304. Sport et guerre froide, avec Sylvain Dufraisse

L’invité : Sylvain Dufraisse, MCF à Nantes université

Le livre : Une histoire sportive de la guerre froide, Paris, Nouveau monde éditions, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La chronologie de la guerre froide sportive, identique à celle de la guerre froide globale ? (3:00)
  • Le double discours sur le sport « apolitique » mais concurrentiel entre les modèles idéologiques des deux adversaires (6:00)
  • Les sportifs noirs étatsuniens, enjeu de la guerre froide (12:00)
  • Les JO, quelle cohabitation entre sportifs de l’est et de l’ouest ? (16:00)
  • La Corée du nord, perturbateur sportif (23:40)
  • Tiers-Monde et guerre froide sportive (27:30)
  • Le surf, enjeu de guerre froide (34:00)
  • Guerre froide, Adidas et sport-business (37:00)
  • Des « hooligans » à l’est (40:45)
  • La fin de la guerre froide sportive (45:00)

291. La horde mongole, avec Marie Favereau

Le livre : La horde. Comment les Mongols ont changé le monde, Paris, Perrin, 2023.

L’invitée : Marie Favereau, MCF en histoire médiévale à l’université Paris-Nanterre

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Qu’est-ce que la « horde » ? (1:30)
  • L’itinéraire de recherche menant à l’étude des Mongols (4:00)
  • Un livre traduit de l’anglais… par son auteure (6:45)
  • Les étapes historiographiques ayant fait émerger le champ des études sur les Mongols (9:00)
  • Les Mongols au miroir d’autres empires nomades, comme les Comanches (Pekka Hämäläinen) (10:45)
  • Les choix d’écriture du livre (13:00)
  • Retour critique sur la notion de « pax mongolica » (16:15)
  • L’art mongol de la guerre (21:30)
  • Logistique et adaptation au milieu naturel (24:15)
  • La capacité de l’empire à intégrer des populations… mais aussi à briser certaines solidarités (26:15)
  • L’originalité des pratiques successorales et des conceptions du pouvoir (28:30)
  • Comment fonctionne le rapport à la ville et au territoire chez des nomades ? (30:45)
  • Penser l’évolution de la horde autrement que par le prisme du « déclin » (34:30)
  • La horde, accélérateur de la peste noire au XIVe siècle (36:45)
  • Existe-t-il des représentations non caricaturales des Mongols dans la culture populaire ? (39:00)
  • Quels usages politiques contemporains de Gengis Khan et des Mongols ? (42:00)

 

 

269. Le passé et l’avenir des musées, avec Krzysztof Pomian

Photo Julien Brachhammer. Remerciements à Rachel Mazouk et au Musée du Quai Branly pour l’organisation de cette rencontre enregistrée le 15 décembre 2022.

L’invité : Krzysztof Pomian, directeur de recherche honoraire au CNRS

La série de livres : Le musée, une histoire mondiale, 3 vol., Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », 2021-2022.

La discussion :

  • La démarche historique appliquée aux musées (1:00)
  • Le progrès du savoir sur les musées en un demi-siècle (3:00)
  • Les origines des musées: la longue histoire des collections (6:00)
  • La Révolution comme tournant (9:00) avec un « droit au musée » maintenu après 1815 (12:00)
  • La démocratisation du musée issue de l’industrialisation en GB et aux EU (14:00)
  • L’idée tardive d’un musée « fait pour les gens » et pas seulement pour les conservateurs ou les connaisseurs (19:00)
  • Comment le musée devient « omnivore » au cours du XIXe et XXe siècle, et la rupture avec la logique du cabinet de curiosités (23:00)
  • Les musées d’ethnographie du XIXe siècle, et son rapport de supériorité, à la fois colonial et social (26:00)
  • La naissance du Quai Branly (29:00)
  • La place de l’invisible au musée et la question du musée comme substitution à un lieu de culte (30:00), symptôme et facteur de la sécularisation de la société (33:30)
  • La question des restitutions et sa complexité (38:00), des origines à l’époque moderne aux questions coloniales (46:00)
  • La question plus large de la répartition mondiale des œuvres (51:00)
  • Questions dans la salle: des musées devenus trop accessibles ? (55:00) ; la naissance du métier de gardien (59:00) ; le rapport entre architecture et collection (1:02).

