323. Le marché matrimonial aux XIXe-XXe siècles, avec Claire-Lise Gaillard

L’invitée : Claire-Lise Gaillard, docteure en histoire contemporaine

Le livre : Pas sérieux s’abstenir. Histoire du marché de la rencontre XIXe-XXe siècle (éditions du CNRS, 2024)

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Avec quelles sources écrire l’histoire de la rencontre et de son marché ? (1:30)
  • Des transactions peu dicibles et semi-légales au XIXe siècle (8:10)
  • Arranger les mariages pour pallier les bouleversements sociaux issus de la Révolution (10:10)
  • Une tension entre un volet légitime / matrimonial et un volet prostitutionnel dans les annonces et les pratiques d’intermédiation (14:00)
  • « Célérité et discrétion » (17:00)
  • Les petites annonces (lecture) et leur vocabulaire en partie codé (19:45)
  • Ascension ou segmentation sociale ? (28:00)
  • Le risque de l’escroquerie voire (Landru) du crime (33:00)
  • La Grande Guerre et la reconfiguration complexe du jeu matrimonial (39:00)
  • La place de la quantification dans le travail (46:15)

Le conseil de lecture : Alice Reybaud, Nos puissantes amitiés. Des liens politiques, des lieux de résistance, Paris, La découverte, 2024.

300. Difficiles nuits de noces au XIXe siècle, avec Aïcha Limbada

L’invitée : Aïcha Limbada, membre de l’Ecole française de Rome, docteure en histoire

Le livre : La nuit de noces. Une histoire de l’intimité conjugale, Paris,

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Les sources permettant d’accéder à l’intimité conjugale (2:00)
  • Des jeunes femmes arrivant parfois au mariage sans aucune notion de ce qu’est un rapport sexuel (10:00)
  • À l’inverse, des « demi-vierges » qui font peur (15:30)
  • La notion de viol conjugal, déjà une préoccupation au XIXe siècle (18:00)
  • Extrait : George Sand, lettre à Hippolyte Chatiron, février 1843 (20:15)
  • Des femmes de milieux populaires plus familières de questions sexuelles ? (20:00)
  • Quel dialogue avec la démographie historique ? (23:00)
  • Le recul des rituels traditionnels de la nuit de noces (27:00)
  • Les modèles de comportements masculins (35:00)
  • Au cœur de l’intimité des époux (39:00)
  • Le désir féminin, grand absent (44:00)

Le conseil de lecture : Martine Sévegrand, Le sixième commandement, L’Église catholique et la morale sexuelle (France- XXe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2023.

295. Histoires de célibats, avec Juliette Eyméoud et Claire-Lise Gaillard

Les invitées: Juliette Eyméoud, docteure en histoire moderne ; Claire-Lise Gaillard, docteure en histoire contemporaine

Le livre: Histoire de célibats, Paris, PUF, 2023.

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • Un livre inscrit dans des questionnements contemporains sur la famille et le couple (2:30)
  • échanges entre moderniste et contemporanéiste (6:30)
  • Le célibat, données objectives et expériences subjectives (9:30)
  • Définir le célibat, une catégorie qui se construit au XVIIIe siècle (13:20)
  • Les enjeux économiques du célibat et du mariage (17:00)
  • Les mêmes questions pour les élites et les couches populaires? (24:45)
  • Célibat et questions religieuses (28:00)
  • L’âge du célibat, et la discordance homme / femme que cela recouvre (31:45)
  • Célibat et capacité d’agir féminine (34:45)
  • Célibat et résignation (39:00)
  • Célibat et vocation religieuse (41:00)
  • Célibat et peur du mariage (44:45)

Les références et conseils de lecture:

  • Nino Haratischwili La huitième vie
  • Céline Bessiere, Sibylle Gollac, Jeanne Puchol, Le Genre du capital. Enquêter sur les inégalités dans la famille, Delcourt, 2023.

174. Femmes et familles du Quattrocento, avec Christiane Klapisch-Zuber

L’invitée : Christiane Klapisch-Zuber directrice d’études honoraire à l’EHESS

Le livre : Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe-XVe siècle), Paris, EHESS / Gallimard / Seuil, coll. « Hautes études », 2020.

