306. Redécouvrir Henri Pirenne (1862-1935)

L’invitée : Geneviève Warland, professeure d’histoire publique et d’historiographie à l’université de Louvain-la-Neuve

Le livre : Henri Pirenne, Histoires de l’Europe. Œuvres choisies, Paris, Gallimard, Quarto, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Comment et pourquoi rééditer Pirenne (1:30)
  • Un historien et une pensée au croisement de la France et de l’Allemagne (7:45)
  • La Grande Guerre, rupture biographique considérable (12:45)
  • Lecture par Matthieu de Oliveira : journal de guerre, 21 février 1915
  • Son Histoire de l’Europe à visée générale dans une longue durée (20:30)
  • Après la Grande Guerre : le refus du « germanisme » académique (25:00)
  • Lecture par Matthieu de Oliveira : « de l’influence allemande sur le mouvement historique contemporain » (1923)
  • La thèse originale de Pirenne sur la fin de l’antiquité, en opposition à la rupture supposée des invasions germaniques (30:00)
  • Pourquoi (et peut-on) lire Pirenne aujourd’hui ? (35:10)
  • Une conception non essentialiste de la nation (39:00)
  • L’économie médiévale vue par Pirenne, et son influence sur Marc Bloch et Lucien Febvre (41:00)

Les autres émissions évoquées:

261. Fernand Braudel et l’historiographie de la Méditerranée, avec Guillaume Calafat

L’invité : Guillaume Calafat, MCF à l’université Paris-I

Le livre : Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1990, 3 vol. [1ère édition : 1949 ; 2e édition : 1966 ; 3ème édition : 1976 ; 4ème édition : 1979].

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La lecture de La Méditerranée de Fernand Braudel (1:00)
  • Les versions différentes et successives de l’œuvres (5:20)
  • Une conception de l’espace méditerranéen ouverte sur le monde (8:45)
  • Les origines du livre, et sa dimension coloniale (10:00)
  • Le lien Lucien Febvre – Fernand Braudel (13:00)
  • Les dépouillements d’archives vertigineux effectués par Braudel (16:00)
  • Le rôle de la captivité de Braudel durant la Seconde Guerre mondiale (19:00)
  • Les trois temporalités braudéliennes (23:45)
  • La dimensions d’histoire environnementale novatrice du premier volume (26:30)
  • Braudel, hériter de Pirenne ? (29:00)
  • Comment passe-t-on de l’individu Braudel à un champ de recherche méditerranéen ? (33:00)
  • La mythification de la Méditerranée comme « creuset » (37:45)
  • La relecture de la Méditerranée par Purcell et Horden (41:00)
  • Unité et fragmentation du champ de recherche (44:00)

Les références citées dans l’émission:

Les conseils de Guillaume Calafat

  • Olivier Bouquet, Vie et mort d’un grand vizir. Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman, Paris, Les Belles Lettres, 2022.
  • Dictionnaire de la méditarrnée, Actes sud
  • D. Albera, M. Crivello, M. Tozy (dir.), Dictionnaire de la Méditerranée, Arles, Actes Sud, 2016.
  • François Georgeon, Nicolas Vatin, Gilles Veinstein (dir.) Dictionnaire de l’empire Ottoman, Paris, Fayard, 2015.
  • Don Quichotte (dans la traduction d’Aline Schulman au Seuil)! Les pages sur Alger et la captivité sont passionnantes (à ce sujet parution récente d’ailleurs du Théâtre barbaresque de Cervantès, chez Classiques Garnier).
  • Mon nom est rouge d’Orhan Pamuk (ou les Nuits de la peste plus récent)
  • Le Conseil d’Égypte de Leonardo Sciascia

169. Vies posthumes de Michelet, avec Camille Creyghton

L’invitée: Camille Creyghton, assistant professor à l’université d’Utrecht

Le livre: Résurrections de Michelet, Politique et historiographie en France depuis 1870, Paris, éditions de l’EHESS, 2019.

La discussion:

    • Comment une chercheuse néerlandaise s’empare de Michelet (2’)
    • Le sens du titre : « résurrections » de Michelet (5’)
    • Le conflit de succession à la mort de Michelet et le rôle de sa veuve Athénaïs Mialaret  (8’)
    • La sous-estimation de la part des femmes dans l’écriture de l’histoire au XIXe siècle (10’45)
    • La promotion de Michelet comme grand historien de la IIIe République (13’30)
    • Une figure pas si consensuelle ou simple à commémorer, à droite notamment (18’)
    • Les usages de Michelet en temps de crise : affaire Dreyfus, Grande Guerre, Occupation (22’20)
    • Les coupures historiographiques à nuancer entre histoire romantique, méthodique et des Annales (25’)
    • Les liens personnels et intellectuels entre Michelet et Gabriel Monod (30’05)
    • La distinction souvent faite entre Michelet « historien » et « écrivain » (33’)
    • La « redécouverte » de La Sorcière dans les années 1970 (36’30)
    • Vers une banalisation contemporaine de Michelet ? (41’)
    • Michelet a-t-il des équivalents en Europe ? (47’)

87. Autour de Jean Delumeau, avec Guillaume Cuchet et Isabelle Poutrin

Le thème : Jean Delumeau (1923-2020), son œuvre et sa place dans l’historiographie

Jean Delumeau dans “Apostrophes” en 1978

Les invité-e-s : Isabelle Poutrin, Professeure d’histoire moderne à l’université de Reims ; Guillaume Cuchet, Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-est Créteil.