 

267. Ukraine et révolution (les mercredis des révolutions)

Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis, Mediapart et Paroles d’histoire. Retrouvez tout le programme de la 6e saison (2022-2023).

Un siècle sépare la Révolution russe de 1917 et la révolution du Maïdan de 2014. Un siècle sépare également la guerre civile qui a suivi la révolution et la guerre dans laquelle l’Ukraine est engagée depuis huit ans. Quels enseignements peut-on tirer d’un regard croisé sur l’Ukraine à travers ces périodes historiques?
Au cours de cette séance, Anna Colin Lebedev, politiste qui a publié récemment Jamais Frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique et Eric Aunoble, historien co-auteur de Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne reviennent sur le lien entre guerre et révolution. Ils proposent un dialogue entre passé et présent sur les choix sociaux et les dynamiques géopolitiques, sur l’exercice du pouvoir et la place de l’État, ou encore sur les pratiques et enjeux de la langue.
Cette séance, animée par Sylvie Aprile, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Nanterre, a été enregistrée le 23 novembre 2022 à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris.

236. Histoires d’Asie centrale, avec Cloé Drieu

L’invitée : Cloé Drieu, historienne, spécialiste de l’Asie centrale, membre du laboratoire CETOBAC

Mohammed Alim Khan (1880-1944), dernier émir du Boukhara, photo de Prokhoudine-Gorski.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Les origines d’un travail d’historienne sur l’Asie centrale (2:00)
  • Les archives des ex-Républiques soviétiques (5:00)
  • Pourquoi un intérêt sur le cinéma soviétique ? (11:00)
  • La tension entre communisme et nationalité dans l’Ouzbékistan de l’entre-deux-guerres (14:00)
  • L’Asie centrale, périphérie impériale russe puis soviétique (16:00)
  • Les découpages territoriaux et les constructions nationales de la région (19:40)
  • Des espaces de confrontation entre tradition et modernisation, autour du statut des femmes et du voile en particulier (22:00)
  • La grande révolte de 1916 et ses enjeux (26:00)
  • L’intervention soviétique en Afghanistan et ses mémoires (34:00)
  • Des croisements entre histoire soviétique et histoire coloniale ? (36:00)
  • Le télescopage entre histoire et présent avec les politiques criminelles menées contre les Ouïghours (38:45)

Références évoquées durant l’émission :

  • Articles de Cloé Drieu
  • Francine Hirsch, « Toward an Empire of Nations: Border-Making and the Formation of Soviet National Identities », The Russian Review,  59-2, 2000, p. 201‑226
  • Francine Hirsch, Empire of Nations. Ethnographic Knowledge and the Making of the Soviet Union. Ithaca-London, Cornell University Press, 2005, 367 p., bibl., index, ill., cartes.
  • Terry Martin, The Affirmative Action Empire: Nations and Nationalism in the USSR, 1923–1939 (Cornell UP, 2001)
  • Arne Haugen, The Establishment of National Republics in Soviet Central Asia, New York, Palgrave Macmillan, 2003, 280 p.
  • Adrienne Edgard, Tribal Nation: The Making of Soviet Turkmenistan (Princeton: Princeton University Press, 2004, paperback edition 2007).
  • La fiancée de l’ichan (1931)
  • Liao Yiwu, Dans l’Empire des ténèbres, Paris, Globe, 2019.
  • Tribunal Ouighour, doté de sa chaine YouTube
  • Affiches de propagande d’Ouzbékistan soviétique

 

228. Menaces sur Memorial, usages politiques de l’histoire en ex-URSS, avec Eric Aunoble

L’invité : Eric Aunoble, historien, université de Genève

Le thème : l’association Memorial et les usages du passé en Russie et en Ukraine

La discussion :

