219. Exilés et réfugiés en Europe, avec Delphine Diaz

L’invitée : Delphine Diaz, MCF à l’université de Reims

Le livre : En exil. Les réfugiés en Europe de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Gallimard, Folio histoire, 2021.

La discussion :

  • Une synthèse sur la question de l’exil (1:20)
  • Un livre individuel mais ancré dans des recherches collectives : le programme « asileurope » et le Musée national de l’histoire de l’immigration (3:00)
  • Comment articuler restitution des phénomènes collectifs et parcours de vie individuels ? (6:30)
  • Les termes désignant les phénomènes décrits dans le livre : exilés, émigrés, réfugiés, déportés… (10:00) avec des mots qui changent de sens (13:30)
  • Quand cesse-t-on d’être un exilé ? (16:45)
  • Le tournant dans les perceptions et les politiques des années 1870, qui associe les exilés à un danger et à une menace (18:50)
  • L’importance de la conjoncture économique dans les phénomènes de fermeture et de rejet, dans les années 1880 mais aussi 1930 ou 2010 (22:20)
  • Quelles différences dans les formes d’accueil, entre Grande-Bretagne, France, Belgique ou Suisse ? (24:20)
  • Qu’apprend le XXe siècle à une spécialiste du XIXe sur ces questions ? (27:45)
  • En creux, une histoire de la modernisation des États, des techniques de police et de gouvernement (30:15) (extrait de la Chartreuse de Parme : le passeport de Fabrice del Dongo)
  • La question de l’apatridie au lendemain de la Grande Guerre (32:00)
  • À travers l’exil des républicains espagnols, la dimension personnelle du travail (35:00)
  • Un symptôme de l’échec ou de l’incapacité des États : la conférence d’Évian en 1938 (37:30)
  • Après la Seconde Guerre mondiale (voir l’émission avec Eric Jennings), les difficultés de l’Europe en 1945, un « violent peacetime » (Peter Gattrell) pour les réfugiés (40:00)
  • La formalisation juridique de la question après 1945 (42:45)
  • Les questions actuelles et leur complexité (45:00)Le conseil de lecture :

     

164. Ouvriers en révolution, avec Omar Benlaala et François Jarrige (les mercredis des révolutions)

Les invités :

  • Fabrice Bensimon, professeur d’histoire à l’Université Paris-Sorbonne, modérateur
  • Omar Benlaala, écrivain
  • François Jarrige, maître de conférences à l’Université de Bourgogne

Le thème : « Ouvriers en révolution », première séance de l’Université populaire « Les mercredis des révolutions » organisée par la Société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis et Paroles d’histoire, à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris (et en visioconférence en période de confinement). Séance préparée par Philippe Darriulat.

La discussion :

  • Présentation des invités (1’)
  • Les accidents du travail, enjeu récurrent pour les ouvriers du bâtiment hier et aujourd’hui (4’)
  • Pour Omar Benlaala, d’abord un livre sur son père, fier d’avoir été maçon malgré la fatigue puis la maladie (5’)
  • Le travail de chantier, un travail d’équipe (8’20)
  • Un père électricien pour François Jarrige (9’)
  • Les ouvriers et leur famille, entre honte et fierté (10’30)
  • Les conditions de travail des ouvriers du bâtiment au XIXe siècle, avec des risques qui s’accentuent au milieu du XIXe siècle (12’20)
  • Un secteur resté peu mécanisé (14’)
  • L’expérience de la migration, qui traverse les époques (15’20)
  • Les tensions au sein même des travailleurs algériens au XXe siècle (16’30)
  • La question de la xénophobie au XIXe siècle (19’)
  • Les engagements (syndicaux, révolutionnaires…) des ouvriers (25’)
  • Se loger pour un ouvrier algérien à Paris au XXe siècle (26’)
  • L’acquisition de la langue, nécessaire pour encadrer la famille, passant aussi par le syndicalisme (27’)
  • Le flou du terme « ouvrier » pour le XIXe siècle, modelé par la pluri-activité (29’)
  • La ville, lieu clef pour la politisation des ouvriers au XIXe siècle (31’45)
  • Expériences socialistes et révolutionnaires de Martin Nadaud (33’)
  • Quelles traces pour aborder ces expériences ouvrières ? (36’)
  • Des ateliers d’écriture, à la rencontre d’ouvriers retraités (38’)
  • La mémoire ouvrière des femmes (39’)
  • Les sources et témoignages du monde ouvrier au XIXe siècle (41’)
  • L’expérience des migrations, et son lien avec l’activisme révolutionnaire (42’)
  • Vivre mai 68 en tant qu’ouvrier immigré (45’)

Les livres:

  • Martin Nadaud, Mémoires de Léonard
  • Omar Benlaala, Tu n’habiteras jamais Paris, Paris, Flammarion, 2018.
  • François Jarrige, Au temps des “tueuses de bras”. Les bris de machines à l’aube de l’ère industrielle (1780-1860), Rennes, PUR, 2009.

