297. Les résonances mondiales de 1848

Les invité-e-s:

  • Fabrice Bensimon (Professeur, Paris-Sorbonne)
  • Edward Blumenthal (MCF, Sorbonne Nouvelle)
  • Julie Marquet (MCF, Université du littoral-Côte-d’Opale)
  • M’hamed Oualdi (Professeur, Sciences Po Paris)
  • Emmanuelle Perez-Tisserand (MCF, université de Toulouse)
  • Romy Sanchez (CR au CNRS)

Le livre: Q. Deluermoz, E. Fureix, C. Thibaud (dir.), Les mondes de 1848. Au-delà du Printemps des peuples, Champ Vallon, 2023.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Cuba en 1848 avec Romy Sanchez (2:00)
  • Les résonances de 1848 en Amérique latine avec Edouard Blumenthal (7:40)
  • Les chartistes, l’empire britannique et 1848 avec Fabrice Bensimon (13:00)
  • Les établissements français de l’Inde en 1848, avec Julie Marquet (20:00)
  • L’empire ottoman en 1848, avec M’hamed Oualdi (30:50)
  • Le 1848 californien, avec Emmanuelle Perez-Tisserand (36:00)

 

283. Images de 1848, avec Olivier Ihl (Sources d’histoire #2)

L’invité: Olivier Ihl, professeur de science politique à l’IEP de Grenoble

 

Les documents: lithographie de Bosredon et daguerréotypes de Thibault, juin 1848

Dossier de documents téléchargeable (pdf)

Bibliographie

Olivier Ihl, « Louis Marie Bosredon et l’entrée dans le « suffrage universel ». Sociogenèse d’une lithographie en 1848 », Revue d’histoire du XIXe siècle, 50 | 2015, 139-163.

https://journals.openedition.org/rh19/4829#ftn26

Olivier Ihl, “Dans l’œil du daguerréotype”, Études photographiques [en ligne], 34 | Printemps 2016

https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3597

Olivier Ihl,  La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris, éditions du croquant, Paris, 2016.

Conseil de lecture

Maurice Agulhon, Les quarante-huitards, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 1992 [1976].

276. Passage en revues: “écritures populaires au XIXe siècle” (RH19 n°65)

Le numéro de revue : « Écrits et écritures populaires au XIXe siècle », Revue d’histoire du XIXe siècle, 65, 2022/2

https://journals.openedition.org/rh19/docannexe/file/8876/couv_rh19_65-small250.jpg

Les invités : Alexandre Frondizi, chercheur contractuel à l’INED ; Emmanuel Fureix, professeur à l’UPEC

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Présentation de la Revue d’histoire du XIXe siècle (00:50)
  • La question des écritures populaires, à travers la figure de Joseph Déjacque (2:30)
  • L’origine du dossier « écritures populaires » au XIXe (6:00)
  • Écrits populaires, informels, ordinaires, vernaculaires… ? (10:15)
  • Les différentes strates historiographiques sur la question (14:30)
  • Écrits populaires « iconiques » (Martin Nadaux, Norbert Truquin….) et « ordinaires » (20:00)
  • Les liens entre écriture populaire et émancipation (25:30)
  • Un entretien-hommage dans le numéro, avec Jacques Rancière, Michèle Riot-Sarcey, Martin Lyons et Béatrice Fraenkel (27:40)
  • Une conceptualisation de plus en plus poussée pour analyser ces textes (32:00)
  • Accéder à l’écrit, une émancipation ? (35:30)
  • Le décloisonnement géographique du numéro: Québec, États-Unis, Angleterre, Mexique, Italie… (39:00)
  • Quelle conservation de ces documents ? (44:30)
  • Une opacité parfois indépassable des documents (53:00)

Sélection bibliographique (à partir de l’introduction du numéro):

Sur les catégories de « populaire » et « culture populaire :

  • Pierre Bourdieu, « Vous avez dit “populaire” ? », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 46, mars 1983, p. 98-105 ; Dominique Kalifa, « Les historiens français et “le populaire” », Hermès, La Revue n° 42, 2005, p. 55-59 ; Dominique Pasquier, « La “culture populaire” à l’épreuve des débats sociologiques », Hermès, La Revue, n° 42, 2005, p. 60-69 ; Claude Grignon, Jean-Claude Passeron, Le Savant et le Populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Le Seuil, 1989 ; Michel de Certeau, L’Invention du quotidien, t. 1 : Arts de faire, Paris, Gallimard, 1980 ; Paul Pasquali, Olivier Schwartz, « La culture du pauvre : un classique revisité. Hoggart, les classes populaires et la mobilité sociale », Politix, n° 114, 2016/2, p. 21-45.

