114. Le Titanic, objet d’histoire, avec Antoine Resche

L’invité : Antoine Resche, docteur en histoire, spécialiste de la navigation transatlantique, animateur de la chaîne Youtube Histony

Le film : Titanic (James Cameron, 1997)

La discussion :

  • L’influence du film sur un parcours de chercheur (1’30)
  • Le succès considérable du film et sa place dans la culture populaire de l’époque (3’20)
  • Quelles interactions entre le film et les progrès de la recherche, sur un objet longtemps à l’écart de la recherche universitaire ? (5′)
  • Le projet de James Cameron, né d’un rapport intense à la plongée sous-marine, mais aussi des peintures de Ken Marshall (6’45)
  • La fidélité matérielle aux décors et objets d’époque (9′)
  • Mais une fidélité approximative aux rôles des individus comme l’illustre le cas de Bruce Ismay, illustrant la reprise par Cameron des récits les plus courants (11’30)
  • Les explications du naufrage données par James Cameron, justes sur le plan technique (14’40)
  • Les causes humaines de la catastrophe et les erreurs commises, à comprendre dans leur contexte (18’10)
  • Un navire “insubmersible”, idée d’époque ou amplifiée par la suite? (21’40)
  • Un contexte qui permet de comprendre autrement la question des canots de sauvetage (24’15)
  • Un naufrage exceptionnel mais qui est plus intelligible lorsqu’on le réinscrit dans des séries d’événements comparables, comme l’affaire du Costa Concordia en 2012 (27’00)
  • Les normes qui président à l’évacuation: “les femmes et les enfants d’abord”, doctrine pas toujours appliquée en réalité (30′)
  • La façon dont le film met en scène l’opposition des classes sociales (35′)
  • Le bilan humain du naufrage et ses explications (41′)
  • Un film qui met en scène de façon intéressante les rapports entre histoire et mémoire (45′)
  • Conseils de lecture (xxx)

Pour aller plus loin :

109. Revoir ‘L’armée des ombres’, avec Guillaume Pollack

L’invité : Guillaume Pollack, professeur d’histoire-géographie, et spécialiste de la RésistanceLe film : L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville, 1969)

La discussion :

  • Un film puissant sur la Résistance, et le vécu de ses acteurs (1’45)
  • L’expérience personnelle de Melville (6’)
  • Les figures réelles auxquelles renvoient les personnages du film (9’40)
  • Le contexte de 1942-1943 dans lequel se situe l’intrigue (11’10)
  • Les actes de résistance, le quotidien résistant, montrés dans le film (18’30)
  • L’importance des relations avec la population, qui permet de survivre, comme le montre la scène de Philippe Gerbier (Lino Ventura) chez le barbier (24’)
  • Le personnage de Mathilde (Simone Signoret) et ce qu’il montre des rôles féminins dans la Résistance (28’22)
  • La représentation de la violence, à l’encontre de trois figures : le traître, l’ennemi, la résistante qui risquerait d’être « retournée » (31’40)
  • L’appareil répressif français et allemand représenté dans le film (34’30)
  • Le choix de Melville consistant à « dépolitiser » la Résistance, et à faire disparaître presque entièrement les motivations des Résistants (37’30)
  • Quelle réception pour le film en 1969 ? (42’30)
  • Conseils de lecture (45’30)

Pour aller plus loin :

  • Marjolaine Boutet, « L’utilisation pédagogique de la série télévisée Un Village français », Historiens & Géographes, 2016, p. 185-188.
  • Sylvie Lindeperg, Les Ecrans de l’ombre : la Seconde Guerre mondiale dans le cinéma français (1944-1969), Paris, CNRS Éditions, 1997.
  • Christian Delage et Vincent Guigueno, L’historien et le film, Paris, Gallimard, « Folio Histoire », 2004.

