280. Gallica répond aux Gallicanautes

 Les invitées: Sophie Bertrand, cheffe du service coopération numérique et Gallica, et Fanny Verdier, coordinatrice de la médiation numérique de Gallica.

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La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • 25 ans, 10 millions de documents, un moment marquant (1:20)
  • Qui sont les Gallicanautes ? (4:20)
  • Les documents les plus consultés (7:00)
  • La proportion des périodes et des types de documents présents sur Gallica (8:50)
  • La variété des supports: pas seulement la presse et les livres (12:00)
  • L’histoire de Gallica et sa naissance dans les années 1990 (14:00)
  • Quelles tensions internes face à ce changement ? (16:30)
  • La « préhistoire » de la numérisation avec massicotage d’ouvrages anciens ! (20:00)
  • Les logiques de numérisation. Qu’est-ce qu’on numérise et qui le décide ? (22:00)
  • Numérisation en interne, prestataires privés (28:30)
  • L’éditorialisation du contenu du site (30:00)
  • La révolution de l’OCRisation à partir de 2007 (31:15) et le perspectives pour la reconnaissance des caractères manuscrits et des images (34:00)
  • Une interface à améliorer ? (36:20)
  • Un moteur de recherche à améliorer ? (40:00)
  • La recherche avancée et ses nouvelles fonctionnalités comme la recherche par proximité (45:45)
  • Gallica peut-elle devenir OpenGLAM (permettre des réutilisations libres d’images) ? question de Damien Petermann (48:00)
  • Retronews et ses critiques (55:00)

Pour résoudre un problème: assistance.gallica@bnf.fr

Pour aller plus loin : Sophie Bertrand, Aline Girard, « Gallica (1997 – 2016). De la bibliothèque de « l’honnête homme » à celle du Gallicanaute »

161. À la table d’Athénée et des savants antiques, avec Christian Jacob

L’invité : Christian Jacob, directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS

Le livre : Faut-il prendre les Deipnosophistes au sérieux ? Paris, Les Belles Lettres, 2020.

Édition électronique des Deipnosophistes

La discussion

  • Athénée de Naucratis, autour incontournable pour les études anciennes (1’), bien que longtemps déconsidéré comme simple compilateur (3’30)
  • Athénée, une vieille connaissance, mais abordée avec de nouvelles questions, liées à la bibliothèque d’Alexandrie et à ses traces (6’30)
  • L’ancrage social du texte dans les milieux lettrés de la Rome des IIe-IIIe siècles de notre ère (9’50)
  • Les personnages assistant à ce banquet, mode de sociabilité majeur et ritualisé (14’30)
  • Un auteur qui évoque un monde révolu, avec une forte conscience temporelle et mémorielle (17’50)
  • L’épisode du tetrax, illustrant le lien si spécifique entre les mots et les choses dans les Deipnosophistes (22’)
  • Le déroulement du banquet, régulé par le principe de questionnement de la zétésis (28’)
  • Quelles pratiques d’écriture autour de ces réunions ? (34’)
  • Le rôle de la mémoire, et des moyens mnémotechniques, dans ces milieux lettrés (37’30)
  • Une structure derrière le désordre apparent du texte (42’)
  • Comment on lit, on travaille, on fiche un tel texte, avec le TLG notamment (47’15)
  • Comment les Deipnosophistes sont arrivés jusqu’à nous, dans un seul manuscrit (52’)
  • Conseils de lecture (57)

 

 

Les références citées et les conseils de lecture (par ordre alphabétique) :

  • Vincent Azoulay et Paulin Ismard, Athènes 403. Une histoire chorale, Paris, Flammarion, 2020.
  • Mary Carruthers, Le livre de la mémoire. Une étude de la mémoire dans la culture médiévale, trad. de l’anglais par Diane Meur, Paris, Macula, 2002.
  • Marcel Détienne, Les Jardins d’Adonis. La mythologie des aromates en Grèce. Préface de J.-P. Vernant. Paris, Gallimard, 1972.
  • Marcel Détienne et Jean-Pierre Vernant, Les ruses de l’intelligence, la métis chez les Grecs. Paris, Flammarion, 1974.
  • Michel Jeanneret, Des mets et des mots. Banquets et propos de table à la Renaissance, Paris, Corti, 1987.
  • François Lissarrague, Un flot d’images. Une esthétique du banquet grec, éd. Adam Biro, Paris, 1987.
  • Pauline Schmitt-Pantel, La Cité au Banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, Rome, École française de Rome, 1992.
  • Pierre Vidal-Naquet, Le Chasseur noir. Formes de pensées et formes de société dans le monde grec, François Maspero, 1981.
  • Frances Yates, L’art de la mémoire, Paris, Gallimard, 1975.