Sur la « raison graphique » et les actes d’écriture :

  • Jack Goody, La Raison graphique. La domestication de la pensée sauvage, Paris, Les Éditions de Minuit, 1979 ; Daniel Fabre (dir.), Écritures ordinaires, Paris, POL-BPI Beaubourg, 1993 ; Daniel Fabre (dir.), Par écrit. Ethnologie des écritures quotidiennes, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1993 ; Armando Petrucci, Jeux de Lettres. Formes et usages de l’inscription en Italie, XIe-XXe siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1993 ; Philippe Artières, Jean-François Laé, Archives personnelles. Histoire, anthropologie et sociologie, Paris, Armand Colin, 2011 ; Thierry Wendling, « La fréquentation des textes, une discussion entre Roger Chartier et Daniel Fabre », Ethnographiques.org-Revue en ligne de sciences humaines et sociales, no 30, septembre 2015, https://www.ethnographiques.org/2015/Chartier-Fabre-Wendling

Historiographie de la lecture et des écritures populaires au XVIIIe et XIXe siècles :

  • Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires : archives du rêve ouvrier, Paris, Fayard, 1981 ; Roger Chartier, Culture écrite et société. L’ordre des livres (XIVe-XVIIIe siècle), Paris, Albin Michel, 1996 ; Judith Lyon-Caen, La Lecture et la vie. Les usages du roman au temps de Balzac, Paris, Tallandier, 2005 ; Martyn Lyons, « La culture littéraire des travailleurs : autobiographies ouvrières dans l’Europe du XIXe siècle », Annales. Histoire, Sciences sociales, 2001/4-5, p. 927-946 ; Edmond Thomas, Voix d’en bas. La poésie ouvrière du XIXe siècle, Paris, François Maspero, 1979 ; Dinah Ribard, « De l’écriture à l’événement. Acteurs et histoire de la poésie ouvrière autour de 1840 », Revue d’histoire du XIXe siècle, n° 32, 2006/1, p. 79-91 ; François Furet, Jacques Ozouf (dir.), Lire et écrire : l’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, Paris, Éditions de Minuit, 1977 ; Jean-Pierre Pélissier, Danièle Rébaudo, « Une approche de l’illettrisme en France. La signature des actes de mariage au XIXe siècle dans l’enquête 3000 familles », Histoire & mesure, vol. 16, 2004/1-2, p. 161-202 ; Martyn Lyons, The Writing Culture of Ordinary People in Europe, c. 1860-1920, Cambridge, Cambridge University Press, 2013 ; Jacques-Olivier Boudon, Le Plancher de Joachim. L’histoire retrouvée d’un village français, Paris, Belin, 2017 ; Philippe Artières, La Police de l’écriture. L’invention de la délinquance graphique (1852-1945), Paris, La Découverte, 2013.

269. Le passé et l’avenir des musées, avec Krzysztof Pomian

Photo Julien Brachhammer. Remerciements à Rachel Mazouk et au Musée du Quai Branly pour l’organisation de cette rencontre enregistrée le 15 décembre 2022.

L’invité : Krzysztof Pomian, directeur de recherche honoraire au CNRS

La série de livres : Le musée, une histoire mondiale, 3 vol., Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », 2021-2022.