  • Les menaces pesant sur l’association Memorial (1:20)
  • Le sens et le rôle de cette association née pendant la Perestroïka (3:05)
  • La fin des années 1980, moment de passion pour les révélations sur le passé soviétique (7:00)
  • Quels sont les acteurs à l’origine de Memorial ? (8:20)
  • Le rôle fondamental de Memorial pour documenter noms, lieux, archives de la terreur d’État soviétique (11:20), avec des bases de données (13:00)
  • Les résistances à ce travail, en Russie comme en Ukraine (17:00), avec un contre-récit nationaliste russe (18:30)
  • Le travail de Memorial sur les atteintes contemporaines aux droits de l’homme, à travers les guerres de Tchétchénie en particulier, sur fond de crise économique (23:20)
  • Les soutiens à Memorial de la communauté académique internationale (27:30), et les dilemmes des libéraux en partie coupés de la société russe (29:30)
  • L’inscription de l’affaire Memorial dans un contexte plus large d’usages du passé en Russie (32:00) avec des mélanges mémoriels (33:15)
  • Les déclinaisons ukrainiennes de ces enjeux mémoriels (34:00) avec la figure de Makhno et ses usages (35:15)
  • Quelle réception du « roman national » russe et poutinien dans la société ? (38:00)
  • Quels effets dans le champ académique ? (46:30)

Les références citées dans l’émission :

Conseil de lecture: Iegor Gran, Les Services compétents, Paris, P.O.L., 2020

Générique de fin : Bérurier noir, Makhnovtchina

227. Le peintre Ilya Répine, avec Stéphanie Cantarutti et François-Xavier Nérard

Les invité-e-s :

  • Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef au Petit Palais, commissaire de l’exposition
  • François-Xavier Nérard, MCF à l’Université Paris-I

L’artiste : Ilya Répine (1844-1930) à l’occasion d’une exposition au Petit Palais

La discussion :

Stéphanie Cantarutti

  • Pourquoi une exposition Répine ? (1:30) comment a-t-elle été organisée ? (2:45)
  • Un artiste aux origines modestes (3:30), né en Ukraine (4:30)
  • La fameuse toile de 1873 Les haleurs de la Volga et ses lectures politiques (5:15)
  • Un parallèle avec Courbet (8:00)
  • Répine et son rapport à la France, visitée dès les années 1870 (9:00)
  • Son insertion dans la vie artistique russe (10:00)
  • Le peintre de l’histoire russe et Les cosaques zaporogues (11:30)
  • Un regard sur des moments troubles de l’histoire russe : la Tsarevna, Ivan le terrible (13:30)
  • Un peintre de l’émotion et du moment saisi, comme dans Celui qu’on n’attendait plus (15:15)
  • Un artiste coutumier des retouches et repentirs (17:15)
  • Ivan le terrible, un tableau récemment vandalisé, à la forte charge politique (18:00)
  • Une forme d’éloignement dans sa propriété finlandaise à partir du XXe siècle (21:00)
  • La relation Répine – Tolstoï (22:00)
  • Répine, peintre de la vie religieuse : la Procession dans la province de Koursk (23:45) bossu
  • Comment travaille Répine (27:15) portrait de kanine
  • L’évolution de l’art de Répine (29:00) conseil d’état ; tout pemier tableau
  • Répine en Révolution, en 1905 et 1917 (30:45)
  • Des relations complexes avec l’URSS (32:45) déserteur kerenski
  • La programmation culturelle accompagnant l’exposition (34:30)

François-Xavier Nérard

  • Un regard d’historien sur l’exposition, et sur son titre qui met en scène « l’âme russe » (36:15)
  • Répine peintre d’histoire, avec Ivan le terrible (40:10)
  • La mise en scène du mouvement populiste et ses ambiguïtés (42:20)
  • Représenter le pouvoir : Alexandre III (52:20)
  • Quels usages de Répine en URSS ? (57:00)

226. Poète, syndicaliste, utopiste : Alexei Gastev, avec Alexandra Koulaeva

L’invitée : Alexandra Koulaeva, chercheuse indépendante

Portrait de Gastev par Tolkatchev (1923)

Le personnage : Alexeï Gastev (1882-1939)

La discussion :

