66. Bibliothèque idéale et participative (3) : époque contemporaine

Dans ce troisième épisode d’une série réalisée grâce aux contributions des auditrices et des auditeurs du podcast, qui ont envoyé un bref éloge d’un livre d’histoire les ayant marqués, sont évoqués les luttes et les drames de l’histoire contemporaine: Grande Guerre,Shoah, guerre d’Algérie, combats des minorités noires aux États-Unis… Mais aussi de belles tentatives pour reconstruire le monde d’individus connus ou inconnus.

Vus pouvez également écouter le premier volet de cette série portant sur l’antiquité et le moyen âge, et le second consacré à l’époque moderne  (du XVIe au XVIIIe siècle).

Les livres conseillés :

  • Alain Corbin, Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot, sur les traces d’un inconnu, 1798-1876, Paris, Flammarion, 1998 (par Jérôme Lamy)
  • Gérard Noiriel, Les ouvriers dans la société française, xixe-xxe siècle, Paris, Le Seuil, 1986 (par Mathilde Larrère)
  • Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Paris, Albin Michel, 1997 (par Mathilde Larrère)
  • Patrick Cabanel, Le protestantisme français : la belle histoire, Nîmes, Alcide, 2017 (par Stéphane Zehr)
  • Michelle Perrot, George Sand à Nohant. Une maison d’artiste, Paris, Seuil, 2018 (par Mathilde Castanié)
  • Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, 14-18, Retrouver la guerre, Paris, Gallimard, 2000 (par Nathan Menez)
  • Emmanuel Debruyne, « Femmes à boches ». Occupation du corps féminin dans la France et la Belgique de la Grande Guerre, Paris, Les Belles Lettres, 2018 (par Nicolas Charles)
  • Calel Perechodnik, Suis-je un meurtrier ?, Paris, Liana Levi, 1998 (par Théo Bonin)
  • Caroline Rolland-Diamond, Black America. Une histoire des luttes pour l’égalité et la justice (XIXe-XXIe siècle), Paris, La Découverte, 2016 (par Véronique Servat)
  • Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962. Anthropologie historique d’un massacre d’État, Paris, Gallimard, 2006 (par Théophile Leroy)
  • Etienne Anheim, Le travail de l’histoire, Paris, Publications de la Sorbonne, 2018 (par Aurore Denmat-Léon)
  • Patrick Boucheron, Comment se révolter ?, Bayard, Montrouge, 2016 (par Marie-Cécile Pineau)

65. Bibliothèque idéale et participative (2) : Temps modernes

Second épisode d’une série réalisée grâce aux contributions des auditrices et des auditeurs du podcast, qui ont envoyé un bref éloge d’un livre d’histoire les ayant marqués. Dans ce deuxième volet est évoquée dans sa diversité ce qu’on a coutume d’appeler l’époque moderne : les Espagnols au “nouveau monde”, l’esclavage aux Antilles, la Fronde, les guerres de religion, l’affaire Calas…

Vous pouvez écouter la première émission portant sur l’histoire antique et médiévale, et la troisième sur l’époque contemporaine et l’historiographie.

Les livres conseillés:

  • Bartolomé et Lucile Bennassar, 1492, Un monde  nouveau ?, Paris, Perrin, 1991 (par Stéphane Descazeaux)
  • Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, Paris, La Découverte, 2009 (par Marc Jégou)
  • Nathan Wachtel, La vision des vaincus. Les Indiens du Pérou devant la conquête espagnole, 1530-1570 (par André Loez)
  • Frédéric Régent, La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions (1620-1848), Paris, Grasset, 2007 (par Muriel Descas-Ravoteur)
  • Tyler Anbinder, La cité des rêves. New York, une histoire de 400 ans, Paris, Fayard, 2018 (par tolosamedia2)
  • Mike Dash, L’archipel des hérétiques. La terrifiante histoire des naufragés du Batavia, Paris, JC Lattès, 2002  (par Vincent Truffier-Blanc)
  • Robert Mandrou, Introduction à la France moderne 1500-1640, Paris, Albin Michel, 2e éd. 1998 (par Olivier Jandot)
  • Arlette Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989 (par Fabien Lévy)
  • Janine Garrison, L’Affaire Calas, miroir des passions françaises, Paris, Fayard, 2004 (par Julie Duprat)
  • Lucien Bély, La société des princes, Paris, Fayard, 1999 (par Noémie Arnaud)
  • Sophie Vergnes, Les Frondeuses. Une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, 2013 (par Clara Coudon)
  • Edmond Dziembowski, La guerre de sept ans, Paris, Perrin, 2015 (par Gwendal Piégais)

