301. Les “races guerrières” dans l’empire français, avec Stéphanie Soubrier

L’invitée : Stéphanie Soubrier, agrégée et docteure en histoire, maître-assistante à l’université de Genève

Le livre : Races guerrières. Enquête sur une catégorie impériale 1850-1918, Paris, Éditions du CNRS, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La notion de « races guerrières » (1:30)
  • Aborder les enjeux raciaux dans l’historiographie francophone (5:00)
  • Un « laboratoire algérien » pour les « races guerrières » (9:00)
  • La défaite de 1870, arrière-plan fondamental de ces discours (10:30)
  • Des idées nées au croisement des mondes militaires et savants (13:00)
  • Les sources: la masse des écrits coloniaux à la fin du XIXe siècle (17:00)
  • Qui sont les « races guerrières » et pourquoi ? (20:00)
  • La promotion des « Bambara » (25:00)
  • Des catégories « co-construites » entre colonisateurs et colonisés ? (29:00)
  • Les races « non guerrières » notamment d’Indochine (33:00)
  • La Force noire de Mangin (1910) remise en contexte (37:00)
  • Les « races guerrières » dans la guerre mondiale (40:30)

Les travaux mentionnés dans l’émission et les conseils (*) de lecture :

  • Jean Bazin, « à chacun son Bambara », in Jean-Loup Amselle éd., Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 2005, p. 87-127.
  • Claude Blanckaert, De la race à l’évolution. Paul Broca et l’anthropologie française (1850-1900), Paris, L’Harmattan, coll. « Histoire des sciences humaines », 2009.
  • Camille Lefebvre, Des pays au crépuscule (*)
  • Carole Reynaud-Paligot, La République raciale 1860-1930. Paradigme racial et idéologie républicaine, préface de Christophe Charle, Paris, PUF, 2006, 330p.
  • Ann Laura Stoler, Au cœur de l’archive coloniale. Questions de méthode, Paris, éd. de l’EHESS, 2019.
  • Heather Street (*), Martial races. The military, race and masculinity in British imperial culture, 1857-1914, Manchester University Press, 2000.
  • Cécile Van den Avenne, De la bouche même des Indigènes. Échanges linguistiques en Afrique coloniale, Paris, Vendémiaire (Collection Empires), 2017.

269. Le passé et l’avenir des musées, avec Krzysztof Pomian

Photo Julien Brachhammer. Remerciements à Rachel Mazouk et au Musée du Quai Branly pour l’organisation de cette rencontre enregistrée le 15 décembre 2022.

L’invité : Krzysztof Pomian, directeur de recherche honoraire au CNRS

La série de livres : Le musée, une histoire mondiale, 3 vol., Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », 2021-2022.

La discussion :

  • La démarche historique appliquée aux musées (1:00)
  • Le progrès du savoir sur les musées en un demi-siècle (3:00)
  • Les origines des musées: la longue histoire des collections (6:00)
  • La Révolution comme tournant (9:00) avec un « droit au musée » maintenu après 1815 (12:00)
  • La démocratisation du musée issue de l’industrialisation en GB et aux EU (14:00)
  • L’idée tardive d’un musée « fait pour les gens » et pas seulement pour les conservateurs ou les connaisseurs (19:00)
  • Comment le musée devient « omnivore » au cours du XIXe et XXe siècle, et la rupture avec la logique du cabinet de curiosités (23:00)
  • Les musées d’ethnographie du XIXe siècle, et son rapport de supériorité, à la fois colonial et social (26:00)
  • La naissance du Quai Branly (29:00)
  • La place de l’invisible au musée et la question du musée comme substitution à un lieu de culte (30:00), symptôme et facteur de la sécularisation de la société (33:30)
  • La question des restitutions et sa complexité (38:00), des origines à l’époque moderne aux questions coloniales (46:00)
  • La question plus large de la répartition mondiale des œuvres (51:00)
  • Questions dans la salle: des musées devenus trop accessibles ? (55:00) ; la naissance du métier de gardien (59:00) ; le rapport entre architecture et collection (1:02).

