169. Vies posthumes de Michelet, avec Camille Creyghton

L’invitée: Camille Creyghton, assistant professor à l’université d’Utrecht

Le livre: Résurrections de Michelet, Politique et historiographie en France depuis 1870, Paris, éditions de l’EHESS, 2019.

La discussion:

    • Comment une chercheuse néerlandaise s’empare de Michelet (2’)
    • Le sens du titre : « résurrections » de Michelet (5’)
    • Le conflit de succession à la mort de Michelet et le rôle de sa veuve Athénaïs Mialaret  (8’)
    • La sous-estimation de la part des femmes dans l’écriture de l’histoire au XIXe siècle (10’45)
    • La promotion de Michelet comme grand historien de la IIIe République (13’30)
    • Une figure pas si consensuelle ou simple à commémorer, à droite notamment (18’)
    • Les usages de Michelet en temps de crise : affaire Dreyfus, Grande Guerre, Occupation (22’20)
    • Les coupures historiographiques à nuancer entre histoire romantique, méthodique et des Annales (25’)
    • Les liens personnels et intellectuels entre Michelet et Gabriel Monod (30’05)
    • La distinction souvent faite entre Michelet « historien » et « écrivain » (33’)
    • La « redécouverte » de La Sorcière dans les années 1970 (36’30)
    • Vers une banalisation contemporaine de Michelet ? (41’)
    • Michelet a-t-il des équivalents en Europe ? (47’)

168. Conseils de lecture et coups de cœur 2020

Dessin d’Ethel Taylor, 1920

Retrouvez les conseils 2019 et 2018

Les conseils des antiquisants Vivien Barrière (MCF CY université) et Clément Salviani (ATER Université Bordeaux-Montaigne)            

Les conseils de la médiéviste Catherine Rideau-Kikuchi (MCF Université de Versailles-Saint-Quentin)

  • Pierre Monnet, Charles IV, Paris, Fayard, 2020.
  • Écrits spirituels du Moyen âge, textes réunis par Cédric Giraud, Paris, Gallimard, « Pléïade », 2020.
  • Florian Besson et Justine Breton, Un moyen âge de fer et de sang, Paris, PUF, 2020.
  • Miri Rubin, Cities of strangers. Making Lives in Medieval Europe, Cambridge University Press, 2020.
  • Renaud Adam, Le théâtre de la censure (XVIe et XXIe siècles). De l’ère typographique à l’ère numérique, Bruxelles, Académie royale, 2020.
  • Céline Bessière et Sibylle Gollac, Le genre du capital: Comment la famille reproduit les inégalités, Paris, La découverte, 2020.

Les conseils de la moderniste Pauline Lemaigre-Gaffier (MCF Université de Versailles-Saint-Quentin)

  • Anne Perrin Khelissa, Luxe intime. Essai sur notre lien aux objets précieux, Paris, CTHS, 2020.
  • Maria Pia Donato, Les archives du monde. Quand Napoléon confisqua l’histoire, Paris, PUF, 2020.
  • Nicolas Schapira, Maîtres et secrétaires (XVIè – XVIIIè siècles), Paris, Albin Michel, 2020.
  • Flavie Leroux, Les maîtresses du roi, Seyssel, Champ Vallon, 2020.
  • Série Histoire dessinée de la France: tomes 9 (En âge florissant, par ¨Pascal Brioist et Anne Simon) et 10 (Sacrées guerres, par Jérémie Foa et Pochep)
  • Nicolas Le Roux (dir.), Faire de l’histoire moderne, Paris, Garnier, 2020.

Les conseils de la contemporanéiste Caroline Muller (MCF Rennes-II)

  • Hervé Mazurel, Kaspar l’obscur, Paris, La découverte, 2020.
  • Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michèle Zancarini-Fournel, « Ne nous libérez pas, on s’en charge ! », Paris, La découverte, 2020.
  • Nastassja Martin, Croire aux fauves, Gallimard, « Verticales », 2020.
  • Pierre Singaravélou, Sylvain Venayre (dir.), Le magasin du monde, Paris, Fayard, 2020.
  • Xavier Bougarel, La division Handschar. Waffen-SS de Bosnie, 1943-1945, Paris, Passés composés, 2020.
  • Sarah Gensburger et Gérôme Truc (dir.), Les mémoriaux du 13 novembre, Paris, éditions de l’EHESS, 2020.

Les livres mentionnés par André Loez (Paroles d’histoire)

166. Les barbares : histoire et images, avec Bruno Dumézil

L’invité : Bruno Dumézil, professeur à Sorbonne Université

L’ouvrage : Barbares, Paris, PUF, « Quadrige », 2020.

