261. Fernand Braudel et l’historiographie de la Méditerranée, avec Guillaume Calafat

L’invité : Guillaume Calafat, MCF à l’université Paris-I

Le livre : Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1990, 3 vol. [1ère édition : 1949 ; 2e édition : 1966 ; 3ème édition : 1976 ; 4ème édition : 1979].

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • La lecture de La Méditerranée de Fernand Braudel (1:00)
  • Les versions différentes et successives de l’œuvres (5:20)
  • Une conception de l’espace méditerranéen ouverte sur le monde (8:45)
  • Les origines du livre, et sa dimension coloniale (10:00)
  • Le lien Lucien Febvre – Fernand Braudel (13:00)
  • Les dépouillements d’archives vertigineux effectués par Braudel (16:00)
  • Le rôle de la captivité de Braudel durant la Seconde Guerre mondiale (19:00)
  • Les trois temporalités braudéliennes (23:45)
  • La dimensions d’histoire environnementale novatrice du premier volume (26:30)
  • Braudel, hériter de Pirenne ? (29:00)
  • Comment passe-t-on de l’individu Braudel à un champ de recherche méditerranéen ? (33:00)
  • La mythification de la Méditerranée comme « creuset » (37:45)
  • La relecture de la Méditerranée par Purcell et Horden (41:00)
  • Unité et fragmentation du champ de recherche (44:00)

Les références citées dans l’émission:

Les conseils de Guillaume Calafat

  • Olivier Bouquet, Vie et mort d’un grand vizir. Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman, Paris, Les Belles Lettres, 2022.
  • Dictionnaire de la méditarrnée, Actes sud
  • D. Albera, M. Crivello, M. Tozy (dir.), Dictionnaire de la Méditerranée, Arles, Actes Sud, 2016.
  • François Georgeon, Nicolas Vatin, Gilles Veinstein (dir.) Dictionnaire de l’empire Ottoman, Paris, Fayard, 2015.
  • Don Quichotte (dans la traduction d’Aline Schulman au Seuil)! Les pages sur Alger et la captivité sont passionnantes (à ce sujet parution récente d’ailleurs du Théâtre barbaresque de Cervantès, chez Classiques Garnier).
  • Mon nom est rouge d’Orhan Pamuk (ou les Nuits de la peste plus récent)
  • Le Conseil d’Égypte de Leonardo Sciascia

251. Histoire et historiographie d’Al-Andalus, avec Emmanuelle Tixier du Mesnil

L’invitée : Emmanuelle Tixier du Mesnil, professeure d’histoire médiévale (Paris-Nanterre)

Le livre : Savoir et pouvoir en Al-Andalus au XIe siècle, Paris, Seuil 2022

La discussion :

  • Introduction (00:00)
  • Qu’est-ce qu’Al-Andalus ? (1:00)
  • Comment s’est construire l’image de l’Andalousie médiévale et de sa tolérance au XVIIIe siècle ? (3:00)
  • La place d’Al-Andalus dans les débats sur la nation espagnole aux XIXe-XXe siècle (7:30)
  • La dimension régionale de cette histoire (10:40)
  • À quoi ressemble la communauté savante étudiant Al-Andalus ? (11:45)
  • La montée d’une vision « démystificatrice » de cette histoire et ses implications politiques (13:20)
  • « Tolérance » vs coexistence (15:20)
  • Quelles sources pour comprendre les pratiques sociales ? (17:15) Comment les mettre en contexte ? (20:00)
  • Des termes comme « convivencia » ou « Reconquista » qui doivent être questionnés (21:50)
  • La périodisation d’Al-Andalus, plus compliquée qu’on ne le dit habituellement (24:20)
  • Pourquoi parler de « beau XIe siècle » ? (27:30)
  • Les principautés rivales des taifas : fragmentation politique mais vivacité culturelle (29:20)
  • L’ombre portée du califat disparu, et la question de la légitimité (32:00)
  • Puissance et vulnérabilité de ces royaumes (33:30)
  • La fluidité des catégories de pensée au XIe siècle (36:45)
  • L’identité arabe affirmée d’Al-Andalus (41:30)
  • Les choix d’écriture du livre (42:30)

Les conseils : La bibliomule de Cordoue (Lupano, 2021) ; Le destin (Youssef Chahine, 1997)

244. Artémise et l’enjeu du pouvoir féminin dans le monde grec antique, avec Violaine Sebillotte Cuchet

L’invitée : Violaine Sebillotte Cuchet, professeure d’histoire grecque à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne

Le livre : Artémise, une femme capitaine de vaisseaux en Grèce antique, Paris, Fayard, 2022.