La discussion :

  • Un parcours de recherche orienté par Fernand Braudel, de l’histoire économique et sociale vers l’anthropologie historique  (1’10)
  • Un travail fondamental sur le catasto florentin (3’20)
  • Les gisements documentaires extraordinaires de la ville (4’15)
  • L’accès aux familles patriciennes comme à des couches sociales plus modestes (5’)
  • Contrastes et différences entre Florence et Venise (6’15)
  • Le recueil d’articles construit comme un livre ordonné, montrant la vie des femmes mariées (8’20)
  • La notion de « marché matrimonial » à Florence au XVe siècle (9’25)
  • Les calculs familiaux, destinés à marier ou à vouer à l’Église certains enfants (10’40)
  • Des mariages célébrés devant le notaire, plus que devant l’Église (13’30)
  • La dot, clé des relations sociales et matrimoniales (15’15)
  • Le sens à donner aux images de femmes parées et habillées, dans l’iconographie (18’15)
  • Les choix des épouses par leurs futures belles-mères (20’30)
  • Les cycles de vie particuliers des marchands florentins (23’)
  • La chambre nuptiale, ses objets, ses représentations (24’45)
  • Le nombre de naissances, l’importance de la mortalité infantile (27’50)
  • Quels sentiments familiaux, envers les enfants ? (30’)
  • Quel statut pour une veuve, et son « matrimoine » dans la société florentine ? (32’)
  • Quelle transmission du nom par les femmes ? (35’40)
  • La sépulture des femmes et ses enjeux (37’30)
  • Que voir, à Florence, comme traces de cette histoire ? (39’)

Entretien avec Didier Lett retraçant la carrière de Christiane Klapisch-Zuber

Bibliographie et références citées dans l’émission

  • Bellavitis, Anna, « Dot et richesse des femmes à Venise au XVIe siècle », Clio, HFS, 6, 1998, p. 91-100.
  • Chabot, Isabelle, La dette des familles. Femmes, lignage et patrimoine à Florence aux XIVe et XVe siècles, Ecole française de Rome, 2011, coll. de l’EFR 445.
  • Chabot, Isabelle & Anna Bellavitis, « A proposito di ‘Men and Women in Renaissance Venice’ di Stanley Chojnacki », Quaderni storici,  2005, p. 203-238.
  • Frugoni, Chiara, Une journée au Moyen âge, Paris, Les Belles lettres, 2013.
  • Guglielmotti, Paola (dir.), Donne, famiglie e patrimoni a Genova e in Liguria nei secoli XII e XII, Gênes, Società Ligure di storia patria, 2020.
  • Kirshner, Julius, « Pursuing honor while avoiding sin. The Monte delle doti of Florence », Milano, Giuffrè, 1977.
  • Lett, Didier, L’enfant des miracles. Enfance et société au Moyen Âge (XIIe-XIIIe s.), Paris, Aubier, 1997.
  • Molho, Anthony, Marriage alliance in late medieval Florence, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1994.

Texte de Dante cité à la fin de l’émission

Dante Alighieri, La divine comédie, t. III, Le Paradis, chant XV, v. 97-108, Paris, Flammarion, 1990, trad. Jacqueline Risset. Dante rencontre son trisaïeul Cacciaguida qui lui loue l’état de Florence au XIIe siècle :

« Florence en son antique enceinte

où elle sonne encore la tierce et la none,

était en paix, sobre et pudique.

Elle n’avait ni habits brodés ni ceinture

qui fussent plus à voir que la personne.

La fille, en naissant, ne faisait pas encore

peur à son père, car l’âge et la dot

ne dépassaient ni l’un ni l’autre la mesure.

Elle n’avait pas de maison sans familles,

on n’y rencontrait pas encore Sardanapale,

pour montrer ce qui est permis en la chambre. »

Inscription citée à la fin de l’émission

Epitaphe, Florence, Santa Maria Novella

« Heic jacet in requie Domini/ Septima puella ornatissima/ ***mi de Rubeis Melocchiis patr. pist.  eq. Steph./ et Felicis Mazzettiae flor.  f. /quae virile ingenium studio adepta/ annum agens secundum supra vigesimum/ diuturna hidatidi abdominali ingruente/dum ferrum a quo spes erat salutis/ sensit in sui perniciem conversum/ constans animi et religione potens/ e vita migravit/ III non. Octob. a. r. s. CIϽIϽCCCVII »

Traduction : « Ici repose dans le Seigneur la septième fille très distinguée de ****mo dei Rossi Melocchi son père, chevalier pistoiais de [l’ordre de] Saint-Etienne, et de Felice Mazzetti de Florence, laquelle — ayant acquis par l’étude une intelligence virile, [mais] attaquée à l’âge de vingt-deux ans par une hytadis (infection ?) abdominale persistante, quand le fer où résidait l’espoir de son salut devint sa perte — quitta cette vie le 3 des nones d’octobre 1807. »

*NB : inscription partiellement illisible