219. Exilés et réfugiés en Europe, avec Delphine Diaz

L’invitée : Delphine Diaz, MCF à l’université de Reims

Le livre : En exil. Les réfugiés en Europe de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Gallimard, Folio histoire, 2021.

La discussion :

  • Une synthèse sur la question de l’exil (1:20)
  • Un livre individuel mais ancré dans des recherches collectives : le programme « asileurope » et le Musée national de l’histoire de l’immigration (3:00)
  • Comment articuler restitution des phénomènes collectifs et parcours de vie individuels ? (6:30)
  • Les termes désignant les phénomènes décrits dans le livre : exilés, émigrés, réfugiés, déportés… (10:00) avec des mots qui changent de sens (13:30)
  • Quand cesse-t-on d’être un exilé ? (16:45)
  • Le tournant dans les perceptions et les politiques des années 1870, qui associe les exilés à un danger et à une menace (18:50)
  • L’importance de la conjoncture économique dans les phénomènes de fermeture et de rejet, dans les années 1880 mais aussi 1930 ou 2010 (22:20)
  • Quelles différences dans les formes d’accueil, entre Grande-Bretagne, France, Belgique ou Suisse ? (24:20)
  • Qu’apprend le XXe siècle à une spécialiste du XIXe sur ces questions ? (27:45)
  • En creux, une histoire de la modernisation des États, des techniques de police et de gouvernement (30:15) (extrait de la Chartreuse de Parme : le passeport de Fabrice del Dongo)
  • La question de l’apatridie au lendemain de la Grande Guerre (32:00)
  • À travers l’exil des républicains espagnols, la dimension personnelle du travail (35:00)
  • Un symptôme de l’échec ou de l’incapacité des États : la conférence d’Évian en 1938 (37:30)
  • Après la Seconde Guerre mondiale (voir l’émission avec Eric Jennings), les difficultés de l’Europe en 1945, un « violent peacetime » (Peter Gattrell) pour les réfugiés (40:00)
  • La formalisation juridique de la question après 1945 (42:45)
  • Les questions actuelles et leur complexité (45:00)Le conseil de lecture :

     

216. Écrire son parcours de recherche, avec Claire Zalc

L’invitée : Claire Zalc, directrice de recherche au CNRS, et directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

Le livre : Z ou souvenirs d’historienne, Paris, éditions de la Sorbonne, 2021.

La discussion :

  • Un genre relativement nouveau, l’autobiographie scientifique, écrite au départ pour une HDR (1:00)
  • Un texte écrit fin 2015, publié en 2020, et traversé par la question du présent et de l’historicité de l’historienne (4:00)
  • Un texte construit en écho à celui de Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance (7:45)
  • Une dimension ludique, y compris et surtout dans le travail quantitatif (11:00)
  • La dimension infra-ordinaire du métier (13:15)
  • L’enquête menée autour de Lens, et ses points de départ (15:15)
  • Un terrain qui conduit à aborder la Seconde Guerre mondiale (19:00)
  • Un processus d’écriture à deux avec Nicolas Mariot (21:30)
  • Un travail commun d’archives (26:20)
  • Parmi les questions structurantes de l’enquête : qu’est-ce qu’être Juif et comment sont fixées les identités ou limites des groupes (29:00)
  • La quantification comme outil (31:20)
  • Les difficultés de la publication et de la réception (32:00)
  • Les prolongements de l’enquête et les nouvelles questions posées (35:20) dont le travail sur la micro-histoire de la Shoah (37:30)
  • Le projet Lubartworld et ses enjeux (39:00), un projet de recherche avec ses contraintes particulières (41:00)

Les références citées dans l’émission :

  • Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962 : anthropologie historique d’un massacre d’État, Paris, Gallimard, 2006
  • Ivan Jablonka, Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus. Enquête, Paris, Seuil, 2012.
  • Daniel Mendelsohn, Les Disparus, Paris, Flammarion, 2007.
  • Nicolas Mariot et Claire Zalc, Face à la persécution. 991 Juifs dans la guerre, Paris, Odile Jacob, 2010.
  • Claire Zalc, Tal Bruttmann, Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot (Éd.), Pour une micro-histoire de la Shoah, Paris, Seuil, 2012.

