147. Écrire l’histoire des féminismes, avec Bibia Pavard

L’invitée : Bibia Pavard, maîtresse de conférences à l’université Paris-II

Le livre : Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en charge ! Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours, Paris, La découverte, 2020.

La discussion :

  • Une écriture collective issue d’un séminaire (2’)
  • Le partage du travail entre les auteures (4’10)
  • Les documents choisis et mis en avant dans l’ouvrage (6’)
  • Une remise à plat conceptuelle d’un certain nombre de notions et de termes, comme féminisme de « première » ou « deuxième vague » (7’35)
  • Le mot « féminisme », son histoire et sa pertinence pour le passé (10’30)
  • Le concept d’intersectionnalité, qui permet de complexifier l’histoire des féminismes (14’35)
  • Comment écrire une histoire qui présente les grandes figures des féminismes, sans occulter leurs dimensions collectives? (20’15)
  • La mise en avant de personnages peu connus comme les sœurs Nardal ou Louise Weiss (22’20)
  • Les discours antiféministes et leurs constantes (25’30)
  • Des problèmes à penser dans un temps historique long: la place des hommes dans ces luttes: la mixité ou non des mouvements féministes (26’50)
  • L’épanouissement des féminismes dans les années 1970 (30’20) non sans luttes mémorielles et politiques sur leur origine, et la date de naissance du MLF (32’50)
  • Des rapports parfois conflictuels ou concurrentiels entre groupes au sein d’un même espace des luttes (37′)
  • Le positionnement des historiennes et des historiens sur des questions socialement débattues (39’50)

Les conseils de films

Pour aller plus loin : archives du féminisme (nombreux liens et documents)

35. Contraception interdite dans la France des années 1950, avec Danièle Voldman et Annette Wieviorka

Les invitées : Danièle Voldman et Annette Wieviorka, directrices de recherche au CNRS

Le livre : Tristes grossesses. L’affaire des époux Bac (1953-1956), Paris, Seuil, 2019.

La discussion : présentation rapide de l’affaire des époux Bac (1:00) et des origines de cette recherche ; le contexte des années 1950 et d’un drame familial lié à une forme de misère sociale (6:10) ; un « drame du Baby-Boom » (Annette Wieviorka) ; retour sur la loi de 1920 qui interdisait la contraception et sa « propagande » et renforce la répression de l’avortement (11:55) ; les failles des pratiques contraceptives à l’époque (14:05) ; les avancées d’autres pays en la matière, et le parcours de la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé (16:00) ;  des procès qui révèlent une justice plutôt équilibrée, et soucieuse de ne pas dédouaner le mari de ses responsabilités (18:45) ; le parcours carcéral des époux (21:25) ; un arrière-plan à l’affaire : le catholicisme encore enraciné dans la France des années 1950 (23:05) ; la convergence conservatrice en matière de contraception du monde médical, de l’Église catholique, mais aussi du parti communiste (25:50) ; le rôle du journaliste Jacques Derogy au sein du petit cercle qui commence à militer en faveur de la contraception, et à porter l’affaire sur la place publique dans les pages de Libération en 1955 (28:15) ; la naissance de l’association Maternité heureuse dans la foulée (31:00) ; les ressemblances et différences entre les contextes de cette affaire et de la loi Veil sur l’IVG en 1975 (34:15) ; le parcours de l’enquête et les difficultés liées aux sources parfois introuvables et aux dérogations pour consulter les archives (37:00) ; la dimension personnelle du travail et le fait d’avoir en partie vécu à la même période que cette affaire (42:55) ; l’écho du  film d’Henri Verneuil avec cette enquête (45:15).

Le conseil de film : Des gens sans importance d’Henri Verneuil (1956)