La discussion :

  • Une histoire et un dictionnaire du concept de « barbare » (1’)
  • Une définition presque impossible, mais des traits récurrents servant à concevoir l’Autre comme « barbare » (2’20)
  • Attila de Delacroix sur la couverture de l’ouvrage, disant l’importance de l’image des barbares (4’)
  • Les noms de peuples barbares, et ce qu’ils recouvrent, parfois plus complexe (5’25)
  • Les peuples semi-imaginaires comme les Scythes, et les stéréotypes repris des siècles durant (6’50)
  • Les auteurs ayant évoqué les barbares, et l’ambiguïté de leurs textes (8’)
  • L’altérité des barbares : marqueurs physiques (9’25)
  • L’altérité des barbares : marqueurs alimentaires (11’)
  • La présence de l’archéologie qui compense et complète les biais des sources textuelles (12’15)
  • La transmission d’acquis historiographiques ayant remodelé notre compréhension des « barbares » (14’)
  • Comment penser aujourd’hui ce qu’on a nommé les « grandes invasions » ? (16’20)
  • Les notices consacrées aux historiens dans l’ouvrage (18’20)
  • Croyances et cultes des barbares, et des zones de contact / frontières (20’)
  • Comment accorder une place aux femmes dans un tel dictionnaire ?  (21’45)
  • Les ouvertures vers les « barbares » d’autres aires géographiques, en Chine, au Japon… et là où cela n’existe pas (23’45)
  • Rome et la Chine aux deux extrémités de l’Eurasie faisant face à des peuples nomades (25’40)
  • Des « barbares de rechange » à la période moderne ? (26’45)
  • La place donnée à la culture de masse : cinéma, littérature, jeu vidéo (28’45)
  • Est-ce qu’on s’intéresse toujours aux barbares pour de bonnes raisons ? (31’15)
  • Regrets ou ajouts par rapport à la première édition du livre (33’30)
  • Les notices les plus originales (34’45)
  • La volonté de varier les modes d’exposition du savoir et de ne pas cloisonner histoire savante et histoire diffusée auprès du grand public (36’30)
  • Conseils de lecture : Conan le barbare de Rober Howard, Tolkien, Narnia de C. S. Lewis

165. Cartographie de l’Egypte ancienne, avec Claire Somaglino

L’invitée: Claire Somaglino, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Sorbonne

Le livre: Atlas de l’Egypte ancienne, Paris, Autrement, 2020.

La discussion :

  • Un Atlas qui s’inscrit dans une réflexion sur l’espace et les frontières de l’Égypte (1’)
  • À qui s’adresse l’ouvrage ? (2’30)
  • La place donnée aux fouilles archéologiques (4’) dont les ports pharaoniques (5’) dans l’ouvrage
  • Le travail en collaboration avec la cartographe Claire Levasseur (5’30)
  • Montrer des évolutions temporelles, alors que la monarchie égyptienne a valorisé la fixité (6’)
  • Les grandes scansions chronologiques de l’égyptologie, découpées en « empires » et « périodes intermédiaires » (7’45)
  • Une périodisation tributaire de conceptions anciennes valorisant un pouvoir centralisé (11’)
  • Vizir, nomarque… le vocabulaire de l’égyptologie marqué par des langues étrangères et des concepts postérieurs (12’30)
  • Les documents permettant d’échapper à une vision trop normée transmise par les textes royaux et les tombes des élites (15’)
  • Le statut servile ou non de la main-d’œuvre (18’30)
  • Une partie consacrée à l’environnement égyptien et du Nil (20’30)
  • La Nubie, au sud de l’Égypte, un espace clef tout au long de la période (22’50)
  • Des échanges avec les autres États qui se complexifient au milieu du IInd millénaire (24’)
  • Le pharaon, chef de guerre valorisé dans ce contexte (25’40)
  • L’idéologie royale en lien avec les dieux, avec le premier pharaon divinisé, Amenhotep III (27’45)
  • L’épisode débattu du culte d’Aton (28’45)
  • Un n parallélisme entre fin du Nouvel empire et fin du monde mycénien (31’20)
  • Des relations entre États fondées sur le paiement d’un tribut (33’20)
  • L’Égypte, espace riche et convoité ? (34’45)
  • La domination perse à la fin de la période et la naissance (?) d’un sentiment « national » des égyptiens (36’)
  • Une pratique cultuelle marquant le dernier millénaire de l’histoire égyptienne :les sépultures d’animaux (38’15)
  • Quand arrête-t-on l’histoire égyptienne ? (40’30)
  • Expositions, documentaires…La place de l’Égypte antique dans la culture contemporaine (42’)
  • Conseils de lecture (43’30)