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • Qui est Artémise d’Halicarnasse ? (1:00)
  • Le nom Artémise et le lien avec Artémis ainsi que l’Asie mineure (3:00)
  • Un travail qui n’est pas une biographie classique (4:20)
  • Pourquoi faire sortir ce personnage des seconds rôles ? (5:20)
  • Une figure « normale » dans le récit d’Hérodote ? (7:15)
  • L’importance du contexte d’écriture d’Hérodote pour comprendre son ambivalence envers Athènes (10:40), et le tour joué par Artémise aux Athéniens dans la bataille (11:30)
  • Artémise, une Amazone ? (15:00)
  • La diversité des régimes de genre dans l’Antiquité grecque, que l’athénocentrisme des sources fait perdre de vue (17:00)
  • Antiquité et stéréotypes de genre (18:30)
  • Clivages de sexe et autres clivages sociaux (20:00)
  • Halicarnasse, une cité de « middle ground » (21:20)
  • Relativiser et complexifier la coupure Grecs / barbares (24:00)
  • La question du pouvoir féminin à repenser dans l’ensemble du monde grec (29:30)
  • Relire ces enjeux grâce aux inscriptions (33:00)
  • Remettre en cause l’idée de la cité comme « club d’hommes » (36:30)
  • Quels sont les contours d’une communauté politique grecque ? Faut-il suivre le modèle défini par Aristote ? (39:30)

Les références évoquées dans le podcast:

  • Richard White, Le Middle Ground. Indiens, Empires et Républiques dans la région des Grands Lacs, 1650-1815 · Toulouse, Anacharsis, 2009 [1991]
  • Travaux sur le « middle ground » dans l’antiquité d’Irad Malkin
  • John Myres, Herodotus, father of history, Oxford, Clarendon Press, 1953.
  • Projet Eurykléia
  • Archéologie du genre

Le conseil de lecture: Virginie Despentes, King Kong Théorie

242. Métamorphoses du livre antique et médiéval, avec Filippo Ronconi

L’invité : Filippo Ronconi, maître de conférences à l’EHESS

Le livre : Aux racines du livre. Métamorphoses d’un objet de l’Antiquité au Moyen âge, Paris, éditions de l’EHESS, 2022.

La discussion:

  • Introduction (00:00)
  • La « généalogie académique » d’un byzantiniste, paléographe-codicologue, philologue (1:00)
  • L’inscription institutionnelle de la paléographie, et la divergence entre versant latin et versant grec (9:00)
  • La numérisation des manuscrits, enjeu contemporain fondamental (18:00)
  • Les mutations du livre dans les sociétés anciennes, déclenchées par les « lecteurs moyens » ? (26:10)
  • Le passage du rouleau (volumen) au livre relié (codex), plus précoce qu’on ne l’avait dit (32:40)
  • Le statut de l’auteur, lui aussi bouleversé par ce changement matériel (38:25)
  • La fin de l’antiquité, fin du lecteur moyen ? (44:30)
  • Comment le parchemin remplace le papyrus ? (49:20)

Les émissions sur des sujets proches:

Les références citées dans le podcast:

  • Umberto Eco, De bibliotheca, 1981.
  • Henri-Irénée Marrou, Décadence romaine ou antiquité tardive ?, Paris, Seuil, 1977.
  • Bryan Ward-Perkins, La chute de Rome, Paris, Alma, 2014.

Le conseil de lecture : Roger Chartier, Guglielmo Cavallo, Histoire de la lecture dans le monde occidental, Paris : Éd. du Seuil, 1997.