  • Les origines de l’intérêt pour Gastev (1:00)
  • Les matériaux pour écrire cette histoire (3:45)
  • Les facettes multiples d’un personnage inclassable (6:00)
  • Les débuts du parcours de Gastev, au sein du mouvement révolutionnaire russe (9:15) ; son rôle au sein de la révolution de 1905 (10:40)
  • Une rupture précoce avec les bolcheviks (11:35)
  • Un passage décisif à Paris en 1910, pour devenir anarcho-syndicaliste et pour penser le travail (13:15)
  • Le rapport au taylorisme et à la culture ouvrière (15:30)
  • Gastev écrivain, journaliste, poète (16:20)
  • Son rôle durant la période révolutionnaire en 1917-1918 (18:30)
  • La paradoxale « survie » de Gastev comme syndicaliste anarchiste aux débuts de l’URSS (21:15)
  • La naissance de l’Institut central du travail (TsiT), dans le contexte foisonnant de la NEP des années 1920 (23:30)
  • Les échos avec le mouvement artistique et pictural des constructivistes (26:20)
  • L’ambiguïté des conceptions de Gastev, et d’un travail répétitif (27:45) ; le rapport critique au stakhanovisme (29:30)
  • Matériaux et affiches produits par le TsiT (30:20)
  • Extrait sonore : « comment faut-il travailler ? » (1922), lu par Antoine Gouritin (33:00)
  • Ce qu’on sait de la mort de Gastev (36:15)
  • Le portrait de Gastev par Tolkatchev en 1923 (40:00)

Les références citées dans l’émission :

225. Dostoïevski, avec Marguerite Souchon

L’invitée : Marguerite Souchon, professeure en classe préparatoire

Le livre : Le dieu de Dostoïevski, Paris, Première partie, 2021.

La discussion :

  • Le choix d’un livre léger pour aborder un auteur compliqué (1:40)
  • Le bilan du bicentenaire de Dostoïevski (3:40)
  • Un auteur assez central en France, paradoxalement au vu de sa détestation du pays ! (5:35)
  • Origines sociales et préoccupations du servage (6:50)
  • Un succès précoce avec Les pauvres gens en 1846 (10:00)
  • Politisation et arrestation en 1849 (17:00)
  • Un retour compliqué du bagne, avec un voyage en Europe et une rupture avec l’occident (19:30)
  • Le positionnement complexe de Dostoïevski dans le débat occidentalistes / slavophiles (22:00)
  • Une passion religieuse, loin pourtant de l’Église orthodoxe (26:30)
  • La sensibilité de Dostoïevski à la question sociale (29:30)
  • Les démons, description critique des révolutionnaires russes (31:45)
  • Tchernychevski, un contre-modèle pour Dostoïevski (35:00)
  • Les sens d’un autre grand roman, L’idiot (38:00)
  • La réception de Dostoïevski et de ses romans (42:00)
  • Quels rapports avec la censure et avec les autorités ? (44:00)
  • Quels usages de Dostoïevski en URSS ? (46:10)
  • Par quoi commencer sa lecture ? (49:00)

224. L’empire russe et soviétique, avec Sabine Dullin

L’invitée : Sabine Dullin, professeure des universités à Sciences Po Paris

Le livre : L’ironie du destin. Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991), Paris, Payot, 2021.

La discussion :

  • Où en sont les études russes en France aujourd’hui ? (1:30)
  • Une lecture impériale et continuiste de l’histoire russe (4:40)
  • Les choix d’écriture du livre, une synthèse maniable (7:10)
  • La guerre de Crimée, révélatrice des dilemmes structurants de l’histoire russe : réformer, conquérir (9:15)
  • L’antisémitisme et la question juive, un enjeu récurrent de part et d’autre de la Révolution (13:00)
  • Les contestations de l’empire à la fin du XIXe siècle, politiques et nationales à la fois (19:00)
  • La décennie précédant la Grande Guerre, et l’espoir d’une stabilisation (22:00)
  • La parenthèse démocratique de 1917 et l’assemblée constituante (26:15)
  • La fragilité de la frontière ouest de l’URSS après la guerre civile telle que les bolcheviks la perçoivent (29:00)
  • Les origines extérieures du « Grand Tournant » stalinien, et l’imbrication entre réformes internes et politique étrangère (33:30)
  • La Seconde Guerre mondiale, remporté malgré Staline, ou grâce à lui ? (37:00)
  • Une « puissance pauvre » au lendemain de la guerre (41:30)
  • Gorbatchev, réformateur mais aveugle aux enjeux nationaux (45:35)
  • Conseil littéraire (48:35)

Références citées dans l’émission, et conseil de lecture :

  • Bibliographie en ligne établie par Sabine Dullin (pdf)
  • Oleg Khlevniuk, Staline, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2019.
  • L’ironie du sort (Elgar Riazanov 1975)
  • Vassili Axionov, Une saga moscovite