107. Rambo, ou le rude retour du Vietnam, avec Marjolaine Boutet

L’invitée :  Marjolaine Boutet, Maîtresse de Conférences en Histoire contemporaine à l’UPJVLe film :  Rambo, first blood (Ted Kotcheff, 1982)

La discussion :

  • Rambo, un film assez méconnu, à relier au cinéma indépendant du « nouvel Hollywood » des années 1970 (1’30)
  • Résumé de ce « huis clos à ciel ouvert » qui oppose un vétéran du Vietnam au shérif d’une petite ville (3’35)
  • Le basculement du film lorsque Rambo revit le traumatisme du Vietnam (5’10)
  • Rambo « bon sauvage » mais expert du combat (8’00)
  • La tension entre les facettes du personnage : vulnérable et dangereux, marqué par la guerre (10’40)
  • La violence de Rambo, à réinsérer dans la représentation des vétérans dans le cinéma des années 1970-1980, et les codes des films d’action des années 1980-1990 (13’40)
  • Le fameux monologue de Rambo : « rien n’est terminé… c’était pas ma guerre » (16’30)
  • Rambo, symbole du désarroi d’une génération (19’)
  • Un film qui amorce un retournement conservateur de la mémoire du Vietnam, stigmatisant les pacifistes, le féminisme… (22’)
  • Le déni de la défaite du Vietnam, à travers la critique néoconservatrice de l’État et des institutions (24’50)
  • Quelle réception pour le film, préparée par des séries comme Magnum, PI à partir de 1980 ? (26’45)
  • Le mémorial du Vietnam et sa symbolique (30’45)
  • L’ami de Rambo victime de l’« agent orange » et la prise en charge lacunaire des vétérans (33’00)
  • L’absence des Vietnamiens dans la représentation américaine du Vietnam (35’20)

 

Articles de Marjolaine Boutet pour aller plus loin :

 

Conseils de lecture :

  • JEFFORDS, Susan, The Remasculinization of America : Gender and the Vietnam War, Bloomington (Ind.), Indiana University Press, 1989.
  • ANDEREGG, Michael (ed.), Inventing Vietnam, the War in Film and Television, Philadelphie, Temple University Press, 1991.
  • DITTMAR, Linda, MICHAUD, Gene, From Hanoi to Hollywood : the Vietnam War in American Film, New Brunswick, Rutgers University Press, 1990.
  • FERRO Marc, Cinéma et histoire, Gallimard, Folio, 1993.
  • VAÏSSE Justin, Histoire du néoconservatisme aux États-Unis, Odile Jacob, 2008.

106. Filmer la Révolution : ‘Un peuple et son roi’, avec Hugo Orain

L’invité : Hugo Orain, enseignant d’histoire-géographie et doctorant (co-tutelle) Rennes 2 et UQTR (Québec).

Le film : Un peuple et son roi (Pierre Schoeller, 2018)

La discussion :

  • Résumé du film, et des destins de personnages qu’il entrecroise (1’)
  • Le projet de Pierre Schoeller : faire la généalogie de la République (2’50)
  • Un film sur le langage politique, à l’assemblée et dans les couches populaires (4’10)
  • Les conseillers et conseillères historiques du film (5’30)
  • Une œuvre inscrite dans un contexte favorable à la représentation de la Révolution (7’30)
  • Un renouvellement historiographique perceptible à l’écran ? (8’50)
  • Des échos avec le mouvement des « gilets jaunes » et « nuit debout » ? (9’50)
  • Un film ouvertement positif envers la Révolution, ce qui est rare dans la période récente (12’15)
  • Un corpus plutôt négatif, au cinéma, à la télévision, dans les jeux vidéo (14’10)
  • Un moment clef du film : la manifestation des femmes les 5-6 octobre 1789 (16’30)
  • La place donnée à la chanson populaire dans le film (19’15)
  • Les principaux événements représentés, avec une place forte accordée à la fuite du roi et à la fusillade du Champ-de-mars, dans l’engagement révolutionnaire (20’30)
  • Une scène forte et réussie, la prise des Tuileries et ses préparatifs (24’)
  • Les sentiments mitigés laissés par le film, et les différents registres sur lesquels il fonctionne (26’50)
  • La façon dont Louis XVI est représenté, sans être ridiculisé (29’20)
  • Les débats entre députés à la salle du manège (33’35)
  • Décors, costumes, lumières : les choix visuels du film, inspirés des peintures de Raguenet (35’40)
  • Le film mis en perspective avec d’autres œuvres : La Marseillaise, Un violent désir de bonheur
  • Des séquences utilisables par les enseignants (39’45)
  • La puissance de la séquence dans laquelle la Bastille est détruite (40’50)

Conseils de lecture / pour aller plus loin :

105. Nanar sur le Nil : ‘Gods of Egypt’, avec Juliette Roy

L’invitée : Juliette Roy, étudiante en histoire, plus particulièrement de l’Egypte lagide

Le film : Gods of Egypt (Alex Proyas, 2016)