184. Histoires connectées de l’antiquité, avec Maurice Sartre

L’invité : Maurice Sartre, professeur émérite à l’université de Tours

Le livre : Le bateau de Palmyre. Quand les mondes anciens se rencontraient, VIe s. av. J-C, VIe s. ap. J-C, Paris, Tallandier, 2021.

La discussion :

  • Le projet du livre, qui prend ses distances avec l’idée d’une « mondialisation antique » (1:15)
  • Les origines de ce travail, lié à des renouvellements historiographiques et à des expériences personnelles, comme les fouilles d’Aï Khanoum (4:15)
  • La structure du livre, appuyé sur des sources, et sur une présentation géographique (8:20)
  • La postérité d’une historiographie d’époque coloniale (12:20)
  • Les difficultés à retrouver aujourd’hui les toponymes anciens (14:50)
  • Les cartes inédites accompagnant le livre (18:15)
  • Des sources fragmentaires et incomplètes pour certains récits de voyage, et le rapport spécifique à la géographie que dessinent ces documents (20:45)
  • Des voyages antiques qui présentent des difficultés pratiques, expliquant des connexions limitées (25:30)
  • Les « routes de la soie », une idée reçue à nuancer (30:20)
  • Les apports de l’archéologie pour penser ces connexions (34:20)
  • L’absence de monnaies romaines en Chine (37:50)
  • Voyages individuels et politiques d’État (39:40)
  • Les rythmes chronologiques de ces contacts (43:15)

Le conseil de lecture : Pline, Strabon, le Périple de la Mer Érythrée

Un épisode de In Our Time sur Strabon à écouter en complément

155. Saint Louis et les musulmans convertis, avec Jacques Dalarun

L’invité: Jacques Dalarun, directeur de recherche au CNRS

Le livre: William Chester Jordan, La prunelle de ses yeux. Convertis de l’islam sous le règne de Louis IX, Paris, éditions de l’EHESS, 2020 (écouter le second volet de l’entretien avec Jacques Dalarun, sur son activité de traducteur)

La discussion :
  • L’auteur du livre, et sa place parmi les médiévistes américains, dans la généalogie de Haskins et Strayer (1’)
  • Le propos très neuf du livre, sur les musulmans convertis sous Louis IX, grâce à un travail inventif sur le plan méthodologique (4’)
  • Un livre qui articule preuves, indices hypothèses et suppositions (8’)
  • La question de la conversion, dans son cadre médiéval (10’15)
  • Les apports du livre à l’historiographie du règne de Louis IX (12’)
  • Le contexte de la VIIe croisade, et le profil des musulmans qui seront convertis en 1253-1254 (16’)
  • Un épisode qui a laissé peu de traces iconographiques (20’)
  • La stratégie d’installation de ces populations au nord du royaume, de façon dispersée (21’30)
  • Des cas d’installation « exemplaire » : Dreux de Paris, ou encore des convertis inscrits à l’Université de Paris (24’)
  • Les traces plus fragmentaires des difficultés vécues par ces convertis (28’)
  • Le devenir au XIVe siècle de ces individus et de ces familles (30’)
  • Un livre qui fait réfléchir sur le présent (32’45)

 

Les références citées dans le podcast

  • William Chester Jordan, Louis IX and the Challenge of the Crusade: A Study in Rulership, Princeton University Press, 1980.
  • Marie Dejoux, Les enquêtes de Saint Louis. Gouverner et sauver son âme, Paris, Presses Universitaires de France, 2014.

Le conseil de lecture

  • Salimbene de Adam de Parme, Chronique. Traduction, introduction et notes sous la direction de Gisèle Besson et Michèle Brossard-Dandré d’après l’édition du texte latin de Giuseppe Scalia ; préface de Jean-Claude Schmitt, Paris, Honoré Champion, 2016, 2 volumes, 1324 p., 95 €

82. Derniers siècles romains, avec Claire Sotinel

Émission en partenariat avec Chemins d’histoire, podcast de Luc Daireaux, enregistrée dans les studios de Radio Clype (réalisation Margot Leutard).