Voir également l’entretien avec Florian Barrière sur la perte et la transmission des textes antiques

133. Histoires de Tintin #9 : Tintin au pays des sciences humaines, avec Matthieu de Oliveira

L’invité : Matthieu de Oliveira, MCF à l’université de Lille

Le Sceptre d’Ottokar (c) Hergé / Moulinsart

Le thème : Tintin, les sciences humaines, et la représentation de la recherche

La discussion :

  • Des albums qui mettent en scène une démarche de recherche (1’)
  • Le sceptre d’Ottokar, un album qui met en scène la recherche à travers la sigillographie (2’)
  • Les règles et conditions d’accès aux documents dans l’album (6’)
  • L’héraldique et les éléments médiévalisants de l’album (10’15)
  • La représentation des savants dans l’univers d’Hergé (13’)
  • Le secret de la Licorne et le Trésor de Rackham le rouge, deux albums structurés par le motif de la recherche (18’45)
  • Les archives familiales du capitaine Haddock (21’30)
  • L’archéologie pratiquée par Haddock et Tintin sur l’île (26’)
  • Le trésor archivistique découvert dans l’épave (30’)
  • Les albums liés aux Incas, et leurs enjeux : recherche archéologique, éthique des fouilles et de la collecte d’objets… (33’)
  • Tintin, amateur de livres (38’)
  • Tintin, fact-checker (39’30)
  • Tintin, capable de décrypter énigmes et de reconstituer des fragments (42’40)
  • Tintin et le « paradigme de l’indice » (46’30)

Les références citées dans l’émission :

54. Émotions dans le monde savant, avec Françoise Waquet

L’invitée : Françoise Waquet, directrice de recherche émérite au CNRS

Le livre : Une histoire émotionnelle du savoir, XVIIe-XXIe siècle, Paris, Éditions du CNRS, 2019.

La discussion :

  • L’histoire des émotions dans le fil d’un parcours de recherche centré sur les savants (1:00)
  • Entrée en matière : l’émotion de l’agrégé de Lettres Pierre-Maurice Masson devant sa thèse achevée en 1916 (2:30)
  • Des émotions situées : avec des collègues, des supérieurs, des instruments, un corps… (4:45)
  • Des émotions malgré un idéal savant d’objectivité, passant par des publications normées avec une façade lisse et dépourvue d’émotions, notamment en sciences « dures » avec le modèle IMRAD (Introduction, materials and methods, results and discussion) pour les articles (6:00)
  • Pour trouver les émotions des chercheurs : deux types de sources : ego-documents (lettres, récits, remerciements…) et rapports sur la condition des chercheurs et chercheuses (10:25)
  • Un « tournant réflexif » des sciences humaines depuis les années 1980, et la multiplication de textes d’« ego-histoire » (15:05)
  • Les émotions, la recherche et la question du masculin / féminin (16:30)
  • Les émotions positives : admirations et chocs devant des rencontres de livres ou de personnalités admirées (19:10)
  • L’attachement aux lieux de travail, comme les laboratoires (21:25)
  • Le choc émotionnel que fut, en France, le passage de l’ancienne Bibliothèque nationale (salle Labrouste, rue de Richelieu) au site de la BNF-Tolbiac (23:00)
  • Les bouleversements liés à l’arrivée de l’ordinateur, entre émerveillement et craintes, puis « computer anxiety » et « computer rage » (29:00)
  • Les émotions négatives liées aux difficultés de recrutement, à travers les campagnes de Marc Bloch et Lucien Febvre au Collège de France (34:20)
  • La perte d’une bibliothèque et de papiers, douleur pour un chercheur ou une chercheuse (41:30)
  • Le manque de reconnaissance des « petites mains » ayant travaillé aux grandes enquêtes collectives des années 1960-1970 (43:45)

Les références citées dans le podcast :
Etienne Anheim, Le travail de l’Histoire, Publications de la Sorbonne, 2018.
– Marc Bloch et Lucien Febvre, Correspondance, édition de Bertrand Müller, Fayard, 3 vol.
– Patrick Boucheron, Faire profession d’historien, Publications de la Sorbonne, 2010.
– Lorraine Daston, Peter Galison, Objectivité, Les presses du réel, 2012.
– Philippe Descola, Les Lances du crépuscule : relations Jivaros. Haute-Amazonie, Paris, Plon, « Terre humaine », 1993.
– Arlette Farge, Le goût de l’archive, Paris, Seuil, 1989.
– François Jacob, La statue intérieure, Paris, Odile Jacob, 1987.
– Michel Perrin, Le chemin des Indiens morts : mythes et symboles guajiro, Payot, 1976.
– Dossier « Bibliothèque nationale de France : expériences vécues », Le Débat, 1999/3 (n° 105)
– Article sur la controverse liée à l’ouverture de la BNF-Tolbiac

Le conseil de lecture :
– Jean Rouaud, Kiosque, Paris, Grasset, 2019.