-1945, Leiden: Brill, 2017.

  • Publications sur le Lotus bleu

COBLENCE, Jean-Michel ; TCHANG Yifei,  Tchang!: Comment l’amitié déplaça les montagnes, Bruxelles : Éditions Moulinsart, 2003.

GODDEERIS, Idesbald, « Racism for beginners: construction of Chinese in twentieth-century Belgian comics », in KOWNER, Rotem ; DEMEL, Walter (dir.), Race and racism in modern East Asia: Western and Eastern constructions, Leiden : Brill, 2013, vol.1 p.231-259.

MÉRAND, Patrick ; LI Xiaohan, Le Lotus bleu décrypté, Saint-Maur-des-Faussés : Éditions Sépia, 2009, avec des versions partielles en ligne ici et ici

MOUNTFORT, Paul, « ‘Yellow skin, black hair … Careful, Tintin’: Hergé and Orientalism », Australasian Journal of Popular Culture, vol. 1, n°1, 2012, p. 33-49.

  • Œuvres de fiction

MALRAUX, André, La Condition humain, Paris : Gallimard, 1933.

MAO Dun, Minuit, trad. par Zi Ye [1933] Paris : Robert Laffont, 1972.

https://www.themodernnovel.org/asia/other-asia/china/maodun/midnight/

PRATT, Hugo, Corto Maltese en Sibérie, [1974-77] Paris : Casterman, 1979.

TAKAMI Jun, Haut le cœur, trad. par Marc Mécréant, [1960-63] Arles : Picquier, 2006 (Poche). http://www.editions-picquier.com/ouvrage/haut-le-coeur/

YOKOMITSU Riichi, Shanghai : a novel ; translated with a postscript by Dennis Washburn, [1928-31] Ann Arbor : Center for Japanese Studies, University of Michigan, 2001.

https://scholarspace.jccc.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1012&context=lib_pp

 

 

107. Rambo, ou le rude retour du Vietnam, avec Marjolaine Boutet

L’invitée :  Marjolaine Boutet, Maîtresse de Conférences en Histoire contemporaine à l’UPJVLe film :  Rambo, first blood (Ted Kotcheff, 1982)

La discussion :

  • Rambo, un film assez méconnu, à relier au cinéma indépendant du « nouvel Hollywood » des années 1970 (1’30)
  • Résumé de ce « huis clos à ciel ouvert » qui oppose un vétéran du Vietnam au shérif d’une petite ville (3’35)
  • Le basculement du film lorsque Rambo revit le traumatisme du Vietnam (5’10)
  • Rambo « bon sauvage » mais expert du combat (8’00)
  • La tension entre les facettes du personnage : vulnérable et dangereux, marqué par la guerre (10’40)
  • La violence de Rambo, à réinsérer dans la représentation des vétérans dans le cinéma des années 1970-1980, et les codes des films d’action des années 1980-1990 (13’40)
  • Le fameux monologue de Rambo : « rien n’est terminé… c’était pas ma guerre » (16’30)
  • Rambo, symbole du désarroi d’une génération (19’)
  • Un film qui amorce un retournement conservateur de la mémoire du Vietnam, stigmatisant les pacifistes, le féminisme… (22’)
  • Le déni de la défaite du Vietnam, à travers la critique néoconservatrice de l’État et des institutions (24’50)
  • Quelle réception pour le film, préparée par des séries comme Magnum, PI à partir de 1980 ? (26’45)
  • Le mémorial du Vietnam et sa symbolique (30’45)
  • L’ami de Rambo victime de l’« agent orange » et la prise en charge lacunaire des vétérans (33’00)
  • L’absence des Vietnamiens dans la représentation américaine du Vietnam (35’20)

 

Articles de Marjolaine Boutet pour aller plus loin :

 

Conseils de lecture :

  • JEFFORDS, Susan, The Remasculinization of America : Gender and the Vietnam War, Bloomington (Ind.), Indiana University Press, 1989.
  • ANDEREGG, Michael (ed.), Inventing Vietnam, the War in Film and Television, Philadelphie, Temple University Press, 1991.
  • DITTMAR, Linda, MICHAUD, Gene, From Hanoi to Hollywood : the Vietnam War in American Film, New Brunswick, Rutgers University Press, 1990.
  • FERRO Marc, Cinéma et histoire, Gallimard, Folio, 1993.
  • VAÏSSE Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, Odile Jacob, 2008.

61. La Chine de 1842 à 1949 (programme de khâgne 2020), avec Pierre Grosser

L’invité : Pierre Grosser, professeur agrégé à Sciences Po, chercheur en histoire des relations internationales

Le thème : La Chine entre 1842 et 1949, nouvelle question au programme des ENS (Ulm et Lyon)

Lettre de cadrage du programme (site de l’ENS de Lyon)

La discussion :

  • Des bornes chronologiques assez classiques pour ce programme (1′)
  • Une lettre de cadrage des ENS qui insiste sur les interventions impérialistes et la dimension exogène de l’histoire chinoise (2’15)
  • L’idée d’une Chine qui n’est pas seulement dans la « réaction » vis-à-vis de l’étranger (3’10)
  • Les catastrophes humaines subies par la Chine dans la seconde moitié du XIXe siècle (4’20)
  • La révolte des Taiping, moment clef de l’histoire chinoise au XIXe siècle, ses origines et ses prolongements (5’30)
  • La place de la Première Guerre mondiale dans l’histoire et l’historiographie de la Chine (7’35)
  • Le « mouvement du 4 mai » 1919 et sa place dans l’avènement d’une modernité intellectuelle chinoise (8’50)
  • Quelle périodisation donner de cette période d’un siècle ? le tournant de 1895 et de la défaite face au Japon ; l’importance donnée à 1945 (10’15).
  • Les relectures actuelles du conflit entre nationalistes et communistes (14’15).
  • Les questions territoriales et identitaires (Mandchous, Tibet, Xinjiang…) (16’00)
  • L’incorporation de la Chine au système économique mondial et son évolution (18’00)
  • L’industrialisation de la Chine et les rapports entre impérialistes étrangers et bourgeoisie chinoise (19’25)
  • L’historiographie du communisme chinois, relue au prisme des archives soviétiques (21’20)
  • Conseils de lecture (23’30)

