205. Les jardins de Paris au XVIIIe siècle, avec Jan Synowiecki

L’invité : Jan Synowiecki, ATER à l’université Paris-Saint-Denis

Le livre : Paris en ses jardins. Nature et culture urbaines à Paris au XVIIIe siècle, Ceyssel, Champ Vallon, 2021.

La discussion :

  • Des jardins fermés lors du déconfinement de 2020 aux jardins du XVIIIe siècle, des enjeux proches ? (1:25)
  • Le choix d’un sujet de thèse portant sur l’histoire environnementale (3:30)
  • Des jardins parisiens du XVIIIe siècle plus fragiles et moins ordonnés que dans leur image idéalisée (4:40)
  • Le jardin n’est pas tout à fait l’antichambre de la Révolution (7:30)
  • À qui appartiennent les jardins sous l’Ancien régime ? Propriété du prince ou espace public ? (10:00)
  • Peut-on aller sur les pelouses ou cueillir des fleurs au jardin ? (12:20)
  • L’inscription historiographique du livre dans l’histoire environnementale (15:30)
  • Est-ce qu’il peut exister une archéologie des jardins ? (18:30)
  • L’identité et les fonctions des trois grands jardins royaux évoqués, Luxembourg, Tuileries (initialement un parc de chasse !), Jardin du Roi (19:00)
  • Des espaces en tension, alors qu’on craint de manquer de surfaces agricoles, et un débat sur la végétaion « utile » qui culmine lors de la Révolution (23:00)
  • L’exclusion sociale à l’entrée des jardins, et la complexité du partage social qui n’oppose pas simplement noblesse et Tiers état (26:30)
  • Est-ce qu’on se bat en duel dans les jardins parisiens ? Quelle place pour les enfants au jardin ? (29:45)
  • Les chaises et les bancs, deux logiques différentes, enjeu de débat au XVIIIe siècle (32:00)
  • La gestion des animaux et la catégorisation des « nuisibles » (33:45)
  • Des jardins qui sont en interaction avec la ville et d’autres espaces (37:00)

Les références citées dans l’émission (par ordre alphabétique) :

  • Elsa Devienne, La ruée vers le sable, Une histoire environnementale des plages de Los Angeles au XXe siècle, Éditions de la Sorbonne, 2020.
  • Marion Ernwein, Les natures de la ville néolibérale. Une écologie politique du végétal urbain, Grenoble, UGA éditions, 2019.
  • Grégory Quenet, Versailles, une histoire naturelle, Paris, La Découverte, 2015
  • Laurent Turcot, Le promeneur à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Le Promeneur, 2007.
  • Pauline Valade, Le goût de la joie. Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au XVIIIe siècle, Ceyssel, Champ Vallon, 2021.

203. Justiciers sommaires, avec Laurent Gayer et Gilles Favarel-Garrigues

Les invités : Laurent Gayer et Gilles Favarel-Garrigues, directeurs de recherche au CNRS (CERI-Sciences Po)

Le livre : Fiers de punir. Le monde des justiciers hors-la-loi, Paris, Seuil, 2021.

La discussion :

  • Le sujet du livre, l’auto-justice et ses différentes formes, pratiquée par des acteurs variés (1:40)
  • Un exemple de ces figures de « justicier », un encounter specialist de la police de Karachi, Rao Anwar (4:30)
  • Des actes d’auto-justice entre secret et médiatisation (6:50)
  • La violence punitive comme phénomène global aujourd’hui, avec des traductions en France (9:40)
  • Des éléments historiques pour penser ces actes : le charivari (11:30), l’« économie morale » (14:30)
  • Le double phénomène né aux États-Unis du lynchage (16:00) et du vigilantisme (21:20)
  • L’auto-justice, absente des États solidement installés, ayant réussi à obtenir le « monopole » weberien de la violence légitime ? (26:40)
  • Le recours à des peines ou supplices spectaculaires, en rupture avec la « sobriété punitive » identifiée par Michel Foucault ? (34:00)
  • Les contextes d’épuration et de sortie de guerre, propices à des formes d’auto-justice ? (35:50)
  • Les années 1970, moment de diversité maximale des « justiciers » autoproclamés (39:00)
  • Les déclinaisons culturelles de ces figures : Foxy Brown, Taxi Driver, The Punisher… dont les créateurs ont pris leurs distances avec les usages délétères du personnage (42:30)
  • Racines et logiques du vigilantisme contemporain, d’abord en Amérique latine (47:30) puis avec le tournant numérique (51:00)