La discussion

  • Présentation du film : un bon nanar, mal reçu par la critique
  • Résumé de l’intrigue, avec le conflit Horus-Seth
  • Un film qui s’inscrit dans une série d’adaptations antiques / mythologiques
  • Une esthétique qui croise péplum et jeu vidéo (et mauvais goût)
  • Les mythes égyptiens mis en scène, comme la barque de Ré
  • Un casting accusé de « whitewashing »…
  • …sauf Chadwick Boseman jouant le dieu Thot
  • La manière dont le film représente l’au-delà
  • Des dieux « mortels » mais des « mortels » qui les accompagnent ?!
  • Comment représenter dieux et humains côte à côte
  • Décor et paysages « égyptianisants »
  • Les scènes ou éléments le plus WTF du film

Pour aller plus loin / conseils de lecture :

  • Le site Antiquipop
  • Hervé Dumont, L’Antiquité au Cinéma – Vérités, légendes et manipulations, Nouveau Monde Editions, Paris / Cinémathèque suisse, Lausanne, 2009, DISPONIBLE EN LIGNE.
  • Claude Aziza,Guide de l’Antiquité imaginaire. Roman, cinéma, bande dessinée. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée. – Paris : Les Belles Lettres, 2016.
  • Damien Agut, Juan Carlos Moreno-Garcia, L’Egypte des Pharaons, De Narmer à Dioclétien, 3150 avant J.-C.- 284 après J.-C, Paris, Belin, “Mondes anciens”, 2016.

103. Revoir ‘Excalibur’, avec William Blanc

L’invité : William Blanc, historien

Le film : Excalibur, de John Boorman (1981)

La discussion :

  • Présentation du film
  • Le parcours de John Boorman
  • Un projet initial : adapter le Seigneur des anneaux, et assumer la fantasy par opposition aux représentations du mythe arthurien dans les années 1950
  • La base du film : Le morte d’Arthur de Thomas Mallory (1470)
  • Merlin, le personnage central du film, et la place de la magie
  • L’épée Excalibur comme fil directeur du film, quitte à retoucher le mythe
  • Le personnage négatif de Morgane
  • L’exaltation de la nature et du lien avec la terre
  • Les jeux d’intertextualité, avec T. S. Eliot notamment (The Waste Land)
  • Les choix musicaux : Carl Orff, Wagner…
  • Les choix visuels du film, ses jeux de lumières et de couleurs
  • Son influence et sa postérité, en France notamment

Pour aller plus loin :

 

102. Le siècle d’or espagnol à l’écran: Alatriste, avec Alexandre Jubelin et Mehdi Girard

Le film : Alatriste (2006) d’Agustin Diaz Yanes, d’après les romans d’Arturo Perez Reverte

La discussion avec Alexandre Jubelin (podcast Le collimateur) :

  • Une adaptation des romans d’Arturo Perez-Reverte, qui représente le siècle d’or espagnol et ses guerres
  • Les guerres menées aux Pays-Bas comme arrière-plan du film
  • Une représentation de la guerre à l’époque moderne, dans ses différentes formes (siège, bataille…)
  • La façon dont le film fait des allusions visuelles aux tableaux de Velasquez
  • La représentation des armes, des détails matériels, particulièrement juste
  • Intrigues de cour et jeux nobiliaires
  • La bataille de Rocroi (1643), fin des mythiques « tercios » espagnols

La suite de la discussion avec Mehdi Girard (étudiant en histoire) :

  • L’intérêt du film
  • Le parcours du comte-duc d’Olivares, et sa représentation plutôt positive dans l’œuvre, comme ministre réformateur / rationalisant l’État
  • Un siècle d’or espagnol également montré dans ses splendeurs artistiques, à travers l’évocation de la rivalité entre les écrivains Quevedo et Góngora

Pour aller plus loin:

  • Les romans d’Arturo Perez Reverte
  • Bartolomé Bennassar, Un siècle d’or espagnol (vers 1525-vers 1648), Paris, Robert Laffont, 1982.
  • B. Lavallé, L’Amérique espagnole, de Colomb à Bolivar, Paris, Belin, 1993

 

99. Revoir “Octobre rouge”, avec Alexandre Jubelin – Le Collimateur

Émission en partenariat avec Le Collimateur, podcast de l’IRSEM, animée par Alexandre Jubelin

Le film : À la poursuite d’Octobre rouge (The Hunt for Red October) de John McTiernan (1990), d’après Tom Clancy