L’invitée : Claire Sotinel, professeure d’histoire à l’université Paris-est-Créteil

Rome, la fin d'un empire - <p><span style="font-size:12px">En 212, l’empereur Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l’Empire. Cette mesure couronne une évolution séculaire vers un empire politiquement unifié et culturellement universel.</span></p> <p><span style="font-size:12px">Près de trois siècles plus tard, l’avènement du roi ostrogoth Théodoric marque la fin d’un processus au terme duquel les provinces occidentales et l’Italie elle-même ont échappé à l’administration impériale. En Orient, Constantinople est la capitale d’un Empire romain désormais byzantin.</span></p> <p><span style="font-size:12px">La période qui se déploie dans cet ouvrage est le cadre d’impressionnantes transformations : la fin d’une société d’ordres, l’implantation de populations exogènes, la déconstruction politique de l’Empire, la diffusion du christianisme devenu religion impériale, la vitalité maintenue d’une culture latine qui produit les grandes œuvres d’Ammien Marcelin ou de saint Augustin…</span></p> <p><span style="font-size:12px">L’Antiquité tardive est aujourd’hui le sujet de vifs débats entre les historiens, certains tenant au « déclin de la civilisation » et d’autres évoquant la notion moins pessimiste de transition. Nourri des études les plus neuves, ce livre restitue, loin des clichés et des idées reçues, toute la richesse et la complexité de ces années tourmentées : il interroge la notion de crise qui se révèle d’une singulière fécondité, notamment par l’inventivité mise en œuvre pour maintenir, voire renforcer l’unité de l’Empire confronté aux pires menaces intérieures et extérieures.</span></p> <p><span style="font-size:12px">En plus de 650 pages richement illustrées, Claire Sotinel, spécialiste de l’Antiquité tardive, retrace, au plus près des événements, la longue histoire, entièrement revisitée, de cette fin de l’Empire romain qui ne fut pas une agonie mais bien plutôt une effervescente recomposition politique, économique, sociale et culturelle.</span></p>

Le livre : Rome, la fin d’un empire, de Caracalla à Théodoric (212 à la fin du Ve siècle), Paris, Belin, collection « Mondes anciens », 2019.

La discussion :

  • Quels choix pour ce troisième volume consacré à Rome dans la série « Mondes anciens » ? (1’45)
  • L’édit de Caracalla en 212, point de départ de l’ouvrage, et transformation profonde du monde romain (5’05)
  • La réussite même de l’empire, qui l’amène à se transformer et prépare les conditions de sa disparition (6’30)
  • Les choix iconographiques de l’ouvrage, et la double lecture qu’ils permettent (8’45)
  • Le poids d’une question historiographique ancienne, liée à l’idée de « déclin » et de « décadence » (11’50)
  • Des visions concurrentes de la fin de l’antiquité suivant le champ de l’histoire étudié : transition culturelle avec Peter Brown ou Henri-Irénée Marrou, chute brutale avec Bryan Ward-Perkins… (16’05)
  • La question des transitions économiques entre Antiquité et Moyen âge (21’50)
  • Comment penser la christianisation du monde antique, passage d’une religion civique à « une religion de la personne et de la communauté » (23’45)
  • La « crise du IIIe siècle » en lien avec des reconfigurations géopolitiques majeures (26’50)
  • La difficulté à lire l’Histoire Auguste, seule source narrative suivie pour cette période (30′)
  • Héliogabale / Antonin le jeune, prototype des personnages dont l’histoire est simplifiée par cette source (33’25)
  • Les difficultés rencontrées à l’époque de Valérien et de Gallien (34’45)
  • La réinvention de l’empire à l’époque de la tétrarchie (36’45)
  • Une idée reçue à effacer dans l’historiographie : le « partage » de l’empire entre Orient et Occident après Théodose (41’25)
  • La conversion de Constantin, et les interprétations que l’on peut en donner ; son établissement d’un « langage impérial de neutralité religieuse » (44’30)
  • Le règne de Julien et les contradictions de sa politique religieuse (50’00)
  • La complexité des rapports aux barbares, à la fin de la période, et la nécessité d’en percevoir la diversité (53’35)
  • La fin de l’empire romain, fin d’un modèle politique, mais « ce n’est pas la fin du monde » (58’30)