Les références citées durant l’émission (par ordre alphabétique) :

  • James Allen (et. al.), Without Sanctuary – Lynching Photography in America, Palms Publishers, 2000
  • Tal Bruttmann et André Loez, « Watchmen, l’envers de l’histoire américaine », Paroles d’histoire n° 110, 15 avril 2020.
  • Michel Foucault, Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1975.
  • Laurent Fourchard, Trier, exclure et policer. Vies urbaines en Afrique du Sud et au Nigeria, Presses de Sciences Po, « Académique », 2018.
  • David Garland, The Culture of Control : Crime and Social Order in Contemporary Society, Oxford, Oxford University Press, 2001.
  • Romain Le Cour Grandmaison, « « Vigilar y Limpiar ». Identification et auto-justice dans le Michoacán, Mexique [1] », Politix, 2016/3 (n° 115), p. 103-125. URL :
  • Dominique Linhardt, “Un monopole sous tension: les deux visages de la violence d’Etat”, 2019
  • Harel Shapira, Waiting for José: The Minutemen’s Pursuit of America, Princeton, N.J.: Princeton University Press, 2013.
  • Edward P. Thompson, « The moral economy of the English crowd in the Eighteenth Century », Past & Present, 50, 1971, p. 76-136, trad., « L’économie morale de la foule dans l’Angleterre du XVIIIe siècle », dans E. P. Thompson, Florence Gauthier, Guy-Robert Ikni et al. (éd.), La guerre du blé au XVIIIe siècle : la critique populaire contre le libéralisme économique, Montreuil, Éditions de la passion, 1988, p. 31-92; cf. D. Fassin « Les économies morales revisitées », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/6 (64e année), p. 1237-1266.
  • Edward P. Thompson, « “Rough Music” : le charivari anglais », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 27ᵉ année, n°2, 1972, p. 285-312.

Les conseils de nos invités :

  • Atreyee Sen, Shiv Sena Women. Violence and Communalism in a Bombay Slum, Indiana University Press, 2007.
  • Mathew Heineman, Cartel land, film documentaire de 2015.

202. Engels et la guerre des paysans dans l’histoire allemande, avec Rachel Renault

L’invitée : Rachel Renault, maîtresse de conférences à l’université du Mans

Le livre : Friedrich Engels, La guerre des paysans, préface d’Éric Vuillard, introduction et notes de Rachel Renault, éditions sociales, 2021.

La discussion :

  • L’intérêt du livre d’Engels, presque deux cents ans après sa naissance (1:00)
  • Éléments de contexte : la guerre des paysans (4:00), Thomas Müntzer, le rôle répressif de Luther, les particularités du Saint Empire (9:30)
  • Qui est Friedrich Engels en 1850 ?
  • Un livre sur 1525 qui est aussi une réflexion sur l’échec politique de 1848-1849
  • La question du morcellement politique allemand, au XVIe siècle et au XIXe siècle, et des rôles respectifs de la Prusse et de l’Empire (19:00)
  • Le problème du Sonderweg ou « chemin particulier » de l’histoire allemande (21:00)
  • Un éloge paradoxal de la bourgeoisie allemande chez Engels (25:00)
  • Un livre qui est une des premières mises en pratique du matérialisme historique (26:20)
  • Une évocation du Saint Empire qui résonne avec les renouvellements historiographiques le concernant (29:45)
  • Ce qui rend le texte « périmé » ou problématique au regard des savoirs actuels sur la guerre des paysans (32:00)
  • La religion, un simple « masque » d’intérêts sociaux ? (34:00)
  • Quel regard porté sur les paysans, et leur rôle de « frein » aux forces révolutionnaires ? (38:15)
  • La force narrative et intellectuelle du texte (42:00)

