310. Une Berezina cinématographique: le Napoléon de Ridley Scott

À l’occasion de la sortie du tant attendu « Napoléon » de Ridley Scott, le Fil de l’épée (podcast coproduit par Alexandre Jubelin et André Loez) se penche sur un film qui démarre fort malgré des critiques désastreuses, et sur le rapport à l’histoire et à l’épopée napoléonienne que celui-ci traduit, avec Valentin Barrier, doctorant à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

302. Oppenheimer (C. Nolan, 2023), avec Lucie Genay et Yannick Pincé

L’invitée et l’invité : Lucie Genay (MCF université de Limoges) et Yannick Pincé (professeur en CPGE) Le film: Oppenheimer (Christopher Nolan, 2023)

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Les réactions au film et à son succès dans la communauté de recherche sur le nucléaire (2:00)
  • Les choix narratifs du film et sa représentation de la recherche scientifique (25:00)
  • L’enjeu des sympathies communistes d’Oppenheimer et de sa disgrâce au temps du maccarthysme (41:00)
  • La représentation du Nouveau-Mexique et l’invisibilisation d’une partie des acteurs locaux (46:00)
  • En filigrane, la question historiographique fondamentale de la décision d’utilisation de la bombe par Truman (53:30)
  • Oppenheimer et Hiroshima : remords, regrets, culpabilité ? (1:00:30)

Bibliographie (établie par Lucie Genay et Yannick Pincé)

  • Biographie d’Oppenheimer adaptée par Christopher Nolan : Kai Bird et Martin J. Sherwin, American Prometheus : The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer, Knopf, 2005
  • Bibliographie annotée sur le nucléaire
  • ALPEROWITZ Gar, The Decision to Use the Atomic Bomb (New York: Vintage Books, 1996)
  • BERNSTEIN Barton, “The Atomic Bombing Reconsidered”, Foreign Affairs, Janvier-Février 1995.
  • BRODIE, Janet Farrell, The First Atomic Bomb: The Trinity Site in New Mexico, Lincoln: U of Nebraska Press, 2023.
  • CONANT Jennet, 109 East Palace : Robert Oppenheimer and the Secret City of Los Alamos, New York: Simon & Schuster, 2005.
  • GENAY Lucie, Land of Nuclear Enchantment: A New Mexican History of the Nuclear Weapons Industry. Albuquerque: University of New Mexico Press, 2019.
  • GROSSER Pierre, “Les bombardements nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki et la capitulation japonaise : le débat continue”, The Conversation, 5 août 2020
  • HASEGAWA Tsuyoshi, Staline, Truman et la capitulation du Japon, Bruxelles, éditions de l’université de Bruxelles, 2014.
  • HOLLOWAY David, Stalin and the Bomb, Yale, Yale University Press, 1994.
  • HUNNER Jon, Robert Oppenheimer, the Cold War, and the Atomic West, Norman, Okla.: University of Oklahoma Press, 2009.
  • MASCO Joseph, The Nuclear Borderlands : The Manhattan Project in Post-Cold War New Mexico, Princeton, N.J.: Princeton University Press, 2006.
  • PELOPIDAS Benoît, Repenser les choix nucléaires, La séduction de l’impossible, Paris: Les Presses de Sciences Po, 2022.
  • PRICE Vincent. B, The Orphaned Land : New Mexico’s Environment since the Manhattan Project, Albuquerque: University of New Mexico Press, 2011.
  • WELLERSTEIN Alex, “Fact, Fiction, and the Father of the Bomb : On Christopher Nolan’s Oppenheimer“, Los Angeles Review of Books, 30 août 2023.

 

290. Les duellistes, avec Fadi El Hage

L’invité : Fadi El Hage, historien, chargé d’études documentaires aux Archives nationales

Le film : The duellists (Ridley Scott, 1977)

La discussion :

  • Introduction et présentation du film (00:00)
  • Le point de départ, une nouvelle de Joseph Conrad publiée en 1908 (4:20)
  • Où en est le duel en 1908 ? (7:00)
  • L’intrigue du film, et l’origine du duel Féraud-D’Hubert (9:45)
  • Le personnage de Féraud (Harvey Keitel), incarnation de la guerre napoléonienne (15:00)
  • L’évocation de la retraite de Russie (18:00)
  • L’opposition entre D’Hubert et Féraud, qui fonctionne sur tous les plans (20:30)
  • Les enjeux complexes de la Restauration (23:00)
  • Restauration, proscriptions, terreur blanche (29:00)
  • L’honneur comme code social (34:00)
  • La force des scènes de combat et plus largement la réussite picturale du film (36:30)

Conseils de lecture

Bibliographie

  • Roderick Davis, « Conrad Cinematized: The Duellists », Literature/Film Quarterly, 8:2, 1980, pp. 125-132 ;
  • James Edwin Mahon, « A Double-Edged Sword: Honor in “The Duellists” », in Alan Barkman, Ashley Barkman & Nancy King (eds.), The Culture and Philosophy of Ridley Scott, 2013, Lexington Books. pp. 45-60.