Les conseils de lecture :

En français :

– Lucien Bianco, Les origines de la révolution chinoise, 1915-1949, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 4e éd. augmentée, 2007.
– John Fairbank Merle Goldman, Histoire de la Chine, des origines à nos jours, Paris, Tallandier, « Texto », 2019.
– Yves Chevrier, La Chine moderne, Paris, PUF, « Que-sais-je », 1983.
– Pierre Grosser, L’Histoire du monde se fait en Asie. Une autre vision du XXe siècle, Paris, Odile Jacob, 2017.
– Christian Henriot, Shanghai 1927-1937 : élites locales et modernisation dans la Chine nationaliste, Paris, éd. de l’EHESS, 1991.
– Marie-Claire Bergère, Sun-Yat-Sen, Paris, Fayard, 1994 ; Capitalisme et capitalistes en Chine XIXe-XXIe siècles, Paris, Perrin, 2007.
– Alain Roux, Chiang Kaï-shek : Le grand rival de Mao, Paris, Payot, 2016.

En anglais :

– Robert Bickers, Out of China: How the Chinese ended the Era of Western Domination, Londres, Allen Lane, 2017.
– Rana Mitter, Modern China. A very short introduction, Oxford University Press, 2008.
– Klaus Mühlhahn, Making China Modern: From the Great Qing to Xi Jinping, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2019.
– Patrick Fuliang Shan, Yuan Shikai: A Reappraisal, Vancouver, The University of British Columbia Press, 2018.
– Jeffrey N. Wasserstrom, The Oxford Illustrated History of Modern China, Oxford, OUP, 2016.
– Odd Arne Westad, Restless Empire: China and the World Since 1750, Londres, Basic Books, 2012.

Approfondissement bibliographique :

– Paul A. Cohen, « Nineteenth-Century China : The Evolution of American Historical Approaches », In : Michael Szonyi (ed.) A Companion to Chinese History, Oxford, John Wiley, 2017
– Hans Van de Ven, China at War. Triumph and Tragedy in the emergence of the New China, 1937-1952, Londres, Profile Book, 2017
– Q. Edward Wang, « The Chinese Historiography of the May Fourth Movement, 1990s to the Present », Twentieth Century China, 2019, n°44(2).
– Ding Yizhuang et Mark Elliott, « How to write Chinese history in the XXIst Century. The Impact of the « New Qing History » studies and Chinese responses », Chinese Studies in History, 2018, n°51(1).

25. Soldats indiens de la Grande Guerre, avec Claude Markovits

L’invité : Claude Markovits, directeur de recherche émérite au CNRS

Le livre : De l’Indus à la Somme. Les Indiens en France pendant la Grande Guerre, Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2018.
La discussion : les origines de l’armée recrutée aux Indes britanniques, ses missions avant la Grande Guerre, son recrutement en fonction des « races martiales » (0’45) ; l’envoi d’une partie de ces troupes sur le front ouest lorsque débute la Première Guerre mondiale, en lien avec les pertes du corps expéditionnaire britannique (3’30) ; le nombre d’hommes envoyés et le rythme de leur arrivée (5’30) ; le déficit historiographique sur cette question (6’20) ; les réactions de l’Allemagne à cet emploi de troupes coloniales, condamnant un usage « non civilisé » de la guerre (7’45) ; la source de l’étude : le contrôle postal, et ses spécificités pour ces troupes qui n’écrivent pas en anglais (8’45) ; les peurs des dirigeants britanniques quant à la subversion pouvant viser ces troupes, par des révolutionnaires indiens ou sous l’effet de l’appel au « Jihad » des Ottomans (9’35) ; la création précoce d’un bureau de censure pour les soldats indiens (11’20) ; un autre filtre de la source : les scribes qui ont rédigé les courriers de soldats très majoritairement illettrés (11’55) ; le groupe des censeurs et traducteurs (14’25) ; le choc et la sidération des soldats indiens devant une guerre d’un type nouveau, et les raisons de leur ténacité, dont le sens de l’honneur (16’15) ; la rencontre entre Indiens et Français, et pour ces derniers un rendez-vous manqué (19’45) ; un recours à l’exotisme dans la presse française (22’20) ; à l’inverse, un « occidentalisme » dans les lettres des soldats confrontés à l’occident, en débutant par l’analyse intellectuelle de cette catégorie (en partie symétrique de l’« orientalisme ») (23’10) ; les aspects valorisés du séjour en France de ces soldats, liés principalement à la place des femmes dans la société, qui les stupéfie (25’50) ; des épisodes de rencontres sexuelles ou amoureuses (28’45) ; des aspects dévalorisés ou rejetés, en lien avec les questions religieuses notamment (32’30) ; la postérité modeste de cette expérience (34’40), et ses mises en mémoire différenciées en Inde et au Pakistan (36’00).

Le conseil de lecture : Mulk Raj Anand, Across the Black Waters