 

Les références citées dans le podcast et les conseils de lecture:

  • Damien Agut, Juan Carlos Moreno-Garcia, L’Egypte des Pharaons de Narmer à Dioclétien, Belin, “Mondes anciens”, 2016
  • Dimitri Laboury, Akhenaton, Pygmalion, 2010.
  • Lynn meskell, Private life in New kingdom Egypt, Princeton UP, 2004.
  • Frédéric Payraudeau, Chloé Ragazzoli, Claire Somaglino, Pierre Tallet, L’Egypte pharaonique. Histoire, société, culture, Paris, Armand Colin, 2019.

163. De Gaulle bâtisseur : un documentaire sur la France des “Trente glorieuses”, avec Camille Juza

L’invitée: Camille Juza, réalisatrice et productrice radio

Le film: De Gaulle bâtisseur, une histoire des trente glorieuses (diffusion France TV)

La discussion:

  • Un regard porté sur les transformations économiques et sociales de ce qu’on a nommé les “Trente glorieuses”
  • Extrait audio: Charles de Gaulle, 24 novembre 1966, inauguration du barrage de la Rance (4′)
  • Le regard critique aujourd’hui porté sur les réalisations de cette époque (4’30)
  • Derrière l’aspect critiquable des “grands ensembles”, une crise du logement (8′)
  • Le rôle du modèle américain dans la modernisation française des années 1950-1960 (10’30)
  • Une “civilisation du loisir” où l’État imagine de planifier le bonheur en remodelant les espaces (12’45)
  • La triple dimension de ces transformations :architecture, urbanisme, aménagement du territoire (15’40)
  • Le monde très masculin des aménageurs gaulliens – et la condition féminine peu enviable qui en découle (17’40)
  • Réalisation emblématique (1): Orly (21′)
  • Réalisation emblématique (2): la Grande-Motte (24′)
  • La modernisation agricole et le remembrement dans la même période (27′)
  • Comment se fait l’écriture (29′) et le travail de recherche (31’25) pour un documentaire historique
  • L’intérêt des premières archives filmées en son synchrone (34’20)

Les conseils de lecture:

  • Julian Jackson, De Gaulle
  • Céline PESSIS, Sezin TOPÇU, Christophe BONNEUIL, Une autre histoire des « Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre, Paris, La découverte, 2013.

162. Quand l’empire napoléonien volait les archives, avec Maria Pia Donato

L’invitée: Maria Pia Donato, directrice de recherche au CNRSLe livre: Les archives du monde. Quand Napoléon confisqua l’histoire, Paris, PUF, 2020.

La discussion :

  • Le thème du livre, l’énorme opération de concentration des archives européennes à Paris sous l’empire napoléonien (45’)
  • La continuité entre spoliation et vol d’œuvres d’art, et ce qui concerne les archives (2’30)
  • L’ampleur des confiscations : plusieurs centaines de milliers de documents (5’30)
  • Un moment de l’histoire où dans les archives il y a aussi des livres, des médailles, des spécimens, des objets – on est à un moment de grande porosité, qui n’a pas entièrement disparu – entre archives, musées et bibliothèques (7’55)
  • Dans quelle mesure Napoléon Ier s’est impliqué lui-même dans le projet, est-ce que cela renvoie à des conceptions personnelles de l’empereur ? (11’)
  • Le passage d’une vision « utilitaire » de ces confiscations d’archives à un projet aux dimensions symboliques beaucoup plus fortes (16’)
  • Un des signes les plus forts de cette volonté de faire des archives un symbole du pouvoir impérial : le projet de palais des archives à Paris (19’30)
  • L’idée d’utiliser les archives comme armes politiques, notamment contre la papauté quandd les relations se dégradent, en utilisant des documents comme les procédures contre Galilée et les archives de l’Inquisition (22’)
  • Des archives à la fois dégradées, et reconditionnées, suite à ce transport (26’45)
  • Le long et complexe processus de restitution de ces archives après 1814-1815 (31’)
  • Comment restituer des archives à des instances qui ont disparu ? La « nationalisation » des archives qui en résulte (34’45)
  • Les enjeux civiques de cette enquête, la nécessité de débattre des archives, dans un monde où l’héritage matériel du passé se transforme à grande vitesse (38’)
  • Conseil de lecture (42’30)

Le conseil de lecture: John Henderson, Florence under siege. Surviving the plague in an early modern city, Yale, Yale UP, 2019.