 

64. Bibliothèque idéale et participative (1) : Mondes anciens

Premier épisode d’une série réalisée grâce aux contributions des auditrices et des auditeurs du podcast, qui ont envoyé un bref éloge d’un livre d’histoire les ayant marqués. Dans ce premier volet sont évoqués les mondes anciens de l’Afrique, de la Méditerranée, ou encore de l’Europe médiévale. Merci pour ces envois!

Le second volet porte sur les temps modernes (du XVIe au XVIIIe siècle), le troisième sur l’époque contemporaine et l’historiographie.

Les livres présentés :

– François-Xavier Fauvelle, L’Afrique ancienne, de l’Acacus au Zimbabwe, Paris, Belin, 2018 (par Anthony Guyon)

– Pierre Vidal-Naquet, Le chasseur noir, formes de pensée et formes de société dans le monde grec, Paris, F. Maspero, 1981, rééd. La Découverte, 2005 (par Cadensia)

– Yann Le Bohec, Histoire des guerres romaines, Paris, Tallandier, 2017 (par Gildas le Quentrec)

– Johann Chapoutot, Le national-socialisme et l’Antiquité, Paris, PUF, 2008 (par Krokogyptienne)

– Karol Modzelewski, L’Europe des barbares. Germains et Slaves face aux héritiers de Rome, Paris,  Aubier, 2006 (par Emilie Mitsakis)

– Anders Winroth, Au temps des Vikings, Paris, La découverte, 2018 (par Ragenold)

– Jacques Dalarun, Dieu changea de sexe, pour ainsi dire. La religion faite femme, XIe-XVe siècle, Paris, Fayard, 2008 (par Noémie Marijon).

 

 

63. Un autre Risorgimento. L’Italie du sud au premier XIXe siècle, avec Pierre-Marie Delpu

L’invité: Pierre-Marie Delpu, chercheur au laboratoire Telemme

Le livre: Un autre Risorgimento.La formation du monde libéral dans le Royaume des Deux-Siciles (1815-1856), École française de Rome, 2019.

La discussion:

  • Le Royaume des Deux-Siciles, un espace politique original au sud de l’Italie (1′)
  • Les paradoxes de la Restauration en 1815, qui n’efface pas entièrement le passé du decennio francese (3′)
  • La question des sources : comment étudier sociétés secrètes et conspirations ? (9’50)
  • La façon de tirer parti historiquement des Mémoires de révolutionnaires comme Guglielmo Pepe (12’45)
  • L’exil et la prison, deux expériences politiques fondamentales pour les libéraux du XIXe siècle, avec la construction de la figure du « martyr » (14’10)
  • La question de la politisation populaire du XIXe siècle : « descente vers les masses » de la politique ou autonomie des pratiques et représentations ? (20′)
  • La place des martyrs politiques dans la politisation populaire (22’20)
  • L’articulation entre grandes révolutions et épisodes en apparence plus ordinaires ou routiniers (24’20)
  • Les images attachées au mezzogiorno, et son supposé déficit de « modernité », dès le XVIIIe siècle, et qui alimente des préjugés très durables (27’35)
  • Quels autres possibles en 1860 que le rattachement au Royaume d’Italie ? (33’20)

Les conseils de lecture :
– Emmanuel Fureix, L’œil blessé. Politiques de l’iconoclasme après la Révolution française, Champ Vallon 2019.
– Olivier Grenouilleau, Nos petites patries. Identités régionales et État central, en France, des origines à nos jours, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 2019.