La discussion :

  • La démarche historique appliquée aux musées (1:00)
  • Le progrès du savoir sur les musées en un demi-siècle (3:00)
  • Les origines des musées: la longue histoire des collections (6:00)
  • La Révolution comme tournant (9:00) avec un « droit au musée » maintenu après 1815 (12:00)
  • La démocratisation du musée issue de l’industrialisation en GB et aux EU (14:00)
  • L’idée tardive d’un musée « fait pour les gens » et pas seulement pour les conservateurs ou les connaisseurs (19:00)
  • Comment le musée devient « omnivore » au cours du XIXe et XXe siècle, et la rupture avec la logique du cabinet de curiosités (23:00)
  • Les musées d’ethnographie du XIXe siècle, et son rapport de supériorité, à la fois colonial et social (26:00)
  • La naissance du Quai Branly (29:00)
  • La place de l’invisible au musée et la question du musée comme substitution à un lieu de culte (30:00), symptôme et facteur de la sécularisation de la société (33:30)
  • La question des restitutions et sa complexité (38:00), des origines à l’époque moderne aux questions coloniales (46:00)
  • La question plus large de la répartition mondiale des œuvres (51:00)
  • Questions dans la salle: des musées devenus trop accessibles ? (55:00) ; la naissance du métier de gardien (59:00) ; le rapport entre architecture et collection (1:02).

 

265. Nabucco, un opéra dans l’histoire, avec Antonin Durand

L’invité : Antonin Durand, MCF à Sorbonne université

Le livre : Le chœur des esclaves. Un chant qui a fait l’histoire, Paris, Buchet/Chastel, 2022.

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • La légende de Nabucco comme opéra patriotique à sa création en 1842 (1:15)
  • Les travaux ayant revisité ce mythe (2:30)
  • Extrait: « Oh mia patria… » (3:45)
  • Temistocle Solera, librettiste de Verdi (4:10)
  • Le contexte de création de l’œuvre (4:45)
  • Le thème biblique de l’opéra (7:30)
  • Verdi en 1848 et le rapport musique / politique chez lui (8:40)
  • Extrait: « Viva Italia » de La battaglia di Legnano (10:45)
  • Un opéra qui n’est pas central dans le répertoire au XIXe siècle (11:30)
  • La réception internationale de Nabucco à l’époque (12:45)
  • Les méthodes du travail autour de la réception (15:00)
  • La cristallisation du mythe verdien à la fin du XIXe siècle (16:30)
  • Lectures garibaldiennes et socialistes du « Va pensiero » (19:45)
  • Extrait: hymne au 1er mai (22:30)
  • Verdi, élément clef dans la construction de la nation italienne (23:00)
  • Le concert de Trieste en 1913 (24:45)
  • Nation et musique début XXe siècle: Verdi vs Wagner (28:00)
  • Un chant patriotique, mais pas tout à fait assez martial pour la Grande Guerre (30:00)
  • Le rapport du fascisme à Verdi, et à travers lui au Risorgimento (31:00)
  • Un air chanté par des Hébreux, injouable tel quel dans l’Allemagne nazie… (33:00)
  • …mais utilisable dans une lecture sioniste en Israël (35:45)
  • « Va pensiero » folklorisé dans la seconde moitié du XXe siècle (38:00), notamment au cinéma (Sissi face à son destin, 1957)
  • Extrait: Nana Mouskouri, je chante avec toi Liberté (41:15)
  • Faire du « Va pensiero » un hymne national ? (42:15)
  • Un usage à fronts renversés de l’air par la Ligue du nord dans les années 2000 (44:50)
  • Quelle version écouter ? (48:20)

Les conseils de lecture :

  • Esteban Buch, La Neuvième de Beethoven. Une histoire politique, Gallimard, coll. Bibliothèque des Histoires, Paris, 1999.
  • Gilles Pécout, Naissance de l’Italie contemporaine, 1770-1922, Paris, Armand Colin, 2004.

Paroles du “Va pensiero”

Va, pensiero, sull’ali dorate;

Va, ti posa sui clivi, sui colli,

Ove olezzano tepide e molli

L’aure dolci del suolo natal!

Del Giordano le rive saluta,

Di Sionne le torri atterrate…

Oh mia patria sì bella e perduta!

Oh membranza sì cara e fatal!

Arpa d’or dei fatidici vati,

Perché muta dal salice pendi?

