319. Obéissance et confinement en 2020, avec Théo Boulakia et Nicolas Mariot

Les invités : Théo Boulakia (doctorant en sociologie), Nicolas Mariot (directeur de recherches au CNRS)

Le livre : L’attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020, Paris, Anamosa, 2023.

La discussion :

  • Le premier confinement du printemps 2020, questions de sciences sociales et enjeux politiques brûlants (1:30)
  • Des données collectées pendant le confinement lui-même (9:30)
  • Les outils méthodologiques de l’enquête (15:00)
  • Plus un régime est autoritaire, plus son confinement a été strict (19:05)
  • Une propension « latine », parisienne ou banlieusarde à la désobéissance ? (25:50)
  • L’expérience du contrôle de police (34:00)
  • Contrôle policier, contrôle des voisins, autocontrôle (40:00)
  • Une typologie des rapports à l’attestation et au confinement (45:00)
  • Pourquoi les femmes ont-elles été davantage recluses durant le confinement ? (53:00)

Références et conseils :

318. Coups de cœur 2023: sciences sociales, avec Annabelle Allouch

Pour la fin de l’année 2023, tour d’horizon des coups de cœur en histoire antique, médiévale, moderne, contemporaine, en sciences sociales et en BD historiques

La sélection d’Annabelle Allouch (MCF à l’université de Picardie) :

  • Camilo Leon-Quijano, La cité. Une anthropologie photographique (éditions de l’EHESS)
  • Ophir Levy, Emmanuel Taïeb, Puissance politique des images (PUF)
  • Laurent Gayer, Le capitalisme à main armée. Caïds et patrons à Karachi (éditions du CNRS)
  • Lucile Quéré, Un corps à nous. Luttes féministes pour la réappropriation du corps (Presses de Sciences Po)
  • Nicolas Duvoux, L’avenir confisqué : Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine (PUF)
  • Cécile Barth-Rabot, La lecture. Valeur et déterminants d’une pratique (Armand Colin)
  • Simeon Wade, Foucault en Californie (Zones/La Découverte)

305. Histoire critique de l’humanitaire, avec Joël Glasman

L’invité: Joël Glasman, professeur à l’université de Bayreuth

Petit manuel d'auto-défense à l'usage des volontaires

Le livre: Petit manuel d’auto-défense à l’usage des volontaires, Paris, Les Belles-Lettres, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Les sciences sociales comme « autodéfense » (1:00)
  • L’importance du génocide des Tutsi au Rwanda pour la naissance d’un champ d’études sur l’humanitaire (8:00)
  • La place de l’humanitaire dans le parcours de recherche de JG (12:00)
  • La naissance de la Croix-Rouge, marqueur historique et apparition u droit international humanitaire avec ses ambiguïtés (19:00)
  • Une ONG et ses mythes d’origine : « Save the Children » (22:00)
  • Politisation / dépolitisation de l’humanitaire (28:00)
  • La remise à plat de l’humanitaire après la Seconde Guerre mondiale (30:00)
  • Humanitaire et développementalisme dans les années 1960 (33:00)
  • Le tournant du Biafra (1967-1970) et le sans-frontiérisme (37:00)
  • L’humanitaire saisi par les indicateurs et les données (39:00)
  • Néolibéralisme, capitalisme, humanitaire (43:30)
  • ONG et ancrage « local » (48:00)

Les références citées dans l’émission :

 

284. Sciences sociales et mémoires collectives (discussion enregistrée en public le 7 avril 2023)

Discussion enregistrée en public le 7 avril 2023 à Sciences-Po

Les intervenantes et intervenants :

  • Sarah Gensburger, sociologue, CNRS (codirectrice du livre)
  • Alexandra Oeser, sociologue, université Paris-Nanterre
  • Gérôme Truc, sociologue, CNRS, université Paris-Nanterre
  • Philippe Mesnard, littérature comparée, université Clermont-Auvergne
  • Audrey Célestine, politiste, Université de Lille
  • Fabien Jobard, politiste, CNRS, université Paris-Saclay

Le livre : Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc, La mémoire collective en question(s), Paris, PUF, 2022.

