64. Bibliothèque idéale et participative (1) : Mondes anciens

Premier épisode d’une série réalisée grâce aux contributions des auditrices et des auditeurs du podcast, qui ont envoyé un bref éloge d’un livre d’histoire les ayant marqués. Dans ce premier volet sont évoqués les mondes anciens de l’Afrique, de la Méditerranée, ou encore de l’Europe médiévale. Merci pour ces envois!

Le second volet porte sur les temps modernes (du XVIe au XVIIIe siècle), le troisième sur l’époque contemporaine et l’historiographie.

Les livres présentés :

– François-Xavier Fauvelle, L’Afrique ancienne, de l’Acacus au Zimbabwe, Paris, Belin, 2018 (par Anthony Guyon)

– Pierre Vidal-Naquet, Le chasseur noir, formes de pensée et formes de société dans le monde grec, Paris, F. Maspero, 1981, rééd. La Découverte, 2005 (par Cadensia)

– Yann Le Bohec, Histoire des guerres romaines, Paris, Tallandier, 2017 (par Gildas le Quentrec)

– Johann Chapoutot, Le national-socialisme et l’Antiquité, Paris, PUF, 2008 (par Krokogyptienne)

– Karol Modzelewski, L’Europe des barbares. Germains et Slaves face aux héritiers de Rome, Paris,  Aubier, 2006 (par Emilie Mitsakis)

– Anders Winroth, Au temps des Vikings, Paris, La découverte, 2018 (par Ragenold)

– Jacques Dalarun, Dieu changea de sexe, pour ainsi dire. La religion faite femme, XIe-XVe siècle, Paris, Fayard, 2008 (par Noémie Marijon).

 

 

47. Pleurer dans l’antiquité romaine, avec Sarah Rey

L’invitée : Sarah Rey, maître de conférences en histoire antique à l’Université de Valenciennes.

Le livre : Les larmes de Rome. Le pouvoir de pleurer dans l’Antiquité, Paris, Anamosa, 2018.La discussion : l’origine du travail, dans une lecture continue de Tacite ; Le vocabulaire latin des larmes, très varié ; les difficultés méthodologiques pour accéder aux pleurs réels via des textes ; la faible figuration iconographique des larmes ; la figure de Cornelia, la mère des Gracques, capable de ne pas pleurer ; le deuil (funus) et l’impératif des pleurs ; des larmes inappropriées, comme celles de l’empereur Hadrien sur Antinoüs ; une législation sur les larmes ?; des larmes de Rome au miroir de celles des Grecs ; une « diplomatie des larmes » entre Rome et les autres peuples ; un idéal aristocratique de mesure des larmes ; une « transparence affective » réussie par Auguste ; l’art oratoire comme manière de déployer ou de susciter des larmes ; une mort romaine réussie, lorsque les larmes sont correctement retenues ; quelles évolutions diachroniques dans la façon de pleurer ?; la christianisation des larmes et des codes émotifs à la fin de l’antiquité.

Les conseils de lecture : Piroska Nagy, Le don des larmes au Moyen Age. Un instrument spirituel en quête d’institution, Ve-XIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 2000 ; Dominique Noguès, L’interruption, Paris, Flammarion, 2018.

39. Perte et transmission des textes antiques, avec Florian Barrière

L’invité : Florian Barrière, maître de conférences en langue et littérature latines à l’université de Grenoble-Alpes

