86. Esclavage et révolution, avec Emmanuel Fureix, Romy Sanchez et Ary Gordien

Les intervenants:

  • Emmanuel Fureix, professeur à l’Université Paris-est Créteil
  • Romy Sanchez, docteure en histoire
  • Ary Gordien, docteur en anthropologie, Chargé de recherches à l’Université de Paris/LARCA
  • Avec une contribution de Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS

Le débat: Esclavage et révolution, seconde séance des “mercredis des révolutions“, université populaire organisée à la mairie du XVIIIe arrondissement par la Société d’histoire de la révolution de 1848, en partenariat avec “Paroles d’histoire”.

85. Conseils de lectures et coups de cœur 2019

Cliquer ici pour écouter les conseils donnés en décembre 2018.

Les conseils de Noémie Villacèque (histoire antique)

  • D.M. Halperin, J.J. Winkler, F.I. Zeitlin (dir.) Bien avant la sexualité. L’expérience érotique en Grèce ancienne, Paris, EPEL, 2019 (Princeton, Princeton University Press, 1990).
  • Lydie Bodiou et Véronique Mehl, Dictionnaire du corps dans l’antiquité, Rennes, PUR, 2019.
  • Paulin Ismard, La Cité et ses esclaves. Institution, fictions, expériences, Paris, Seuil, 2019.
  • Nicolas Siron, Témoigner et convaincre: Le dispositif de vérité dans les discours judiciaires de l’Athènes classique, Paris, éditions de la Sorbonne, 2019.
  • Nathalie Barrandon, Les massacres de la République romaine, Paris, Fayard, 2018.
  • Claire Sotinel, Rome, la fin d’un empire, de Caracalla à Théodoric (212 à la fin du Ve siècle), Paris, Belin, collection « Mondes anciens », 2019.
  • Jean-Baptiste Bonnard, Corps, gestes et vêtements dans l’Antiquité. Les manifestations du politique, Caen, Presses universitaires de Caen, 2019.
  • Pierre Judet de la Combe, Homère, Paris, Gallimard, Folio, 2019
  • Murielle Szac, Olivia Sautreil, Le feuilleton d’Artémis, Paris, Bayard, 2019 (littérature jeunesse)

Les conseils d’Etienne Anheim (histoire médiévale)

  • Giulia Puma, Les Nativités italiennes (1250-1450). Une histoire d’adoration, Rome, Ecole Française de Rome, 2019.
  • Patrick Boucheron, La trace et l’aura. Vies posthumes d’Ambroise de Milan, IVe-XVIe siècle, Paris, Seuil, 2019.
  • Armando Petrucci, Promenades au pays de l’écriture, Paris, Zones sensibles, 2019.
  • Jacques Dalarun, Modèle monastique. Un laboratoire de la modernité, Paris, Éd. du CNRS, 2019.
  • Sandrine Victor, Les fils de Canaan. L’esclavage au Moyen âge, Paris, Vendémiaire, 2019.
  • Jean-Pierre Devroey, La nature et le roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne (740-820), Paris, Albin Michel, 2019.
  • Isabelle Fabre, Les vergers de l’âme. L’allégorie du jardin spirituel à la fin du Moyen Âge, Paris, Honoré Champion, 2019.
  • Christine de Pizan, Cent ballades d’amant et de dame, Paris, Gallimard, 2019.
  • Actuel Moyen âge, L’histoire continue !, Paris, Alma, 2019.

Les conseils de Caroline Callard (histoire moderne)

  • Antoine Lilti, L’héritage des Lumières, Paris, Seuil, 2019.
  • Timothy Brook, Le Léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine, Paris, Payot, 2019.
  • Charlotte de Castelnau-L’estoile, Pascoa et ses deux maris, Paris, PUF, 2019.
  • Barbara Diffendorf, Planting the Cross: Catholic Reform and Renewal in Sixteenth- and Seventeenth-Century France, Oxford, Oxford University Press, 2019.
  • Collectif, L’Exploration du monde – Une autre histoire des Grandes Découvertes, Paris, Seuil, 2019.
  • Séverin Duc, La guerre de Milan. Conquérir, gouverner, résister dans l’Europe de la Renaissance, Paris, Champ Vallon, 2019
  • Natalia Muchnik, Les prisons de la foi. L’enfermement des minorités (XVIe -XVIIIe siècle), Paris, PUF, 2019.