Les références évoquées dans le podcast (par ordre alphabétique)

  • Peter Brown, Le monde de l’Antiquité tardive, de Marc Aurèle à Mahomet, Bruxelles, éd. de l’Université de Bruxelles, 2011.
  • André Chastagnol, L’évolution politique, sociale et économique du monde romain, de Dioclétien à Julien : la mise en place du régime du Bas-Empire, 284-363, Paris, SEDES, 3e éd., 1997.
  • François Chausson, Stemmata aurea : Constantin, Justine, Théodose. Revendications généalogiques et idéologie impériale au IVe siècle, Rome, Erma di Bretschneider, 2007.
  • Michel Christol, Les Règnes de Valérien et de Gallien (253-268) : travaux d’ensemble, questions chronologiques, Berlin, W. de Gruyter, 1975.
  • Andrea Giardina, « Esplosione di tardoantico », Studi Storici, vol. 40, n°1 (janv.-mars 1999), pp. 157-180.
  • Peter Heather, Rome et les barbares. Histoire nouvelle de la chute d’un empire, Paris, Alma, 2017.
  • François Jacques, Les cités de l’occident romain, Paris, Les Belles Lettres, 1990.
  • Claude Lepelley (dir.), La fin de la cité antique et le début de la cité médiévale de la fin du IIIe siècle à l’avènement de Charlemagne, Bari, Edipuglia, 1996.
  • J.H.W.G. Liebeschuetz, The decline and fall of the Roman city, Oxford, Oxford University Press, 2001
  • Henri-Irénée Marrou, Décadence romaine ou Antiquité tardive  ? iiie-vie siècle, Paris, Seuil, 1977.
  • Bryan Ward-Perkins, La chute de Rome. Fin d’une civilisation, Paris, Alma, 2014

 

74. Méditerranée médiévale et festival “Secousse 1099”, avec Florian Besson et Iris Pupella-Noguès

Les invité-e-s : Florian Besson (médiéviste, co-animateur du site Actuel Moyen âge) et Iris Pupella-Noguès (cofondatrice de la Boîte à histoire)

L’événement : Festival « Secousse 1099 » organisé le 28 septembre 2019 à Paris

La discussion :

  • Les origines du festival « Secousse 1099 » (1′)
  • La forme du festival, avec une dimension ludique et participative (4′)
  • Les problèmes posés par un festival sur la Première croisade, événement a priori moins ludique et émancipateur que 1848, objet de la première édition du festival (7′)
  • L’importance de faire entendre une parole historienne sur des événements pouvant être « brûlants » comme les croisades (9’20)
  • La Méditerranée médiévale, au cœur de débats et de l’enseignement (programme de 2nde, concours d’agrégation interne), avec le risque d’y projeter sans recul les identités ou affrontements religieux contemporains (11’45)
  • La controverse ayant entouré la parution du livre de Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont Saint-Michel, en 2008, et ce qu’elle révèle des usages idéologiques de la Méditerranée médiévale (14’40)
  • À l’inverse, la lecture critique qu’on adopte désormais envers l’idée d’une « tolérance » ou convivencia entre communautés confessionnelles au Moyen âge (18’45)
  • Les différentes strates historiographiques concernant la Méditerranée médiévale, et les paradigmes successifs de son étude, de Pirenne à Braudel et après (21’40)
  • Le rôle du livre d’Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, paru en 1983 (26’10)
  • Les apports de l’archéologie, mis en valeur au festival « Secousse 1099 » (30′)
  • Une suggestion de documents permettant d’illustrer en cours de 2nde la notion de transferts culturels : les traités d’optique arabes (33′)
  • La mise en scène des croisades dans le cinéma, au prisme du médiévalisme (33’40)

Les conseils de lecture :

  • John Tolan, Mahomet l’européen: Histoire des représentations du Prophète en Occident, Paris, Albin Michel, 2018.
  • Gérard Noiriel, Le venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République, Paris, La Découverte, 2019.
  • Dennis Lehane, Un pays à l’aube, Paris, Rivages, 2008.