Le conseil de visionnage : Le jeune Marx, film de Raoul Peck (2017)

198. Le manuscrit d’un couturier médiéval, avec Julie Claustre

L’invitée : Julie Claustre, maîtresse de conférences en hostoire médiévale à l’université Paris-1

Le livre : Faire ses comptes au Moyen âge. Les mémoires de besogne de Colin de Lormoye, Paris, Les Belles Lettres, 2021.

La discussion :

  • Le caractère exceptionnel du livre d’un artisan du Paris médiéval (0:45)
  • L’histoire du manuscrit, retrouvé au début du XXe siècle, dans une reliure (2:00)
  • Une façon à l’époque courante de retrouver des manuscrits médiévaux (4:00)
  • Un livre écrit sur papier, ce qui est courant au XVe siècle (5:45)
  • Dans quel état se trouve le manuscrit aujourd’hui ? (6:30)
  • Une écriture propre aux marchands et aux artisans ? (8:10)
  • Comment cerner Colin de Lormoye, dans d’autres archives ? (11:50)
  • Quel type de scripteur était ce couturier parisien ? (14:50)
  • Une lecture du texte, pour donner une idée de sa nature (18:45)
  • Les différents types de notices du texte (factures, quittances…) (20:00)
  • Un texte dépourvu de notations politiques ou autobiographiques (24:00)
  • La temporalité du texte, à lire en filigrane dans des indices du texte (26:30)
  • Un document qui tranche avec les schémas et controverses (Weber/Sombart) sur la « naissance » du capitalisme au Moyen âge (30:00)
  • La place ambiguë des couturiers médiévaux (34:30)
  • Le vocabulaire et les pratiques du travail de Colin (37:15)
  • Quelle iconographie de ce métier au Moyen âge ? (39:45)

Le conseil de lecture : François Héran, Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression, Paris, La découverte, 2021.

 

194. Le basculement colonial au Niger, avec Camille Lefebvre

L’invitée : Camille Lefebvre, directrice de recherche au CNRS

Le livre : Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale, Sahara-Sahel, Paris, Fayard, 2021.

La discussion :

  • Le sens du titre : des pays au crépuscule avant la « longue nuit » coloniale (Achille Mbembé) (1:15)
  • Les choix sémantiques du livre : parler d’histoire africaine sans reproduire le vocabulaire de la colonisation (2:00)
  • Le cadre géographique du livre : Zinder et Agadez, dans l’actuel Niger, villes différentes et complémentaires (4:45)
  • L’incompréhension du cadre politique local par les militaires français (6:45)
  • Le Sahel, un lieu qui fait l’objet de savoirs coloniaux qui n’empêchent pas les préjugés (7:50)
  • Un travail sur le Niger qui est le fruit de rencontres et du hasard (9:00)
  • La place de l’enquête de terrain, devenue très compliquée du fait de la situation géopolitique contemporaine (10:15)
  • Les échos entre histoire coloniale et conflits contemporains (12:00)
  • Hier comme aujourd’hui, le petit nombre de militaires français pour cet immense espace (13:20)
  • La variété des sources et des langues permettant de raconter cette histoire, et la richesse des archives locales (16:30)
  • Les usages de l’Islam par les colonisateurs français (19:30), grâce notamment au traducteur Moïse Landeroin (21:40)
  • Les étapes de la prise de contrôle de la région par la France, et les moments où cela s’est joué (24:00) avec la construction d’un fort (26:45)
  • Les bouleversements des rapports sociaux et sexués avec les débuts de la colonisation, et la remise en cause partielle de l’esclavage (29:40), thème affiché des discours coloniaux (32:00)
  • La place des eunuques dans les sociétés locales (36:20)
  • Une colonisation qui s’étoffe très peu au Niger, même dans les années suivantes (39:00)
  • Les faux-semblants de l’abolition de l’esclavage dans la région (41:00)