215. Les Annales, tournant réflexif, avec Vincent Azoulay, Camille Lefebvre et Antoine Lilti

 

Les invité-es : Vincent Azoulay, Camille Lefebvre et Antoine Lilti, directeur et membres du comité de rédaction des Annales, Histoire, Sciences sociales

Le numéro : Autoportrait d’une revue (Annales Histoire, Sciences sociales, 75/3-4, 2020). Voir les compléments de lecture en ligne.

La discussion :

  • L’esprit de ce numéro « autoportrait », ni bilan ni programme, qui cherche à faire le point sur les évolutions de la revue (1:45)
  • Le choix d’articles tous écrits de façon collective (6:00)
  • Un numéro pensé de façon cohérente, ce qui se complique à l’heure de la lecture en ligne article par article (7:45)
  • Une tonalité réflexive et parfois autocritique (11:15)
  • Un effort d’objectivation statistique de ce que publient les Annales (17:00) et de qui compose son comité (19:00)
  • Retour sur un épisode important dans la vie de la revue, le « tournant critique », à la fin des années 1980 (20:00) et le rôle joué par Bernard Lepetit (25:00)
  • L’ouverture plus récente de la revue à des aires culturelles non européennes (28:00)
  • Le trajet d’un texte soumis à la revue (33:00)
  • L’enjeu important de la traduction en anglais désormais intégrale (37:45)
  • L’importance du travail éditorial dans la production du savoir (42:00)
  • Discussion sur un passage de la revue portant sur le rapport histoire / littérature (46:00)
  • Quel rapport au présent et au politique dans une revue savante ? (50:00)

212. Écrire l’histoire du capitalisme, avec Pierre François et Claire Lemercier

Les invité-e-s : Pierre François, directeur de recherche en sociologie au CNRS ; Claire Lemercier, directrice de recherche en histoire au CNRS

Le livre : Sociologie historique du capitalisme, Paris, La découverte, 2021.

La discussion :

  • La genèse d’un livre qui est un manuel et se veut accessible, mais ne se limite pas à ce format (2:15)
  • Un livre qui assume de ne pas être écrit pour les économistes ni avec leur type de formalisation (5:30)
  • Le capitalisme, un objet pouvant susciter l’unité des sciences sociales ? (8:00)
  • Que met-on sous le terme « capitalisme » ? (9:45)
  • Pourquoi peut-on situer l’entrée du capitalisme à la fin du XVIIe siècle ? (14:00)
  • Une lecture non techniciste de cette genèse du capitalisme (16:15)
  • La place du travail contraint et des colonies « laboratoires » du capitalisme (ou non) à l’époque moderne (19:00)
  • Pas d’incompatibilité entre Ancien régime et capitalisme ! (21:15)
  • Les trois âges du capitalisme (23:20)
  • L’âge de l’usine, entre 1880 et 1980 environ (26:30)
  • Pourquoi le passage à l’âge de la finance, au début des années 1980 (28:00)
  • Les conflits comme moteurs de cette histoire (31:00)
  • La place de l’État dans l’histoire du capitalisme (36:30)
  • Pourquoi le libéralisme de 2021 n’est pas celui de 1821 (39:00)
  • Quelle place pour l’événement dans les trois âges du capitalisme ? (40:15)
  • Une conjonction de tournants entre 1860 et 1890 ? (43:00)

 

Les conseils de fin d’émission :

210. Les prénoms, la guerre, l’histoire, avec Baptiste Coulmont et Nicolas Todd

Les invités :

  • Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’ENS-Saclay
  • Nicolas Todd, chercheur au centre Roland Mousnier

La publication : « Naming for Kin during World War I: Baby Names as Markers for War », The Journal of Interdisciplinary History (2021) 52 (1): 55–67 (résumé en français) 

La discussion :