Les conseils de Dominique Kalifa (histoire contemporaine)

  • Emmanuel Fureix, L’œil blessé. Politiques de l’iconoclasme après la Révolution française, Champ Vallon 2019.
  • Manon Pignot, L’appel de la guerre: Des adolescents au combat, 1914-1918, Paris, Anamosa, 2019.
  • Anne-Marie Thiesse, La fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique, Paris, Gallimard, 2019.
  • Catherine Clark, Paris and the Cliché of History. The City and Photographs, 1860-1970, Oxford, Oxford University Press, 2019.
  • Arthur Asseraf, Electric News in Colonial Algeria, Oxford, Oxford University Press, 2019.

Les conseils d’André Loez

  • François Bon, Sapiens à l’œil nu, éditions du CNRS (préhistoire / jeunesse)
  • Guillaume Calafat, Une mer jalousée. Contribution à l’histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Paris, Seuil, 2019.
  • Xavier Vigna et al., Les enquêtes ouvrières dans l’Europe contemporaine. Entre pratiques scientifiques et passions politiques, Paris, La découverte, 2019.

 

84. La christianisation du monde viking, avec Stéphane Coviaux

L’invité : Stéphane Coviaux, professeur en classes préparatoires littéraires

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Le livre : La fin du monde viking, Paris, Passés composés, 2019.

Un objet mentionné dans le podcast (31′): moule de stéatite trouvé au Danemark, servant à forger des croix et des marteaux de Thor

Hammer

La discussion :

  • La naissance de cette recherche et l’intérêt pour le monde scandinave (1’10)
  • Les langues qu’il faut parler pour mener de telles recherches (2’00)
  • Le fait de travailler sur un objet aussi présent dans la culture populaire (3’45)
  • Le mot « viking » et ses ambiguïtés (4’50)
  • Le cadre spatial large du livre, et son choix (5’55)
  • L’articulation entre sources écrites, généralement postérieures, et sources archéologiques, au cœur de ce champ de recherches (7’20)
  • Les problèmes d’interprétation des données archéologiques (9’40)
  • Un document exceptionnel : la grande pierre de Jelling (10’10)
  • À inscrire dans un type de documents, les pierres runiques (12’40)
  • Des missionnaires au second plan par rapport aux rois dans le processus de christianisation, éminemment politique (14’30)
  • Une conversion sous la menace, avec Olaf Tryggvasson ? (17’15)
  • Quelle grammaire rituelle pour les processus de conversion et les baptêmes ? (18’20)
  • Quelle raison profonde à ces choix de conversion pour les rois nordiques, avec quels éléments préalables de contacts avec des chrétiens ? (20’35)
  • La variété des acteurs concernés : marchands, esclaves…. (22’45)
  • Quelle place pour les reliques dans la christianisation du nord ? (24’05)
  • Le rôle de la papauté dans ce processus, qui interagit en partie avec la Réforme grégorienne (25’15)
  • La place du christianisme oriental, et les influences byzantines, dans le monde nordique (27’00)
  • Les hésitations religieuses et les refus de la nouvelle religion (28’00)
  • Les réemplois et continuités entre dieux scandinaves et christianisme (31’30)
  • Les femmes, gagnantes ou perdantes de la christianisation ? (32’40)
  • Ce que la christianisation a pu changer au quotidien pour les populations nordiques (alimentation, onomastique…) (34’20)
  • Quelles traces visibles aujourd’hui de cette période ? (36’30)

Les références citées dans le podcast et les conseils de lecture :

  • Pierre Bauduin, Le Monde franc et les Vikings (VIIIe-Xe siècle), Paris, Albin Michel, 2009
  • Pierre Bauduin, Histoire des Vikings. Des invasions à la diaspora, Paris, Tallandier, 2019
  • Halldor Laxness, La saga des fiers-à-bras
  • Knut Hamsun, Pan

 

83. Polices politiques du bloc de l’est, avec Emmanuel Droit

L’invité : Emmanuel Droit, professeur d’histoire à Sciences Po Strasbourg

Le livre : Les polices politiques du bloc de l’est, à la recherche de l’internationale tchékiste 1955-1989, Paris, Gallimard, 2019.