Le conseil de lecture : Leonora Miano, Afropea (Grasset, 2020)

193. Épées médiévales, avec Martin Aurell

L’invité : Martin Aurell, professeur d’histoire médiévale à l’université de Poitiers

Le livre : Excalibur, Durendal, Joyeuse. La force de l’épée, Paris, PUF, 2021.

La discussion :

  • La point de départ du livre, un article devenu livre (1:00)
  • Un corpus d’épées dans les textes, dans les images, et issu de l’archéologie (2:00)
  • Les savoirs sur l’épée renouvelés par l’archéologie expérimentale (4:30)
  • Les différences entre épées antiques, du haut Moyen âge, et du Moyen âge central (7:00), en lien avec des évolutions de la société et de la guerre (8:00)
  • Le coût élevé des épées et leur valeur sociale ainsi que familiale (10:20)
  • Être enterré avec son épée, une pratique qui décline au Moyen âge central (11:50)
  • Une tension et des différences entre récits d’origine germanique, valorisant la figure du forgeron, et littérature en langue romane (13:50)
  • La christianisation de l’épée au Moyen âge central (16:45)
  • Des épées en forme de croix, mises en scène comme telles dans des récits (18:50)
  • Le rapport exceptionnel entre Roland et son épée Durandal (21:30)
  • Épées incassables, épées fragiles (23:05)
  • L’association de l’eau et de l’épée (25:20)
  • L’épée masculine, prolongement phallique ? (27:00)
  • L’importance d’Excalibur (30:30)
  • L’épée comme preuve de l’ancienneté de sa famille : Jean de Warenne en 1279 (33:20)
  • Le déclin de l’épée à la fin du Moyen âge (35:20)
  • La place de l’épée médiévale dans la culture contemporaine (38:00)

Le conseil de lecture : Georges Duby, Guillaume le maréchal, le meilleur chevalier du monde

Voir également : Excalibur ; la christianisation des Vikings ; Tolkien

192. La Commune, carnet d’expériences, avec Quentin Deluermoz

L’invité : Quentin Deluermoz, professeur à l’Université de Paris

Le livre : Commune(s). Une traversée des mondes au XIXe siècle, Paris, Seuil, 2020.

La discussion :

  • Pourquoi écrire un livre conçu comme un carnet d’expériences, non linéaire ou narratif sur la Commune (1:30)
  • Un événement à réinscrire dans un contexte, celui de la décennie 1860, qui est celle d’une poussée démocratique à l’échelle internationale (4:15), un moment illustré par la trajectoire de Gustave Cluseret (6:00)
  • Ce que font les événements de 1870-1871 à la stature impériale de la France dans le monde (7:00)
  • Les lectures locales de la Commune à l’étranger, qui font jouer les failles politiques internes à différents pays (8:50)
  • L’insertion des événements dans un âge global de la communication qui intensifie la circulation des nouvelles (10:30)
  • Les enjeux globaux de la Commune, peu sensibles à l’échelle du quartier et de l’insurrection (13:25)
  • La Commune, « semi-État » sur la scène internationale ? (15:00)
  • Quel est le champ sémantique du mot Commune en 1871 ? (17:35)
  • La Commune d’Alger, si paradoxale, émancipatrice mais pas pour les Algériens colonisés (20:10)
  • Étudier la Commune comme si l’on ne connaissait pas sa fin, pour saisir ses « dynamiques d’émergence » (23:10)
  • Un bilan pas si « mince » à l’échelle individuelle et du quartier (26:30)
  • Une forme de légalisme communard, dans un événement qui n’est pas sans structure, avec une « pluralité d’ordres » (29:30)
  • Faire l’histoire du désengagement ou de l’indifférence vis-à-vis de la Commune (32:20)
  • Les différents massifs d’archives restant à exploiter (35:00)
  • Une discordance des temporalités vécues, entre Versaillais et Communards, s’accusant mutuellement d’anachronismes (37:30)
  • La remise en ordre discursive de l’après-Commune (39:10)
  • Des échos de la Commune dans le mouvement ouvrier américain (41:15)
  • Le moment commémoratif particulier de 2021 qui fait sens dans le cadre de mutations du rapport au politique (42:30)