  • L’histoire s’intéresse-t-elle assez aux prénoms ? (1:30)
  • L’origine de l’étude, une attention aux orphelins de la Grande Guerre (3:25)
  • Une sur-transmission des prénoms des pères au début de la guerre en 1914… (6 :15)
  • …mais qui ne s’observe pas pour l’ensemble des hommes mobilisés (7:30)
  • Le prénom, un marqueur du deuil ? (9:50)
  • Comment on travaille sur les données numériques massives ? (11:30)
  • La base de données collaborative qui a servi de source à l’enquête, et les perspectives ouvertes par des bases comme celle des « morts pour la France » (13:50)
  • La recherche de Nicolas Todd sur les effets psychologique de la guerres chez les orphelins (15:30)
  • L’espérance de vie plus faible des orphelins prénataux (20:00)
  • Que fait la Grande Guerre aux modes de nomination, aux choix de prénoms ? (22:15)
  • Quels autres événements historiques ont déclenché des changements de prénoms ? (25:00)
  • Et ceux comme la Révolution française ou la naissance de l’URSS qui créent de nouveaux prénoms ? (26:00)
  • Les cycles temporels de retour ou de chute des prénoms (28:20)
  • La nomination suivant les parrains ou marraines, une pratique traditionnelle (30:00)
  • Le sens et l’apparition du binôme nom-prénom au Moyen âge (32:00)
  • Enjeux identitaires et conflictuels des prénoms (33:30)
  • Les trajectoires de familles immigrées lisibles sur plusieurs générations à travers les prénoms (35:30)
  • Esclavage et abolition, des phénomènes marquants pour les prénoms et changements d’identité (38:45)
  • Pourquoi s’intéresser au prénom en lien avec les propriétés sociales des individus (40:00)

 

Les références citées dans le podcast :

  • Baptiste Coulmont et Patrick Simon, « Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? », Population et Sociétés, n°565, avril 2019, p.1-4
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2018). The naming of orphans in France during World War One: A study of a nationwide cohort of pupilles de la Nation. Historical Methods, 51(2), 82-91.
  • Todd, N., Valleron, A. J., & Bougnères, P. (2017). Prenatal loss of father during World War One is predictive of a reduced lifespan in adulthood. Proceedings of the National Academy of Sciences, 114(16), 4201-4206.

 

Les conseils de lecture :

  • John Levi Martin, Thinking Through Statistics, University of Chicago Press, 2021.
  • Richard McElreath, Statistical Rethinking. A Bayesian Course with Examples in R and STAN, Routledge, 2020.

209. L’ordinaire de la Saint-Barthélemy, avec Jérémie Foa

L’invité : Jérémie Foa, maître de conférences à Aix-Marseille Université (laboratoire TELEMMe)

Le livre : Tous ceux qui tombent, Visages du massacre de la Saint-Barthélémy, Paris, La découverte, 2021.

La discussion :

  • Une approche de la Saint-Barthélémy non par le haut mais par ses acteurs ordinaires et leurs pratiques (1:30)
  • La volonté de retrouver les victimes, leurs noms, de les faire revenir au jour par l’écriture, dans la lignée de Michelet (5:00)
  • Une dimension morale dans un travail qui dénonce des tueurs et redonne un nom aux personnes massacrées (6:40)
  • Nommer pour ne pas essentialiser « le peuple » ou « les Parisiens » (8:00)
  • Les tueurs, leur insertion sociale et confessionnelle (10:30)
  • Le travail dans les archives, au croisement de la méthode et du hasard (12:30)
  • Une archéologie de la Saint-Barthélemy est-elle possible ? (15:00)
  • La Saint-Barthélemy préparée sans être préméditée (17:30)
  • Un livre traversé par les échos de violences extrêmes plus récentes, des guerres mondiales au Rwanda (21:20)
  • Intermède musical (25:30) : « Elo Hi (canto nero) » de Goran Bregovic, interprété par Ofra Haza pour la bande originale de La Reine Margot (1994)
  • Après l’événement : le massacre saisi par le droit (27:00)
  • Les voisins ne sont pas seulement des tueurs (30:45)
  • L’ordinaire de la Saint-Barthélemy, dévoilé par des archives qui n’évoquent pas directement le massacre (31:45)
  • Vers une cartographie historique de la Saint-Barthélemy, pour prendre le « tournant spatial » des sciences sociales ? (35:00)
  • La présence de la Seine dans le livre, et en filigrane du 17 octobre 1961 (36:30)
  • L’impunité des tueurs, insérés dans les réseaux de la Cour (39:45)
  • Quel dialogue avec l’historiographie américaine sur ces questions ? (43:00)

Les références citées durant l’émission :

  • Denis Crouzet, Les guerriers de Dieu, la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, 1990.
  • Denis Crouzet, Le haut cœur de Catherine de Médicis, Paris, Albin Michel, 2005.
  • Hélène Dumas, Le Génocide au village. Le massacre des Tutsi au Rwanda, Paris, Le Seuil, coll. « L’univers historique », 2014.
  • Nicolas Mariot, « Faut-il être motivé pour tuer ? Sur quelques explications aux violences de guerre », Genèses, 2003/4 (n°53), p. 154-177.
  • Nicolas Mariot (et al.), « L’ordinaire de la guerre », Agone, 2014/1 (n° 53)
  • Philippe Sands, The Ratline. Love, Lies and Justice on the Trail of a Nazi Fugitive, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 2020.