161. À la table d’Athénée et des savants antiques, avec Christian Jacob

L’invité : Christian Jacob, directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS

Le livre : Faut-il prendre les Deipnosophistes au sérieux ? Paris, Les Belles Lettres, 2020.

Édition électronique des Deipnosophistes

La discussion

  • Athénée de Naucratis, autour incontournable pour les études anciennes (1’), bien que longtemps déconsidéré comme simple compilateur (3’30)
  • Athénée, une vieille connaissance, mais abordée avec de nouvelles questions, liées à la bibliothèque d’Alexandrie et à ses traces (6’30)
  • L’ancrage social du texte dans les milieux lettrés de la Rome des IIe-IIIe siècles de notre ère (9’50)
  • Les personnages assistant à ce banquet, mode de sociabilité majeur et ritualisé (14’30)
  • Un auteur qui évoque un monde révolu, avec une forte conscience temporelle et mémorielle (17’50)
  • L’épisode du tetrax, illustrant le lien si spécifique entre les mots et les choses dans les Deipnosophistes (22’)
  • Le déroulement du banquet, régulé par le principe de questionnement de la zétésis (28’)
  • Quelles pratiques d’écriture autour de ces réunions ? (34’)
  • Le rôle de la mémoire, et des moyens mnémotechniques, dans ces milieux lettrés (37’30)
  • Une structure derrière le désordre apparent du texte (42’)
  • Comment on lit, on travaille, on fiche un tel texte, avec le TLG notamment (47’15)
  • Comment les Deipnosophistes sont arrivés jusqu’à nous, dans un seul manuscrit (52’)
  • Conseils de lecture (57)

 

 

Les références citées et les conseils de lecture (par ordre alphabétique) :

  • Vincent Azoulay et Paulin Ismard, Athènes 403. Une histoire chorale, Paris, Flammarion, 2020.
  • Mary Carruthers, Le livre de la mémoire. Une étude de la mémoire dans la culture médiévale, trad. de l’anglais par Diane Meur, Paris, Macula, 2002.
  • Marcel Détienne, Les Jardins d’Adonis. La mythologie des aromates en Grèce. Préface de J.-P. Vernant. Paris, Gallimard, 1972.
  • Marcel Détienne et Jean-Pierre Vernant, Les ruses de l’intelligence, la métis chez les Grecs. Paris, Flammarion, 1974.
  • Michel Jeanneret, Des mets et des mots. Banquets et propos de table à la Renaissance, Paris, Corti, 1987.
  • François Lissarrague, Un flot d’images. Une esthétique du banquet grec, éd. Adam Biro, Paris, 1987.
  • Pauline Schmitt-Pantel, La Cité au Banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, Rome, École française de Rome, 1992.
  • Pierre Vidal-Naquet, Le Chasseur noir. Formes de pensées et formes de société dans le monde grec, François Maspero, 1981.
  • Frances Yates, L’art de la mémoire, Paris, Gallimard, 1975.

Voir également l’entretien avec Florian Barrière sur la perte et la transmission des textes antiques

160. Penser et dessiner la Révolution française, avec Florent Grouazel, Younn Locard et Paul Chopelin

Second volet de la rencontre-Enseignants  organisée par le Service éducatif et culturel de la Conciergerie/Sainte-Chapelle le 7 octobre 2020 (écouter ici le premier volet: histoire de la BD historique)

Les intervenants: Paul Chopelin, maître de conférences à l’université Lyon-III ; Florent Grouazel et Younn Locard, auteurs-dessinateurs

L’album: Révolution, tome 1: Liberté, Actes Sud, 2019.

La discussion:

  • Des choix narratifs qui font le pari de placer les lecteurs au cœur de l’action, sans repères familiers
  • Une écriture en partie inspirée du cinéma, et le rôle de la « voix off »
  • Une palette de couleurs qui s’éloigne des stéréotypes de la période
  • Une méthode de travail particulière, où chacun écrit et dessine
  • Le choix des personnages pour ce récit choral, avec le souci de mettre en avant des figures féminines
  • Un album sans le roi, qui s’intéresse aux dynamiques populaires et ordinaires de la Révolution
  • Le rôle de la documentation et des lectures dans la conception de l’album
  • Comment restituer la langue du XVIIIe siècle ?
  • Quelles méthodes de travail pour accumuler et gérer la documentation historique, iconographique en particulier ?
  • Un épisode mis en avant dans l’album : l’incendie de la barrière de l’octroi, le 12 juillet 1789
  • Comment penser et montrer les engagements
  • Le thème du complot, trait d’union entre l’époque révolutionnaire et la nôtre
  • Comment écrire les personnages féminins du livre, avec leur liberté mais aussi vivant la domination masculine ?
  • Où en est l’écriture des tomes suivants ?