 

253. Explorateurs et exploratrices au XIXe siècle, avec Hélène Blais

L’invitée : Hélène Blais, professeure d’histoire à l’ENS

 L’exposition : Visages de l’exploration au XIXe siècle (BNF)

La discussion :

  • « Je hais les voyages et les explorateurs »: une exposition destinée à questionner les mythes et les images de l’exploration (1:00)
  •  Mettre en valeur d’autres figures de l’exploration: pas seulement des hommes blancs européens solitaires (3:00)
  • Qu’est-ce qui singularise le XIXe siècle dans une histoire longue de l’exploration ? (4:00)
  • Le travail préparatoire de l’exposition (5:15)
  • Comment prévenir le risque de renforcer les stéréotypes (7:10)
  • La provenance des objets « indigènes », question aujourd’hui majeure pour les musées (9:30)
  • Les objets savants de l’exploration et le miroir qu’ils nous tendent (11:10)
  • La difficulté physique de l’exploration (13:00)
  • Les pratiques de déguisement et de dissimulation des explorateurs (15:00)
  • Laissez-passer et intermédiaires locaux (16:45)
  • La place donnée aux cartes dans l’exposition (18:05)
  • La photographie et ce qu’elle change à l’exploration (20:00)
  • Un rapport à l’autre incertain: en tension entre curiosité et préjugés (21:30)
  • Lz rôle des femmes dans l’exploration au XIXe siècle (27:00)
  • Lecture, par Solenn Soidiki: Octavie Coudreau, Voyage au Cumina, 20 avril 1900- 7 septembre 1900, Paris, A.Lahure, 1901
  • Le regard « premier » des explorateurs sur des sociétés disparues (30:20)
  • Quel ancrage institutionnel pour l’exploration ? (33:00)
  • La culture de l’exploration (35:45)
  • Extrait de Tristes Tropiques (Claude Lévi-Strauss) (37:15)
  • Le film de James Gray, Lost city of Z (40:15)

Les conseils et références:

  • The Lost city of Z (David Grann, adapté au cinéma par James Gray, 2016)
  • Entretien avec Daniel Foliard
  • Felix Driver, Geography Militant. Cultures of Exploration and Empire, Oxford, Blackwell Publisher, 2001.
  • Patrick Straumann, Oyapock

194. Le basculement colonial au Niger, avec Camille Lefebvre

L’invitée : Camille Lefebvre, directrice de recherche au CNRS

Le livre : Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale, Sahara-Sahel, Paris, Fayard, 2021.

La discussion :

  • Le sens du titre : des pays au crépuscule avant la « longue nuit » coloniale (Achille Mbembé) (1:15)
  • Les choix sémantiques du livre : parler d’histoire africaine sans reproduire le vocabulaire de la colonisation (2:00)
  • Le cadre géographique du livre : Zinder et Agadez, dans l’actuel Niger, villes différentes et complémentaires (4:45)
  • L’incompréhension du cadre politique local par les militaires français (6:45)
  • Le Sahel, un lieu qui fait l’objet de savoirs coloniaux qui n’empêchent pas les préjugés (7:50)
  • Un travail sur le Niger qui est le fruit de rencontres et du hasard (9:00)
  • La place de l’enquête de terrain, devenue très compliquée du fait de la situation géopolitique contemporaine (10:15)
  • Les échos entre histoire coloniale et conflits contemporains (12:00)
  • Hier comme aujourd’hui, le petit nombre de militaires français pour cet immense espace (13:20)
  • La variété des sources et des langues permettant de raconter cette histoire, et la richesse des archives locales (16:30)
  • Les usages de l’Islam par les colonisateurs français (19:30), grâce notamment au traducteur Moïse Landeroin (21:40)
  • Les étapes de la prise de contrôle de la région par la France, et les moments où cela s’est joué (24:00) avec la construction d’un fort (26:45)
  • Les bouleversements des rapports sociaux et sexués avec les débuts de la colonisation, et la remise en cause partielle de l’esclavage (29:40), thème affiché des discours coloniaux (32:00)
  • La place des eunuques dans les sociétés locales (36:20)
  • Une colonisation qui s’étoffe très peu au Niger, même dans les années suivantes (39:00)
  • Les faux-semblants de l’abolition de l’esclavage dans la région (41:00)

Le conseil de lecture : Leonora Miano, Afropea (Grasset, 2020)

186. Historiographies d’ailleurs, avec Nathalie Kouamé, Aurélia Michel et Anne Viguier

Les invitées : Nathalie Kouamé (PR Université Paris), Aurélia Michel (MCF Université Paris), Anne Viguier (MCF Inalco)

Le livre : Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer et Anne Viguier (dir.), Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies ; Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2), Paris, Presses de l’Inalco, 2020.