Les conseils de fin d’émission :

  • Karl Jacoby, L’esclave qui devint millionnaire. Les vies extraordinaires de William Ellis, Toulouse, Anacharsis, 2018.
  • Saint-Germain ou la négociation, téléfilm de Gérard Corbiau (2003) d’après le roman de Francis Walder (1958).

208. L’histoire soviétique au miroir de la psychiatrie, avec Grégory Dufaud

L’invité : Grégory Dufaud, historien spécialiste de l’URSS

Le livre : Une histoire de la psychiatrie soviétique, Paris, éditions de l’EHESS, 2021.

 

La discussion :

  • Le premier sujet de recherche de Grégory Dufaud, les Tatars de Crimée (1:10)
  • Les contradictions qu’ils illustrent entre projet bolchevik et construction nationale (4:00)
  • Le déplacement de la recherche vers la psychiatrie soviétique (7:00)
  • L’organisation non chronologique du livre (10:00)
  • Une histoire de l’URSS ayant dépassé les paradigmes « totalitaire » et « révisionniste » (12:00)
  • La convergence partielle entre les préoccupations des bolcheviks et celles de certains psychiatres (16:00)
  • Le dénuement matériel de la psychiatrie soviétique (18:00)
  • Les liens entre fragilité sociale et fragilité psychique (19:30)
  • Comment les psychiatres soviétiques ont traversé les épisodes répressifs ? (22:30)
  • La place de la psychanalyse en URSS (24:00)
  • L’URSS plus ouverte aux échanges qu’on ne l’imagine parfois (26:45)
  • Par quelles sources approcher le quotidien des patients et internés ? (31:00)
  • Un extrait de film de Dziga Vertov
  • L’asile psychiatrique, espace paradoxal de liberté au plan politique ? (35:00)
  • Mais la réalité des internements forcés de l’ère brejnevienne (38:00)
  • Un travail mené en parallèle avec la publication du dernier livre de Larissa Zakharova, De Moscou aux terres plus lointaines (44:30)

Les conseils de lecture

  • Ilf et Petrov, Le veau d’or
  • Romans noirs d’Arkady et Gueorgy Vaïner,

 

207. Intellectuels à l’épreuve, avec Brigitte Gaïti et Nicolas Mariot

Les invité-e-s : Brigitte Gaïti (professeure de science politique à Paris-I) et Nicolas Mariot (directeur de recherches au CNRS)

Le livre : Intellectuels empêchés, ou comment penser dans l’épreuve, Paris, ENS éditions, 2021, disponible en ligne sur Open edition.

La discussion :

  • Qu’est-ce qu’un intellectuel « empêché », en prison, en guerre, malade, en camp…? (1:00)
  • Un livre qui ne cherche pas à montrer que le travail intellectuel fait « tenir » dans l’épreuve (5:30)
  • Empêchement subi, empêchement choisi (7:30)
  • Une clé de lecture de l’empêchement intellectuel : la « skholê » platonicienne (et bourdieusienne) (12:15)
  • Le paradoxe de l’empêchement : Sartre n’a jamais autant travaillé que sous l’uniforme durant la « drôle de guerre » (15:00)
  • Les captivités productives de Norbert Elias et Fernand Braudel (17:00)
  • Des phénomènes que l’on peut qualifier de « régression vers l’habitus ? » (18:25)
  • L’importance de la mémoire dans l’activité intellectuelle (24:30)
  • L’empêchement, expérience inaugurale, fondatrice pour certaines œuvres : Braudel, Barthes, Goody… (26:15)
  • Une ressource des intellectuels empêchés : la discipline (29:10)
  • L’empêchement, c’est les autres : le cas de Jean Malaquais en 1939-1940 (34:00)
  • Les intermittences de l’intellectualité dans des situations extrêmes (38:30)
  • Un livre qui rejoint l’historiographie du travail intellectuel dans sa matérialité, contre la pure histoire des idées (41:00)
  • L’envers de l’empêchement : les tâches intellectuelles accomplies et non reconnues par des épouses (44:00)
  • Des étapes parfois sous-estimées dans les biographies d’intellectuels (46:00)