62. La construction des nations au XIXe siècle, avec Pierre-Marie Delpu

L’invité: Pierre-Marie Delpu, chercheur au laboratoire Telemme

Le thème: L’Europe entre restauration et révolution / La France et la construction de nouveaux États par la guerre et la diplomatie (programmes de Première 2019), à travers le chapitre dans le livre d’historiographie dirigé par Sébastien Cote et Emmanuelle Picard.

La discussion :

  • Quelles réactions d’un historien du XIXe siècle à ces nouveaux programmes, assez franco-centrés ? (1′)
  • Le vocabulaire de la « nation » et du « nationalisme » au XIXe siècle (4’15)
  • Le passage d’une conception historiographique de « l’éveil » des nationalités à la « construction » des nations, à travers l’exemple du « Risorgimento » (6’30)
  • Les désaccords et conflits au sein de chaque projet national (modèle monarchique, fédératif, républicain…) (9′)
  • L’importance paradoxale des circulations transnationales pour construire les projets nationaux au premier XIXe siècle, avec la Grèce pour « laboratoire » (11’30)
  • Les expériences militaires napoléoniennes réinvesties dans les luttes libérales dans les années 1820 (15’20)
  • La question polonaise, grande cause nationale et libérale au XIXe siècle, qui conduit aussi à relativiser le rôle initiateur de la France dans les révolutions européennes (18’20)
  • Réinscrire la question nationale dans une longue durée, à travers le « long Risorgimento » par exemple (22’30)
  • Le rattachement de la Savoie à la France, « point de passage et d’ouverture » du programme de Première (25′)
  • Difficultés, inachèvement, résistances à la construction nationale, à travers notamment l’exemple des mafias en Italie méridionale (28’30)
  • Bismarck et sa conception de la nation allemande (32’10)
  • L’intérêt pour les collègues d’utiliser l’iconographie au moment où les images jouent un rôle majeur dans l’acculturation politique et nationale des populations (35’30)

Les références citées dans le podcast :

– Benedict Anderson, L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 1996 [1983].
– Walter Bruyère-Ostells, La grande armée de la liberté, Paris, Tallandier, 2009
– Olivier Grenouilleau, Nos petites patries. Identités régionales et État central, en France, des origines à nos jours, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 2019.
– Sandrine Kott, Bismarck, Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, collection « Facettes », 2003
– Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales. Europe, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1999

61. La Chine de 1842 à 1949 (programme de khâgne 2020), avec Pierre Grosser

L’invité : Pierre Grosser, professeur agrégé à Sciences Po, chercheur en histoire des relations internationales

Le thème : La Chine entre 1842 et 1949, nouvelle question au programme des ENS (Ulm et Lyon)

Lettre de cadrage du programme (site de l’ENS de Lyon)

La discussion :

  • Des bornes chronologiques assez classiques pour ce programme (1′)
  • Une lettre de cadrage des ENS qui insiste sur les interventions impérialistes et la dimension exogène de l’histoire chinoise (2’15)
  • L’idée d’une Chine qui n’est pas seulement dans la « réaction » vis-à-vis de l’étranger (3’10)
  • Les catastrophes humaines subies par la Chine dans la seconde moitié du XIXe siècle (4’20)
  • La révolte des Taiping, moment clef de l’histoire chinoise au XIXe siècle, ses origines et ses prolongements (5’30)
  • La place de la Première Guerre mondiale dans l’histoire et l’historiographie de la Chine (7’35)
  • Le « mouvement du 4 mai » 1919 et sa place dans l’avènement d’une modernité intellectuelle chinoise (8’50)
  • Quelle périodisation donner de cette période d’un siècle ? le tournant de 1895 et de la défaite face au Japon ; l’importance donnée à 1945 (10’15).
  • Les relectures actuelles du conflit entre nationalistes et communistes (14’15).
  • Les questions territoriales et identitaires (Mandchous, Tibet, Xinjiang…) (16’00)
  • L’incorporation de la Chine au système économique mondial et son évolution (18’00)
  • L’industrialisation de la Chine et les rapports entre impérialistes étrangers et bourgeoisie chinoise (19’25)
  • L’historiographie du communisme chinois, relue au prisme des archives soviétiques (21’20)
  • Conseils de lecture (23’30)