La discussion :la proportion des textes antiques perdus / qui ne nous sont pas parvenus (0’45) ; la façon dont on connaît, par traces et « tradition indirecte », les textes dont on ne dispose pas (3’45) ; l’idée, plutôt erronée, d’une destruction ponctuelle et catastrophique, et l’histoire plus compliquée qu’on ne le pense souvent de la bibliothèque d’Alexandrie (5’20) ; les mutations du IIIe siècle, avec notamment le passage du volumen (rouleau) au codex (7’00) ; la transmission des textes due à leur utilité (technique, pédagogique…) pour les contemporains (8’45) ; les effets de la christianisation du monde ancien sur la transmission des œuvres (9’45) ; l’exemple de Cicéron, très parlant pour comprendre le processus de diffusion d’un livre dans l’antiquité (11’25) ; les décalages entre les titres donnés aujourd’hui à certaines œuvres et leurs dénominations contemporaines (13’50) ; les questions d’attribution incertaines pour certains textes et la transmission d’œuvres « mineures » sous un « grand nom » (15’15) ; la copie médiévale et le travail dans les scriptoria des monastères (17’20) ; la copie de textes en parallèle dans le monde latin et à Byzance (19’) ; la naissance au XIXe siècle d’une science de l’édition des textes anciens, l’ecdotique, à travers les travaux de Karl Lachmann en particulier (20’40) ; les liens entre philologie classique et études bibliques (25’50) ; les outils dont disposent aujourd’hui les philologues, l’informatique en particulier (27’) ; le travail qui reste à mener pour éditer des textes, aussi bien méconnus que « grands classiques » (28’55) ; les découvertes qui restent à faire : rouleaux d’Herculanum, sermons d’Augustin, palimpsestes… (32’) ; la dimension à la fois individuelle et collective du travail, facilité par la numérisation de certains manuscrits (36’10).

Le conseil de lecture :
– L. D. Reynolds et N. G. Wilson, D’Homère à Erasme. La transmission des classiques grecs et latins, Paris, Presses du CNRS, 1984

 

 

10. L’alimentation dans l’antiquité romaine, avec Dimitri Tilloi d’Ambrosi

L’invité : Dimitri Tilloi d’Ambrosi, agrégé d’histoire, doctorant en histoire romaine à l’université Lyon-III (laboratoire HiSoMa). Ses recherches portent sur l’alimentation, la diététique et la médecine à l’époque romaine.

Le livre : L’empire romain par le menu, éditions Arkhé, 2017, 232 p.
La discussion : les enjeux de l’histoire de l’alimentation aujourd’hui (1’), les sources pour une histoire de l’alimentation romaine, et en particulier les apports de l’archéologique (2’20), l’alimentation barbare, dans l’imaginaire romain et en réalité (4’), les lieux de l’alimentation romaine, notamment les popinae pour les couches populaires (5’10), le statut particulier du De re coquinaria attribué à Apicius (6’50), la difficulté de reconstituer aujourd’hui le goût romain ou d’appliquer des « recettes » de l’époque (8’30), l’importance du garum pour les Romains (9’10), l’« édit du maximum » pris sous Dioclétien, et les informations qu’il livre pour l’alimentation dans l’antiquité tardive (10’40), le paradoxe d’une identité alimentaire romaine entre frugalité et raffinement (11’45), les composantes grecques de l’alimentation romaine (14’), les prescriptions sur la pureté et la question des aliments à ne pas consommer (15’40), l’origine des viandes à Rome, et leur rapport aux sacrifices (16’50), la table des empereurs romains, dépeints de façon souvent trompeuse par les sources (18’10), les clichés sur l’orgie romaine et les excès alimentaires (19’40), les repas romains qui impliquent les dieux et les morts (20’50), le groupe social que constituent les cuisiniers (21’50), les provenances variées des aliments pour les élites dans l’empire romain (23’15), les codes sociaux régissant les invitations et les repas (24’), les discours de médecins sur l’alimentation et la digestion (26’), la christianisation de l’alimentation dans l’Antiquité tardive (27’25), les origines plus anciennes des discours sur l’ascétisme (28’10), ce qui reste à découvrir sur l’alimentation romaine (29’).

Le conseil de lecture : Danièle Jouanna, L’enfant grec au temps de Périclès, Les belles Lettres, 2017

Parmi les sources antiques mentionnées dans le podcast :