 

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Présentation du livre par Sarah Gensburger (2:00)
  • Y-a-t-il une mémoire collective des attentats ? par Gérôme Truc (8:40)
  • La mémoire collective est-elle une chose sérieuse ? par Alexandra Oeser (12:00)
  • Le tourisme de mémoire est-il nécessairement macabre ? par Philippe Mesnard (17:45)
  • Qui porte la mémoire de l’esclavage ? par Audrey Célestine (27:30)
  • Quelle mémoire des violences policières et des mobilisations dans les banlieues ? par Fabien Jobard (35:00)
  • Est-ce que les chercheurs et chercheuses peuvent ou doivent prescrire des politiques mémorielles ? (45:00)
  • Comment enquêter sur la mémoire avec les outils des sciences sociales ? (58:00)
  • La mémoire d’une institution comme la police, et celle de la mort de Malik Oussekine (1:10:20)
  • La dimension spatiale et locale des études de mémoire (1:14:00)
  • L’internationalisation des enjeux mémoriels (1:17:30)

 

281. Expériences de guerres civiles, avec Jérémie Foa et Quentin Deluermoz

Emission enregistrée à la BIS (Bibliothèque de la Sorbonne, salle Jacqueline de Romilly) le 29 mars 2023 dans le cadre des “Nocturnes de l’histoire”

Les invités : Jérémie Foa, MCF à l’université Aix-Marseille, et Quentin Deluermoz, professeur à l’université Paris-Cité.

Le livre : Les épreuves de la guerre civile, éditions de la Sorbonne, 2022.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Le sens du titre, les « épreuves » de la guerre civile (1:45)
  • L’origine du livre et du colloque dont il est le résultat (5:40)
  • Des terrains historiques variés pour poser des questions de sciences sociales: qu’est-ce qui fait tenir une société ? (10:00)
  • L’article de Laurent Gayer et Nida Karmani sur Karachi (15:30)
  • La guerre civile, une situation dans laquelle on doit raisonner par indices (19:30)
  • L’importance des apparences corporelles (27:00)
  • Le « checkpoint », lieu de vérification en période de guerre civile (30:00)
  • Quelles transformations entre la période moderne et l’époque contemporaine ? (34:00)
  • Cadre rural, cadre urbain (39:30)
  • La durée de la guerre civile, et les traces que cela produit (42:30)
  • La guerre civile au présent (47:30)
  • La guerre civile, préférable à la guerre extérieure ? (53:00)

266. Socio-histoire du foot, avec Manuel Schotté

L’invité : Manuel Schotté, professeur de sociologie à l’université de Lille

Le livre : La Valeur du footballeur. Socio-histoire d’une production collective, Paris, éd. du CNRS, 2022.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Le paradoxe de salariés d’origine modeste captant une part énorme de la valeur (1:15)
  • Un questionnement sociologique et pas économique (4:15) et une démarche de socio-histoire (6:20)
  • Comment le football s’impose – ou pas – en tant que sport dans un pays (9:30)
  • La construction précoce d’un cadre homogène pour le football (15:00)
  • Le modèle salarial comme mode d’organisation du sport (21:00)
  • Le rôle des médias dans la construction du succès footballistique (23:00)
  • La télévision, source de financement qui n’a pas toujours été évidente (27:00)
  • La croissance de l’intérêt pour le spectacle sportif (31:00)
  • La grève des footballeurs de 1972 et le basculement contractuel qui en a découlé (40:00)
  • La question du salaire « trop » élevé qui émerge dans les années 1980 (45:00)
  • L’arrêt Bosman de 1995, une rupture qui n’en est pas une (49:00)
  • Pourquoi Maradona en couverture du livre ? (52:00)
  • Les conditions de possibilité d’écriture du livre (53:25)

Le conseil de lecture : Randall Collins, Interaction ritual chains

233. Histoire et sociologie de l’alpinisme, avec Delphine Moraldo

L’invitée : Delphine Moraldo, docteure en sociologie, professeure en classes préparatoires

Le livre : L’esprit de l’alpinisme, une sociologue de l’excellence du XIXe au XXIe siècles, Lyon, ENS éditions, 2021.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • L’intérêt d’étudier l’alpinisme, activité échappant aux catégories sociologiques habituelles (1:30)
  • Une démarche croisant questionnement sociologique et périodisation (4:00)
  • Un regard sur « l’excellence » des « grands alpinistes » (5:00)
  • Les paradoxes d’un alpinisme né dans un pays non alpin, la Grande-Bretagne (7:00)
  • Une activité liée à la formation des élites britanniques (8:30)
  • Pas tout à fait un sport : des règles non écrites (9:45)
  • Le profil social des alpinistes et les bases de données constituées pour le cerner (11:00)
  • Qu’est-ce qu’une « belle ascension » à la fin du XIXe siècle ? (15:00)
  • La place des guides de montagne, indispensables mais passant au second plan (19:00)
  • Des femmes exclues dans un alpinisme présenté comme « conquête » virile (21:40)
  • Un alpinisme britannique concurrencé au début du XXe siècle par la France et l’Allemagne (27:30)
  • L’alpinisme et ses enjeux géopolitiques dans l’entre-deux-guerres (29:30)
  • Des alpinistes issus des milieux populaires dans les années 1930 (32:00) et dans les années 1950 avec l’expédition Paragot-Bérardini sur l’Aconcagua (36:45)
  • L’esprit de l’alpinisme à l’épreuve des ascensions himalayennes (39:00)
  • Extrait : Catherine Destivelle réagit à l’ascension hivernale du K2 par Nirmal Purja (42:00)
  • Un paradoxe : la recherche de la pureté alpinistique, mais la nécessité de financements et de médiatisation (45:00)
  • La nostalgie des alpinistes britanniques (47:00)