Les conseils de lecture :

En français :

– Lucien Bianco, Les origines de la révolution chinoise, 1915-1949, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 4e éd. augmentée, 2007.
– John Fairbank Merle Goldman, Histoire de la Chine, des origines à nos jours, Paris, Tallandier, « Texto », 2019.
– Yves Chevrier, La Chine moderne, Paris, PUF, « Que-sais-je », 1983.
– Pierre Grosser, L’Histoire du monde se fait en Asie. Une autre vision du XXe siècle, Paris, Odile Jacob, 2017.
– Christian Henriot, Shanghai 1927-1937 : élites locales et modernisation dans la Chine nationaliste, Paris, éd. de l’EHESS, 1991.
– Marie-Claire Bergère, Sun-Yat-Sen, Paris, Fayard, 1994 ; Capitalisme et capitalistes en Chine XIXe-XXIe siècles, Paris, Perrin, 2007.
– Alain Roux, Chiang Kaï-shek : Le grand rival de Mao, Paris, Payot, 2016.

En anglais :

– Robert Bickers, Out of China: How the Chinese ended the Era of Western Domination, Londres, Allen Lane, 2017.
– Rana Mitter, Modern China. A very short introduction, Oxford University Press, 2008.
– Klaus Mühlhahn, Making China Modern: From the Great Qing to Xi Jinping, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2019.
– Patrick Fuliang Shan, Yuan Shikai: A Reappraisal, Vancouver, The University of British Columbia Press, 2018.
– Jeffrey N. Wasserstrom, The Oxford Illustrated History of Modern China, Oxford, OUP, 2016.
– Odd Arne Westad, Restless Empire: China and the World Since 1750, Londres, Basic Books, 2012.

Approfondissement bibliographique :

– Paul A. Cohen, « Nineteenth-Century China : The Evolution of American Historical Approaches », In : Michael Szonyi (ed.) A Companion to Chinese History, Oxford, John Wiley, 2017
– Hans Van de Ven, China at War. Triumph and Tragedy in the emergence of the New China, 1937-1952, Londres, Profile Book, 2017
– Q. Edward Wang, « The Chinese Historiography of the May Fourth Movement, 1990s to the Present », Twentieth Century China, 2019, n°44(2).
– Ding Yizhuang et Mark Elliott, « How to write Chinese history in the XXIst Century. The Impact of the « New Qing History » studies and Chinese responses », Chinese Studies in History, 2018, n°51(1).

60. Retour sur le centenaire de la Grande Guerre, avec Laurent Veyssière

L’invité: Laurent Veyssière, directeur général adjoint de la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale

La discussion: les rencontres des 20-21 juin 2019 à la BNF; les acquis de la commémoration; les regrets; la dimension pédagogique comme élément fondamental

Un podcast improvisé (d’où la qualité moyenne du fichier audio) à la BNF à l’occasion des journées “il était une fois le centenaire

59. Revisiter la IIIe République, avec Mathieu Marly

L’invité: Mathieu Marly, chercheur post-doctoral et secrétaire du LabEx EHNE.