La discussion :

  • Les origines et les buts de l’Encyclopédie des historiographies (1:30)
  • Le rôle de l’INALCO et de ses presses dans la genèse du projet (6:00)
  • Le contenu du premier volume de cette Encyclopédie : « genres et sources », dans la variété des écritures non occidentales de l’histoire (8:45)
  • La variété des notices et des types de notices (9:45)
  • La tension entre conception occidentale des « sources » et la nature des récits du passé non occidentaux (11:00)
  • La place (réduite) des récits ou archives émanant de l’occident (15:00)
  • Les équilibres géographiques au sein du projet (21:35)
  • Des notices encyclopédiques classiques, et d’autres relevant plus d’une démarche de recherche (27:00)
  • Le cadre géographique large du projet (28:40)
  • La place donnée à des périodisations non occidentales ? (32:20)
  • Les objets comme sources (37:20)
  • Les traces du passé des sociétés dites sans écriture (38:45)
  • Le second volume du projet, à venir, consacré aux débats historiographiques (40:20)

 

165. Cartographie de l’Egypte ancienne, avec Claire Somaglino

L’invitée: Claire Somaglino, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Sorbonne

Le livre: Atlas de l’Egypte ancienne, Paris, Autrement, 2020.

La discussion :

  • Un Atlas qui s’inscrit dans une réflexion sur l’espace et les frontières de l’Égypte (1’)
  • À qui s’adresse l’ouvrage ? (2’30)
  • La place donnée aux fouilles archéologiques (4’) dont les ports pharaoniques (5’) dans l’ouvrage
  • Le travail en collaboration avec la cartographe Claire Levasseur (5’30)
  • Montrer des évolutions temporelles, alors que la monarchie égyptienne a valorisé la fixité (6’)
  • Les grandes scansions chronologiques de l’égyptologie, découpées en « empires » et « périodes intermédiaires » (7’45)
  • Une périodisation tributaire de conceptions anciennes valorisant un pouvoir centralisé (11’)
  • Vizir, nomarque… le vocabulaire de l’égyptologie marqué par des langues étrangères et des concepts postérieurs (12’30)
  • Les documents permettant d’échapper à une vision trop normée transmise par les textes royaux et les tombes des élites (15’)
  • Le statut servile ou non de la main-d’œuvre (18’30)
  • Une partie consacrée à l’environnement égyptien et du Nil (20’30)
  • La Nubie, au sud de l’Égypte, un espace clef tout au long de la période (22’50)
  • Des échanges avec les autres États qui se complexifient au milieu du IInd millénaire (24’)
  • Le pharaon, chef de guerre valorisé dans ce contexte (25’40)
  • L’idéologie royale en lien avec les dieux, avec le premier pharaon divinisé, Amenhotep III (27’45)
  • L’épisode débattu du culte d’Aton (28’45)
  • Un n parallélisme entre fin du Nouvel empire et fin du monde mycénien (31’20)
  • Des relations entre États fondées sur le paiement d’un tribut (33’20)
  • L’Égypte, espace riche et convoité ? (34’45)
  • La domination perse à la fin de la période et la naissance (?) d’un sentiment « national » des égyptiens (36’)
  • Une pratique cultuelle marquant le dernier millénaire de l’histoire égyptienne :les sépultures d’animaux (38’15)
  • Quand arrête-t-on l’histoire égyptienne ? (40’30)
  • Expositions, documentaires…La place de l’Égypte antique dans la culture contemporaine (42’)
  • Conseils de lecture (43’30)

 

Les références citées dans le podcast et les conseils de lecture:

  • Damien Agut, Juan Carlos Moreno-Garcia, L’Egypte des Pharaons de Narmer à Dioclétien, Belin, “Mondes anciens”, 2016
  • Dimitri Laboury, Akhenaton, Pygmalion, 2010.
  • Lynn meskell, Private life in New kingdom Egypt, Princeton UP, 2004.
  • Frédéric Payraudeau, Chloé Ragazzoli, Claire Somaglino, Pierre Tallet, L’Egypte pharaonique. Histoire, société, culture, Paris, Armand Colin, 2019.