Le memorie nel petto riaccendi,

Ci favella del tempo che fu!

O simile di Solima ai fati

Traggi un suono di crudo lamento,

O t’ispiri il Signore un concento

Che ne infonda al patire virtù!

          Traduction française

Va, pensée, sur tes ailes dorées ;

Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,

Où embaument, tièdes et suaves,

Les douces brises du sol natal !

Salue les rives du Jourdain,

Les tours abattues de Sion …

Oh ma patrie si belle et perdue !

Ô souvenir si cher et funeste !

Harpe d’or des devins fatidiques,

Pourquoi, muette, pends-tu au saule ?

Rallume les souvenirs dans le cœur,

Parle-nous du temps passé !

Semblable au destin de Solime

Joue le son d’une cruelle lamentation

Ou bien que le Seigneur t’inspire une harmonie

Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !

Paroles de l’hymne au 1er mai de Pietro Gori

Vieni o Maggio t’aspettan le genti

ti salutano i liberi cuori

dolce Pasqua dei lavoratori

vieni e splendi alla gloria del sol

Squilli un inno di alate speranze

al gran verde che il frutto matura

a la vasta ideal fioritura

in cui freme il lucente avvenir

Disertate o falangi di schiavi

dai cantieri da l’arse officine

via dai campi su da le marine

tregua tregua all’eterno sudor!

Innalziamo le mani incallite

e sian fascio di forze fecondo

noi vogliamo redimere il mondo

dai tiranni de l’ozio e de l’or

Giovinezze dolori ideali

primavere dal fascino arcano

verde maggio del genere umano

date ai petti il coraggio e la fè

Date fiori ai ribelli caduti

collo sguardo rivolto all’aurora

al gagliardo che lotta e lavora

al veggente poeta che muor!

 

253. Explorateurs et exploratrices au XIXe siècle, avec Hélène Blais

L’invitée : Hélène Blais, professeure d’histoire à l’ENS

 L’exposition : Visages de l’exploration au XIXe siècle (BNF)

La discussion :

  • « Je hais les voyages et les explorateurs »: une exposition destinée à questionner les mythes et les images de l’exploration (1:00)
  •  Mettre en valeur d’autres figures de l’exploration: pas seulement des hommes blancs européens solitaires (3:00)
  • Qu’est-ce qui singularise le XIXe siècle dans une histoire longue de l’exploration ? (4:00)
  • Le travail préparatoire de l’exposition (5:15)
  • Comment prévenir le risque de renforcer les stéréotypes (7:10)
  • La provenance des objets « indigènes », question aujourd’hui majeure pour les musées (9:30)
  • Les objets savants de l’exploration et le miroir qu’ils nous tendent (11:10)
  • La difficulté physique de l’exploration (13:00)
  • Les pratiques de déguisement et de dissimulation des explorateurs (15:00)
  • Laissez-passer et intermédiaires locaux (16:45)
  • La place donnée aux cartes dans l’exposition (18:05)
  • La photographie et ce qu’elle change à l’exploration (20:00)
  • Un rapport à l’autre incertain: en tension entre curiosité et préjugés (21:30)
  • Lz rôle des femmes dans l’exploration au XIXe siècle (27:00)
  • Lecture, par Solenn Soidiki: Octavie Coudreau, Voyage au Cumina, 20 avril 1900- 7 septembre 1900, Paris, A.Lahure, 1901
  • Le regard « premier » des explorateurs sur des sociétés disparues (30:20)
  • Quel ancrage institutionnel pour l’exploration ? (33:00)
  • La culture de l’exploration (35:45)
  • Extrait de Tristes Tropiques (Claude Lévi-Strauss) (37:15)
  • Le film de James Gray, Lost city of Z (40:15)

Les conseils et références:

  • The Lost city of Z (David Grann, adapté au cinéma par James Gray, 2016)
  • Entretien avec Daniel Foliard
  • Felix Driver, Geography Militant. Cultures of Exploration and Empire, Oxford, Blackwell Publisher, 2001.
  • Patrick Straumann, Oyapock

246. Biographie d’un livre d’histoire au XIXe siècle, avec Jean-Charles Geslot

L’invité : Jean-Charles Geslot, MCF à L’Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines

Le livre : Histoire d’un livre. L’Histoire de France de Victor Duruy, Paris, CNRS éditions, 2022.