Les historiennes et historiens mentionné-e-s dans la discussion:

  • Historiographie de la Commune : Jacques Rougerie, Robert Tombs
  • Polysémie du mot Commune : Claire Judde, Jérémie Foa
  • Algérie : Sylvie Thénault, Hélène Blais
  • Approche processuelle : Haim Burstin, Timothy Tackett
  • Processus de nomination et réinvestissement : Boris Gobille
  • Commune rurale de Corneilla-la-Rivière : Jérôme Quaretti
  • Mouvements sans leaders : Yves Cohen
  • Survivance du passé : Aby Wartburg

Le conseil: Les damnés de la Commune, de Raphaël Meyssan

Les autres émissions sur la Commune: Maitron de la Commune ; commémorer la Commune ; dessiner la Commune

191. Le sort des aviateurs abattus dans la Seconde Guerre mondiale, avec Claire Andrieu

L’invitée : Claire Andrieu, professeure des universités à Sciences Po Paris

Le livre : Tombés du ciel, le sort des pilotes abattus en Europe, 1939-1945, Paris, Tallandier, 2021.

La discussion :

  • Le projet du livre, né d’un questionnement sur la Résistance (1:30)
  • Une longue enquête débutée en 2003 (3:30)
  • Un livre qui porte sur de multiples facettes de la guerre, et différentes historiographies (4:40)
  • L’ampleur de la guerre aérienne au-dessus de l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale (6:40)
  • La situation toujours incertaine de la reddition, de la capture, de la rencontre avec un aviateur abattu (8:45)
  • Les violences exercées contre les aviateurs alliés dans l’Allemagne nazie à la fin de la guerre (11:40)
  • Une lecture des comportements et de la guerre repolitisée (13:50)
  • L’autonomie relative de la population par rapport aux dirigeants (16:20)
  • La spécificité des sources selon chaque situation nationale, avec la quasi absence de sources en Grande-Bretagne (18:30)
  • Franz von Werra, pilote allemand abattu au-dessus de la Grande-Bretagne (21:50)
  • La remise en cause partielle de l’image « dorée » du consensus britannique durant la bataille d’Angleterre (23:30)
  • Inversement, des stéréotypes à réviser, sur la défaite française de 1940, et l’Exode (25 :40)
  • L’aide aux aviateurs alliés, élément d’une Résistance de masse dans la France occupée (29:10)
  • La place centrale des femmes dans cette aide massive (31:45)
  • Les difficultés pratiques de l’hébergement de ces aviateurs (34:00)
  • Comment qualifier et conceptualiser cette forme de Résistance, au-delà du terme de « résistance civile » ? (36:20)
  • Les risques pris par celles et ceux qui hébergent et convoient des aviateurs (39:00)
  • Les faibles traces mémorielles de cette dimension de la Résistance (40:42)
  • Le sort des aviateurs russes au-dessus de l’Allemagne, comparable à celui des alliés occidentaux (42:10)

Le conseil de lecture : Kenzaburo Oê, Gibier d’élevage / The catch, 1957

188. Histoire et mémoire du spartakisme, avec Nicolas Offenstadt

L’invité: Nicolas Offenstadt (MCF HDR Université Paris-I)

Le livre: Gilbert Badia, Le spartakisme. Les dernières années de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, Ivry, éditions Otium, 2021 [1967]

La discussion :