La bibliographie et les références citées dans le podcast (par ordre chronologique) :

  • Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, préface de Bruno Dumézil, Paris, Tallandier, 2005 [1937].
  • Fernand Braudel, La Méditerranée et le Monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949.
  • Joshua Prawer, Histoire du Royaume latin de Jérusalem, 2 vol., Paris, éd. du CNRS, 1970.
  • Jonathan Riley-Smith, Les Croisades, Paris, Pygmalion, 1990.
  • Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, Paris, J.-C. Lattès, 1983.
  • David Nirenberg, Violence et minorités au Moyen Âge, trad. de l’anglais par Nicole Genet, préf. de Claude Gauvard, Paris, PUF, coll. « Le nœud gordien », 2001.
  • Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont-Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne, Paris, Seuil, 2008 [compte-rendu par Blaise Dufal]
  • Anneliese Nef, Conquérir et gouverner la Sicile islamique aux XIe et XIIe siècles (B.E.F.A.R.), Rome, 2011.
  • Claire Soussen, Judei Nostri. Juifs et chrétiens dans la Couronne d’Aragon à la fin du Moyen Âge, Toulouse, Méridiennes, 2011.
  • Christophe Cailleaux, « Chrétiens, juifs et musulmans dans l’Espagne médiévale. La convivencia et autres mythes historiographiques », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 86 | 2013, mis en ligne le 15 décembre 2013, consulté le 24 septembre 2019. URL :
  • Florian Besson et al., Chrétiens, juifs et musulmans – Pouvoirs et minorités dans l’espace méditerranéen – XIe-XVe siècles, Neuilly, Atlande, 2018.
  • Collectif, Actuel Moyen âge, l’aventure continue, Paris, Arkhê, 2019.

52. L’esclavage médiéval, avec Sandrine Victor

L’invitée : Sandrine Victor, maître de conférences à l’institut universitaire d’Albi

Le livre : Les fils de Canaan. L’esclavage au Moyen âge, Paris, Vendémiaire, 2019.

La discussion :
Sur l’esclavage médiéval – l’origine du livre et la curiosité pour la présence des esclaves sur les chantiers médiévaux ; la présence parfois effacée de l’esclavage dans l’historiographie ; les grands débats portant sur le Moyen âge comme sortie de l’antiquité esclavagiste ; l’ambiguïté fondamentale du vocabulaire médiéval de l’esclavage et les difficultés qu’il pose aux historien·ne·s ; la phase initiale du Haut moyen âge où les codes barbares attestent le maintien de l’esclavage ; une définition de l’esclavage et les distinctions à faire avec le servage, en particulier de provenance géographique ; la distinction entre société esclavagiste et société à esclaves ; la difficile quantification de la part des esclaves ; le regard porté sur la Méditerranée médiévale, central pour le dossier de l’esclavage, et la géographie du trafic avec ses plaques tournantes (Verdun, Gênes…) ; les continuités entre esclavage médiéval et traite moderne se développant au XVIe siècle ; la place des esclaves dans la vie économique, en ville en particulier ; les justifications données à l’esclavage, sur le plan religieux notamment ; les possibilités d’affranchissement, limitées par un stigmate persistant ; la rareté des révoltes serviles.

Sur l’incendie de Notre-Dame – le choc provoqué par l’incendie ; les possibilités qu’il offre pour renouveler les connaissances ; la nécessité de prendre le temps de l’étude, de la réflexion et du débat pour savoir que qui pourra / devra être reconstruit.

Les conseils de lecture :
-Olivier Grenouilleau, Qu’est-ce que l’esclavage? Une histoire globale, Paris, Gallimard, 2014.
-Fabienne Guillen, Salah Trabelsi (dir.), Les esclavages en Méditerranée. Espaces et dynamiques économiques, Madrid, Casa de Velazquez, 2012.
-Philippe Bernardi, Bâtir au Moyen âge, Paris, CNRS éditions, 2011.