La discussion :

  • Le projet de réaliser une histoire transnationale des polices politiques du bloc de l’est (1’45)
  • Les lacunes documentaires liées aux destructions d’archives (4’)
  • Les défis pratiques de l’histoire transnationale : apprendre la langue polonaise pour lire les sources ! (5’30)
  • Le travail spécifique sur des sources bureaucratiques à la fois arides et révélatrices (8’)
  • La notion de « bloc de l’est » qu’il faut en partie questionner, ou déconstruire (10’)
  • La Tchéka, née en 1917, et référence mobilisée dans les années 1950 afin notamment de mettre à distance les politiques répressives staliniennes (11’40)
  • La mise en place des polices politiques en Europe de l’est après 1945, de façon différenciée suivant les pays
  • L’image du tchékiste, parfait communiste
  • L’articulation entre dimensions socialiste, policière et patriotique de leur identité (20’)
  • Le tournant de la fin des années 1960, après le Printemps de Prague et avec la hausse des voyages au sein du bloc de l’est (22’30)
  • Une période qui remet en question l’image d’immobilisme ou de stagnation à l’est dans les années 1970, si l’on essaie de penser les futurs non advenus et de ne pas raconter l’histoire par la fin (26’)
  • L’exportation des pratiques policières dans le Tiers-Monde, au temps de la guerre froide globale : Cuba, Nicaragua, Yemen… (28’30)
  • Le défi du terrorisme international dans les années 1970, et l’ambiguïté des pays de l’est à son égard (31’)
  • La tension dans la pratique tchékiste entre le secret et l’affichage (33’)
  • Le fossé mémoriel entre Russie et Europe de l’est sur a question (35’)
  • Comment penser le passé de la RDA aujourd’hui, sans nostalgie ni simplifications faisant de la Stasi la seule composante de cette expérience ? (38’30)

Le conseil de lecture : Chris Kraus, La fabrique des salauds. Trad. de l’allemand par Rose Labourie. Belfond, 2019.

82. Derniers siècles romains, avec Claire Sotinel

Émission en partenariat avec Chemins d’histoire, podcast de Luc Daireaux, enregistrée dans les studios de Radio Clype (réalisation Margot Leutard).

L’invitée : Claire Sotinel, professeure d’histoire à l’université Paris-est-Créteil

Rome, la fin d'un empire - <p><span style="font-size:12px">En 212, l’empereur Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l’Empire. Cette mesure couronne une évolution séculaire vers un empire politiquement unifié et culturellement universel.</span></p> <p><span style="font-size:12px">Près de trois siècles plus tard, l’avènement du roi ostrogoth Théodoric marque la fin d’un processus au terme duquel les provinces occidentales et l’Italie elle-même ont échappé à l’administration impériale. En Orient, Constantinople est la capitale d’un Empire romain désormais byzantin.</span></p> <p><span style="font-size:12px">La période qui se déploie dans cet ouvrage est le cadre d’impressionnantes transformations : la fin d’une société d’ordres, l’implantation de populations exogènes, la déconstruction politique de l’Empire, la diffusion du christianisme devenu religion impériale, la vitalité maintenue d’une culture latine qui produit les grandes œuvres d’Ammien Marcelin ou de saint Augustin…</span></p> <p><span style="font-size:12px">L’Antiquité tardive est aujourd’hui le sujet de vifs débats entre les historiens, certains tenant au « déclin de la civilisation » et d’autres évoquant la notion moins pessimiste de transition. Nourri des études les plus neuves, ce livre restitue, loin des clichés et des idées reçues, toute la richesse et la complexité de ces années tourmentées : il interroge la notion de crise qui se révèle d’une singulière fécondité, notamment par l’inventivité mise en œuvre pour maintenir, voire renforcer l’unité de l’Empire confronté aux pires menaces intérieures et extérieures.</span></p> <p><span style="font-size:12px">En plus de 650 pages richement illustrées, Claire Sotinel, spécialiste de l’Antiquité tardive, retrace, au plus près des événements, la longue histoire, entièrement revisitée, de cette fin de l’Empire romain qui ne fut pas une agonie mais bien plutôt une effervescente recomposition politique, économique, sociale et culturelle.</span></p>

Le livre : Rome, la fin d’un empire, de Caracalla à Théodoric (212 à la fin du Ve siècle), Paris, Belin, collection « Mondes anciens », 2019.