Les références citées durant l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Bruno Bettelheim, Le cœur conscient. Comment garder son autonomie et parvenir à l’accomplissement de soi dans une société de masse [The Free Press, 1960], Paris, Robert Laffont, 1972
  • Marc Bloch, « Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre » [Revue de synthèse historique, 1921], Paris, Allia, 1999.
  • Paule Braudel, « Les origines intellectuelles de Fernand Braudel : un témoignage », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 47ᵉ année, N. 1, 1992, p. 237-244.
  • Jean Cassou, Trente-trois sonnets composés au secret, Paris, Mercure de France, 1962.
  • Muriel Darmon, Réparer les cerveaux, Sociologie des pertes et des récupérations post-AVC, Paris, La découverte, 2021.
  • Jack Goody, « Curiosité d’anthropologue. Entretien avec Jack Goody », Politix, vol. 9, no 34, 1996, p. 204-221.
  • Christophe Granger, Joseph Kabris. Les possibilités d’une vie, Paris, Anamosa, 2020.
  • Jean Guéhenno, La jeunesse morte, Paris, Claire Paulhan, 2008.
  • Ruth Klüger, Refus de témoigner. Une jeunesse [Weiter leben, 1992], Paris, Viviane Hamy, 1997.
  • Jean Malaquais, Journal de guerre suivi de Journal du métèque, Paris, Phébus, 1997.
  • Nicolas Mariot, Tous unis dans la tranchée ? 14-18, les intellectuels rencontrent le peuple, Paris, Seuil, 2013.
  • Michael Pollak, L’expérience concentrationnaire. Essai sur le maintien de l’identité sociale, Paris, Métailié, 1990.
  • Tiphaine Samoyault, Roland Barthes, Paris, Seuil, 2015.
  • Anne-Marie Thiesse, Le roman du quotidien. Lecteurs et lectures populaires à la Belle Époque, Paris, Seuil, 1984.
  • Travaux de Françoise Waquet.

Les conseils de lecture :

  • Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux, Arles, Actes Sud, 2018.
  • Claire Andrieu, Tombés du ciel

205. Les jardins de Paris au XVIIIe siècle, avec Jan Synowiecki

L’invité : Jan Synowiecki, ATER à l’université Paris-Saint-Denis

Le livre : Paris en ses jardins. Nature et culture urbaines à Paris au XVIIIe siècle, Ceyssel, Champ Vallon, 2021.

La discussion :

  • Des jardins fermés lors du déconfinement de 2020 aux jardins du XVIIIe siècle, des enjeux proches ? (1:25)
  • Le choix d’un sujet de thèse portant sur l’histoire environnementale (3:30)
  • Des jardins parisiens du XVIIIe siècle plus fragiles et moins ordonnés que dans leur image idéalisée (4:40)
  • Le jardin n’est pas tout à fait l’antichambre de la Révolution (7:30)
  • À qui appartiennent les jardins sous l’Ancien régime ? Propriété du prince ou espace public ? (10:00)
  • Peut-on aller sur les pelouses ou cueillir des fleurs au jardin ? (12:20)
  • L’inscription historiographique du livre dans l’histoire environnementale (15:30)
  • Est-ce qu’il peut exister une archéologie des jardins ? (18:30)
  • L’identité et les fonctions des trois grands jardins royaux évoqués, Luxembourg, Tuileries (initialement un parc de chasse !), Jardin du Roi (19:00)
  • Des espaces en tension, alors qu’on craint de manquer de surfaces agricoles, et un débat sur la végétaion « utile » qui culmine lors de la Révolution (23:00)
  • L’exclusion sociale à l’entrée des jardins, et la complexité du partage social qui n’oppose pas simplement noblesse et Tiers état (26:30)
  • Est-ce qu’on se bat en duel dans les jardins parisiens ? Quelle place pour les enfants au jardin ? (29:45)
  • Les chaises et les bancs, deux logiques différentes, enjeu de débat au XVIIIe siècle (32:00)
  • La gestion des animaux et la catégorisation des « nuisibles » (33:45)
  • Des jardins qui sont en interaction avec la ville et d’autres espaces (37:00)

Les références citées dans l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Elsa Devienne, La ruée vers le sable, Une histoire environnementale des plages de Los Angeles au XXe siècle, Éditions de la Sorbonne, 2020.
  • Marion Ernwein, Les natures de la ville néolibérale. Une écologie politique du végétal urbain, Grenoble, UGA éditions, 2019.
  • Grégory Quenet, Versailles, une histoire naturelle, Paris, La Découverte, 2015
  • Laurent Turcot, Le promeneur à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Le Promeneur, 2007.
  • Pauline Valade, Le goût de la joie. Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au XVIIIe siècle, Ceyssel, Champ Vallon, 2021.