Napoléon à Sainte-Hélène, tableau de François Joseph Sandmann (et photogramme du film)

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285. Alger 1516, La dernière reine, avec M’hamed Oualdi

L’invité : M’hamed Oualdi, professeur d’histoire à Sciences Po

Le film : La dernière reine (Adila Bendimerad et Damien Ounouri, 2022)

 La discussion :

  • Introduction et présentation du film (00:00)
  • Une période peu vue à l’écran (2:25)
  • Le contexte du Maghreb au début du XVIe siècle (5:00)
  • Une « république » d’Alger avant la régence ottomane idéalisée (10:00)
  • Une évocation de la tension sédentaires / nomades identifiée par Ibn Khaldun ? (13:00)
  • Le personnage d’Aroudj Barberousse (15:00), allusion aux islamistes contemporains ? (18:30)
  • Un film sur la mixité des langues et des populations (22:00)
  • Zaphira, reine imaginaire, évoquée par Laugier de Tassy en 1725: lecture par Matthieu de Oliveira (26:45)
  • La question de l’agency féminine à travers la figure de Zaphira (31:00)
  • Une évocation de la naissance de la nation algérienne ? (37:00)
  • Le livre de M’hamed Oualdi, Un esclave entre deux empires (Seuil, 2023)

Les références citées dans l’émission :

  • Jocelyne Dakhlia, Lingua franca. Histoire d’une langue métisse en Méditerranée, Actes Sud, Arles, 2009.
  • Travaux d’Isabelle Grangaud
  • Travaux de Salma Warscheid-Hargal
  • Nordine Amara, Faire la France en Algérie : émigration algérienne, mésusages du nom et conflits de nationalités dans le monde : de la chute d’Alger aux années 1930, thèse, 2019.

222. The Last Duel, avec Justine Breton et Christophe Naudin

AVERTISSEMENT : le film discuté dans cette vidéo comporte des scènes de viol et violence sexuelle

 

Discussion avec Justine Breton et Christophe Naudin du film de Ridley Scott The Last Duel (2021), avec Matt Damon, Jodie Comer, Adam Driver et Ben Affleck

Références citées dans l’émission :

– “What’s Fact and What’s Fiction in The Last Duel” par Sara McDougall et David Perry (Slate, en ligne)
– “« Réveiller la Vénus endormie » : le plaisir sexuel et ses limites dans le discours médical de la première moitié du xve siècle”, par Estela Bonnafoux (Questes, 37, 2018)

Image de fond : Chroniques de Froissart, Bibliothèque nationale de France. Bibliothèque de l’Arsenal. Ms-5188 réserve, fol. 15v (XVe s.)

211. Filmer la guerre, la solitude et le temps : Onoda, avec Arthur Harari

L’invité : Arthur Harari, cinéaste

 Le film : Onoda, 10.000 nuits dans la jungle (2021)

La discussion :

  • L’histoire réelle de Hiroo Onoda (1:30)
  • Le phénomène plus général des derniers combattants japonais après 1945 (4:00)
  • L’origine du film et la découverte de cette histoire (6:40)
  • Un projet difficile avec un tournage en Asie (9:30)
  • Les questions de traduction en japonais et la complexité de la direction d’acteurs (11:30)
  • Quelle place pour les références à d’autres films, et aux œuvres sur la guerre du Pacifique en particulier (14:40) ainsi qu’à Aguirre de Herzog (18:30)
  • L’ambiguïté fondamentale d’Onoda sur le plan idéologique et moral (20:40)
  • La distance avec le Japon, condition d’une réflexion sur l’ambiguïté dans la Seconde Guerre mondiale ? (24:40)
  • Le travail sur la temporalité, clef du film : comment faire sentir le passage de trente années ? (28:45)
  • Une scène clef, lorsque les personnages « décodent » la radio pour penser que la guerre continue (35:20)
  • La manière de filmer la violence (38:00)
  • La rareté des contrepoints : les villageois philippins, le jeune Suzuki parti chercher Onoda (42:00)
  • À quoi pense Onoda en quittant l’île de Lubang ? (46:30)