Le thème : le projet républicain 1870-1914 (nouveaux programmes de Première)

La discussion:

  • Une histoire prise dans des « fantasmes nostalgiques »
  • La nuance entre « modèle » et « projet » républicain
  • La tension propre à la IIIe République, entre défense de l’ordre, et défense des libertés
  • Ne pas idéaliser l’acte de vote sous la IIIe République
  • La dimension militaire du régime, qui participe de son modèle genré
  • Une sociabilité politique favorisée par la loi sur les débits de boisson de 1880
  • Les meetings politiques (extrait de la chanson de Mac-Nab, « Le grand métingue du métropolitain », par Marc Ogeret)
  • Un système scolaire à la fois universel et inégalitaire, révélateur des contradictions d’un « habitus national » méritocratique
  • Une histoire de l’échec scolaire qui reste à faire sous la IIIe République
  • Une sphère politique qui reste peu ouverte socialement
  • L’armée comme outil pour discipliner le corps social, à travers notamment ses bagnes coloniaux
  • La loi de 1905 comme révélateur non seulement du conflit religieux mais aussi de formes d’accommodement entre les catholiques et la République
  • L’inscription physique et symbolique de la République dans l’espace, et à travers des cérémonies et rituels
  • Un commentaire de deux documents du début des années 1880 (tableaux d’Alfred Roll et Edouard Detaille, p. 176-177 du manuel Nathan / S. Cote 1e)
  • Le lien entre République et patriotisme
  • L’efficacité du projet républicain visible lors de la mobilisation de 1914

Les références citées dans le podcast :

– Jean-François Chanet, L’École républicaine et les petites patries, préface de Mona Ozouf, Paris, Aubier, 1996
– Christophe Charle, Les élites de la République, 1880-1900, Paris, Fayard, 1987.
– Christophe Charle, La Crise des sociétés impériales. Allemagne, France, Grande-Bretagne (1900-1940). Essai d’histoire sociale comparée, Paris, Seuil, 2001.
– Paula Cossart, Le meeting politique. De la délibération à la manifestation (1868-1939), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
– Alain Garrigou, Histoire sociale du suffrage universel en France (1848-2000), Paris, Seuil, 2002.
– Dominique Kalifa, Biribi. Les bagnes coloniaux de l’armée française, Paris, Perrin, 2009.
– Nicolas Mariot, Bains de foule. Les voyages présidentiels en province, 1888-2002, Belin, coll. « socio-histoires », 2006
– Mathieu Marly, Distinguer et Soumettre. Une histoire sociale de l’armée française (1872-1914), à paraître aux Presses Universitaires de Rennes en août 2019.

Le conseil de lecture :
– Nicolas Mariot, Tous unis dans la tranchée ? 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, Éd. du Seuil, coll. « L’Univers historique », 2013.

 

58. L’iconoclasme politique au XIXe siècle, avec Emmanuel Fureix

L’invité : Emmanuel Fureix, maître de conférences à l’Université Paris-est Créteil

Le livre : L’œil blessé. Politiques de l’iconoclasme après la Révolution française, Champ Vallon 2019.

La discussion :

  • Le titre du livre : de qui l’œil est-il blessé, et par quoi ?
  • Les signes visés par l’iconoclasme politique, et les types d’opérations qui les entourent
  • Une inquiétude envers les signes politiques, qui produit des sources administratives et judiciaires en particulier
  • Des témoignages, qui n’émanent que peu des hommes politiques, qui jugent tout cela dérisoire
  • L’iconoclasme, trace d’autres formes de politisation, et de conceptions de la citoyenneté, que celle qui passe par le vote
  • Une pratique iconoclaste qui ne s’explique pas seulement par des éléments sociologiques (couches populaires vs. élites)
  • La monnaie, où s’inscrit la souveraineté, visée par l’iconoclasme
  • L’imaginaire du régicide visant les Bourbons
  • Les fleurs et leur gamme chromatique indiquant des appartenances politiques
  • La croyance en une puissance performative des signes et des gestes qui les visent
  • La tension entre gestes iconoclastes et sacralisation du patrimoine et de la propriété au XIXe siècle
  • Un iconoclasme chirurgical à lier à la notion d’« iconoclash » (Bruno Latour)
  • Un iconoclasme entre spontanéité et le calcul
  • Le contexte particulièrement troublé des années 1814-1816, et la virulence iconoclaste de la seconde Restauration
  • Un usage paradoxal et risqué de l’iconoclasme du côté des Bourbons et de leurs partisans
  • Une autre dimension de ces conflits autour des signes : le défi masculin dans l’espace public
  • La « recharge iconoclaste » de février 1831
  • Quels sens donner à la scène célèbre du « sac  des Tuileries » en  février 1848 ?
  • Le surprenant iconoclasme de la République conservatrice de 1849-1851
  • Un moment d’iconoclasme un peu oublié : la chute du Second Empire en septembre 1870
  • Le rapport entre Paris et province et les moments de diffusion des nouvelles parisiennes à l’origine de pratiques iconoclastes
  • La violence iconoclaste, substitut à la violence physique ?
  • Une efficacité des gestes iconoclastes qui semble décroître dans le dernier tiers du XIXe siècle
  • La faible circulation internationale de l’iconoclasme, à la différence de la barricade.
  • Les résurgences de l’iconoclasme dans les sociétés contemporaines

