185. Commémorer la Commune, avec Eric Fournier

L’invité: Eric Fournier, maître de conférences à l’Université Paris-I

L’événement et le livre: 150e anniversaire de la Commune / La Commune n’est pas morte! Usages politiques du passé de 1871 à nos jours, Libertalia, 2013.

La discussion:

  • Une commémoration sous Covid en mode mineur pour 2021 (1:30)
  • Les premières commémorations de 1880-1881 (2:50)
  • La naissance du “mur des fédérés” (5:00)
  • Commémorer ailleurs? (7:20)
  • Les bolcheviks et la Commune (9:35)
  • Le cinquantenaire de la Commune au temps de la division SFIC-PCF / SFIO (12:15)
  • Les lectures réductrices de la Commune dans la mémoire communiste (15:40)
  • Une mémoire plus unie au temps du Front Populaire (19:30)
  • La Commune, hantise de Weygand en 1940 (22:05)
  • Doriot et la Commune (24:35)
  • Mai 68, réactivation de la Commune (28:00)
  • Un centenaire politisé et conflictuel en 1971 (29:15)
  • Pourquoi Pompidou n’était pas au Mur des Fédérés lors du centenaire (30:30)
  • Une mémoire qui tend à se banaliser depuis les années 1980 (32:50)
  • La réactivation de discours “Versaillais” dans les années 2000 (34:40)
  • Les enjeux politiques de la commémoration en 2021 (36:10)

Les conseils et références citées dans l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Marc César, Laure Godineau (dir.), La Commune de 1871 : une relecture, Grane, Créaphis, 2019.
  • Jordi Brahamcha-Marin et Alice De Charentenay, La Commune des écrivains. Paris, 1871 : vivre et écrire l’insurrection, Paris, Gallimard, « Folio classique », 2021.
  • Michel Cordillot, La Commune 1871 (collection Maitron)
  • Quentin Deluermoz, Commune(s). Une traversée des mondes au XIXe siècle, Paris, Seuil, 2020.
  • Madeleine Rébérioux, “Le mur des fédérés”, in P. Nora (dir.), Les lieux de mémoire.
  • Jacques Rougerie, Procès des Communards, Paris, Julliard, coll. « Archives », 1964.
  • Edith Thomas, Les pétroleuses, Paris, Gallimard, “Folio histoire”, 2021 [1964], préface de Chloé Leprince.

170. Femmes en 1968, avec Ludivine Bantigny (les mercredis des révolutions)

Le thème : « femmes en révolution en 1968 », 2e séance de l’année 2020-2021 pour l’université populaire « Les mercredis des révolutions » organisée par la société d’histoire du XIXe siècle, en partenariat avec la mairie du 18e arrondissement de Paris, Politis et Paroles d’histoire

Photo prise à Paris le 29 mai 1968 par Jacques Marie (AFP)

Les intervenantes : Ludivine Bantigny (université de Rouen) et Leslie Kaplan (écrivaine), débat animé par Caroline Fayolle (Université de Montpellier)

La discussion (tenue à distance, ce qui explique les imperfections de sa retransmission) :

  • Introduction et présentation historiographique, par Caroline Fayolle (1’)
  • Présentation des invitées (3’30)
  • Mai 68, une prise de parole des femmes ? (6’)
  • Lecture d’un extrait de Leslie Kaplan : occuper une usine en 1968 (10’15)
  • La tension entre le protagonisme des femmes en 1968 et leur marginalisation (11’30)
  • Quelles revendications spécifiques des femmes en 1968, avec quelle ampleur ? (20’)
  • Les enjeux de sexualité et de contraception (23’30)
  • Les effets de mai-juin 1968 sur la vie privée, dans la lignée des travaux de Julie Pagis (27’20)
  • Les comités d’action de quartier (33’30)
  • Une dynamique féministe qui s’enclenche en 1968 ? (42’)
  • 1968, révolution anthropologique ? (48’)

141. Statues contestées #2 : aux sources de l’iconoclasme

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :

13. Radio Lorraine cœur d’acier, avec Ingrid Hayes

L’invitée: Ingrid Hayes, maîtresse de conférences à l’Université Paris-X Nanterre

Le livre: Radio Lorraine cœur d’acier, 1979-1980. Les voix de la crise, Presses de Sciences Po, 2018, 348 p.