Le conseil de lecture : Andy Cave, L’ombre et la lumière

212. Écrire l’histoire du capitalisme, avec Pierre François et Claire Lemercier

Les invité-e-s : Pierre François, directeur de recherche en sociologie au CNRS ; Claire Lemercier, directrice de recherche en histoire au CNRS

Le livre : Sociologie historique du capitalisme, Paris, La découverte, 2021.

La discussion :

  • La genèse d’un livre qui est un manuel et se veut accessible, mais ne se limite pas à ce format (2:15)
  • Un livre qui assume de ne pas être écrit pour les économistes ni avec leur type de formalisation (5:30)
  • Le capitalisme, un objet pouvant susciter l’unité des sciences sociales ? (8:00)
  • Que met-on sous le terme « capitalisme » ? (9:45)
  • Pourquoi peut-on situer l’entrée du capitalisme à la fin du XVIIe siècle ? (14:00)
  • Une lecture non techniciste de cette genèse du capitalisme (16:15)
  • La place du travail contraint et des colonies « laboratoires » du capitalisme (ou non) à l’époque moderne (19:00)
  • Pas d’incompatibilité entre Ancien régime et capitalisme ! (21:15)
  • Les trois âges du capitalisme (23:20)
  • L’âge de l’usine, entre 1880 et 1980 environ (26:30)
  • Pourquoi le passage à l’âge de la finance, au début des années 1980 (28:00)
  • Les conflits comme moteurs de cette histoire (31:00)
  • La place de l’État dans l’histoire du capitalisme (36:30)
  • Pourquoi le libéralisme de 2021 n’est pas celui de 1821 (39:00)
  • Quelle place pour l’événement dans les trois âges du capitalisme ? (40:15)
  • Une conjonction de tournants entre 1860 et 1890 ? (43:00)

 

Les conseils de fin d’émission :

210. Les prénoms, la guerre, l’histoire, avec Baptiste Coulmont et Nicolas Todd

Les invités :

  • Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’ENS-Saclay
  • Nicolas Todd, chercheur au centre Roland Mousnier

La publication : « Naming for Kin during World War I: Baby Names as Markers for War », The Journal of Interdisciplinary History (2021) 52 (1): 55–67 (résumé en français) 

La discussion :

  • L’histoire s’intéresse-t-elle assez aux prénoms ? (1:30)
  • L’origine de l’étude, une attention aux orphelins de la Grande Guerre (3:25)
  • Une sur-transmission des prénoms des pères au début de la guerre en 1914… (6 :15)
  • …mais qui ne s’observe pas pour l’ensemble des hommes mobilisés (7:30)
  • Le prénom, un marqueur du deuil ? (9:50)
  • Comment on travaille sur les données numériques massives ? (11:30)
  • La base de données collaborative qui a servi de source à l’enquête, et les perspectives ouvertes par des bases comme celle des « morts pour la France » (13:50)
  • La recherche de Nicolas Todd sur les effets psychologique de la guerres chez les orphelins (15:30)
  • L’espérance de vie plus faible des orphelins prénataux (20:00)
  • Que fait la Grande Guerre aux modes de nomination, aux choix de prénoms ? (22:15)
  • Quels autres événements historiques ont déclenché des changements de prénoms ? (25:00)
  • Et ceux comme la Révolution française ou la naissance de l’URSS qui créent de nouveaux prénoms ? (26:00)
  • Les cycles temporels de retour ou de chute des prénoms (28:20)
  • La nomination suivant les parrains ou marraines, une pratique traditionnelle (30:00)
  • Le sens et l’apparition du binôme nom-prénom au Moyen âge (32:00)
  • Enjeux identitaires et conflictuels des prénoms (33:30)
  • Les trajectoires de familles immigrées lisibles sur plusieurs générations à travers les prénoms (35:30)
  • Esclavage et abolition, des phénomènes marquants pour les prénoms et changements d’identité (38:45)
  • Pourquoi s’intéresser au prénom en lien avec les propriétés sociales des individus (40:00)