Les films mentionnés dans la discussion (par ordre chronologique) :

  • Objectif Burma (Raoul Walsh, 1945)
  • Distant drums (Raoul Walsh, 1951)
  • The naked and the dead (Raoul Walsh, 1958)
  • Feux dans la plaine (Kon Ichikawa, 1959)
  • Hell in the Pacific (John Boorman 1968)
  • Aguirre, der Zorn Göttes (Werner Herzog, 1972)
  • Lacombe Lucien (Louis Malle, 1974)
  • The thin red line (Terrence malick, 1998)
  • Letters from Iwo Jima (Clint Eastwood, 2006)

Les ouvrages mentionnés :

  • Bernard Cendron et Gérard Chenu, Onoda, Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974, Paris, Arthaud, 2020 [1974]
  • Hiroo Onoda, No Surrender: My Thirty-Year War,  Translated by Charles S. Terry, New York, Dell Publishing, 1974.
  • Pierre-François Souyri, Nouvelle histoire du Japon, Paris, Perrin, 2010.

 

 

187. Hommage à Bertrand Tavernier, avec Véronique Beaulande-Barraud, Annie Duprat, Gwendal Piégais et Manon Pignot

Les invité-es : Véronique Beaulande-Barraud (Professeure à l’université Grenoble-Alpes), Annie Duprat (Professeure émérite à l’université de Cergy), Gwendal Piégais (doctorant à l’université de Bretagne-occidentale) et Manon Pignot (MCF à l’université de Picardie-Jules Verne)

L’hommage: Bertrand Tavernier (1941-2021), son cinéma, ses films historiques

La discussion:

  • Un personnage majeur et à part dans le cinéma français (1:00)
  • Un rapport à l’histoire éclectique, doublé d’un regard sur la société contemporaine (3:20)
  • Une conscience politique qui se traduit également par un travail de documentariste important, pour La Guerre sans nom (1992) notamment (4:45)
  • Que la fête commence (1975), un film complexe, situé sous la Régence (7:00)
  • Extrait d’entretien (Arte, Olivier Père, 2018) : l’écriture du scénario (9:00)
  • Les protagonistes du film : Émilie, Philippe d’Orléans, l’abbé Dubois, Pontcallec (10:20)
  • La réception pas évidente du film (14:30)
  • Un film tout sauf « académique », et marqué par la mort (19:00)
  • La critique des institutions, une ligne de force du cinéma de Tavernier (21:00)
    • Extrait d’entretien (Parlons cinéma, 1979) : les deux personnages du juge et l’assassin (24:40)
  • Le juge et l’assassin (1976), loin des images d’Épinal sur la France des années 1890 (26:00)
  • La capacité de Tavernier à choisir des sujets à la marge des « grands » événements historiques, ou dans leurs interstices (28:30)
  • La passion Béatrice (1987), une image sombre de la période médiévale, commentée par Véronique Beaulande-Barraud (33:00)
  • La Vie et rien d’autre (1989), le chef-d’œuvre sur le deuil de la Grande Guerre (38:00)
  • La puissance des paysages et la matérialité du deuil (42:00)
  • Un film qui anticipe sur le retour mémoriel de la guerre de 1914-1918 (45:00)
  • Extrait d’entretien (FilmoTV, 2011) : comment filmer l’histoire, à hauteur de personnages ? (50:00)
  • Capitaine Conan (1996), un film s’inscrivant dans les débats historiographiques sur la violence de guerre (53:00)

Bibliographie sélective: de et sur Bertrand Tavernier

  • 50 ans de cinéma américain, Paris, éditions Nathan, 1991, 1246 p.
  • Amis américains : entretiens avec les grands auteurs d’Hollywood, coédition Institut Lumière/Actes Sud, 1993, 828 p.
  • Pas à pas dans la brume électrique, Paris, Éditions Flammarion, 2009, 267 p.
  • « Le cinéma et rien d’autre. Entretien », Le Débat, 2005/4 (n° 136), p. 134-145
  • Le cinéma dans le sang, entretiens avec Noël Simsolo, Paris, Ecriture, 2011.
  • Jean-Luc Douin, Bertrand Tavernier, cinéaste insurgé, Paris, Ramsay, 2006.