La discussion: bref historique de “Radio Lorraine cœur d’acier” (1′), les origines de cette recherche (2’15), le contexte très particulier de la fin des années 1970, tournant historique pour le monde ouvrier (4′), “la classe ouvrière n’est plus ce qu’elle n’a jamais été”, expression de Roger Cornu (5’45) le travail sur la source radiophonique, les particularités des archives et du matériau sonore, leurs manques (8′), les dimensions concrètes de la diffusion d’une radio libre alors illégale (11’15), les contradictions d’une radio fondée par la CGT, mais prônant et pratiquant l’ouverture (13’45), extrait audio: lancement de la radio par Marcel Trillat le 17 mars 1979 (14’15), les débats ambigus à l’antenne concernant les pays de l’est (17’15), la tension entre culture ouvrière et culture dominante/légitime à l’antenne (21’15), la place forte et limitée à la fois de la parole ouvrière (24′), l’émergence d’une place spécifique pour les femmes (27’05), extrait audio: débat sur l’accouchement, 5 avril 1979 (29’50), la parole des immigrés et la vocation antiraciste de la radio (32’40), extrait audio: introduction de l’émission “la parole aux immigrés” (33’35), la reprise en main de la radio par la CGT (36’50), les mémoires locales fortes autant que dissonantes de “LCA” (40’20).

Les références citées dans le podcast :
Roger Cornu, “Nostalgie du sociologue.La classe ouvrière n’est plus ce qu’elle n’a jamais été”, in J. Deniot & C. Dutheil (dir.), Métamorphoses ouvrières, t. I, Paris, L’Harmattan, 1995.
Gérard Noiriel, Longwy, Immigrés et prolétaires (1880-1980), Paris, Presses Universitaires de France, collection « Pratiques Théoriques », 1984.
Coffret “un morceau de chiffon rouge” avec extraits à écouter sur le site.

Le conseil de lecture:
Michel Verret, Chevilles ouvrières, Paris, éditions de l’Atelier, 1995.

1. Autour de mai 68, avec Ludivine Bantigny

L’invitée : Ludivine Bantigny, maîtresse de conférences à l’université de Rouen-Normandie

Le livre : 1968, De grands soirs en petits matins (Seuil, 2018).  Lire la recension.

La discussion : les bornes chronologiques de l’événement « 68 » (à 3 minutes d’entretien environ), la violence des manifestations et de la répression menant aux « morts oubliés » de juin 1968 (6 min.),l’importance pour l’historienne de restituer la dimension matérielle et concrète de l’événement (10 min), le rapport au passé (le Front Populaire, la Commune…) en mai-juin 1968 (15 min.), l’internationalisme pensé et vécu par les acteurs du mouvement (18 min.), le rapport aux sources et le travail en archives sur les fiches établies par la police (22 min.), la mémoire spécifique de la guerre d’Algérie et la présence (ou non) de « Charonne » et du 17 octobre 1961 dans les esprits en 1968 (25 min.), les rapports hommes-femmes, la difficile prise de parole féminine, et la question de la sexualité (27 min.), une histoire contrefactuelle de mai-juin 1968 : comment les choses auraient-elles pu tourner autrement, basculer ? Quel rôle pour la CGT en particulier ? (32 min.), quels acquis sociaux, alors que l’inflation rend éphémères les gains salariaux, et qu’à l’échelle locale les rapports de force sont souvent défavorables aux grévistes après « mai » ? (38 min.), que font les historiennes et les historiens en mai 68 ? (40 min.).

Le conseil de lecture final : Julie Pagis, Un pavé dans leur histoire, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Sociétés en mouvement », 2014.