La discussion :

  • Quels choix pour ce troisième volume consacré à Rome dans la série « Mondes anciens » ? (1’45)
  • L’édit de Caracalla en 212, point de départ de l’ouvrage, et transformation profonde du monde romain (5’05)
  • La réussite même de l’empire, qui l’amène à se transformer et prépare les conditions de sa disparition (6’30)
  • Les choix iconographiques de l’ouvrage, et la double lecture qu’ils permettent (8’45)
  • Le poids d’une question historiographique ancienne, liée à l’idée de « déclin » et de « décadence » (11’50)
  • Des visions concurrentes de la fin de l’antiquité suivant le champ de l’histoire étudié : transition culturelle avec Peter Brown ou Henri-Irénée Marrou, chute brutale avec Bryan Ward-Perkins… (16’05)
  • La question des transitions économiques entre Antiquité et Moyen âge (21’50)
  • Comment penser la christianisation du monde antique, passage d’une religion civique à « une religion de la personne et de la communauté » (23’45)
  • La « crise du IIIe siècle » en lien avec des reconfigurations géopolitiques majeures (26’50)
  • La difficulté à lire l’Histoire Auguste, seule source narrative suivie pour cette période (30′)
  • Héliogabale / Antonin le jeune, prototype des personnages dont l’histoire est simplifiée par cette source (33’25)
  • Les difficultés rencontrées à l’époque de Valérien et de Gallien (34’45)
  • La réinvention de l’empire à l’époque de la tétrarchie (36’45)
  • Une idée reçue à effacer dans l’historiographie : le « partage » de l’empire entre Orient et Occident après Théodose (41’25)
  • La conversion de Constantin, et les interprétations que l’on peut en donner ; son établissement d’un « langage impérial de neutralité religieuse » (44’30)
  • Le règne de Julien et les contradictions de sa politique religieuse (50’00)
  • La complexité des rapports aux barbares, à la fin de la période, et la nécessité d’en percevoir la diversité (53’35)
  • La fin de l’empire romain, fin d’un modèle politique, mais « ce n’est pas la fin du monde » (58’30)

Les références évoquées dans le podcast (par ordre alphabétique)

  • Peter Brown, Le monde de l’Antiquité tardive, de Marc Aurèle à Mahomet, Bruxelles, éd. de l’Université de Bruxelles, 2011.
  • André Chastagnol, L’évolution politique, sociale et économique du monde romain, de Dioclétien à Julien : la mise en place du régime du Bas-Empire, 284-363, Paris, SEDES, 3e éd., 1997.
  • François Chausson, Stemmata aurea : Constantin, Justine, Théodose. Revendications généalogiques et idéologie impériale au IVe siècle, Rome, Erma di Bretschneider, 2007.
  • Michel Christol, Les Règnes de Valérien et de Gallien (253-268) : travaux d’ensemble, questions chronologiques, Berlin, W. de Gruyter, 1975.
  • Andrea Giardina, « Esplosione di tardoantico », Studi Storici, vol. 40, n°1 (janv.-mars 1999), pp. 157-180.
  • Peter Heather, Rome et les barbares. Histoire nouvelle de la chute d’un empire, Paris, Alma, 2017.
  • François Jacques, Les cités de l’occident romain, Paris, Les Belles Lettres, 1990.
  • Claude Lepelley (dir.), La fin de la cité antique et le début de la cité médiévale de la fin du IIIe siècle à l’avènement de Charlemagne, Bari, Edipuglia, 1996.
  • J.H.W.G. Liebeschuetz, The decline and fall of the Roman city, Oxford, Oxford University Press, 2001
  • Henri-Irénée Marrou, Décadence romaine ou Antiquité tardive  ? iiie-vie siècle, Paris, Seuil, 1977.
  • Bryan Ward-Perkins, La chute de Rome. Fin d’une civilisation, Paris, Alma, 2014