203. Justiciers sommaires, avec Laurent Gayer et Gilles Favarel-Garrigues

Les invités : Laurent Gayer et Gilles Favarel-Garrigues, directeurs de recherche au CNRS (CERI-Sciences Po)

Le livre : Fiers de punir. Le monde des justiciers hors-la-loi, Paris, Seuil, 2021.

La discussion :

  • Le sujet du livre, l’auto-justice et ses différentes formes, pratiquée par des acteurs variés (1:40)
  • Un exemple de ces figures de « justicier », un encounter specialist de la police de Karachi, Rao Anwar (4:30)
  • Des actes d’auto-justice entre secret et médiatisation (6:50)
  • La violence punitive comme phénomène global aujourd’hui, avec des traductions en France (9:40)
  • Des éléments historiques pour penser ces actes : le charivari (11:30), l’« économie morale » (14:30)
  • Le double phénomène né aux États-Unis du lynchage (16:00) et du vigilantisme (21:20)
  • L’auto-justice, absente des États solidement installés, ayant réussi à obtenir le « monopole » weberien de la violence légitime ? (26:40)
  • Le recours à des peines ou supplices spectaculaires, en rupture avec la « sobriété punitive » identifiée par Michel Foucault ? (34:00)
  • Les contextes d’épuration et de sortie de guerre, propices à des formes d’auto-justice ? (35:50)
  • Les années 1970, moment de diversité maximale des « justiciers » autoproclamés (39:00)
  • Les déclinaisons culturelles de ces figures : Foxy Brown, Taxi Driver, The Punisher… dont les créateurs ont pris leurs distances avec les usages délétères du personnage (42:30)
  • Racines et logiques du vigilantisme contemporain, d’abord en Amérique latine (47:30) puis avec le tournant numérique (51:00)

Les références citées durant l’émission (par ordre alphabétique) :

  • James Allen (et. al.), Without Sanctuary – Lynching Photography in America, Palms Publishers, 2000
  • Tal Bruttmann et André Loez, « Watchmen, l’envers de l’histoire américaine », Paroles d’histoire n° 110, 15 avril 2020.
  • Michel Foucault, Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1975.
  • Laurent Fourchard, Trier, exclure et policer. Vies urbaines en Afrique du Sud et au Nigeria, Presses de Sciences Po, « Académique », 2018.
  • David Garland, The Culture of Control : Crime and Social Order in Contemporary Society, Oxford, Oxford University Press, 2001.
  • Romain Le Cour Grandmaison, « « Vigilar y Limpiar ». Identification et auto-justice dans le Michoacán, Mexique [1] », Politix, 2016/3 (n° 115), p. 103-125. URL :
  • Dominique Linhardt, “Un monopole sous tension: les deux visages de la violence d’Etat”, 2019
  • Harel Shapira, Waiting for José: The Minutemen’s Pursuit of America, Princeton, N.J.: Princeton University Press, 2013.
  • Edward P. Thompson, « The moral economy of the English crowd in the Eighteenth Century », Past & Present, 50, 1971, p. 76-136, trad., « L’économie morale de la foule dans l’Angleterre du XVIIIe siècle », dans E. P. Thompson, Florence Gauthier, Guy-Robert Ikni et al. (éd.), La guerre du blé au XVIIIe siècle : la critique populaire contre le libéralisme économique, Montreuil, Éditions de la passion, 1988, p. 31-92; cf. D. Fassin « Les économies morales revisitées », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/6 (64e année), p. 1237-1266.
  • Edward P. Thompson, « “Rough Music” : le charivari anglais », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 27ᵉ année, n°2, 1972, p. 285-312.

Les conseils de nos invités :

  • Atreyee Sen, Shiv Sena Women. Violence and Communalism in a Bombay Slum, Indiana University Press, 2007.
  • Mathew Heineman, Cartel land, film documentaire de 2015.