 

Les références citées dans le podcast :

  • Baptiste Coulmont et Patrick Simon, « Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? », Population et Sociétés, n°565, avril 2019, p.1-4
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2018). The naming of orphans in France during World War One: A study of a nationwide cohort of pupilles de la Nation. Historical Methods, 51(2), 82-91.
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2017). Prenatal loss of father during World War One is predictive of a reduced lifespan in adulthood. Proceedings of the National Academy of Sciences, 114(16), 4201-4206.

 

Les conseils de lecture :

  • John Levi Martin, Thinking Through Statistics, University of Chicago Press, 2021.
  • Richard McElreath, Statistical Rethinking. A Bayesian Course with Examples in R and STAN, Routledge, 2020.

179. Le Moyen âge de Norbert Elias, avec Étienne Anheim

L’invité : Etienne Anheim, directeur d’études à l’EHESS et des éditions de l’EHESS

Le livre : Norbert Elias, Moyen âge et procès de civilisation, traduction d’Anne-Marie Pailhès, Paris, Éditions de l’EHESS, 2021.

La discussion :

  • Une nouvelle collection de poche pour les sciences sociales aux éditions de l’EHESS (1’)
  • Un texte inédit en français, ce qui s’inscrit dans la réception longue et complexe des travaux d’Elias (2:00)
  • Ce qui explique en partie une réception moins forte de l’œuvre d’Elias chez les médiévistes (5:00)
  • Les problèmes qu’Elias cherche à résoudre en s’emparant du Moyen âge : l’origine de la société de cour et de la modernité (8:30)
  • La thèse forte du livre, qui fait de la cour l’instance intermédiaire ou le « chaînon manquant » entre monde féodal et société moderne capitaliste (10:30)
  • L’idée que la cour permet de commencer à réguler la violence « féodale » dès le Moyen âge central (15:30)
  • L’absence de l’Église dans l’argumentation et ses raisons (18:00)
  • La façon de travailler d’Elias et les matériaux dont il dispose, en tant que sociologue, dans les années 1930 (20:00)
  • Une démarche de sociologie historique qui amène Elias à penser les causes sociales des phénomènes et à « défataliser » l’histoire nationale, en lien avec d’autres courants intellectuels issus notamment de la sociologie (25:30)
  • Le « grand Moyen âge » de Norbert Elias, proche du « long Moyen âge » de Jacques Le Goff (30:30)
  • Repenser le Moyen âge au regard de l’histoire globale (34:00)

Les références citées durant l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Étienne Anheim, « De l’usage de l’œuvre de Norbert Elias en histoire médiévale », publié en avril 2013, en ligne : www.menestrel.fr/?-elias-
  • Dominique Barthélemy, L’an mil et la Paix de Dieu. La France chrétienne et féodale 980-1060, Paris, Fayard, 1999.
  • Jérôme Baschet, La civilisation féodale : de l’an mil à la colonisation de l’Amérique, Paris, Aubier, 2004.
  • Marc Bloch, La société féodale, Paris, Albin Michel, 1939-1940.
  • Quentin Deluermoz (dir.), « Norbert Elias et le XXe siècle. Le processus de civilisation à l’épreuve », numéro thématique, Vingtième siècle. Revue d’histoire, 2010, no 106.
  • Claude Gauvard, « De grace especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991.
  • Alain Guerreau, Le féodalisme, un horizon théorique, Paris, le sycomore, 1980.
  • Dominique Iogna-Prat, La Maison Dieu. Une histoire monumentale de l’Église au Moyen Âge, 800-1200, Paris, Seuil, 2006
  • Marc Joly, Devenir Norbert Elias. Histoire croisée d’un processus de reconnaissance scientifique : la réception française, Paris, Fayard, 2012.
  • Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 1999.
  • Jacques Le Goff, « Pour un autre Moyen Âge », Europe, no 654, 1983, p. 19-24, repris dans L’imaginaire médiéval, Paris, Gallimard, 1985, p. 7-13.
  • Florian Mazel, L’évêque et le territoire. L’invention médiévale de l’espace, Paris, Seuil, 2016.
  • Michael Mitterauer, Why Europe? The Medieval Origins of Its Special Path, Chicago, University of Chicago Press, 2010.
  • Stephen White, Feuding and Peace-making in Eleventh-century France, Aldershot, Ashgate, 2004.