152. La filière martiniquaise pour fuir Vichy, avec Eric Jennings

L’invité : Éric Jennings, professeur à l’université de Toronto

Le livre : Les bateaux de l’espoir, Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise, Paris, CNRS éditions, 2020.

La discussion :

  • La filière martiniquaise qui a permis à environ 5000 réfugiés de quitter la France de Vichy (1’)
  • Un projet formulé depuis longtemps, autour de questions sur la présence de réfugiés dans les Antilles (2’30)
  • Les différentes catégories d’« indésirables » cherchant à fuir la France occupée (3’50)
  • Une porte de sortie ambiguë, entre expulsion et humanitaire (6’30)
  • Des tensions internes au régime de Vichy, entre différentes institutions en désaccord quant aux possibilités d’autoriser les départs vers les Antilles (8’25)
  • Les liens entre la filière martiniquaise et le « projet Madagascar » d’expulsion des Juifs (10’50)
  • Une destination pour laquelle un visa n’est pas nécessaire, donc en partie plus accessible que d’autres (13’45)
  • La situation plus que compliquée des réfugiés à la veille du départ, et la part d’aléatoire dans le fait de pouvoir s’embarquer (15’35), à la merci de la bureaucratie (19’50)
  • Marc Bloch parmi les figures ayant failli s’embarquer sur un de ces navires (22’)
  • Des conditions de traversée difficiles (23’50)
  • La surveillance voire l’internement à l’arrivée, par les autorités vichystes (27’20)
  • Les traces assez rares aujourd’hui de cet épisode en Martinique (30′)
  • La rencontre féconde entre le couple Césaire et André Breton, au croisement de la négritude et du surréalisme, dans la revue Tropiques en particulier (30’50)
  • La fermeture progressive de la filière martiniquaise, en raison d’une situation géopolitique complexe (36’50)
  • La représentation de cette histoire au cinéma, dans Casablanca (1942) et Le port de l’angoisse (To have and have not, 1944) (41′)

 

Les conseils de lecture :

  • Olivier Assayas, Adrien Bosc, Un voyage Marseille-Rio
  • Adrien Bosc, Capitaine, 2018.
  • Anna Seghers, Transit, adapté au cinéma par Christian Petzold (2018)

89. L’esclavage et ses héritages, avec Aurélia Michel

L’invitée : Aurélia Michel, Maitresse de conférences à l’Université Paris-Diderot

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Le livre : Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial, Paris, Seuil, “Points”, 2020.

La discussion :

  • Le projet du livre : fournir un matériau pour aider à penser le racisme dans un cadre pédagogique, synthétiser les acquis de l’histoire de l’esclavage (1”15)
  • Pourquoi l’esclavage et la race ne sont pas des questions historiques périphériques (4’15)
  • Les traces matérielles concrètes de l’esclavage aujourd’hui (6’15)
  • La conceptualisation anthropologique de l’esclavage (7’25)
  • L’esclave comme travailleur « libre » (10′)
  • La bifurcation introduite par les Portugais à la fin du XVe siècle, avec la naissance de la plantation esclavagiste atlantique (11’50)
  • Les différents modèles de plantations, avec l’importance de l’État dans le cas français (15’35)
  • Le « Code noir » de 1685 dans les Antilles françaises (17’30)
  • La place du christianisme, pas fondamentale dans cette économie de plantation (18’45)
  • L’histoire du mot « nègre » et de sa charge symbolique (19’55)
  • Les choix d’écriture du livre, pour faire émerger le traumatisme de la violence à l’ère esclavagiste (24’25), et s’en libérer (26’30)
  • L’instabilité structurelle du système esclavagiste au XVIIIe siècle (27’10)
  • La révolte de Saint-Domingue, un événement fondamental (30’10)
  • Les redéfinitions juridiques et politiques induites par les révolutions de la fin du XVIIIe siècle, et la naissance de l’idée de « blanc » (32’05)
  • La difficulté à envisager une société mixte : les projets de « colonisation » de l’Afrique par des noirs affranchis aux États-Unis (35′)
  • Le rôle des savants dans la formulation de la « race » dans la première moitié du XIXe siècle (37’35)
  • La fin de l’esclavage qui coïncide avec la naissance d’un marché global du travail (40’20), appuyé notamment sur « l’engagisme » (44’50)
  • L’idée de race qui permet le transfert entre monde esclavagiste et politiques coloniales (42’25)
  • Le scandale des « bonnes antillaises » à Paris dans les années 1920 (46’45)
  • Le rôle de savants comme W. E. B. DuBois pour critiquer la « race » comme principe (49’25)
  • Comment se libérer de la « fiction blanche » et de la « fiction nègre » sans les essentialiser (52’15)

Les références citées et le conseil de lecture :

  • Claude Meillassoux, Anthropologie de l’esclavage. Le ventre de fer et d’argent, Paris, PUF, 1986.
  • Paulin Ismard, La cité et ses esclaves. Institutions, fictions, expériences, Paris, Seuil, 2019.
  • Milia Marie-Luce Monique, « Une tentative avortée d’immigration de travail: “l’affaire des bonnes antillaises”, 1922-1924 » dans Le travail colonial : Engagés et autres mains-d’oeuvre migrantes dans les empires ; 1850-1950, Paris, Riveneuve éditions, 2016, p. 141‑168.
  • Malcolm Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribbéen, Paris, Seuil, 2019.

65. Bibliothèque idéale et participative (2) : Temps modernes

Second épisode d’une série réalisée grâce aux contributions des auditrices et des auditeurs du podcast, qui ont envoyé un bref éloge d’un livre d’histoire les ayant marqués. Dans ce deuxième volet est évoquée dans sa diversité ce qu’on a coutume d’appeler l’époque moderne : les Espagnols au “nouveau monde”, l’esclavage aux Antilles, la Fronde, les guerres de religion, l’affaire Calas…

Vous pouvez écouter la première émission portant sur l’histoire antique et médiévale, et la troisième sur l’époque contemporaine et l’historiographie.

Les livres conseillés:

  • Bartolomé et Lucile Bennassar, 1492, Un monde  nouveau ?, Paris, Perrin, 1991 (par Stéphane Descazeaux)
  • Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, Paris, La Découverte, 2009 (par Marc Jégou)
  • Nathan Wachtel, La vision des vaincus. Les Indiens du Pérou devant la conquête espagnole, 1530-1570 (par André Loez)
  • Frédéric Régent, La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions (1620-1848), Paris, Grasset, 2007 (par Muriel Descas-Ravoteur)
  • Tyler Anbinder, La cité des rêves. New York, une histoire de 400 ans, Paris, Fayard, 2018 (par tolosamedia2)
  • Mike Dash, L’archipel des hérétiques. La terrifiante histoire des naufragés du Batavia, Paris, JC Lattès, 2002  (par Vincent Truffier-Blanc)
  • Robert Mandrou, Introduction à la France moderne 1500-1640, Paris, Albin Michel, 2e éd. 1998 (par Olivier Jandot)
  • Arlette Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989 (par Fabien Lévy)
  • Janine Garrison, L’Affaire Calas, miroir des passions françaises, Paris, Fayard, 2004 (par Julie Duprat)
  • Lucien Bély, La société des princes, Paris, Fayard, 1999 (par Noémie Arnaud)
  • Sophie Vergnes, Les Frondeuses. Une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013 (par Clara Coudon)
  • Edmond Dziembowski, La guerre de sept ans, Paris, Perrin, 2015 (par Gwendal Piégais)