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Interprétation de la musique originale du film (Basil Poledouris) durant le générique de début de l’émission

53. Revoir “Le Nom de la Rose”, avec Elisabeth Lusset

L’invitée: Elisabeth Lusset, chargée de recherche au CNRS

F. Murray Abraham, Michael Lonsdale, Sean Connery, Umberto Eco et Jean-Jacques Annaud sur le tournage du Nom de la Rose

Le film: Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), d’après le roman d’Umberto Eco

La discussion:

  • Présentation générale et résumé du film (1:30)
  • L’origine du projet et le rôle des médiévistes comme conseillers historiques: Jacques Le Goff, Jean-Claude Schmitt, Michel Pastoureau, Françoise Piponnier…(5:45)
  • Le casting et le choix discuté de Sean Connery (10:40)
  • Les décors et les inspirations pour l’abbaye, mélange de différents sites: Eberbach, Rocca di San Leo, Sagra di San Michele, Castel del Monte… (12:20)
  • Pourquoi une statue baroque dans un film médiéval ? (14:15)
  • La réception critique et publique du film (15:40)
  • Un roman d’Umberto Eco presque impossible à mettre à l’écran (17:55)
  • La réaction furieuse de Jacques le Goff à la vision du film, et l’écart ou la tension entre cinéastes et historiens (21:20)
  • Une représentation du Moyen âge en partie juste, mais largement fantasmée (22:50)
  • La mise en scène d’un monastère bénédictin, et de ses rapports avec les paysans montrés comme misérables et exploités (24:25)
  • Le discours idéologique ou politique du film, et l’Église dépeinte comme instance de domination (26:00)
  • L’origine des franciscains, et des accusations d’hérésie portées contre certains ordres ou groupes religieux: Dolciniens, Spirituels… (31:50) et la mise en scène des affrontements religieux dans le film (37:20)
  • La représentation de la vie monastique et la crainte du scandale face aux transgressions  (38:20)
  • Enquêtes, autopsies et poisons au Moyen âge (41:00)
  • Peut-on torturer un moine médiéval, comme le suggère Bernardo Gui dans le film ? (43:40)
  • La question de l’abstinence des clercs (45:40)
  • L’anglais comme équivalent du latin dans le film, et le jeu sur les origines géographiques des personnages, avec le monastère comme lieu d’accueil (46:40)
  • Livres, scriptorium, bibliothèques (49:35)
  • Un Moyen âge dépeint sous des couleurs sombres, issu d’un imaginaire gothique / romantique: bossu, procès d’une « sorcière »… (52:33)
  • Guillaume de Baskerville comme incarnation du versant positif, rationnel, du monde médiéval, par opposition au fanatisme de l’inquisiteur (moins sanguinaire dans la réalité) et du bibliothécaire (54:20)
  • Les scènes les plus intéressantes d’un point de vue pédagogique ou pour ce qu’elles révèlent de la vision contemporaine du Moyen âge (55:40)

Les références et conseils de lecture :

Sur le film :
– Jean-Jacques Annaud, Une vie pour le cinéma, entretiens avec M.-F. Leclère, Paris, Grasset, 2018
– Priska Morrissey, Historiens et Cinéastes : rencontre de deux écritures, Paris, l’Harmattan, coll. « Champs visuels », 2004.
– Jacques Le Goff, Une vie pour l’histoire: entretiens avec Marc Heurgon, Paris, La Découverte, 1996.
– Michel Pastoureau, « La collaboration historique au cinéma: entretien avec Michel Pastoureau », Revue de l’Association historique des élèves du lycée Henri-IV : L’émoi de l’histoire, 21, tome 1, printemps 2000, p. 6-23.

En histoire médiévale, pour l’éclairer :
“Le cloître et la prison”:  webdocumentaire sur l’enfermement à Clairvaux
– François Amy de la Bretèque, L’Imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, Paris, Champion, 2004.
– Franck Collard, Le Crime de poison au Moyen Âge, Paris, PUF (« Le nœud gordien »), 2003.
– Faustine Harang, La torture au Moyen âge, Paris, PUF, 2018.
– Claude Gauvard, Condamner à mort au Moyen âge, Paris, PUF, 2018.
– Elisabeth Lusset, Crime, châtiment et grâce dans les monastères au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2017.
– Sophie Page, Magic in the Cloister. Pious Motives, Illicit Interests and Occult Approaches to the Medieval Universe, University Park (PA), The Pennsylvania State University Press, 2013.