145. Histoire de l’Afrique et de la colonisation, avec Camille Lefebvre (programme ENS 2020-2021)

L’invitée : Camille Lefebvre, chargée de recherche au CNRS

Lettre de l’émir des Touaregs Ibrahim Dassouk (ʾamīr tūāriq Ibrāhīm Dasūq) au colonel (al-Kulīnil), 1901, AN Niger, 7 B 1. 1, sous chemise Damergou, photo C. Lefebvre.

La question : « La France et l’Afrique, 1830-1962 » (programme 2020-2021 des concours d’entrée aux ENS, voir la lettre de cadrage de la question)

La discussion :

  • Un programme assez classique, au regard des renouvellements en histoire africaine et coloniale (1’)
  • Un champ de l’histoire très internationalisé (5’)
  • Les sources de l’histoire africaine, et l’importance des sources écrites locales, longtemps négligées (6’45), ouvrant sur la question des intermédiaires culturels, interprètes… (7’30)
  • Les questions de genre en situation coloniale (9’30)
  • La question clef de l’esclavage pour le XIXe siècle africain (14’)
  • Les enjeux spatiaux dans l’écriture de cette histoire (18’40)
  • Maghreb et Afrique subsaharienne : des historiographies artificiellement séparées ? (22’)
  • Une périodisation qui inclut la période 1830-1890, antérieure à la colonisation de la majeure partie de l’Afrique, moment de transformation profonde en Afrique de l’ouest (27’)
  • Conseils de lecture (30’)
  • La nécessité de réfléchir au vocabulaire de l’histoire coloniale (36′)

Bibliographie (proposée par Camille Lefebvre)

Pascale BARTHÉLÉMY, « « Je suis une Africaine… j’ai vingt ans ». Écrits féminins et modernité en Afrique occidentale française (c. 1940-c. 1950) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/4, p. 825-852.

Hélène BLAIS, « Les enquêtes des cartographes en Algérie, ou les ambiguïtés de l’usage des savoirs vernaculaires en situation coloniale », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2007/4 (n° 54-4), p. 70-85

Frederick COOPER, Ann Laura STOLER, Repenser le colonialisme, traduction de l’anglais par Christian Jeanmougin, Paris, Payot, 2013.

Frederick COOPER, L’Afrique depuis 1940, Paris, Éd. Payot & Rivages, 2012.

Mamadou DIAWARA, « Les recherches en histoire orale menées par un autochtone, ou L’inconvénient d’être du cru », Cahiers d’études africaines, vol. 25, n°97, 1985. p. 5-19;

Benjamin N. LAWRANCE, Emily Lynn OSBORN, Richard L. ROBERTS, Intermediaries, interpreters, and clerks : African employees in the making of colonial Africa, Madison, University of Wisconsin Press, 2006.

Joël GLASMAN, « « Connaître papier ». Métiers de police et État colonial tardif au Togo », Genèses, 2012/1 (n° 86), p. 37-54.

Isabelle GRANGAUD et M’hamed OUALDI, « Tout est-il colonial dans le Maghreb ? Ce que les travaux des historiens modernistes peuvent apporter », L’Année du Maghreb, n° 10, 2014, p. 233‑254.

Camille LEFEBVRE, « Le temps des lettres. Échanges diplomatiques entre sultans, émirs et officiers français, Niger 1899-1903 », Monde(s), n°5, (1/2014), p. 57-80.

Isabelle SURUN, « L’exploration de l’Afrique au xixe siècle : une histoire pré coloniale au regard des postcolonial studies », Revue d’histoire du XIXe siècle, 2006/1 (n° 32), p. 21-39.