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Pourquoi faire la biographie d’un livre ? (1:30)
  • Qui est Victor Duruy en 1857 ? (3:15)
  • Duruy, entre Michelet et Lavisse (4:55)
  • Où en est le genre « Histoire de France » à ce moment ? (7:30)
  • Les historiens romantiques et le recours aux documents: les débuts d’une histoire scientifique ? (9:50)
  • La rigueur discutable de Victor Duruy pour ses notes de bas de page et ses références (13:15)
  • Quel est le quotidien d’un historien au milieu du XIXe siècle ? (14:35)
  • Qui a écrit l’Histoire de France ? Le rôle des femmes d’historiens au XIXe s. (19:00)
  • Une Histoire de France pas si stéréotypée, et pas très monarchique (19:50)
  • Le XIXe siècle, sujet sensible politiquement (24:00)
  • Faire l’histoire d’un livre qui serait comme le « Pinagot » des ouvrages historiques (27:00)
  • Les difficultés de l’enquête, les apports et limites des sources (29:45)
  • À quoi ressemble matériellement ce livre ? (32:35)
  • Les multiples formes et déclinaisons du livre au XIXe siècle (35:00)
  • Des éditions pirates (37:00)
  • Le contrat chez Hachette avec des droits d’auteur très importants (38:25)
  • Un livre qui se vend bien quand l’historien est ministre… (39:50)
  • Lenteur et complexité de la composition typographique (43:00)
  • Diffusion coloniale et mondiale du livre (45:00)

Les conseils de lecture :

  • Camille Creyghton, Résurrections de Michelet, Paris, EHESS, 2019.
  • Nathalie Richard, La Vie de Jésus de Renan. La fabrique d’un best-seller, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2015.

241. Réprimer les révolutionnaires (les mercredis des révolutions)

Les mercredis des révolutions, Université populaire de la société d’histoire de 1848 en partenariat avec Politis – Séance du 17 mars 2022 à la mairie du 18e arrondissement de Paris

Une rue de Paris en 1871 (Maximilien Luce, entre 1903 et 1906)

Le massacre de la rue Transnonain d’avril 1834, les fusillades de juin 1848, la Semaine Sanglante de 1871… L’histoire des révolutionnaires est aussi celle de répressions terribles. De nos jours, les armes ne sont plus si létales, et fort heureusement, les bilans humains moins atroces, mais la répression toujours s’abat sur celles et ceux qui veulent renverser l’ordre. Aussi sera-t-il intéressant de faire dialoguer ensemble une historienne qui a travaillé sur une des forces de l’ordre du 19e siècle, Mathilde Larrère, et le journaliste, romancier, lanceur d’alerte des violences policières pendant le mouvement des Gilets jaunes et auteur du documentaire Un pays qui se tient sage, David Dufresne. Comment documenter la répression, comment administrer la preuve ? Qui frappe, qui est frappé ? Comment expliquer, justifier, légitimer, mettre en récit ou en image la violence d’État ? Autant de questions qui permettent de faire dialoguer passé et présent.

Avec David Dufresne et Mathilde Larrère, séance animée par Philippe Darriulat

La discussion

  • Introduction, par Philippe Darriulat (00:00)
  • Quelles sources pour l’histoire de la répression au XIXe siècle ? (2:00)
  • La difficulté à obtenir des documents sur les répressions contemporaines (9:00)
  • La nouveauté des réseaux sociaux du point de vue de la profusion des photos ou récits (18:00)
  • Armée, gendarmerie, garde nationale… La diversité des acteurs de la répression au XIXe siècle (21:00)
  • Qui maintient l’ordre aujourd’hui, avec quelles pratiques, quel usage de la violence ? (30:30)
  • Les victimes de la répression et les catégories ciblées (38:00)
  • Les victimes au XIXe siècle: quelle place des femmes en particulier ? (43:00)
  • La question de la violence d’État, et de la mise en récit de la répression (51:00)
  • Les explications à donner à la violence, et le paradoxe d’une répression républicaine en 1848 et 1871 (1:05:00)
  • Mot de la fin par Philippe Darriulat (1:18:00)