Bibliographie sélective: Tavernier et l’histoire

 

167. Revoir ‘Gladiator’, avec Vivien Barrière et Clément Salviani

Les invités : Vivien Barrière, maître de conférences à Cergy Université ; Clément Salviani, doctorant à Paris-I et ATER à l’université Bordeaux-Montaigne

Le film : Gladiator, de Ridley Scott (2000)

La discussion :

  • Le rapport de nos invités à ce grand film épique (1’30)
  • Présentation du film, du projet, de son succès (4’05)
  • La séquence d’ouverture : les guerres aux frontières de Marc-Aurèle contre les barbares (5’50)
  • La représentation stéréotypée des barbares (7’05)
  • La première bataille : une façon de faire la guerre qui n’a rien de romain (9’10)
  • L’introduction de Maximus, « parfait » chef militaire (11’40)
  • Une vision plutôt simplifiée de Marc-Aurèle, et l’idée fausse de velléités « républicaines » (13’25)
  • La représentation de l’empereur Commode et l’interprétation de Joaquin Phoenix, tributaire d’un portrait déformé transmis par des sources sénatoriales (16’40)
  • Le règne de Commode (associé au pouvoir du vivant de son père), plus long et plus complexe que le film ne le suggère (20’30)
  • Le rapport aux dieux et à l’au-delà, de Maximus, laissant de côté la religion publique de Rome (23’25)
  • La succession impériale, l’empereur assassiné : un enjeu récurrent ? (28’)
  • La mort de Commode, et la façon dont le film reprend le péplum La chute de l’empire romain de 1964 (30’30)
  • L’évasion de Maximus (32’) et son long trajet vers l’Espagne, permettant de voir une géographie imaginaire de l’empire romain (33’), avec l’idée (impossible) d’une ascension sociale du personnage principal (34’)
  • Maximus, un nouveau Cincinnatus ? (35’)
  • L’Afrique du nord romaine entre réalisme et clichés orientalisants (36’40)
  • Comment Maximus a-t-il été doublé par les envoyés de Commode ? (38’)
  • La représentation de la gladiature, et les différents types de spectacles (40’)
  • Les lieux de la gladiature, à Rome et dans l’empire (44’)
  • Quel degré de violence de la gladiature par rapport à ce que montre le film ? (46’15)
  • Le geste, peu attesté dans l’antiquité, du pouce levé ou baissé (48’20), repris par le peintre Gérôme dans un tableau inspirant les choix esthétiques du film (49’)
  • Un morceau de bravoure du film : la mise en scène de la bataille de Zama (52’)
  • La façon dont Gladiator filme la guerre (56’)
  • La thématique de la décadence romaine, et la question historiographique de la fin de l’empire (57’20)
  • Que dit le film politiquement ? (1’02’00)
  • La référence aux Gracques (1’06’00)
  • L’onomastique un peu fantaisiste du film (1’07’30)
  • La restitution intéressante du Colisée (1’10’00)
  • Quel sens donner à la scène la plus fameuse : « are you not entertained ? » (1’11’15)
  • Quels moments préférés ou marquants dans le film (1’14’00)

Les références citées dans le podcast :

  • Claire Sotinel, Rome, la fin d’un empire, Paris, Belin, 2019.
  • Kyle Harper, Comment l’empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, Paris, La Découverte, 2019.
  • Benoît Rossignol, Marc-Aurèle, Paris, Perrin, 2020.
  • John Scheid, Infographie de la Rome antique, Paris, Passés composés, 2020.

123. La mort de Staline, farce noire sur l’URSS, avec Julie Deschepper

L’invitée : Julie Deschepper, historienne de l’URSS et post-doctorante à l’IUE

Le film : La mort de Staline, d’Armando Iannucci (2017)

La discussion :

  • Comment voit-on ce film quand on est une historienne de l’URSS ? (1’15)
  • Un film qui fonctionne comme une farce, mais avec un volet sombre (4’00)
  • Un film qui condense plusieurs contextes de la période stalinienne (8’00)
  • La représentation de Staline, avec une certaine banalité (10’35)
  • La représentation de la façon dont s’exerce le pouvoir au sein du groupe dirigeant stalinien (13’20)
  • L’incertitude qui saisit le groupe dirigeant suivant la mort de Staline (18’20)
  • La restitution plutôt fidèle des derniers moments de Staline, de la crainte d’appeler un médecin, dans le contexte du prétendu « complot des blouses blanches » (21’20)
  • Des dirigeants pas mécontents d’être débarrassés de Staline (25’45)
  • Les funérailles monumentales du dirigeant soviétique (28’20)
  • Où se trouve Staline aujourd’hui ? (30’45)
  • Quelle émotion à la mort de Staline ? (33’)
  • La diminution de la violence répressive dans ce contexte, et les débuts de libéralisation sous Khrouchtchev (36’)
  • Joukov, le rôle de l’armée, et le souvenir de la « grande guerre patriotique » (40’)
  • Les enfants de Staline, détraqués et ineptes (44’)
  • Une scène emblématique : lorsqu’on cherche une petite fille pour poser avec Malenkov, comme avec Staline, sur la photo officielle (47’45)
  • Un film censuré en 2018 en Russie (50′)