-Anthime, De observatione ciborum

-Suétone, Vie de Vitellius, XIII (trad. M. Cabaret-Dupaty, 1893)
« Ses vices favoris étaient la cruauté et la gourmandise. Il faisait régulièrement trois et quelquefois quatre repas, le petit déjeuner, le déjeuner, le dîner et l’orgie. Il suffisait à tout par l’habitude de se faire vomir. Il s’annonçait le même jour chez diverses personnes, et chaque repas ne coûtait pas moins de quatre cent mille sesterces. Le plus fameux fut celui que lui donna son frère à son arrivée. On y servit, dit-on, deux mille poissons des plus fins, et sept mille oiseaux. Il surpassa encore cette magnificence en faisant l’inauguration d’un plat d’une grandeur énorme, qu’il appelait “l’égide de Minerve, protectrice de la ville”. On y avait mêlé des foies de scares, des cervelles de faisans et de paons, des langues de flamants, des laitances de lamproies. Pour composer ce plat on avait fait courir des vaisseaux depuis le pays des Parthes jusqu’au détroit de Gadès. La gloutonnerie de Vitellius était non seulement vorace, mais encore sordide et déréglée. Jamais, dans un sacrifice ou dans un voyage, il ne put s’empêcher de prendre sur l’autel et d’avaler des viandes et des gâteaux à peine retirés du feu. Le long des chemins, dans les cabarets, il s’emparait des mets encore fumants, ou dévorait ceux de la veille qui étaient à demi rongés. »

-Plutarque, Vie de Caton l’ancien, VI (trad. Ricard, 1829)
« L’éloquence de Caton augmentait chaque jour son crédit : on l’appelait le Démosthène romain; mais c’était surtout son genre de vie qu’on estimait et qu’on louait davantage ; car le talent de la parole était dès ce temps-là un objet d’émulation pour les jeunes Romains, qui s’efforçaient à l’envi de se surpasser les uns les autres. Mais de voir un citoyen qui, conservant l’ancien usage de cultiver la terre de ses propres mains, se contentât d’un dîner préparé sans feu et d’un souper frugal; qui ne portât qu’un habit simple, habitât la maison la plus commune, et aimât mieux n’avoir pas besoin de superflu que de se le donner, rien n’était alors plus rare. La vaste étendue de la république lui avait déjà fait perdre l’antique pureté de ses mœurs ; la multitude immense des affaires, et le grand nombre de peuples qu’elle embrassait dans son empire, avaient introduit à Rome une grande variété de mœurs ; et l’on y voyait les manières de vivre les plus opposées. Caton était donc avec justice l’objet de l’admiration publique, lorsqu’au milieu de tous les autres citoyens qu’on voyait, amollis par les voluptés, succomber aux moindres travaux, il se montrait seul invincible et à la peine et au plaisir, et cela, non seulement dans sa jeunesse et lorsqu’il briguait les honneurs, mais dans sa vieillesse même et sous les cheveux blancs, après son consulat et son triomphe : il était comme un courageux athlète qui, même après la victoire, continue ses exercices, et ne les cesse qu’à sa mort. Jamais, écrit-il lui-même, il ne porta de robe qui coûtât plus de cent drachmes ; tant qu’il commanda les armées, et même pendant son consulat, il ne but d’autre vin que celui de ses esclaves; pour son dîner, on n’achetait pas au marché pour plus de trente as de provisions ; et en tout cela il n’avait en vue que sa patrie, et ne se proposait que de se faire un tempérament plus robuste, plus propre à soutenir les fatigues de la guerre. Ayant trouvé, dit-il encore, dans la succession d’un de ses amis, une tapisserie de Babylone, il la fit vendre sur-le-champ ; de plusieurs maisons de campagne qu’il avait, aucune n’était blanchie ; il n’avait jamais acheté d’esclave au-dessus de quinze cents drachmes, parce qu’il voulait, non des gens bien faits et délicats, mais des hommes robustes, capables de travail, qui pussent mener ses bœufs et panser ses chevaux; et même, lorsqu’ils devenaient vieux, il les faisait vendre, pour ne pas nourrir des bouches inutiles. En général, il pensait que rien de superflu n’est à bon marché ; qu’une chose dont on peut se passer, ne coûtât-elle qu’une obole, est toujours chère ; qu’il faut préférer les terres où il y a beaucoup à semer et à faire des élèves, à celles qui demandent d’être souvent ratissées et arrosées. »