 

239. Révolutions latino-américaines (les mercredis des révolutions)

Avec l’historienne Geneviève Verdo et le journaliste Maurice Lemoine

Séance animée par l’historien Edward Blumenthal, dans le cadre des Mercredis des révolutions en partenariat avec Politis

L’Amérique latine a souvent été associée à des expériences révolutionnaires dans l’imaginaire populaire et historiographique, depuis les guerres d’indépendance au début du XIXe siècle jusqu’au début du XXIe siècle. Bien que les langages et les revendications concrètes aient changé considérablement, certains enjeux ont continué à s’exprimer dans les mouvements sociaux jusqu’à aujourd’hui. L’égalité républicaine, les contours de la souveraineté populaire dans des sociétés marquées par des hiérarchies socio-ethniques, la distribution de la terre, des questions territoriales -entre autres-, véhiculent la mémoire des indépendances.

La discussion :

  • Introduction par Edward Blumenthal (00:00)
  • Présentation par Geneviève Verdo : quelles idées reçues sur les indépendances hispano-américaines ? (2:00)
  • Présentation de la Révolution mexicaine et des révolutions du XXe siècle par Maurice Lemoine (16:00)
  • Est-ce qu’il y a un atavisme révolutionnaire en Amérique latine ? (29:00)
  • La question du « populaire » dans les révolutions de la région (41:00)
  • La question des inégalités économiques et sociales (51:00)

227. Le peintre Ilya Répine, avec Stéphanie Cantarutti et François-Xavier Nérard

Les invité-e-s :

  • Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef au Petit Palais, commissaire de l’exposition
  • François-Xavier Nérard, MCF à l’Université Paris-I

L’artiste : Ilya Répine (1844-1930) à l’occasion d’une exposition au Petit Palais

La discussion :

Stéphanie Cantarutti

  • Pourquoi une exposition Répine ? (1:30) comment a-t-elle été organisée ? (2:45)
  • Un artiste aux origines modestes (3:30), né en Ukraine (4:30)
  • La fameuse toile de 1873 Les haleurs de la Volga et ses lectures politiques (5:15)
  • Un parallèle avec Courbet (8:00)
  • Répine et son rapport à la France, visitée dès les années 1870 (9:00)
  • Son insertion dans la vie artistique russe (10:00)
  • Le peintre de l’histoire russe et Les cosaques zaporogues (11:30)
  • Un regard sur des moments troubles de l’histoire russe : la Tsarevna, Ivan le terrible (13:30)
  • Un peintre de l’émotion et du moment saisi, comme dans Celui qu’on n’attendait plus (15:15)
  • Un artiste coutumier des retouches et repentirs (17:15)
  • Ivan le terrible, un tableau récemment vandalisé, à la forte charge politique (18:00)
  • Une forme d’éloignement dans sa propriété finlandaise à partir du XXe siècle (21:00)
  • La relation Répine – Tolstoï (22:00)
  • Répine, peintre de la vie religieuse : la Procession dans la province de Koursk (23:45) bossu
  • Comment travaille Répine (27:15) portrait de kanine
  • L’évolution de l’art de Répine (29:00) conseil d’état ; tout pemier tableau
  • Répine en Révolution, en 1905 et 1917 (30:45)
  • Des relations complexes avec l’URSS (32:45) déserteur kerenski
  • La programmation culturelle accompagnant l’exposition (34:30)

François-Xavier Nérard

  • Un regard d’historien sur l’exposition, et sur son titre qui met en scène « l’âme russe » (36:15)
  • Répine peintre d’histoire, avec Ivan le terrible (40:10)
  • La mise en scène du mouvement populiste et ses ambiguïtés (42:20)
  • Représenter le pouvoir : Alexandre III (52:20)
  • Quels usages de Répine en URSS ? (57:00)