Les conseils de lecture :
– Alain Corbin, Le village des cannibales, Paris, Aubier, 1990.
– Emmanuel Fureix, Le siècle des possibles (1814-1914), Paris, PUF, 2014.

57. Historiographie de l’État à l’époque moderne, avec Igor Moullier

L’invité : Igor Moullier, maître de conférences à l’ENS de Lyon

Le thème : l’affirmation de l’État en France à l’époque moderne / le modèle britannique au XVIIIe siècle (nouveaux programmes de Seconde)

La discussion :

  • Le regard que porte un moderniste sur le retour de l’histoire moderne, sous une forme plutôt traditionnelle, dans les programmes du lycée (1:15)
  • L’absolutisme, une notion moins évidente et plus discutée que par le passé (2:50)
  • Les relectures du règne de Louis XIV, notamment dans l’historiographie anglophone (6:00)
  • À quoi ressemble l’État moderne, en termes d’effectifs, encore limités ? (7:45)
  • La place qui reste centrale de la noblesse et d’autres acteurs sociaux même dans une monarchie dite « absolue » (9 :40)
  • La guerre au cœur des dynamiques d’affirmation de l’État au XVIIe siècle, et depuis la fin du Moyen âge (11:00)
  • L’impôt comme fil directeur possible d’une partie du programme de Seconde (12:30)
  • Les relectures de l’histoire britannique, aujourd’hui démythifiée par l’historiographie qui souligne les tensions qui précèdent et accompagnent l’avènement du parlementarisme (16:00)
  • Les enjeux des complexes révolutions britanniques du XVIIe siècle (19:15)
  • Les textes et pratiques du parlementarisme britannique (22:45)
  • Les circulations idéologiques à l’encontre de l’idée d’un “modèle” britannique simplement diffusé (26:25)
  • Les rapports entre États monarchiques et Églises en France et en Grande-Bretagne (27:15)
  • Les approches historiques qui ont réfléchi à la dimension spatiale de l’État, à sa maîtrise du territoire (30:25)
  • Une analyse de l’Habeas corpus de 1679 (33:30)

Les références citées dans le podcast:

  • John Brewer, The Sinews of Power. War, Money and the English State, 1688-1783, Londres, Unwin Hyman, rééd. Routledge, 1994
  • Pierre Goubert, Louis XIV et vingt millions de Français, Paris, Fayard, 1966.
  • Renaud Morieux, Une mer pour deux royaumes, La Manche, une frontière franco-anglaise (XVIIe – XVIIIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008
  • Daniel Nordman, Frontières de France. De l’espace au territoire, XVIe-XIXe siècles, Paris, Gallimard, Bibliothèque des histoires, 1999

Les conseils de lecture :
Fanny Cosandey et Robert Descimon, L’Absolutisme en France. Histoire et historiographie, Paris, Seuil, « Points Histoire »/ »L’histoire en débats », 2002
– James Collins, La monarchie républicaine. État et société dans la France moderne, Odile Jacob, 2016.