Pour aller plus loin:

157. Faire l’histoire chorale de la démocratie athénienne, avec Vincent Azoulay et Paulin Ismard

Une émission préparée et réalisée en commun avec Luc Daireaux du podcast “Chemins d’histoire”

Les invités : Vincent Azoulay, directeur d’études à l’EHESS ; Paulin Ismard, professeur à l’université d’Aix-Marseille

Le livre : Athènes 403. Une histoire chorale, Paris, Flammarion, 2020.

La discussion :

  • A l’origine du travail, une volonté de questionner le politique, dans la lignée des travaux de Nicole Loraux notamment (1’)
  • Des questionnements qui viennent en partie du présent, et une écriture « percutée » par des événements
  • La démarche de l’histoire chorale, pari d’écriture et d’historiographie
  • La choralité qui tient aussi à la démocratie
  • Extrait : le discours de Cléocritos, rapporté par Xénophon (Helléniques, II, 4, 20-22)
  • Le contexte de la stasis athénienne de 404-403 BCE
  • Le vocabulaire du chœur et son expérience, au centre de la formation des jeunes gens dans les cités grecques
  • Le choix des personnages et leur organisation, entre figures « majuscules » et « minuscules »
  • La complémentarité d’un livre écrit à deux, de façon chorale également
  • Un livre structuré en deux parties, avec des protagonistes politiques mais aussi des pas de côté
  • La résolution de la crise politique, par des modérés « sans modération », avec un compromis politique à certains égards violent
  • Les différentes temporalités de l’histoire racontée
  • L’usage de l’imagination, contrôlée par les sources, pour reconstituer une scène impliquant par exemple la prêtresse d’Athéna, Lysimachè, mais avec des garde-fous
  • La place de cette prêtresse, qu’Aristophane transpose sous le personnage de Lysistrata
  • La capacité de tous les Athéniens à percevoir des enjeux comme ceux de l’autochtonie
  • L’histoire chorale, une proposition transposable dans d’autres contextes ?

155. Saint Louis et les musulmans convertis, avec Jacques Dalarun

L’invité: Jacques Dalarun, directeur de recherche au CNRS

Le livre: William Chester Jordan, La prunelle de ses yeux. Convertis de l’islam sous le règne de Louis IX, Paris, éditions de l’EHESS, 2020 (écouter le second volet de l’entretien avec Jacques Dalarun, sur son activité de traducteur)

La discussion :
  • L’auteur du livre, et sa place parmi les médiévistes américains, dans la généalogie de Haskins et Strayer (1’)
  • Le propos très neuf du livre, sur les musulmans convertis sous Louis IX, grâce à un travail inventif sur le plan méthodologique (4’)
  • Un livre qui articule preuves, indices hypothèses et suppositions (8’)
  • La question de la conversion, dans son cadre médiéval (10’15)
  • Les apports du livre à l’historiographie du règne de Louis IX (12’)
  • Le contexte de la VIIe croisade, et le profil des musulmans qui seront convertis en 1253-1254 (16’)
  • Un épisode qui a laissé peu de traces iconographiques (20’)
  • La stratégie d’installation de ces populations au nord du royaume, de façon dispersée (21’30)
  • Des cas d’installation « exemplaire » : Dreux de Paris, ou encore des convertis inscrits à l’Université de Paris (24’)
  • Les traces plus fragmentaires des difficultés vécues par ces convertis (28’)
  • Le devenir au XIVe siècle de ces individus et de ces familles (30’)
  • Un livre qui fait réfléchir sur le présent (32’45)

 

Les références citées dans le podcast

  • William Chester Jordan, Louis IX and the Challenge of the Crusade: A Study in Rulership, Princeton University Press, 1980.
  • Marie Dejoux, Les enquêtes de Saint Louis. Gouverner et sauver son âme, Paris, Presses Universitaires de France, 2014.

Le conseil de lecture

  • Salimbene de Adam de Parme, Chronique. Traduction, introduction et notes sous la direction de Gisèle Besson et Michèle Brossard-Dandré d’après l’édition du texte latin de Giuseppe Scalia ; préface de Jean-Claude Schmitt, Paris, Honoré Champion, 2016, 2 volumes, 1324 p., 95 €