Jean-Paul ROTHIOT, « Une chefferie précoloniale au Niger face aux représentants coloniaux, naissance et essor d’une dynastie », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 85 | 2001, mis en ligne le 01 janvier 2004. URL : http://chrhc.revues.org/1747

Benedetta ROSSI, « Périodiser la fin de l’esclavage. Le droit colonial, la Société des Nations et la résistance des esclaves dans le Sahel nigérien, 1920-1930 », Annales. HSS, 2017/4 (72e année), p. 983-1021.

Jean-Louis TRIAUD, « 13 : Politiques musulmanes de la France en Afrique subsaharienne à l’époque coloniale », in Pierre-Jean Luizard, Le choc colonial et l’islam, La Découvert, 2006, p. 271-282.

 

Algérie :

James Macddougal, A History of Algeria, Cambridge, Cambridge UP, 2017, deux jeunes chercheurs viennent de sortir des livres importants Charlotte Courreye, Augustin Jaumier.

Sur les femmes : la maternité, le genre : Anne Hugon, Pascale Barthélémy, Barbara Cooper, Nancy Rose Hunt

 

Coté fiction ou pseudo-fiction :

Amadou Hampathé Bâ, Amkoulel l’enfant peul, Oui mon commandant ou l’étrange destin de Wangrin

Maurice Delafosse, Broussard ou les états d’âme d’un colonial, suivis de ses propos et opinions, Paris, Emile Larose, 1909, 89 p.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49679w/f4.image.r=maurice%20delafosse%20broussard

 

 

 

 

 

 

143. Statues contestées #4 : tour du monde des statues renversées

Depuis mai 2020, à travers le monde, les statues et monuments ayant un lien avec le passé colonial et esclavagiste sont contestées et parfois renversées. Une irruption des enjeux mémoriels dans l’espace public qui fait l’objet de cinq émissions du podcast:

1. Tempête mémorielle dans l’espace public

2. Aux sources de l’iconoclasme

3. Antilles, États-Unis, les épicentres de la contestation

4. Tour du monde des statues renversées

5. Déboulonner, et après ?

La liste des textes, interviews et articles sur les statues contestées est à consulter ici, ainsi que cette liste établie par Liesbeth Corens

Liste des intervenantes et des intervenants :

136. Histoires de Tintin #11 : Le Crabe aux pinces d’or, avec Pierre Jacolino

L’invité : Pierre Jacolino, professeur de français au lycée, tintinophile, amateur de BD et de culture pop. Auteur du blog popanalyse.eklablog.com.

L’album : Le crabe aux pinces d’or (1940-1941)

La discussion :

  • Le travail d’analyse des cases et séquences de BD dans le blog (1’20)
  • Le charme des versions noir et blanc d’Hergé, dessinateur de planches (3’)
  • La parution troublée du Crabe aux pinces d’or (5’45)
  • Un album loin des réalités de la Seconde Guerre mondiale (7’20)
  • Le cadre géographique de l’album : le monde de la mer, l’Afrique du nord, et ses représentations littéraires ou filmées (11’30)
  • Bagghar, une transposition de Tanger ? (16’50)
  • Une ville coloniale, et une ville de faux-semblants (18’25)
  • Un album qui repose sur le thème du faux : fausse monnaie, fausses boîtes de crabe, faux bateau… (23’)
  • Tintin, un regard perçant (25’)
  • Un univers onirique très développé dans l’ouvrage (27’15)
  • Les scènes frappantes de rêves ou cauchemars impliquant Tintin et Haddock : désir sexuel ? (29’)
  • Désirs, alcool, désintoxication (30’30)
  • La rencontre décisive du capitaine Haddock (34’50)
  • Une nouvelle exploration, plus tournée vers l’intériorité (41’30), l’attention aux êtres et à leur fragilité
  • Apparition d’Haddock, relégation de Milou (43’45)
  • L’héroïsme de Tintin et ses différentes facettes (46’30) : l’habileté, la vitesse (50’25), la rectitude morale (52’30) et même une certaine complexité

Les références citées durant l’émission :

  • Notes de blog de Pierre Jacolino sur l’album
  • Jean-Marie Apostolidès, Les métamorphoses de Tintin, Seghers, 1984, 2e édition, Flammarion, 2006.
  • Benoit Peeters, Les bijoux ravis, Impressions Nouvelles, 2007
  • Pierre Fresnault-Deruelle, Hergé ou le secret de l’image, Essai sur l’univers graphique de Tintin, Moulinsart, 2000