 

81. Démocratie directe, de la Commune aux “gilets jaunes”, avec Maurizio Gribaudi et Quentin Deluermoz

Les intervenants:

  • Emmanuel Fureix, professeur à l’Université Paris-est Créteil
  • Maurizio Gribaudi, directeur d’études à l’EHESS
  • Quentin Deluermoz, maître de conférences à l’Université Paris-XIII

Le débat: la démocratie directe, de la Commune aux “gilets jaunes”, première séance des “mercredis des révolutions“, université populaire organisée à la mairie du XVIIIe arrondissement par la Société d’histoire de la révolution de 1848, en partenariat avec “Paroles d’histoire”.

 

80. Histoire médiévale et bande dessinée, avec Fanny Madeline et Valérie Theis

Les invitées : Fanny Madeline, maître de conférences à l’université Paris-I ; Valérie Theis, professeur à l’ENS (Paris)

Les parutions : Croisades et cathédrales, d’Aliénor à Saint Louis ; À la vie, à la mort, des rois maudits à la guerre de cent ans (t. 7 et 8 de l’Histoire dessinée de la France, éditions La découverte / La revue dessinée)

La discussion :

  • Comment s’est fait le travail de coordination au sein de la collection, et entre les deux volumes ? (1’30)
  • Une collection qui a une identité forte, et qui fait souvent usage de narrateurs placés au sein du récit : le choix, ici, de la Mort comme narratrice pour le tome 8 (4’00), et de deux voyageurs pour le tome 7 (6’00)
  • Le jeu avec les représentations médiévales et le « médiévalisme », avec des clins d’œil aux Monty Python ou au Septième sceau (7’10)
  • Les représentations de la peste (10’00)
  • À quels lecteurs-lectrices s’adressent les albums, avec quels niveaux de lecture ? (12’40)
  • Les codes graphiques très différents des deux livres, et ce qu’ils permettent de montrer du Moyen âge ; comment s’est fait le travail avec les artistes (17’20)
  • Les dessins de paysages et de villes médiévales du tome 7 (22’30)
  • Des images qui prennent parfois le contrepied des clichés sur un Moyen âge crasseux ou obscurantistes (27’15)
  • Une narration dans le tome 7 qui est davantage géographique que chronologique (30’10)
  • La restitution des débats autour de l’hérésie et des cathares (31’30)
  • Les débats historiographiques présents dans le tome 8 : genèse de l’État moderne et du sentiment national (33’40)
  • La façon de montrer les crises économiques des XIIIe-XIVe siècles (37’40)
  • La place de l’Église et des clercs dans ces albums (40’45)

Les conseils de lecture :

79. L’histoire en chansons sur l’Histgeobox, avec Julien Blottière

L’invité : Julien Blottière, professeur d’histoire-géographie et animateur de l’Histgeobox

La discussion :

 

78. J. R. R. Tolkien et l’histoire, avec Emilie Fissier et Frédéric Manfrin

Les invité-e-s : Emilie Fissier et Frédéric Manfrin, du département d’histoire de la Bibliothèque Nationale de France, commissaire associée et commissaire principal (avec Vincent Ferré) de l’exposition Tolkien

L’événement : exposition « Tolkien, voyage en terre du Milieu », du 22 octobre 2019 au 16 février 2020 à la Bibliothèque Nationale de France.

La discussion :