 

 

114. Le Titanic, objet d’histoire, avec Antoine Resche

L’invité : Antoine Resche, docteur en histoire, spécialiste de la navigation transatlantique, animateur de la chaîne Youtube Histony

Le film : Titanic (James Cameron, 1997)

La discussion :

  • L’influence du film sur un parcours de chercheur (1’30)
  • Le succès considérable du film et sa place dans la culture populaire de l’époque (3’20)
  • Quelles interactions entre le film et les progrès de la recherche, sur un objet longtemps à l’écart de la recherche universitaire ? (5′)
  • Le projet de James Cameron, né d’un rapport intense à la plongée sous-marine, mais aussi des peintures de Ken Marshall (6’45)
  • La fidélité matérielle aux décors et objets d’époque (9′)
  • Mais une fidélité approximative aux rôles des individus comme l’illustre le cas de Bruce Ismay, illustrant la reprise par Cameron des récits les plus courants (11’30)
  • Les explications du naufrage données par James Cameron, justes sur le plan technique (14’40)
  • Les causes humaines de la catastrophe et les erreurs commises, à comprendre dans leur contexte (18’10)
  • Un navire “insubmersible”, idée d’époque ou amplifiée par la suite? (21’40)
  • Un contexte qui permet de comprendre autrement la question des canots de sauvetage (24’15)
  • Un naufrage exceptionnel mais qui est plus intelligible lorsqu’on le réinscrit dans des séries d’événements comparables, comme l’affaire du Costa Concordia en 2012 (27’00)
  • Les normes qui président à l’évacuation: “les femmes et les enfants d’abord”, doctrine pas toujours appliquée en réalité (30′)
  • La façon dont le film met en scène l’opposition des classes sociales (35′)
  • Le bilan humain du naufrage et ses explications (41′)
  • Un film qui met en scène de façon intéressante les rapports entre histoire et mémoire (45′)
  • Conseils de lecture (xxx)

Pour aller plus loin :

11. Autour de Gérard Noiriel, avec Nicolas Offenstadt

L’invité : Nicolas Offenstadt, maître de conférences HDR à l’université Paris-I

L’événement : colloque autour de Gérard Noiriel, à l’EHESS, jeudi 14 et vendredi 15 juin 2018

La discussion : une présentation du colloque et de l’importance de Gérard Noiriel (0’30), les constantes dans l’œuvre de Gérard Noiriel, dont un éloge de son écriture claire et réflexive (3’), de sa réflexion sur la construction des objets (5’40), ses premiers travaux sur les ouvriers de Longwy (6’45), le lien entre histoire des ouvriers, histoire de l’immigration (8’), ouvrant la voie à une histoire de l’État, de l’identification, des catégorisations (10’20), ses apports à une histoire constructiviste de la nation (12’20), le lien noué avec la sociologie et la mise en avant de la socio-histoire (13’), appuyée sur une réflexion historiographique (Sur la « crise » de l’histoire, 1996)  suivie de la création de lieux institutionnels pour avancer ces conceptions : une collection de livres chez Belin et une revue, Genèses (15’50), le dialogue intellectuel et la confrontation critique avec des traditions intellectuelles variées, de Marx à Bourdieu et Elias (20’50), la réflexion de Gérard Noiriel sur les intellectuels et les différentes modalités (militantes, critiques, pédagogiques) du rôle qu’il joue lui-même dans l’espace public (22’), ses formes d’intervention originales : le CVUH fondé en 2005 (28’) ainsi que son travail théâtral, à travers notamment l’histoire du clown Chocolat (33’).

Les conseils de lecture : tous les livres de Gérard Noiriel dans l’ordre ou dans le désordre !

Les autres références citées dans le podcast :
-Revue Genèses
-Christian Topalov, Naissance du chômeur 1880-1910, Paris Albin Michel, 1994
-Ingrid Hayes, Radio Lorraine cœur d’acier, 1979-1980. Les voix de la crise, Paris, Presses de Sciences Po, 2018 (à paraître le 15 juin)

6. Ouvriers britanniques à Paris au XIXe s., avec Fabrice Bensimon

L’invité : Fabrice Bensimon, professeur d’histoire et de civilisation britanniques à l’université Paris-IV, membre du Centre d’Histoire du XIXe siècle

Le livre : Les sentiers de l’ouvrier. Textes de John Colin, Charles Manby Smith et William Duthie, traduits par Sabine Reungoat, présentés par Fabrice Bensimon, Paris, éditions de la Sorbonne, 2018, 136 p. , 15€.

La discussion : comment les historiens ont recherché et fait émerger des autobiographies issues des classes populaires (2’), qui écrit mais aussi qui n’écrit pas dans les classes populaires britanniques au XIXe siècle (5’50), les logiques migratoires de la Grande-Bretagne vers la France, où se trouve notamment un marché noir de l’édition à l’époque (8’10), le décalage de qualification entre Britanniques et Français au début de l’industrialisation (10’), liberté de circulation vs. contrôle des passeports et des déplacements (13’), le rapport distant des ouvriers britanniques à l’effervescence politique française des années 1830-1848 (15’45), à propos de politisation, « the » question : pourquoi pas de révolution en Grande-Bretagne en 1848 ? (18’20), les sociabilités populaires et ouvrières dans le Paris des années 1830-1840 (22’45), la « Saint lundi » et les résistances aux rythmes accrus du travail (24’30), l’intégration de ces ouvriers dans la société française, entre ouverture et fermeture avec l’émergence d’un « langage de la nationalité » (27’).

Les références citées dans le podcast :

Martin Nadaud, Mémoires de Léonard, maçon de la Creuse, présentation, notes et bibliographie de Jean-Pierre Rioux, Paris, Vendémiaire, 2012 [1895]

Agricol Perdiguier, Mémoires d’un compagnon, Paris, Maspero, 1977 [1854-1855]

Edward P. Thompson, La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Seuil, « Points », 2012 [1963]

Jacques-Olivier Boudon, Le Plancher de Joachim. L’histoire retrouvée d’un village français, Belin, 288 pp., 24 €.

Le conseil de lecture : Jill Lidington et Jill Norris, Histoire des suffragistes radicales, Paris, Libertalia, 2018 [1978].