 

 

130. Histoires de Tintin #7 : Tintin au Congo, avec Sophie Dulucq

L’invitée : Sophie Dulucq, directrice de l’IFAS-recherche (Institut Français d’Afrique du Sud – Johannesburg)

L’album : Tintin au Congo (1930-1931)

La discussion :

  • Quel regard pour une historienne de l’Afrique sur cet album ? (1’)
  • L’histoire éditoriale de Tintin au Congo (3’)
  • Les spécificités de la colonisation belge au Congo, issue de la volonté personnelle de Léopold II, roi de Belgique (7’30)
  • Les héritages de cette colonisation particulière, et l’idée d’une colonisation « éthique » après les exactions de la période antérieure (10’30)
  • Les sources d’Hergé, qui s’est très peu documenté, et s’est notamment basé sur les collections du musée de Tervuren (12’45) alors qu’il aurait été possible de s’informer plus précisément (15’)
  • La chasse, élément clef de l’album, et des pratiques coloniales (16’)
  • La représentation binaire et simplifiée de l’Afrique coloniale (21’) et des populations africaines (22’) avec un stigmate tout particulier sur les « évolués » (24’)
  • Le langage attribué aux colonisés, avec une « aggravation » de la version de 1946 à cet égard (27’30)
  • La représentation des Africains, divisés en tribus, dont les pygmées (29’)
  • Les « hommes léopards », objets d’une thèse récente, figure bien plus complexe qu’il n’y paraît (32’)
  • La crainte du « mauvais blanc » et du complot américain, propre au Congo belge (39’)
  • Les spécificités du colonialisme belge, du point de vue éducatif notamment (40’50)
  • Tintin, figure coloniale, qui maîtrise la technique, notamment le cinéma ()
  • La réception de Tintin au Congo en Afrique (47’)
  • Que penser des polémiques récentes sur l’album ? (49’30)

Les références citées durant l’émission :

  • Géraldine André et Marc Poncelet, « Héritage colonial et appropriation du « pouvoir d’éduquer » », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, 12 | 2013
  • Lancelot Arzel, Des “conquistadors” en Afrique centrale : espaces naturels, chasses et guerres coloniales dans l’Etat indépendant du Congo (années 1880-1900), Thèse, Sciences Po, 2018
  • Donald Crummey (ed.), Banditry, Rebellion, and Social Protest in Africa, Portsmouth, N.H., Heinemann Educational Books, 1986.
  • Eudes Girard, « Une relecture de Tintin au Congo », Études, 2012/7 (Tome 417), p. 75-86.
  • Eric Hobsbawm, Les bandits, Paris, la découverte, 2018 [1969].
  • Isidore Ndaywel è Nziem, Histoire générale du Congo, de l’héritage ancien à la la République démocratique, Louvain-la-neuve, Duculot, 1998.
  • Jean et Arnaud Pirotte, « Le monde en cases. Les continents lointains dans la BD wallonne de la grande époque (1930-1970) », Outre-Mers, Revue d’histoire,T.104, n°392-393, 2016.
  • Violette Pouillard, « Conservation et captures animales au Congo belge (1908-1960). Vers une histoire de la matérialité des politiques de gestion de la faune », Revue historique, 2016/3 (n° 679), p. 577-604
  • David van Reybrouck, Congo, une histoire, Arles, Actes Sud, 2010.
  • Vicky Van Bockhaven, “Anioto : Leopard-men Killings and Institutional Dynamism in Northeast Congo, C. 1890–1940.”, Journal of African History, 59.1 (2018): 21–44 ; The leopard men of the Eastern Congo (ca. 1890-1940) : history and colonial representation, Thèse, University of East Anglia. School of Art History and World Art Studies, Norwich, UK, 2013.
  • Patricia Van Schuylenbergh, Faune sauvage et colonisation. Une histoire de destruction et de protection de la nature congolaise (1885-1960), Bruxelles, Peter Lang, 2019.
  • Martine van Woerkens, Le voyageur étranglé. L’Inde des Thugs, le colonialisme et l’imaginaire, Albin Michel, Paris, 1995.