  • Les origines de l’exposition « Tolkien, voyage en Terre du milieu », en lien avec la Bodleian library d’Oxford,  et le « Tolkien estate » (1:15)
  • Les choix d’objets mis en regard des œuvres de Tolkien (5:50)
  • Un parti-pris de l’exposition : ne rien montrer de postérieur à 1972, pour replonger les visiteurs dans l’imaginaire propre à l’auteur (7:20)
  • Le genre de la « fantasy », déjà en partie constitué quand Tolkien commence à écrire (8:20)
  • Les anneaux de Tolkien ne sont pas le Ring de Wagner ! (10:15)
  • L’enfance de Tolkien près de Birmingham, et la sensibilité à la nature, aux paysages, qui en découle (12:40)
  • Le rapport complexe de Tolkien à Shakespeare, et à l’antiquité gréco-latine (15:10)
  • L’invention linguistique comme source fondamentale de son inspiration (17:00)
  • L’entrée en guerre de 1914, moment ambigu pour qui travaille sur les langues et l’aire germanique (19:10)
  • La marque de la Grande Guerre sur l’œuvre de Tolkien, travaillée par la mort (21:00)
  • Tolkien dans l’entre-deux-guerres, savant et écrivain pour ses enfants (24:20)
  • Son talent graphique et la variété de sa palette (26:00)
  • Le succès du Hobbit (1937) et le début d’une véritable carrière d’écrivain (28:30)
  • Le travail propre de Tolkien sur la langue anglaise, et sa musicalité (30:00)
  • La cosmogonie de la Terre du Milieu (31:45)
  • La réception du Seigneur des anneaux, et son ampleur sur les campus américains dans les années 1960 en particulier (32:45)
  • Les paradoxes d’une lecture pacifiste de Tolkien, alors qu’un personnage comme Faramir souligne la légitimité de la guerre (34:25)
  • Le Moyen âge de Tolkien, antérieur à la conquête normande, et loin de la matière arthurienne (37:00)
  • La juxtaposition de périodes et de régions dans le monde imaginaire de Tolkien : Minas Tirith, allusion à Byzance (41:20)
  • Le thème de la quête, fonctionnant de manière inversée dans le Hobbit et le Seigneur des anneaux (42:40)
  • Un Tolkien « médiéviste » qui va jusqu’à inventer une tradition manuscrite de son propre texte ! (44:10)
  • Les sources d’inspiration de Tolkien pour les créatures fantastiques dont il peuple son œuvre (45:15)
  • Un Tolkien qui ne sépare pas les créatures en « races » (48:00)
  • L’apparence des manuscrits de Tolkien, qui évoquent à leur façon le Moyen âge (50:10)
  • Quels objets, quelles œuvres ont le plus marqué les commissaires de l’exposition ? (51:50)

Pour aller plus loin :

  • Tolkien, voyage en Terre du Milieu, catalogue de l’exposition de la BNF, 2018.
  • John Garth, Tolkien et la Grande Guerre, Paris, Christian Bourgois, 2014.

77. Faire l’histoire médiévale du “Saint Suaire”, avec Nicolas Sarzeaud

L’invité : Nicolas Sarzeaud, médiéviste, doctorant à l’EHESS

Négatif de la photographie du suaire prise en 1898 par Secondo Pia

L’objet : le suaire conservé à Turin, et les controverses qu’il alimente

La discussion :

  • Le statut et la façon de nommer l’objet connu comme « suaire de Turin », et les problèmes de qualification que cela pose : suaire, linceul, relique, drap, image, « saint suaire »… ?
  • L’existence d’une « discipline » propre à l’étude de cet objet, la « sindonologie », qui vise à prouver que le suaire est authentiquement celui qui entourait le Christ, avec des méthodes para- ou pseudo-scientifiques
  • La page wikipédia du suaire de Turin, reflet de cette tension entre partisans de l’authenticité, et chercheurs attachés à la datation établie au XIVe siècle
  • Un débat paradoxal : l’objet est très bien connu, beaucoup plus que beaucoup d’autres artefacts du Moyen âge, et très peu « mystérieux » en réalité
  • Le nombre étonnant des reliques du Christ au Moyen âge : environ 80 suaires !
  • Un débat dont les données se nouent à la toute fin du XIXe siècle, à travers les photographies du suaire par Secondo Pia qui ont assuré sa popularité, en tant que « négatif » de l’image du Christ, à un moment déterminant pour l’histoire des images
  • La remise en cause de l’authenticité du suaire par Ulysse Chevalier au début du XXe siècle, avec les outils de la critique documentaire, et les violents débats que cela suscite
  • Les stratégies discursives des « sindonologues » pour étayer l’idée de l’authenticité du suaire
  • Pour « remédiévaliser » le suaire, tour d’horizon des sources contemporaines du XIVe siècle, et des premiers conflits qui entourent l’objet
  • Des conflits qui impliquent le roi de France et la papauté
  • La valeur de l’objet et les litiges qui continuent de l’entourer au XVe siècle
  • Comment inscrire le suaire dans un questionnement plus général sur les reliques médiévales ?

