Les invités : Juliette Cadiot (directrice d’études à l’EHESS) et Marc Elie (chargé de recherches au CNRS)
Le livre : Histoire du Goulag, Paris, La découverte, « Repères », 2017, 128 p.

La discussion : le Goulag, un sujet qui arrive à maturité historiographique, permettant d’écrire une synthèse (1’15), l’apport récent des archives sur l’histoire du Goulag, complétant les témoignages et le travail de l’association Memorial (2’45), les traces matérielles et l’archéologie du Goulag (4’40), l’inscription du Goulag dans le temps plus long de la relégation pénale puis de la Grande Guerre (6’10), le tournant que constitue l’avènement de Staline (8’20), le renouvellement historiographique pour l’analyse de la violence d’état stalinienne, dont on sait désormais qu’elle frappe surtout des pauvres et des gens ordinaires (10’05), la variété des lieux et des formes de relégation, qui ne se résument pas au camp entouré de barbelés (15’), le Goulag comme lieu central de l’économie stalinienne (16’50), la variante du Goulag que sont les charachki, laboratoires de recherche (18’10), la comparaison entre Goulag stalinien et d’autres formes concentrationnaires au XXe siècle (19’20), la gestion des camps par des condamnés et criminels eux-mêmes (22’45), ce qu’on savait du Goulag dans la direction stalinienne et plus largement dans la société soviétique (25’35), les stratégies de survie et la révolte des détenus du Steplag en 1954 (30’), la mémoire compliquée du Goulag dans la Russie contemporaine (33’20).
Les références citées dans le podcast :
–Musée en ligne du goulag
-Marta Craveri, Anne-Marie Losonczy, Enfants du Goulag, Paris, Belin, 2017.
-Luba Jurgenson, Nicolas Werth, Le goulag. Témoignages et archives, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2017.
-Eric Lohr, Nationalizing the Russian Empire: The Campaign Against Enemy Aliens during World War I , Cambridge, MA : Harvard University Press, 2003
-Peter Gatrell, A Whole Empire Walking: Refugees in Russia during World War 1, Bloomington, Indiana University Press, 1999
-Peter Holquist, Making War, Forging Revolution: Russia’s Continuum of Crisis, 1914-1921, Cambridge, MA: Harvard University Press, 2002
-Terry Martin, The Affirmative Action Empire: Nations and Nationalism in the USSR, 1923–1939, Ithaca, Cornell University Press, 2001
-Nicolas Werth, La Terreur et le désarroi : Staline et son système, Paris, Perrin, coll. “Tempus”, 2007.
Les conseils de lecture :
-Varlam Chalamov, Récits de la Kolyma, Lagrasse, Verdier, 2003 [1978].
-Vanessa Voisin, L’URSS et ses traîtres, l’épuration soviétique (1941-1955), Paris, Publications de la Sorbonne, 2015.
-Tal Bruttmann, Auschwitz, Paris, La découverte, « Repères », 2015.




La discussion : les bornes chronologiques de l’événement « 68 » (à 3 minutes d’entretien environ), la violence des manifestations et de la répression menant aux « morts oubliés » de juin 1968 (6 min.),l’importance pour l’historienne de restituer la dimension matérielle et concrète de l’événement (10 min), le rapport au passé (le Front Populaire, la Commune…) en mai-juin 1968 (15 min.), l’internationalisme pensé et vécu par les acteurs du mouvement (18 min.), le rapport aux sources et le travail en archives sur les fiches établies par la police (22 min.), la mémoire spécifique de la guerre d’Algérie et la présence (ou non) de « Charonne » et du 17 octobre 1961 dans les esprits en 1968 (25 min.), les rapports hommes-femmes, la difficile prise de parole féminine, et la question de la sexualité (27 min.), une histoire contrefactuelle de mai-juin 1968 : comment les choses auraient-elles pu tourner autrement, basculer ? Quel rôle pour la CGT en particulier ? (32 min.), quels acquis sociaux, alors que l’inflation rend éphémères les gains salariaux, et qu’à l’échelle locale les rapports de force sont souvent défavorables aux grévistes après « mai » ? (38 min.), que font les historiennes et les historiens en mai 68 ? (40 min.).