384. Calvus Romanus sum, avec Robinson Baudry et Caroline Husquin

L’invité et l’invitée :

  • Robinson Baudry MCF à l’université Paris-Nanterre
  • Caroline Husquin, MCF à l’université de Lille

Le livre : Les Chauves. Histoire d’un préjugé dans la Rome antique, Paris, Armand Colin, 2025

La discussion :

  • Un sujet relativement neuf dans l’historiographie (1:00)
  • Les conceptions antiques de la chevelure et de la pilosité, et le vocabulaire latin qui y est associé (4:00)
  • Venus calva, et l’enjeu de la calvitie féminine (11:00)
  • Âge, calvitie, et « beauté convenable » du citoyen (16:00)
  • Les cheveux rasés des adeptes d’Isis (19:45)
  • Le stéréotype du chauve ridicule au théâtre (25:00)
  • Calvitie et compétition politique (27:15)
  • Calvitie et christianisme (35:00)

Le conseil de lecture : Lydie Bodiou et Véronique Mehl (dir.), Dictionnaire du corps dans l’Antiquité, Rennes, PUR, 2019.

Image de couverture : buste, Ier siècle CE, Metropolitan Museum 12.233

Un podcast créé, animé et produit par André Loez et distribué par Binge Audio. Contact pub : project@binge.audio.

51. Délices du feu et morsures du froid dans la France d’Ancien régime, avec Olivier Jandot

L’invité : Olivier Jandot, agrégé et docteur en histoire moderne, enseignant au lycée Gambetta-Carnot d’Arras et à l’Université d’Artois

Le livre : Les délices du feu. L’homme, le chaud et le froid à l’époque moderne, Champ Vallon, 2018.

La discussion : l’effort de contextualisation et d’imagination à produire pour comprendre les notations du passé concernant le froid et l’hiver ; le « grand hiver » de 1709 et les raisons de sa notoriété ; la nécessité de croiser les sources (médicales, du for privé) pour comprendre ce rapport au froid, et l’utilisation des sources iconographiques, en lien avec les travaux des médiévistes ; la vulnérabilité face au froid des sociétés anciennes, illustrée par la régularité des morts de froid ; l’absence d’isolation thermique de l’habitat ancien, compensée par des « espaces gigognes » ; la fracture géographique et culturelle entre cheminées et poêles ; la nécessité d’économiser le bois, et de se chauffer avec des combustibles de substitution ; un enjeu social qui s’aggrave avec une crise forestière perçue au XVIIIe siècle ; les instruments de chauffage portatifs ; la persistance de ce rapport au froid tard au XXe siècle, illustrée par la chanson « Bonhomme » de Georges Brassens (1958, extrait sonore) avec le bois mort, « chauffage du pauvre » ; un rapport à la chaleur socialement différencié mais qui touche aussi les puissants ; a chaleur humaine et animale comme solution face au froid ; l’évolution majeure décelable au XVIIIe siècle à partir notamment de la Mécanique du feu de Nicolas Gauger (1713) ; la circulation des savoirs (Benjamin Franklin) avec une prise en compte scientifique de la chaleur ; un discours critique sur la demande sociale de chaleur, lisible chez Rousseau par exemple.

Musique de générique : Henry Purcell (livret de John Dryden), King Arthur, 1691, interprété par le Deller Consort (Nigel Beavan, basse), acte III, « Air du froid »

COLD GENIUS
What power art thou, who from below
Hast made me rise unwillingly and slow
From beds of everlasting snow?
See’st thou not how stiff and wondrous old,
Far unfit to bear the bitter cold,
I can scarcely move or draw my breath?
Let me, let me freeze again to death.

Les conseils de lecture :
– André Bucher. Déneiger le ciel. Sabine Wespieser, 2007.
– Françoise Waquet, Histoire émotionnelle des savoirs, CNRS, 2019.