La discussion :

  • La place majeure tenue par Jean Delumeau dans l’historiographie (1’)
  • Un parcours universitaire qui conduit à Rome et à l’histoire moderne (4’)
  • À l’origine, loi du religieux, un historien de l’économie et de la société, sur les lancées de Fernand Braudel (6’)
  • Extrait : Jean Delumeau et l’alun de Rome (8′)
  • Un historien des grands mouvements et de la longue durée (11’30)
  • Extrait : le choix d’écrire un volume de la Nouvelle Clio sur la Réforme (13′)
  • Un historien soucieux d’œcuménisme (15’)
  • Jean Delumeau participant de la construction d’une légitimité de l’histoire religieuse, longtemps marginale ou cléricale (16’)
  • Un historien des « mentalités » (18’)
  • Un talent du texte et de la citation (21’)
  • Comment articuler l’histoire des croyances, et celles des pratiques sociales ? (25’)
  • Une carrière singulière, au Collège de France, avec des enquêtes collectives (29’)
  • Extrait : la peur en occident (introduction de la 2e partie, lue par Héloïse Chéronnet, 28’30)
  • Un historien de la peur, mais pas seulement, en lien dialectique avec une dimension rassurante de l’Église et du paradis (31’)
  • Des prolongements aux idées de Delumeau, sur le « contexte panique » du XVIe siècle, chez Denis Crouzet ou Caroline Callard (33’)
  • Jean Delumeau, essayiste catholique, aux prises avec la « déchristianisation » (34’)
  • Les liens entre passé et présent dans son œuvre, et la question du degré de christianisation du Moyen âge (37’)
  • Les critiques adressées par Jean Delumeau à l’Église et à son rigorisme (39’)
  • Une (légère) ouverture à l’histoire des femmes (42′)
  • Un livre collectif questionnant L’historien et la foi (1996) (44′)
  • Quelle postérité ?

Liens et bibliographie :

Références citées durant l’émission et prolongements :

5. Sur l’enseignement de l’histoire, avec Laurence de Cock

L’invitée : Laurence de Cock, qui enseigne en lycée et à l’université Paris-Diderot ; elle est la fondatrice du collectif aggiornamento histoire-géo qui travaille à repenser l’enseignement de l’histoire et de la géographie.

Le livre : Laurence de Cock, Sur l’enseignement de l’histoire, Paris, Libertalia, 2018, 329 p., 17€.

La discussion : présentation de l’ouvrage ; la figure souvent caricaturée d’Ernest Lavisse et son originalité comme savant et pédagogue (à 3 minutes environ), la difficulté (et la nécessité) d’ouvrir la porte de la salle de classe pour étudier les pratiques scolaires  et pas seulement les programmes ou les manuels (5 min.), le renouvellement des questionnements autour de l’enseignement de l’histoire après la Première Guerre mondiale, en lien notamment avec la naissance (1929) de la revue Annales d’histoire économique et sociale de Lucien Febvre et Marc Bloch (9 min.), le contexte particulier des années 1960-1970 où fourmillent les projets (13 min.), l’inertie des pratiques ordinaires pour beaucoup de profs loin des avant-gardes pédagogiques (16 min.) le tournant du début des années 1980 et les cris d’alarme d’Alain Decaux sur l’enseignement de l’histoire (18 min.), la difficulté de l’histoire scolaire et de sa finalité intellectuelle dans un contexte où l’immigration et sa vision « culturaliste » polarise les débats (20 min.), la question du jugement dans l’histoire et dans la salle de classe (23 min.), comment faire une scolaire émancipée et émancipatrice sans substituer un « roman de gauche » au « roman national » (26 min.), le carcan horaire des programmes (28 min.), et enfin les bonnes raisons de devenir prof d’histoire (30 min.).

Les références citées dans le podcast :

  • Suzanne Citron, Le mythe national. L’histoire de France revisitée, Paris, éditions de l’Atelier, 2008.
  • Annie Bruter, « Un laboratoire de la pédagogie de l’histoire. L’histoire sainte à l’école primaire (1833-1882) », Revue de l’histoire de l’éducation, n° 114, 2007.
  • Evelyne Héry, Un siècle de leçons d’histoire. L’histoire enseignée au lycée 1870-1970, Rennes, PUR, 1999.
  • Olivier Loubes, « “L’incommode image exacte” du Petit Lavisse. Brève histoire régressive des écritures scolaires du récit national (2013-1913) », in Etienne Bourdon et al., Lavisse : le roman national comme patrimoine scolaire, Éditions de l’œil, 2016.
  • Antoine Prost, Histoire de l’enseignement et de l’éducation depuis les années 1930, Perrin, 2004.

Le conseil de lecture : Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France, Marseille, Agone, à paraître en septembre 2018.