-Sénèque, Lettre à Lucilius, 95 (extrait ; trad. Baillard, 1861)
« Nos maladies sont innombrables ; ne t’en étonne pas : compte nos cuisiniers. Les études ne sont plus ; les professeurs de sciences libérales, délaissés par la foule, montent dans une chaire sans auditeurs. Aux écoles d’éloquence et de philosophie règne la solitude ; mais quelle affluence aux cuisines! Quelle nombreuse jeunesse assiège les fourneaux des dissipateurs! Je ne cite point ces troupeaux de malheureux enfants qui, après le service du festin, sont encore réservés aux outrages de la chambre à coucher. Je ne cite point ces bandes de mignons classés par races et par couleurs, si bien que tous ceux d’une même file ont la peau du même poli, le premier duvet de même longueur, la même nuance de cheveux, et que les chevelures lisses ne se mêlent point aux frisées. Je passe ce peuple d’ouvriers en pâtisserie; je passe ces maîtres d’hôtel au signal desquels tout s’élance pour couvrir la table. Bons dieux! que d’hommes un seul ventre met en mouvement! Eh quoi! ces champignons, voluptueux venin, n’opèrent-ils pas en vous quelque sourd travail, lors même qu’ils ne tuent pas sur l’heure? Et cette neige au cœur de l’été, ne doit-elle pas dessécher et durcir le foie? Penses-tu que ces huîtres, chair tout inerte, engraissée de fange, ne te transmettent rien de leur pesanteur limoneuse? que ce garum des alliés, précieuse pourriture de poissons malsains, ne te brûle pas l’estomac de sa saumure en dissolution? Ces mets purulents et qui passent presque immédiatement de la flamme à la bouche, crois-tu qu’ils vont s’éteindre sans lésion dans tes entrailles? Aussi quels hoquets impurs et empestés! Quel dégoût de soi-même aux exhalaisons d’une indigestion de vieille date! Sache donc que tout cela pourrit en toi, et ne s’y digère point.
Jadis, je me le rappelle, on a parlé beaucoup d’un ragoût fameux : tout ce qui, chez nos magnifiques, vous tient à table un jour durant, un gourmand, pressé d’en venir à sa ruine, l’avait entassé sur un plat : conques de Vénus, spondyles, huîtres séparées de leurs bords qui ne se mangent plus, entremêlées et coupées de hérissons de mer ; le tout portait sur un plancher de rougets désossés et sans nulle arête. On se dégoûte de ne manger qu’une chose à la fois ; on fond toutes les saveurs en une ; on opère sur table ce que devait faire l’estomac repu; je m’attends à ce qu’on nous serve tout mâché. (…) Qu’on fasse un tout de ce qu’ailleurs on sépare ; qu’une même sauce l’assaisonne; qu’on ne distingue rien: que les huîtres, les hérissons, les spondyles, les rougets soient amalgamés, cuits, servis ensemble : y aurait-il plus de confusion dans le produit d’un vomissement? Que résulte-t-il de toutes ces mixtions? Ses maladies complexes comme elles, énigmatiques, diverses, de formes multiples, contre lesquelles la médecine à son tour a dû s’armer d’expériences de toute espèce. J’en dis autant de la philosophie. Plus simple autrefois, lorsqu’après des fautes moindres de légers soins nous guérissaient, contre le renversement complet de nos mœurs, elle a besoin de tous ses efforts. Et plût aux dieux qu’à ce prix enfin elle fît justice de la corruption ! »

 

8. Images, usages et mésusages d’Alexandre le grand, avec Pierre Briant

Cliquer ici pour accéder au premier volet de l’entretien.

L’invité : Pierre Briant, professeur émérite au Collège de France (chaire d’Histoire et civilisation du monde achéménide et de l’empire d’Alexandre)

Les livres :
Histoire de l’empire perse, Paris, Fayard, 1996.
Darius dans l’ombre d’Alexandre, Paris, Fayard, 2003.
Lettre ouverte à Alexandre le grand, Arles, Actes sud, 2008.
Alexandre des Lumières, Paris, Gallimard, NRF essais, 2012.
Alexandre. Exégèse des lieux communs, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2016.

