213. La fabrique du Mexique, avec Emmanuelle Perez-Tisserant et Romain Robinet

Les invité-e-s : Emmanuelle Perez-Tisserant, MCF à l’université de Toulouse ; Romain Robinet, MCF à l’université d’Angers

Le thème : bicentenaire de l’indépendance et colloque « fabrique du Mexique »

 

La discussion :

  • Les buts du colloque « la fabrique du Mexique » en lien avec un calendrier commémoratif, bicentenaire de l’indépendance et cinquième centenaire de la conquête (2:30)
  • Le complexité des commémorations et de leurs dates : 1810, 1821 ? (5:00)
  • Un parallèle indépendance grecque / indépendance mexicaine (10:00)
  • L’importance pour le Mexique des événements survenus en Espagne : occupation napoléonienne, constitution de Cadix (12:00)
  • Quelles formes commémoratives dans le Mexique contemporain ? (17:00)
  • Intermède musical : Agustin Lara, Vera Cruz (21:45)
  • Organiser un colloque au temps du coronavirus, inventer des formes d’interactivité à distance et en numérique (22:45)
  • Qui sont les « mexicanistes » et quel est leur ancrage géographique ? (28:00)
  • Une historiographie qui enjambe les coupures traditionnelles entre périodes et disciplines ? (31:00)
  • Des catégories comme « indigènes » à questionner (35:00)
  • Quels effets de la situation difficile du Mexique contemporain, du point de vue de la criminalité notamment, sur la recherche ? (37:00)
  • Intermède musical : Mexican Institute of Sound, Mexico (40:00)
  • La force des modèles narratifs issus du XIXe siècle (41:00) et réinterprétés au XXe siècle (42:00)
  • L’importance de l’identité indigène et métissée au Mexique (44:00)
  • Vers une « histoire partagée » Mexique / États-Unis ? (46:30)

Les conseils de lecture :

  • Annick lampérière, entre dieu et le roi la république
  • Jérôme baschet, défaire la tyrannie du prédent
  • Magazine Nexos « el mito de la conquista »
  • Dicta blanda politics work culture in mexico 1938

46. L’histoire comme émancipation, avec Laurence De Cock, Mathilde Larrère et Guillaume Mazeau

Les invité-e-s : Laurence de Cock (professeure en lycée), Mathilde Larrère (MCF à l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée) et Guillaume Mazeau (MCF à l’Université Paris-I)

Le livre : L’histoire comme émancipation, Agone / Aggiornamento Histoire-géographie, 2019.
La discussion : le sens à donner au titre du livre, « l’histoire comme émancipation » (1:00) ; la défense d’une histoire qui peut être à la fois engagée et scientifique (4:30) ; la méthode historique qui peut elle-même être émancipatrice (6:20) ; ne pas substituer un « roman de gauche » au « roman national » (10:00) ; l’importance du travail historique pour faire exister les dominé-e-s ou « invisibilisé-e-s » de l’histoire (12:00) ; les années 1980 comme point de bascule d’une politisation de l’histoire, réactivant une histoire conservatrice (14:00) ; un exemple d’invisibilité récente : l’histoire des paysans (16:45) ; un contexte qui amène à chercher des façons d’opposer des propositions aux récits dominants ou simplificateurs (18:10) ; l’espace de la vulgarisation qu’il ne faut pas abandonner (19:30) ; l’impératif pédagogique, lié à l’émancipation, et qui ne va pourtant pas de soi dans le métier historien (24:30) ; un livre qui constitue à la fois un manifeste et l’exposition de propositions et de tâtonnements (26:20) ; le nécessité pour les historiennes et les historiens de « redistribuer » le capital culturel (28:40) ; pour cela, un travail qui peut se confronter à d’autres formes, comme le travail théâtral (30:50) ; un retour sur la polémique liée à la (fausse) disparition de Verdun dans les programmes scolaires (36:00) ; l’histoire comme mise à distance de soi-même, permettant aussi le désaccord et le débat (40:20).

Les précédentes émissions : sur l’enseignement de l’histoire, avec Laurence De Cock ; autour de 1848, avec Mathilde Larrère et Romain Duplan ; sur le dictionnaire “Maitron” avec Paul Boulland.

5. Sur l’enseignement de l’histoire, avec Laurence de Cock

L’invitée : Laurence de Cock, qui enseigne en lycée et à l’université Paris-Diderot ; elle est la fondatrice du collectif aggiornamento histoire-géo qui travaille à repenser l’enseignement de l’histoire et de la géographie.

Le livre : Laurence de Cock, Sur l’enseignement de l’histoire, Paris, Libertalia, 2018, 329 p., 17€.

La discussion : présentation de l’ouvrage ; la figure souvent caricaturée d’Ernest Lavisse et son originalité comme savant et pédagogue (à 3 minutes environ), la difficulté (et la nécessité) d’ouvrir la porte de la salle de classe pour étudier les pratiques scolaires  et pas seulement les programmes ou les manuels (5 min.), le renouvellement des questionnements autour de l’enseignement de l’histoire après la Première Guerre mondiale, en lien notamment avec la naissance (1929) de la revue Annales d’histoire économique et sociale de Lucien Febvre et Marc Bloch (9 min.), le contexte particulier des années 1960-1970 où fourmillent les projets (13 min.), l’inertie des pratiques ordinaires pour beaucoup de profs loin des avant-gardes pédagogiques (16 min.) le tournant du début des années 1980 et les cris d’alarme d’Alain Decaux sur l’enseignement de l’histoire (18 min.), la difficulté de l’histoire scolaire et de sa finalité intellectuelle dans un contexte où l’immigration et sa vision « culturaliste » polarise les débats (20 min.), la question du jugement dans l’histoire et dans la salle de classe (23 min.), comment faire une scolaire émancipée et émancipatrice sans substituer un « roman de gauche » au « roman national » (26 min.), le carcan horaire des programmes (28 min.), et enfin les bonnes raisons de devenir prof d’histoire (30 min.).

Les références citées dans le podcast :

  • Suzanne Citron, Le mythe national. L’histoire de France revisitée, Paris, éditions de l’Atelier, 2008.
  • Annie Bruter, « Un laboratoire de la pédagogie de l’histoire. L’histoire sainte à l’école primaire (1833-1882) », Revue de l’histoire de l’éducation, n° 114, 2007.
  • Evelyne Héry, Un siècle de leçons d’histoire. L’histoire enseignée au lycée 1870-1970, Rennes, PUR, 1999.
  • Olivier Loubes, « “L’incommode image exacte” du Petit Lavisse. Brève histoire régressive des écritures scolaires du récit national (2013-1913) », in Etienne Bourdon et al., Lavisse : le roman national comme patrimoine scolaire, Éditions de l’œil, 2016.
  • Antoine Prost, Histoire de l’enseignement et de l’éducation depuis les années 1930, Perrin, 2004.

Le conseil de lecture : Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France, Marseille, Agone, à paraître en septembre 2018.