  • Pourquoi lire cette réédition d’un livre de 1967 ? (1:00)
  • Le parcours de Gilbert Badia, germaniste, résistant, militant communiste, passeur de la RDA en France… (4:00)
  • Quelle position pouvait avoir un intellectuel communiste dans les années 1950-1980 dans le monde universitaire ? (8:30)
  • Les rapports de Gilbert Badia au régime de la RDA et à ses organes de sécurité (12:10)
  • Un livre marqué par les questionnements politiques des années 1960 sur la révolution et l’organisation révolutionnaire (17:30)
  • À l’arrière-plan de l’ouvrage, le questionnement sur la « trahison » de la social-démocratie (21:15)
  • Le spartakisme, né du rejet de la Grande Guerre (24:30)
  • La figure marquante de Karl Liebknecht (27:00)
  • La naissance du spartakisme et son développement à partir de 1916 (29:30)
  • Nuancer la place des spartakistes dans la révolution allemande (34’)
  • Le rôle des socialistes majoritaires en partie réévalué (38:30)
  • Les commémorations de la révolution allemande en 2018-2019 (42:00)
  • Quelles traces, quels monuments du spartakisme dans l’Allemagne contemporaine ? (51:00)

Principaux ouvrages de de Gilbert Badia:

  • La fin de la République allemande, 1929-1933, éditions sociales, Paris, 1958.
  • Histoire de l’Allemagne contemporaine, 2 volumes, éditions sociales, 1962, rééd. 1964, 1975.
  • Les spartakistes, 1918, l’Allemagne en révolution, Collections archives, Julliard, 1966.
  • Le Spartakisme, les dernières années de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, L’Arche, 1967.
  • Rosa Luxemburg : Journaliste, polémiste, révolutionnaire, éditions sociales, 1975.
  • (dir.) Les barbelés de l’exil, Presses universitaires de Grenoble, 1979.
  • Feu au Reichstag : l’acte de naissance du régime nazi, éditions sociales, 1983.
  • (dir.) Les Bannis de Hitler, EDI-Presses universitaires de Vincennes, 1984.
  • Clara Zetkin, féministe sans frontières, Éditions de l’Atelier, 1993.
  • Rosa Luxemburg, épistolière, Éditions de l’Atelier, 1995.
  • Ces Allemands qui ont affronté Hitler, Éditions de l’Atelier, 2000.

Notice biographique de Gilbert Badia

La chanson de fin: Ernst Buch, Das Lied der Matrosen, tiré du film du même nom, par Kurt Maetzig et Günter Reisch (1958)

 

186. Historiographies d’ailleurs, avec Nathalie Kouamé, Aurélia Michel et Anne Viguier

Les invitées : Nathalie Kouamé (PR Université Paris), Aurélia Michel (MCF Université Paris), Anne Viguier (MCF Inalco)

Le livre : Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer et Anne Viguier (dir.), Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies ; Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2), Paris, Presses de l’Inalco, 2020.

La discussion :

  • Les origines et les buts de l’Encyclopédie des historiographies (1:30)
  • Le rôle de l’INALCO et de ses presses dans la genèse du projet (6:00)
  • Le contenu du premier volume de cette Encyclopédie : « genres et sources », dans la variété des écritures non occidentales de l’histoire (8:45)
  • La variété des notices et des types de notices (9:45)
  • La tension entre conception occidentale des « sources » et la nature des récits du passé non occidentaux (11:00)
  • La place (réduite) des récits ou archives émanant de l’occident (15:00)
  • Les équilibres géographiques au sein du projet (21:35)
  • Des notices encyclopédiques classiques, et d’autres relevant plus d’une démarche de recherche (27:00)
  • Le cadre géographique large du projet (28:40)
  • La place donnée à des périodisations non occidentales ? (32:20)
  • Les objets comme sources (37:20)
  • Les traces du passé des sociétés dites sans écriture (38:45)
  • Le second volume du projet, à venir, consacré aux débats historiographiques (40:20)