La discussion : comment les Perses se sont appropriés et ont réinventé Alexandre / Iskender sous un double visage, via le Roman d’Alexandre (1’), comment, à l’inverse, il a été utilisé par les Byzantins et comme précurseur des croisades (7’20), Alexandre mobilisé dans la querelle politique contemporaine entre Grèce et « Macédoine », Athènes et Skopje, et les origines du conflit (10’10), les jugements des dirigeants et historiens nazis sur le conquérant et sa politique (17’40), Alexandre héros colonisateur et civilisateur dans l’historiographie française et britannique au début du XXe siècle selon un modèle légué par Plutarque (20’55), l’importance de Johann Gustav Droysen (1808-1884) pour l’historiographie d’Alexandre (25’15), Alexandre dépeint du côté des colonisés, et afin de s’émanciper, dans l’Inde britannique (28’), le film d’Oliver Stone, Alexandre (2004), et ses angles morts (32’), quels choix documentaires les enseignants peuvent faire pour enseigner l’histoire d’Alexandre et de l’empire perse (36’50).

Les références citées dans le podcast :
Johann Chapoutot, Le nazisme et l’antiquité, Paris, PUF, « Quadrige », 2012.
P. Briant, « Alexandre et les « Katarraktes » du Tigre », Pallas. Revue d’études antiques, Année 1986
P. Briant, « Impérialisme antique et idéologie coloniale dans la France contemporaine : Alexandre modèle colonial », Dialogues d’histoire ancienne, 5 (1979), p. 283-29
J. G. Droysen, Geschichte Alexanders des Großen, Hambourg, Perthes, 1833.

Films cités dans le podcast:
Le film Sikandar de Sorhab Modi (1941)
L’entrée d’Alexandre à Babylone dans le film d’Oliver Stone (2004) ; regard critique par P. Briant sur le film

Les documents cités dans le podcast :
Plutarque, De fortuna alexandri (IIe s. ap. J-C)
Le « sarcophage d’Alexandre » au Musée d’Istanbul
Tablette astronomique babylonienne (extrait des p. 166-167 de P. Briant, Alexandre, de la Grèce à l’Inde, Gallimard, “Découvertes”, 2004) :

7. Darius, Alexandre le grand et l’empire perse avec Pierre Briant

Cliquer ici pour accéder au second volet de l’entretien.

L’invité : Pierre Briant, professeur émérite au Collège de France (chaire d’Histoire et civilisation du monde achéménide et de l’empire d’Alexandre)

Les livres :
Histoire de l’empire perse, Paris, Fayard, 1996.
Darius dans l’ombre d’Alexandre, Paris, Fayard, 2003.
Lettre ouverte à Alexandre le grand, Arles, Actes sud, 2008.
Alexandre des Lumières, Paris, Gallimard, NRF essais, 2012.
Alexandre. Exégèse des lieux communs, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2016.
La discussion : la volonté d’écrire une histoire « à parts égales » d’Alexandre et de l’empire perse ne s’appuyant pas seulement sur les sources narratives grecques (2’20), ses difficultés documentaires et les incertitudes sur les tombeaux de Darius III et d’Alexandre (7’05), les archives en grande partie manquantes du conquérant (9’30), l’usage des sources numismatiques et la question de la « monétarisation de l’Orient » sous Alexandre (12’25), le projet de conquête d’Alexandre, plus ample et plus cohérent qu’on ne le dit parfois, en raison de liens anciens entre monde grec et perse (14’35), les interprètes et les questions linguistiques dans les empires de Darius et d’Alexandre (19’45), les stéréotypes liant un effondrement de l’empire achéménide à l’image de Darius III couard ou fuyard, et les véritables raisons de la victoire macédonienne (22’45), la politique « iranienne » d’Alexandre et l’incendie de Persépolis (28’35), les questions posées par l’absence d’héritier légitime à la mort d’Alexandre (33’35), son rapport aux dieux à sa propre divinisation (35’50).

Les références citées dans le podcast :
P. Briant, « Impérialisme antique et idéologie coloniale dans la France contemporaine : Alexandre modèle colonial », Dialogues d’histoire ancienne, 5 (1979), p. 283-292