Les conseils de lecture :

  • Sheila Fitzpatrick, La Russie soviétique dans les années 30, Paris, Flammarion, 2002 ; id., Dans l’équipe de Staline, Paris, Perrin, 2018.
  • Oleg Khlevniuk, Staline, Paris, Gallimard, Folio, 2019.
  • Natacha Laurent, L’œil du Kremlin. Cinéma et censure en URSS sous Staline,  Toulouse, Privat, 2000
  • Fact-checking détaillé du film
  • Documentaire La mort de Staline / State funeral, de Sergei Loznitsa
  • Petite liste des représentations de Staline au cinéma
  • Critique de la BD originelle

120. Pillages nazis et déformations hollywoodiennes : Monuments men, avec Ophélie Jouan

L’invitée : Ophélie Jouan, historienne de l’art

Le film : Monuments Men (George Clooney, 2014)

La discussion :

  • Le scénario du film (1’30)
  • Un film franchement raté (3’40)
  • Le casting et les problèmes qu’il pose (5’40)
  • Un problème de ton, à la fois sérieux et humoristique (7’30)
  • L’art paradoxalement peu présent dans le film (9’00)
  • Un film appuyé sur une historiographie développée dans les dernières 25 années (10’40)
  • Une dimension pédagogique (malheureusement) revendiquée par le film (13’30)
  • Les réalités du pillage artistique mené par les nazis (15’40)
  • L’identité juive des victimes de spoliations, largement invisibilisée (19’40)
  • La mission des « monuments men » déformée (22’20)
  • L’oubli des efforts pour protéger le patrimoine avant leur arrivée (25’20)
  • Le personnage de Rose Valland, dont le rôle est caricaturé (28’)
  • L’accélération du film, qui met en scène une volonté nazie de détruire les œuvres d’art, de façon là encore déformée (33’)
  • L’idée (inexacte également) d’une concurrence avec les soviétiques sur ce point (35’50)
  • Une ellipse sur les opérations de restitution (38’)
  • Un parallèle à faire avec le film La femme au tableau de 2015 (40’)
  • Mais aussi avec Indiana Jones et les aventuriers de l’arche perdue (43’)
  • Conseils de lecture (46’)

Conseils de lecture et bibliographie :

  • NICHOLAS Lynn, Le pillage de l’Europe : les œuvres d’art volées par les Nazis, trad. Paul Chemla, Paris, Seuil, 1995.
  • VALLAND Rose, Le Front de l’art – Défense des collections françaises 1939-1945 (1961), Paris, éd. RMN, 2014. Réédité en 2014 et étoffé d’un appareil critique.
  • FARMER Walter I., The Safekeepers: A Memoir of the Arts at the End of World War II, Berlin/New York, Walter de Gruyter, 2000.
  • PLAUT James S., “Loot for the Master Race”, The Atlantic, 1946.
  • SMYTH Craig Hugh, Repatriation of Art from the Collecting Point in Munich after World War II, La Haye, Gerson Lectures, Schwartz/SDU, 1988.
  • SKILTON John D., Jr, Défense de l’art européen. Souvenirs d’un officier américain spécialiste des monuments, Paris, Editions internationales, 1948 ; rééd. En anglais : Memoirs of a Monument Officer: Protecting European Artworks, Portland, Inkwater Press, 2008.
  • LORENTZ Claude, La France et les restitutions allemandes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1943-1954), Paris, ministère des affaires étrangères, coll. « Diplomatie et histoire », 1998.
  • KARLSGODT Elizabeth Campbell, “What’s wrong with this picture: casual disregard for history in George Clooney’s The Monuments Men (2014)”, Historical Journal of Film, Radio and Television, 14 décembre 2015.

Filmographie :

  • LOSEY Joseph, Monsieur Klein, 1976.
  • CURTIS Simon, La Femme au tableau, drame, BBC Films/The Weinstein Company, 2015.
  • FRANKENHEIMER John, Le Train, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés, Dear Film Produzione, 1964.
  • SCHULER Hannes, Le musée d’Hitler : l’art pillé par les nazis, Les Films du Paradoxe, 2012.