Bibliographie (établie par Nicolas Sarzeaud) :

Pour les italianophones, l’ouvrage le plus complet sur l’histoire du saint Suaire depuis le xive siècle est celui d’Andrea Nicolotti, Storia e leggende di una reliquia controversata, Turin, Einaudi, 2015. Il a aussi produit plusieurs autres livres sur les théories sindonologiques, notamment en anglais From the Mandylion of Edessa to the Shroud of Turin. The Metamorphosis and Manipulation of a Legend, Leyde, Brill, 2014.

En français, les références sont plus anciennes mais on peut lire la très belle réflexion d’Odile Cellier sur l’histoire du saint Suaire et sa place dans le catholicisme contemporain, Le Signe du linceul, Paris, Cerf, 1992. Une synthèse en ligne ancienne mais de très bonne qualité a été publiée par l’archiviste André Perret, « Essai sur l’histoire du Saint Suaire du XIVe au XVIe siècle. De Lirey (Aube) à Chambéry », Mémoires de l’Académie Des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie, IV, 1960, p.49-121 :

L’étude du saint Suaire dans une perspective d’histoire sociale est récente et en pleine expansion. On peut citer pour l’époque moderne un ouvrage italien de Paolo Cozzo, La geografia celeste dei duchi di Savoia. Religione, devozioni e sacralità in uno stato di età moderna, Bologne, Mulino, 2006 et la publication d’un colloque récent : Paolo Cozzo, Andrea Merlotti, Andrea Nicolotti (dir.), The Shroud at Court. History, Usages, Places and Images of a Dynastic Relic, Leyde, Brill, 2019

Pour se pencher sur un autre suaire à l’œuvre au Moyen Âge, celui de Cadouin-Toulouse a été remarquablement étudié par Michelle Fournié dans plusieurs articles, notamment celui-ci : «Les miracles du suaire de Cadouin-Toulouse et la folie de Charles VI », Revue d’Histoire de l’Église de France, t. 99, Paris, 2013, p. 25-52.  A l’heure de l’enregistrement du podcast se tenait un colloque sur la Sainte-Coiffe de Cahors, autre suaire méridional, dont on attend la publication.

Sur la question de la position de l’historien face aux croyances, Jean-Claude Schmitt a écrit des articles fondamentaux, notamment « Les “superstitions” », dans Jacques Le Goff et René Rémond (dir.), Histoire de la France religieuse, tome I, Des dieux de la Gaule à la papauté d’Avignon, Paris, Éditions du Seuil, 1988, p. 425 ou encore « ‘Religion populaire’ et culture folklorique (note critique) », Annales, 31e année, n°5, 1976, p.941-953. Un merveilleux exemple de cette démarche au travail est Le saint lévrier. Guinefort, guérisseur d’enfants depuis le XIIIe siècle, Paris, Flammarion, 2004 (1ère éd. 1979).

A propos des croyances contemporaines et de la difficulté qu’ont les sciences humaines à se saisir sans préjuger des dévotions du proche, le sociologue Pierre Lagrange donne un point de vue stimulant dans, “Pourquoi les croyances n’intéressent-elles les anthropologues qu’au-delà de deux cents kilomètres ?”, Politix, 2012/4 (n° 100), p. 201-220.

Les autres références citées dans l’émission :

  • Roland Barthes, La chambre claire. Note sur la photographie, Paris, gallimard, 1980.
  • Pierre-Olivier Dittmar, « La mécanique des suaires », 2012
  • Patrick J. Geary, Le vol des reliques au Moyen âge : furta sacra, Paris, Aubier, 1993.
  • Andrea Nicolotti, Il processo negato. Un inedito parere della Santa Sede sull’autenticità della Sindone, Rome, Viella, 2015.
  • Catherine Vincent, Fiat Lux. Lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe au XVe siècle, Paris, Cerf, 2004.