283. Images de 1848, avec Olivier Ihl (Sources d’histoire #2)

L’invité: Olivier Ihl, professeur de science politique à l’IEP de Grenoble

 

Les documents: lithographie de Bosredon et daguerréotypes de Thibault, juin 1848

Dossier de documents téléchargeable (pdf)

Bibliographie

Olivier Ihl, « Louis Marie Bosredon et l’entrée dans le « suffrage universel ». Sociogenèse d’une lithographie en 1848 », Revue d’histoire du XIXe siècle, 50 | 2015, 139-163.

https://journals.openedition.org/rh19/4829#ftn26

Olivier Ihl, “Dans l’œil du daguerréotype”, Études photographiques [en ligne], 34 | Printemps 2016

https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3597

Olivier Ihl,  La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris, éditions du croquant, Paris, 2016.

Conseil de lecture

Maurice Agulhon, Les quarante-huitards, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 1992 [1976].

277. Un album d’Auschwitz, avec Tal Bruttmann

L’invité : Tal Bruttmann, historien

Le livre : Tal Bruttmann, Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, Un album d’Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Paris, Seuil, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La découverte de photos en partie inédites prises par Zbigniew Leszek Grzywaczewski lors de la révolte du ghetto de Varsovie en 1943 (2:30)
  • Biographie d’un objet: l’album de Lili Jacob (5:00)
  • Le rôle clef de Serge Klarsfeld dans sa transformation en document pour l’histoire… (10:15)
  • …mais l’absence de regard proprement historien sur des photos utilisées comme illustrations, souvent de façon erronée ou décontextualisée (11:45)
  • Un livre collectif, avec une répartition des rôles et des compétences entre les trois auteurs (15:20)
  • Les méthodes de travail (17:30)
  • Auschwitz, un lieu qui ne constitue pas un secret (24:00)
  • Est-ce plus éprouvant de travailler sur des photos ? (27:15)
  • Un album structurellement trompeur sur ce qu’il montre et ne montre pas de l’assassinat des Juifs (28:30)
  • Discussion de la photo 118 (32:00)
  • Des photos qui comme la langue nazie mêlent efficacité et euphémisation (33:00)
  • Le contexte spécifique du printemps 1944, avec les tensions et contradictions de la politique nazie (36:00)
  • Les photographes SS de l’album, Walter et Hoffmann (39:00)
  • Le travail de contextualisation et d’identification: personnes, wagons, convois… (43:00)
  • Un album reprenant les codes de l’antisémitisme nazi (47:45)
  • La violence derrière l’euphémisation (49:00)
  • Le tri et la « valorisation » des « effets », une partie intégrante du processus d’assassinat (52:30)
  • Photographie et « déshumanisation » (53:30)
  • La spécificité irréductible du contexte de cet album: ce ne sont pas des photos génériques de la Shoah (57:15)
  • Contre l’idée d’une absence d’images de la Shoah: la profusion des documents iconographiques (1:01:15) parmi lesquels des dessins (1:05:00)
  • Analyse de la photo 27 (1:10:00)

 

Sources d’histoire 1: une photo d’Auschwitz, commentée par Tal Bruttmann

Commentaire par Tal Bruttmann d’une photo de l’album de Lili Jacob, dit Album d’Auschwitz (conservé à Yad Vashem), prise le 26 mai 1944 par le photographe SS Bernhard Walter (extrait de l’épisode 277 du podcast): “sélection” à la sortie d’un train de déportation en provenance de Beregszász (photo 27, commentée p. 200 du livre collectif Un album d’Auschwitz).

Télécharger la photo ci-dessous dans la meilleure résolution disponible:

Télécharger les compléments iconographiques:

151. Photographier les guerres coloniales, avec Daniel Foliard

L’invité : Daniel Foliard, maître de conférences à l’université de Nanterre

Le livre : Combattre, punir, photographier. Empires coloniaux, 1890-1914, Paris, La découverte, 2020.

La discussion :

  • La photo de couverture du livre, frappante, et ce qu’elle dit des pratiques de photographie et de violences de la période 1890-1914 (1’25)
  • Une approche élargie de la sphère impériale et coloniale, des conflits lointains de cette époque (5’20)
  • L’avènement non linéaire de la photographie dans ces espaces, avec les premières vues de guerre des années 1840-1850 (9’25)
  • Concurrences et hybridations entre photos et dessins ou peintures (13’30)
  • La photographie, une technique d’enregistrement, et de domination, pour les administrations coloniales (16’30)
  • Une photo coloniale dont il ne faut pas surestimer l’efficacité malgré le grand nombre de photographes (22’)
  • Des questions davantage travaillées dans l’historiographie anglophone (23’50)
  • Quelles solutions aux dilemmes éthiques posés par les photos de violence ? (27’40)
  • Une codification des genres photographiques, aux formats de plus en plus normés (carte postale, presse…) (31’20)
  • Des schèmes culturels sur la guerre et des circuits de fabrication et diffusion des images qui sont en place bien avant 1914 (36’)
  • Des contemporains qui ont conscience de la possibilité de retouche des images (39’)
  • Des cultures visuelles différentes, suivant les pays ? (42’45)
  • La présence, plus forte qu’on ne l’imagine, de morts européens, dans les pages des journaux de l’époque (46’10)

 

Les références citées dans l’émission :

  • Georges Didi-Huberman, Images malgré tout, Paris, Éditions de Minuit, 2003
  • Pierre Schill (éd.), Réveiller l’archive d’une guerre coloniale : photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912), Grâne, Creaphis éditions, 2018.
  • Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre, Paris, Éd. Nouveau monde, 2007
  • Susan Sontag, Devant la douleur des autres, trad. de l’anglais par F. Durant-Bogaert, Paris, Christian Bourgois, 2003.

 

Les conseils de lecture :

  • Daniel Mendelsohn, Les disparus, Paris, Flammarion, 2007.
  • Francesca Melandri, Tous, sauf moi, Paris, Gallimard, 2019.