223. Germinal en série TV, avec Marjolaine Boutet, Nicolas Charles et Judith Rainhorn

Une émission coréalisée avec Nicolas Charles du podcast Histoire en séries (cf Les aventures du jeune Voltaire)

La série : Germinal (6 épisodes diffusés sur France 2, 2021)

Les invitées :

  • Marjolaine Boutet est maîtresse de conférences HDR en histoire contemporaine à l’Université de Picardie-Jules Verne, spécialiste des séries télévisées et des représentations audiovisuelles des guerres contemporaines. Elle est l’auteure de Un Village français : une histoire de l’Occupation (La Martinière, 2017), Cold Case : la mélodie du passé (PUF, 2013) et Les Séries Télé pour les Nuls (First, 2009). Elle est également critique de séries pour le magazine Phosphore (Bayard Presse) et dans l’émission Une heure en séries (France Inter).”
  • Judith Rainhorn est professeure en Histoire sociale contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux et ses nombreuses publications portent sur l’histoire des sociétés urbaines en France, en Europe et aux Etats-Unis, à l’intersection des mondes du travail industriel, de l’histoire des risques environnementaux et de la santé depuis le XIXe siècle. Sur l’histoire des sociétés minières, elle a organisé plusieurs manifestations scientifiques, publié des articles, dirigé l’ouvrage Santé et travail à la mine, XIXe-XXIe siècles (P.U. Septentrion, 2014) et participé à plusieurs émissions  (France 5, France Culture). Elle est membre du Conseil scientifique du Centre historique minier de Lewarde, le plus important musée de la mine en France (https://www.chm-lewarde.com/fr/) et, à ce titre, a participé à l’organisation de l’exposition “Ouille, ouille, houille : la santé dans les mines » (sept. 2018-mai 2019) et du colloque international qui l’a accompagné.

La discussion :

  • Présentation de la série (1:15)
  • Quel est le XIXe siècle présenté à l’écran ? (3:30)
  • La fiction française et son rapport au XIXe siècle (6:45)
  • La façon dont la série représente la Première Internationale, les luttes sociales, les violences, le rapport aux ouvriers étrangers… (10:20)
  • La volonté d’actualiser Zola, à travers une accentuation de la violence à l’écran (14:30)
  • La représentation du travail de la mine est-elle bien menée ? (18:45)
  • La scène des enchères, porte d’entrée dans les inégalités sociales (23:40)
  • La mise en scène du travail (26:20)
  • Les personnages des dirigeants, la représentation du paternalisme patronal (29:30)
  • Accidents, risques et santé au travail (38:00)
  • L’esthétique de la catastrophe, rappelant Titanic (44:00)
  • La question des luttes sociales, et leur représentation, entre mythologie et réalisme (46:30)
  • La place donnée aux femmes dans la série et les formes d’actualisation qui s’y révèle (51:40)
  • Passage en revue de points forts ou points faibles, le combat de boxe (57:50), la musique (59:20), certains écarts vis-à-vis du roman (1:00:45), la réussite des décors (1:04:20)…

Le conseil: centre minier de Lewarde

111. The Long Song, une belle série sur l’esclavage, avec Fanny Malègue et David Chaunu

Les invité-e-s : Fanny Malègue, doctorante à l’EHESS, et David Chaunu, doctorant à Paris-Sorbonne

L’œuvre : The Long Song, mini-série de la BBC (2016), adaptée du roman d’Andrea Levy.

La discussion :

  • L’origine de la série, adaptation d’un roman d’Andrea Levy (1’30)
  • Un jeu habile de la série sur l’esclavage et sa représentation, et sur les codes narratifs des récits d’anciens esclaves comme celui de Equiano (4’)
  • Le nom, l’identité, comme enjeu clef dans les sociétés esclavagistes, avec ici la réification de « Miss July » nommée « Marguerite » par sa maîtresse (6’10)
  • Le contexte historique de la série : les « îles à sucre » exploitées par les empires (10’15)
  • Les hiérarchies de statut, travail et couleur dans la société jamaïquaine, et la place de la ville en son sein (11’30)
  • La place des distinctions de couleur dans la société servile (14’30)
  • Une série qui met en scène l’« agency », la capacité d’agir, de Miss July (18’50), et les relations maîtres-esclaves de façon complexe, à rebours d’autres représentations comme celle de Django Unchained
  • La mise en scène des maîtres et de leur fragilité ou déclassement (22’50)
  • Le personnel d’encadrement des plantations et leurs propres rapports d’infériorité mais aussi d’assimilation au groupe des maîtres (26’)
  • L’abolition de l’esclavage en 1833 comme point de pivot de la série, qui insiste avant tout sur les continuités (29′)
  • Le maintien d’une domination économique sur les anciens esclaves (33′)
  • Le personnage de Robert Goodwin, et les ambiguïtés de l’abolitionnisme qu’il permet de mettre en scène, à travers les relations amoureuses et de couple qu’il entretient (35’30)
  • Le travail sur la langue propre à la série (40′)
  • Conseils de lecture (44′)

Conseils de lecture / Pour aller plus loin :

  • Cousseau Vincent, « Nommer l’esclave dans la Caraïbe xviie-xviiie siècles », Annales de démographie historique, 2016/1 (n° 131), p. 37-63.
  • Paul Cheney, Cul de Sac: Patrimony, Capitalism, and Slavery in French Saint-Domingue. Chicago: University of Chicago Press, 2017
  • Abigail L. Swingen, Competing Visions of Empire: Labor, Slavery, and the Origins of the British Atlantic Empire, New Haven CT: Yale University Press, 2015.
  • Site de Trevor Burnard, spécialiste de l’histoire de la Jamaïque

 

104. La série ‘Peaky Blinders’, avec Victor Faingnaert

L’invité: Victor Faingnaert

La série: Peaky Blinders

La discussion :

  • Les origines et buts de la série, et de son créateur Steven Knight
  • Les rapports compliqués entre cet auteur et les historiens, quant à la représentation des classes populaires
  • Une contre-image de la Grande-Bretagne
  • Les origines du nom « Peaky Blinders » et les faits réels à l’origine de la série
  • Le style visuel de la série, Birmingham comme ville industrielle qui fait aussi référence aux décors de western
  • L’univers politique et social de la série, une lutte des classes tempérée par la volonté d’embourgeoisement des Shelby
  • Les origines variées des personnages, telles que la série les met en scène : italiens, juifs, gitans, noirs britanniques…
  • La place accordée à la question irlandaise
  • Une série plus juste sur le plan sociologique qu’historique ?
  • Les rôles féminins de la série, en écho aux femmes des classes populaires britanniques
  • La réception enthousiaste de la série et ses effets en Grande-Bretagne, avec une mode « Peaky »